mardi 30 novembre 2010

Immaculée conception, 8 décembre


L'Immaculée Conception de Marie est un dogme de l'Église catholique, défini le 8 décembre 1854 par le Pape Pie IX dans sa bulle Ineffabilis Deus.

Le 8 décembre 1896 est le jour de la fondation de la Congrégation des Orantes de l'Assomption. A cette date, chaque année, les Orantes de l'Assomption ont la coutume de renouveler leurs voeux. C'est une manière de raviver leur don au service de l'Eglise et des hommes.


"En Marie, la grâce de la conception immaculée est non seulement préservation, mais encore plénitude de grâce qui ne cesse de s'épanouir. Marie est la "Bien Aimée" du Très-Haut, "pétrie par l'Esprit Saint" selon la belle expression de Saint Germain de Constantinople (LG N° 56)

Paul Claudel + 1955
La Vierge à midi

Il est midi. Je vois l’église ouverte. Il faut entrer.
Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.Je n’ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela.

Que je suis votre fils et que vous êtes là.
Rien que pour un moment pendant que tout s’arrête.
Midi !
Etre avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.

Ne rien dire, regarder votre visage,
Laisser le cœur chanter dans son propre langage,
Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu’on a le cœur trop plein.
Comme le merle qui suit son idée en ces espaces de couplets soudains.

Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée,
La femme dans la grâce restituée,
La créature dans son honneur premier et dans son épanouissement final.
Telle qu’elle est sortie de Dieu au matin de sa splendeur originale.

Intacte ineffablement parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ,
Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance et le seul fruit…
Parce que vous êtes la femme, l'Eden de l'ancienne tendresse oubliée, Dont le regard trouve le cœur tout à coup et fait jaillir les larmes accumulées.

Parce qu'il est midi, parce que nous sommes en ce jour d'aujourd'hui, Parce que vous êtes là pour toujours, Simplement parce que vous êtes Marie, Simplement parce que vous existez,

Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !

Mgr Henri Brincard, Marie et l'Eglise dans la lumière du Jubilé de l'An 2000, Préface de Mgr Louis-Marie-Billé, Président de la Conférence des Evêques de France, Salvator, 1999, 29, 137-138.

jeudi 25 novembre 2010

Benoît XVI, Attente de Dieu


A l’humanité qui n’a plus de temps pour Dieu,
Dieu offre à nouveau du temps
pour se remettre en marche dans le sens de l’espérance.

Dieu attend que nous revenions à Lui,
que nous nous rappelions que nous sommes ses enfants.


Cette attente de Dieu précède toujours notre espérance.
Chaque homme est appelé à espérer en répondant à l’attente que Dieu a pour lui.

Qu’est-ce qui fait avancer le monde
sinon la confiance que Dieu a en l’homme…
C’est une confiance qui a son reflet dans le cœur des petits, des humbles,
lorsque malgré les difficultés, ils s’engagent chaque jour à faire de leur mieux,
à accomplir ce peu de bien qui est beaucoup aux yeux de Dieu,
en famille, au travail, à l’école…

Dans le cœur de l’homme, l’espérance est inscrite de manière indélébile,
car Dieu Notre Père est Vie, et nous sommes faits pour la vie éternelle et bienheureuse.

mardi 16 novembre 2010

Père Matta El-Maskîne, la prière, invitation divine

Le père Matta el Maskîne, de l'Eglise copte, s'est endormi dans le Seigneur le 8 juin 2006 à l'âge de 87 ans. Il a été enterré dans une grotte creusée dans la roche à l'écart du monastère, selon sa volonté.
Moine depuis 1948, higoumène en 1954, il fut ordonné prêtre en 1951. En 1969 il fut nommé responsable du monastère Saint Macaire dans le désert de Wadi El Natroun (Egypte). L'higoumène Matta El Maskîne, moine, ascète et érudit en fut le père spirituel durant 37 ans.



La prière véritable, dans laquelle nous avons accès auprès de Dieu et nous parlons en sa présence, n'est pas un simple acte humain. Elle est essentiellement une invitation divine à laquelle nous ne faisons que répondre. Dieu est toujours et en tout temps disposé à nous recevoir et il ne cesse de nous inviter à venir vers lui :

" Tout le jour j'ai tendu les mains », Rm 10,21 ... " Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai », Mt 11,28. " Celui qui vient à moi, je ne le jetterai pas dehors », Jn 6,37. Car Dieu se réjouit de m'avoir auprès de lui; et si possible de façon permanente. Lorsque nous nous tenons devant Dieu, en sa présence, nous réalisons en fait le retour de la créature exilée vers le sein de son Créateur, à l'instar du retour d'Adam au Paradis.

Aussi la prière est-elle, en soi, une réparation des longues heures passées loin de Dieu parmi les préoccupations de la terre et les soucis de la vie temporelle, Lc 21,37. En soi, la prière représente un retour à Dieu, une véritable conversion. Dieu, autrefois, a chassé Adam de sa présence, et le voici maintenant qui nous appelle sans cesse, " tout le jour", à entrer en sa présence et à rester avec lui. Une fois que nous sommes entrés auprès de lui par la prière, Dieu désire que nous ne ressortions plus jamais. Aussi la prière véritable, qui a réussi à répondre au désir bienveillant de Dieu doit-elle continuer secrètement au fond du coeur, par un échange sans paroles, après que nous ayons quitté le lieu de la prière. Nous allons alors à nos diverses occupations, tandis que la prière ne cesse de continuer son travail secret à l'intérieur de nos coeurs.

Conseils pour la prière par le Père Matta El-Maskine du Monastère de Saint Macaire au désert de ScétéWadi el NatrounTraduction française publiée dans la revue Irénikon, 1986, pp 451-481

jeudi 11 novembre 2010

Mère Isabelle au Père Picard, A.A., 2 septembre 1896



EN 1895



Le 17 novembre, nous fêtons Mère Isabelle,

fondatrice des soeurs Orantes de l'Assomption.

Fondées le 8.12.1896, avec la famille de l'Assomption, nous fêtons le Père d'Alzon le 21 novembre qui est le jour de l'approbation de nos Premières Constitutions par le Cardinal Richard.











Pendant mon action de grâce après la Communion, j'ai senti la parole de Dieu, non cette parole qui subjugue et absorbe, mais cette parole qui demande un effort pour chasser la distraction et se recueillir pour écouter la voix du Maître. Il y a entre ces deux paroles une grande différence, en ce sens que dans la première l'âme est certaine que Dieu a parlé et a fait taire tout le reste, tandis que dans la seconde l'âme n'est pas certaine de n'avoir pas opéré elle-même, de n'avoir pas fait elle-même la demande et la réponse. Et cependant l'effet semble être le même. ­-



Quoiqu'il en soit, que j'aie appelé Dieu ou que Dieu m'ait appelée, j'ai en tous cas prié avec recueillement et reçu la lumière de Dieu. Ce n'est pas une lumière nouvelle, mais la lumière qui fait pénétrer plus avant la vérité dans l'âme ...



- Notre-Seigneur fait quelques fois sentir à l'âme un immense besoin d'être purifiée. Il le lui fait sentir en la rejetant en quelque sorte. Ce n'est pas cela que j'ai éprouvé. Notre-Seigneur, si je puis m'exprimer ainsi, semblait tranquille avec moi dans l'état où je suis après m'avoir fait passer par la purification pour y atteindre. - ‘Ne m'avait-il pas assez aimée pour s'approcher de moi, pour m'adresser les paroles et les invitations les plus tendres avant toute purification ? A plus forte raison pouvait-il s'approcher de moi maintenant que j'avais traversé une purification. Mon âme était donc libre, absolument libre de ne pas passer par une nouvelle purification’. - Et, en effet, je me sentais libre, absolument libre, tandis qu'en général, quand Notre-Seigneur impose une demande, il pèse si fort sur l'âme qu'il lui serait impossible de ne pas céder sans être infidèle. - Ainsi, je n'ai pas pensé à mon voeu de ne jamais résister à la grâce, mais, y eussé-je pensé, que je ne crois pas que je me serais sentie obli­gée. - Une chose me gênait c'est cette audace dans la prière que le Père m'a dit de conserver et que je craignais de perdre dans une purification nouvelle. Notre-Seigneur m'a rassurée. Cette audace me restera dans la souffrance de la purification, mais ce sera - je ne sais pas bien comment dire quoiqu'il me semble comprendre que ce sera comme une flèche, comme un trait de feu qui, parti du fond de mon abjection, déchirera mon âme au passage... Rassurée sur ce point, confiante dans l'obéissance et dans la grâce qui me sera donnée, désireuse d'être purifiée pour aimer davantage Notre-Seigneur et lui gagner des âmes, j'ai demandé cette purification nouvelle. - Je sens qu'il faut surtout la demander et ne pas résister à ses effets, mais que je n'y ferais pas activement grand chose par moi-même. Il faut que mon âme soit passive sous la main de Dieu qui saura bien prendre les moyens nécessaires extérieure­ment et intérieurement. - Cependant pour témoigner de ma correspondance à la grâce Notre-Seigneur m'a indiqué deux choses à faire : dans le courant de la journée m'exercer à voir les qualités, les vertus des autres, me mettre au-dessous de tous dans ma propre estime. - Dans la prière me présenter comme pécheresse au-dessous de tous les pécheurs, m'abritant en quelque sorte derrière leur ignominie, y mêlant ma propre ignominie, l'ignominie de mon orgueil qui fait que je ne puis me préférer à au­cun.... là, au fond de cet abîme d'ignominie, si je l'accepte dans son entier, si je m'en laisse en quelque sorte pénétrer par la honte et la contrition de mon orgueil, ce n'est pas le désespoir que je trouverai mais Notre-Seigneur portant les péchés du monde. - ­Je dois commencer ma prière en me présentant ainsi devant Dieu si je veux passer par la purification. C'est mon travail à moi, c'est ma façon de montrer ma bonne volonté d'entrer dans cette voie ou plutôt d'y rentrer, mais le vrai travail d'humiliation intime c'est Dieu qui le fera d'après mon désir et non parce qu'il me l'a imposé.­ -



mardi 2 novembre 2010

Saint Pierre Chrysologue 380-450, homélie sur la paix

Lundi 11 novembre 1918, 11 heures : dans toute la France, les cloches sonnent à la volée pour annoncer la fin de la guerre et le traité de paix avec l'Allemagne. Le monde est encore en feu et des pays recherchent la voie de la paix.
Saint Pierre Chrysologue, archevêque de Ravenne, docteur de l'Eglise (v. 380 – v. 450) développe la paix dans la perspective de l'union avec les frères.


"Heureux les artisans de paix, dit l’évangile, mes très chers frères, ils seront appelés fils de Dieu ! C’est à juste titre que les vertus chrétiennes se développent chez celui qui maintient la paix chrétienne entre tous ; et l’on n’obtient le titre de fils de Dieu que si l’on mérite le nom d’artisan de paix.

La paix, mes très chers, est ce qui débarrasse l’homme de l’esclavage, fait de lui un homme libre, transforme sa condition personnelle aux yeux de Dieu, fait d’un serviteur un fils, d’un esclave un homme libre. La paix entre frères est ce que Dieu veut, ce qui réjouit le Christ, ce qui accomplit la sainteté, ce qui règle la justice, ce qui enseigne la doctrine, ce qui protège les mœurs, bref c’est en toutes choses une conduite digne d’éloges. La paix fait exaucer nos prières, elle ouvre une route facile et praticable à nos supplications, elle accomplit parfaitement tous nos désirs. La paix est la mère de la charité, le lien de la concorde, le signe évident d’une âme pure, qui peut réclamer à Dieu tout ce qu’elle veut ; car elle demande tout ce qu’elle veut et elle reçoit tout ce qu’elle demande.[…]

Planter les racines de la paix, c’est l’œuvre de Dieu ; arracher entièrement la paix, c’est le travail de l’ennemi. Car, de même que l’amour fraternel vient de Dieu, ainsi la haine vient du démon ; c’est pourquoi il faut condamner la haine, car il est écrit : "Tout homme qui a de la haine contre son frère est un meurtrier".

Vous voyez, frères bien aimés, pourquoi il faut aimer la paix et chérir la concorde : ce sont elles qui engendrent et nourrissent la charité. […] Il faut donc que tous nos désirs s’attachent à l’amour, car il peut obtenir tous les bienfaits et toutes les récompenses. Il faut garder la paix plus que toutes les autres vertus, parce que Dieu est toujours dans la paix. […] Aimez la paix, et tout sera dans le calme : afin que vous obteniez pour nous la récompense et pour vous la joie, afin que l’Eglise de Dieu, fondée sur l’unité de la paix, mène une vie parfaite dans le Christ."

Homélie sur la paix, 53
http://peresdeleglise.free.fr/Joie/paix.htm