mercredi 22 février 2012

Dans la maison de ton âme


Jean Tauler, (vers 1300, + 1361), Dominicain théologien et mystique, disciple de Maître Eckart.

La pénitence, c'est quand ta bouche aimerait se répandre en paroles, et qu’elle garde le silence, quand tes yeux se délecteraient de voir et que tu les fermes, te privant d’un spectacle convoité ; de même pour tout objet vers lequel tes sens se tournent le plus souvent dans un  mouvement de convoitise, et que tu t’en détaches volontairement, que tu t’en détournes pour revenir en toi-même 
Syméon le nouveau théologien (949-1022), spirituel byzantin. Traités 2, 93-104

La demeure de ton âme doit être illuminée intérieurement, et éclairée à fond, par toutes les vertus spirituelles qui s'allument et brillent en toi grâce au feu divin, afin qu'il n'y ait plus là un seul endroit sombre. Quant aux pensées qui prennent forme de lumière, chacune d'elles doit briller sans qu'une seule pensée obscure s'attarde dans la maison de ton âme; absolument toutes, au contraire, doivent briller dans le feu de l'Esprit qui les consume sans cesse, de sorte que le discernement de tes pensées devienne source de lumière.

samedi 18 février 2012

Me voici, Seigneur !

Saint Benoît (né vers 480 ou 490 à Nursie – mort en 547), a largement inspiré le monachisme occidental. Sa Règle a eu un impact majeur sur le monachisme occidental et même sur la civilisation européenne médiévale.

Le Seigneur, cherchant son ouvrier dans la multitude du peuple à laquelle il fait entendre ses appels, dit encore : « Quel est celui qui désire la vie et souhaite voir des jours heureux » ?
Si tu lui réponds : « C’est moi »,
Dieu te réplique : « Si tu veux jouir de la vie véritable et éternelle, détourne-toi du mal et fais ce qui est bien ; recherche la paix et poursuis-la ».
Et lorsque vous agirez de la sorte, mes yeux veilleront sur vous et mes oreilles seront attentives à vos prières, et avant même que vous ne m’invoquiez, je vous dirai : « Me voici ».
Quoi de plus doux, mes frères, que cette voix du Seigneur qui nous invite ? Voyez comme le Seigneur lui-même, dans sa bonté, nous montre le chemin de la vie.


Ceignons donc nos reins par la foi et la pratique des bonnes œuvres ; sous la conduite de l’Évangile, avançons dans ses chemins, afin de mériter de voir un jour Celui qui nous a appelés dans son Royaume. Si nous voulons habiter dans le tabernacle de ce Royaume, sachons qu’on y parvient que si l’on y court par les bonnes actions.


                                                                                      Saint Benoît




mardi 7 février 2012

Saint Cyprien de Carthage, La voix du Fils


Converti du paganisme, évêque de Carthage, Cyprien + 258 fut un homme de prière au service de l'unité de l'Eglise et un éminent pasteur auprès de nombreuses Eglises d'Afrique.


La Prière du Seigneur, 2-3, trad. DDB 1982, p. 41 rev.

Parmi les avertissements bienfaisants et les préceptes divins par lesquels le Seigneur a pourvu au salut de son peuple, il nous a donné le modèle de la prière ; c’est lui-même qui nous a enseigné ce que nous devons demander dans la prière. Lui qui nous fait vivre nous apprend aussi comment prier, avec cette bonté qui l’a poussé à nous accorder tant d’autres bienfaits.
Ainsi lorsque nous parlons au Père avec la prière que le Fils nous a enseignée, nous sommes plus facilement écoutés. Il avait prévu que viendrait l’heure où « les vrais adorateurs adoreraient le Père en esprit et en vérité », Jn 4,24 et il a accompli ce qu’il avait promis. Sanctifiés par l’Esprit et la vérité qui viennent de lui, nous pouvons également, grâce à son enseignement, adorer en Esprit et en vérité.

Quelle prière pourrait être plus spirituelle que celle que le Christ nous a donnée, car c’est grâce à lui que nous avons reçu l’Esprit ? Quelle prière peut être plus vraie que celle-là, puisqu’elle est sortie de la bouche du Fils qui est la Vérité ? Prions donc, frères bien-aimés, comme notre divin Maître nous l’a enseigné. Implorer Dieu avec les paroles qui viennent de lui est une prière qu’il trouve aimable et filiale ; c’est faire parvenir à ses oreilles la prière du Christ.

Que le Père reconnaisse la voix de son Fils quand nous lui adressons notre demande. Que celui qui habite notre cœur soit également notre voix. Il est notre avocat auprès du Père ; il intercède pour nos péchés quand nous, pécheurs, nous demandons le pardon de nos fautes. Prononçons donc les paroles de notre avocat, car il a dit : « Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous l’accordera » , Jn 16,23.

mercredi 1 février 2012

Tenez en main vos lampes allumées

Bienheureux Guerric d'Igny, (vers 1080-1157), abbé cistercien - Premier sermon pour la Purification.

   Présentation de Jésus au temple

« Tenez en main vos lampes allumées », Lc 12,35. Montrons ainsi la joie que nous partageons avec Syméon, qui porte en ses mains la lumière du monde [...] Soyons ardents par notre dévotion et rayonnants par nos œuvres, et avec Syméon nous porterons le Christ en nos mains [...] Qui donc aujourd'hui, tenant son flambeau allumé à la main, ne se souvient pas du bienheureux vieillard Syméon ? En ce jour il a pris en ses bras Jésus, le Verbe présent dans la chair, témoignant que c'était lui « la lumière destinée à éclairer les nations ». Syméon était lui-même « une lampe ardente et brillante », rendant témoignage à la lumière, Jn 5,35. C'est pour cela qu'il était venu au Temple, conduit par l'Esprit dont il était rempli, « pour recevoir, ô Dieu, ta miséricorde au milieu de ton Temple », Ps 47,10, et pour proclamer qu'elle était la miséricorde et la lumière de ton peuple.

Syméon, tu ne portais pas seulement la lumière en tes mains, tu étais si bien illuminé par le Christ que tu voyais à l'avance comment il illuminerait les nations [...]. Réjouis-toi maintenant, vois aujourd'hui ce que tu avais entrevu par avance : les ténèbres du monde se sont dissipées ; « les nations marchent à sa lumière »; « toute la terre est remplie de sa gloire », Is 60,3.