mardi 16 décembre 2008

Conduis-moi, douce lumière

Conduis-moi,
douce lumière,
A travers les ténèbres qui m'encerclent.
Conduis-moi, toi,
toujours plus avant !
Garde mes pas :
je ne demande pas à voir déjà
Ce qu'on doit voir là-bas : un seul pas à la fois
C'est bien assez pour moi.
Je n'ai pas toujours été ainsi
Et je n'ai pas toujours prié
Pour que tu me conduises, toi, toujours plus avant.
J'aimais choisir et voir mon sentier ;
mais maintenant :
Conduis-moi, toi, toujours plus avant !
Si longuement ta puissance m'a béni !
Sûrement elle saura encore
Me conduire toujours plus avant
Par la lande et le marécage,
Sur le rocher abrupt et le flot du torrent
Jusqu'à ce que la nuit s'en soit allée...
Conduis-moi, douce lumière,
Conduis-moi, toujours plus avant !
Cardinal, John Henry Newman
1801-1890

vendredi 12 décembre 2008

Persévérer - nous laisser enseigner - Lectio divina

LIRE LA PAROLE DE DIEU : C'EST PRIER AVEC LE COEUR


Durant la première étape de cette pédagogie divine – la LECTURE – nous nous laissons enseigner, comme le Seigneur l’entend :

Certains jours, ce sera une lecture peut-être lumineuse, où un mot, un verset, une attitude, s’imposent soudain à nous ; dans ce cas, accomplissons ce qui nous est donné dans ce temps de lecture.

D’autres jours, ce sera plus laborieux, voire plus décevant (à vue humaine) ; c’est alors une invitation à persévérer et non à se décourager, le Seigneur travaille plus souvent dans le secret du cœur que dans la lumière éblouissante, il faut du temps pour que le grain semé commence à laisser apparaître une jeune pousse. Respectez ce temps nécessaire. Je vous rappelle que le vrai fruit de toute prière ne s’évalue pas dans la prière elle-même, mais dans notre vie, nos actes et nos choix.

D’autres jours enfin, vous vous sentirez moins disponibles et le temps de la Lectio Divina lui-même, indépendamment du texte prié parce qu'il est lu, vous semblera plus difficile à « habiter », ou même à prendre. Dans une vie bien occupée, il est normal que cela arrive. Je vous conseille alors de prendre quand même ce temps, au moins le minimum, de faire un acte de foi en la puissance de la Parole de Dieu et de lire comme vous le pouvez le ou les texte(s) prévu(s). Saint Paul nous a bien dit que l’Esprit-Saint venait au secours de notre faiblesse, pour nous apprendre à prier. N’attendons pas d’être dans une disponibilité d’esprit idéale pour se mettre à la prière ; et si c’était la prière elle-même, même pauvre et peu satisfaisante, qui pouvait nous aider à grandir dans notre disponibilité ?

N’oublions pas que l’Ecriture s’éclaire elle-même. A un autre moment, il peut donc être utile de prendre l’habitude de noter sur un carnet, dans un cahier, les versets qui auront été votre nourriture du jour.

Durant le temps quotidien de lectio divina, après avoir invoqué l’Esprit Saint et pris le temps de lire posément, calmement, le texte de la Parole de Dieu, on peut alors s’appuyer sur un mot, une phrase, un verset du texte biblique que l’on vient de lire, pour entrer dans la prière silencieuse où nous laissons la Parole de Dieu nous imprégner.

mardi 9 décembre 2008

Nous nourrir de la Parole, Jean-Paul II


Jean-Paul II, Novo Millennio Ineunte. § 39-40

" Il est nécessaire que l'écoute de la Parole devienne une rencontre vitale, selon l'antique et toujours actuelle tradition de la lectio divina permettant de puiser dans le texte biblique la parole vivante qui interpelle, qui oriente, qui façonne l'existence. Nous nourrir de la Parole, pour que nous soyons des « serviteurs de la Parole » dans notre mission d'évangélisation, c'est assurément une priorité pour l'Église au début du nouveau millénaire. "

mardi 2 décembre 2008

LA PAROLE : FESTIN DE DIEU


Dieu nous restaure, nous refait, nous recrée sans cesse pas sa Parole. « La Sagesse a immolé ses victimes ; elle a envoyé ses servantes pour convoquer à la forteresse et aux remparts de la ville : « Si quelqu’un est petit, qu’il vienne à moi » Prov 9,1-4. Elle a dressé une table, c’est-à-dire l’Ecriture Sainte ; nous qui, fatigués, venons à elle avec les fardeaux de ce monde, elle nous restaure du pain de la Parole et nous fortifie à son festin contre les adversités. D’où aussi il est dit ailleurs pas l’Eglise : Tu as préparé une table devant moi contre ceux qui m’oppriment, Ps 22,5. Il est remarquable que Grégoire applique ces textes à l’Ecriture plutôt qu’à l’Eucharistie.

Le Seigneur nous rend forts contre les tentations en nous refaisant par la nourriture de sa Parole. La faim de l’esprit, c’est le silence de Dieu subi par le réprouvé. Quand manque à l’esprit la Parole de Dieu, il se trouve démuni contre la tentation.

L’Ecriture sainte est pour nous nourriture et boisson. La lire, c’est la manger ; encore faut-il l’assimiler. « Notre bouche mange quand nous lisons la Parole de Dieu ; nos entrailles se remplissent quand nous comprenons et gardons ce que nous avons pris la peine de lire ». Et Grégoire explique ensuite que ces entrailles, ne sont autre chose que la profondeur de l’esprit : l’intention droite, le désir saint, la volonté humble devant Dieu, la bienveillance pour le prochain. Quand notre esprit a reçu la nourriture de la vérité, notre intérieur ne doit pas rester vide.

Les paroles de Dieu restaurent l’esprit affamé et façonnent la beauté morale de notre vie. Elles sont les aliments que Dieu nous donne ; on s’en remplit le ventre au festin de Dieu. Tout chrétien rumine soigneusement dans son esprit la nourriture de sa sainte Parole. Les païens eux aussi sont tenaillés par la soif de la Parole ; quand enfin ils y accèdent, ils en boivent avec d’autant plus d’avidité qu’ils en ont eu soif plus longtemps.

Les paroles de l’Ecriture sont paroles de paix et paroles de vie. Elles sont la vie du croyant et elles lui donnent la vie. L’Ecriture est le roc sur lequel elle est bâtie. La saint Eglise tout entière est fondée sur le mystère des Ecritures.

Patrick CATRY, O.S.B., Moine de Wisques, Parole de Dieu, Amour et Esprit Saint chez Saint Grégoire le Grand, Vie monastique N° 17, 11-12