jeudi 24 novembre 2011

Avent, attente et vigilance


27 novembre 2011
1er dimanche de l’Avent 
Couleur liturgique violet, année B


 
L’attente est source d’un renouvellement.
« Veillez, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra », Mc 13,33-37.

Le Christ est venu dans le monde  et le jour où le Seigneur apparaîtra  sur les nuées du ciel, notre rédemption sera achevée. Seule la lumière brillera, le mal n’aura plus de prise. À la suite de Saint Paul, l’Église nous invite à la sobriété  qui peut engendrer une disposition nouvelle dans nos attitudes et nos paroles. « Car elle s'est manifestée, la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes. Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux désirs de ce monde, pour que nous vivions dans le temps présent avec réserve, justice et piété, en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ », Tite 2,11-13.

La sobriété, c’est user des choses de ce monde comme n’en usant pas, avec une sage indifférence, et dans la mesure où elles nous sont nécessaires pour acquérir les biens invisibles. Le psaume 25 exprime ce temps de confiance.

SEIGNEUR, je suis tendu vers Toi.
Mon Dieu, je compte sur Toi,
Ne me déçois pas !
Que mes ennemis ne triomphent pas de moi !
Aucun de ceux qui T'attendent n’est déçu,
Mais ils sont déçus, les traîtres avec leurs mains vides.

Fais-moi connaître Tes chemins, Seigneur.
Enseigne-moi Tes routes.
Fais-moi cheminer vers Ta vérité et enseigne-moi,
Car Tu es le Dieu qui me sauve.
Je t'attends chaque jour.

Seigneur, rappelle-Toi la tendresse et la fidélité que tu m’as montrées depuis toujours!
Ne pense plus à mes péchés de jeunesse ni à mes fautes.
Pense à moi dans Ta fidélité, à cause de Ta bonté, Seigneur.
 Le Seigneur est si bon et si droit qu'Il montre le chemin aux pécheurs.
 Il fait cheminer les humbles vers la justice et enseigne aux humbles son chemin.

Toutes les routes du Seigneur sont fidélité et vérité
Pour ceux qui observent les clauses de Son alliance.
Pour l'honneur de ton nom, Seigneur, pardonne ma faute qui est si grande!
Un homme craint-il le Seigneur ?
Celui-ci lui montre quel chemin choisir.
Il passe des nuits heureuses, et sa race possédera la terre.
Le Seigneur se confie à ceux qui le craignent, en leur faisant connaître son alliance.
J'ai toujours les yeux sur le Seigneur, car Il dégage mes pieds du filet.
Tourne-toi vers moi ;
Aie pitié, car je suis seul et humilié.

Mes angoisses m'envahissent ;
Dégage-moi de mes tourments!
Vois ma misère et ma peine,
Enlève tous mes péchés!
Vois mes ennemis si nombreux, leur haine et leur violence.
Garde-moi en vie et délivre-moi !
J'ai fait de toi mon refuge,
Ne me déçois pas!

Intégrité et droiture me préservent, car je T'attends.
Ô Dieu, rachète Israël !
Délivre-le de toutes ses angoisses!

mercredi 16 novembre 2011

Fête de notre Fondatrice Mère Isabelle le 17 novembre

Lors d'une retraite à Paris, Cours-la-Reine, chez les Oblates de l'Assomption, Mère Isabelle écrit le 29 juillet 1893 à propos d’une lecture spirituelle :


« Comment des occupations extérieures me sépareraient elles de Lui si je comprends bien ma mission ? Ne s'agit il pas de porter Jésus aux âmes ? Donc il faut qu'il soit avec moi.
Mais je puis le donner sans le perdre ; et même je le possède d'autant plus que je le donne. C'est un feu sacré qui s'embrase de plus en plus en se communiquant.
Donc que j'aille aux âmes avec Jésus et je rapporterai Jésus.
Paroles consolantes et vraies qui résument ce que doit être l'âme contemplative au milieu du monde : Jésus au centre du cœur et rayonnant sur tout ce qui vous entoure. Oui, mais si Jésus est toujours rayonnant, ses rayons sont trop souvent voilés par nos faiblesses, nos infidélités, c'est pourquoi tout en ayant Jésus, je ne le donne pas… »

jeudi 10 novembre 2011

Saint Léon le Grand, Extrait du Sermon sur les degrés de la béatitude


Bienheureux les coeurs purs, 
car ils verront Dieu.

Qu’est-ce donc qu’avoir le cœur pur, sinon s’appliquer aux vertus énumérées dans les Évangiles. Mais voir Dieu, quel esprit pourra concevoir et quelle langue pourra exprimer ce qu’est un tel bonheur ?

Pourtant on l’obtiendra quand la nature humaine sera transformée et qu’elle verra la Divinité non plus dans un miroir et d’une manière confuse, mais face à face, 1 Co 13, 12, comme elle est, 1 Jn 3, 2, cette Divinité que nul homme n’a jamais pu voir, Jn 1, 18.

On recevra alors dans la joie ineffable d’une éternelle contemplation ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, 1 Co 2, 9.
C’est à bon droit que cette béatitude est promise à la pureté du cœur. Un regard souillé, ne saurait, en effet, voir la splendeur de la vraie lumière, et ce qui fera la joie des âmes pures, fera le supplice des âmes impures. Éloignons-nous donc des vanités terrestres et de leurs ténèbres, et nettoyons nos yeux intérieurs de toute malpropreté, afin que notre regard clarifié se rassasie de l’inestimable vision de Dieu.

C’est à la mériter, en effet, que tend, à notre sens, ce qui suit : Bienheureux les artisans de paix, car ils seront appelés enfants de Dieu, Mt 5, 9.
Cette béatitude n’est pas le fait d’un accord quelconque, ni de n’importe quelle entente, mais elle résulte de celle dont il est dit de l’Apôtre : Soyez en paix avec Dieu, Rm 5, 1 ;
et par le prophète David : Il y a grande paix pour les amants de ta Loi ; pour eux, rien n’est scandale, Ps 118, 165. Mêmes les amitiés les plus harmonieuses ne sauraient réellement revendiquer cette paix, si elles ne s’accordent pas avec la volonté de Dieu. Hors de la dignité d’une telle paix, il n’y a que rencontres de désirs malhonnêtes et pactes pour le mal. L’amour du monde ne pactise pas avec l’amour de Dieu, et il ne saurait obtenir la société des enfants de Dieu, celui qui ne se sépare pas de ses affections charnelles.

Ceux par contre dont l’âme est toujours avec Dieu, qui s’appliquent à conserver l’unité de l’esprit dans le lien de la paix, Eph 4, 3, ne s’écartent jamais de la loi éternelle, disant dans une prière pleine de foi, « Que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».

Ceux-là sont des pacifiques, ceux-là n’ont vraiment qu’une seule âme et sont saintement unis, dignes d’être appelés éternellement fils de Dieu, cohéritiers du Christ, Rm 8, 17.

L’amour de Dieu et l’amour du prochain leur mériteront, en effet, de ne plus jamais sentir aucune adversité, de ne plus jamais craindre aucun scandale, mais de trouver le repos dans la parfaite tranquillité de la paix divine, une fois terminé le combat de toutes les tentations ; par Notre Seigneur qui, avec le Père et l’Esprit Saint, vit et règne dans les siècles des siècles. Amen.

Saint Léon le Grand, diacre, pape et docteur de l’Église. Il devint Pape de 440 à 461, à l’époque troublée de la lente agonie de l'empire romain sous les coups des invasions des Francs, des Wisigoths, des Vandales, des Huns, des Burgondes. Pour l'Église, il y avait le risque d'éclatement en de nombreuses hérésies. Dans cet Occident démoralisé, il reste le seul et vrai recours moral. A travers ses nombreuses homélies et lettres, Léon démontre "sa grandeur dans le service à la vérité et à la charité, dans l'exercice assidu du langage, théologique et pastoral à la fois, pour servir efficacement la communion qui caractérise l'unique Église du Christ.

vendredi 4 novembre 2011

JEAN TAULER, Sermon 37

Lc 15, 1-10 La drachme perdue

Une femme avait perdu une pièce de monnaie. Elle alluma une lampe pour la chercher. Cette femme représente la divinité, la lampe c’est l’humanité divisée et la pièce de monnaie, c’est l’âme.

La femme de la parabole retourne toute sa maison pour retrouver la pièce qui est perdue. Considérons cette recherche qui se fait dans l’âme humaine. Il y a une façon de chercher qui est active quand la créature humaine se met à chercher. La recherche extérieure dans laquelle l’homme participe à la quête de Dieu, passe par la pratique extérieure des vertus, l’humilité, la douceur, le silence, la résignation.

Il est une recherche, plus relevée. C’est quand l’homme rentre dans son propre fond, au plus intime de son être pour y chercher le Seigneur. « Le Royaume de Dieu est en vous ». Qui veut trouver ce Royaume, à savoir Dieu dans sa propre nature, doit Le chercher où Il est, c’est-à-dire dans les profondeurs les plus intimes où Dieu est plus près de l’âme, où Il lui est plus présent qu’elle ne l’est à elle-même.

Ce fond, il faut le chercher, et pour le trouver, il faut entrer dans cette maison en se détachant des sens et du sensible. Tout ce que les sens apportent d’images et de formes au-dedans de l’âme, toutes les représentations intellectuelles particulières à l’entendement, tout cela il faut l’écarter.

Quand l’homme est entré dans ce fond le plus intime, Dieu survient et recherche cet homme, et il retourne la maison de fond en comble. Toutes les représentations sous lesquelles la présence de Dieu se rend sensible à l’âme, au moment où elle rentre en ce fond intérieur, elle s’en voit tout d’un coup privée : tout est retourné de fond en comble, tout ce qui avait été donné ou révélé à l’homme intérieur, tout cela est retourné d’un seul coup.

Dans ce bouleversement, l’homme intérieur, pourvu qu’il puisse s’y résigner, est conduit infiniment plus loin que par toutes les œuvres, toutes les méthodes et tous les bons propos qui furent jamais proposés ou inventés. Et cela devient pour lui chose facile, chaque fois qu’ils le désire, de rentrer en lui-même et de prendre son essor au-dessus des choses temporelles.

Mais chez la plupart, la nature est toujours en quête de quelque support où s’accrocher. Dans leur manque de détachement, certains se montrent même rétifs.

Pour ceux qui pratiquent l’abandon et l’égalité de l’âme, leur affaire progresse d’elle-même. Ils se séparent et se détachent de tout ce que la nature est portée à rechercher comme support, et ils vivent dans un véritable abandon.

Ainsi doit-on renoncer à soi-même devant tout obstacle qui empêche de rentrer véritablement dans la demeure intérieure.

SAINT COLOMBAN, LITURGIE DES HEURES, TOME IV, P.173

Seigneur Jésus, allume ma lampe à ta propre lumière. Qu'à ta lumière je ne cesse de te voir, de tendre vers toi mon regard et mon désir. Alors, dans mon cœur, je ne verrai que toi seul, et en ta présence ma lampe sera toujours allumée et ardente.

mardi 1 novembre 2011

Frère Roger de Taizé, notre âme attend le Seigneur


Notre âme attend le Seigneur, en Lui, la joie de notre cœur.

Laisser le Christ pénétrer l’impénétrable, c’est inlassablement revenir à l’esprit d’enfance.

Être soi-même, sans fards, sans habileté.
Rien ne fausse tant la communion et ne détruit tant l’intégrité que de porter des masques.


L’esprit d’enfance est un regard limpide, il est aussi lucide.
Il cherche à passer à travers ce qui est durci comme au premier printemps,
L’eau du ruisseau trouve à se frayer un chemin à travers une terre gelée.

Son amour est un feu, , Frère Roger de Taizé, 1988, 125