samedi 29 septembre 2012

Dieu désire notre salut et notre perfection


Jean Cassien, 5ème siècle, moine
Institutions de Cassien, Mame, Tours 1872, p. 248-250.

 
 
Tous les anciens Pères ont pensé qu’on ne peut se purifier des vices grossiers de nos sens, si on n’est pas bien convaincu que tous nos efforts pour atteindre la perfection seront inutiles sans la miséricorde et le secours de Dieu. Et il faut en être bien persuadé par sa propre expérience. Tous les efforts de l’homme ne compensent pas la grâce de Dieu que sa bonté infinie veut bien accorder à nos désirs.

Je ne dis pas cela pour décourager les efforts de l’homme et l’arrêter dans ses généreuses intentions. Je ne fais que répéter ce qu’ont dit nos Pères. L’homme ne peut acquérir la perfection sans efforts ; mais sans la grâce de Dieu, ses efforts seraient inutiles. Oui, l’homme ne peut rien, sans le secours de Dieu, mais sa miséricorde et sa grâce ne s’accordent qu’à ceux qui travaillent avec ardeur ; et comme le dit l’Apôtre, à ceux qui manifestent de la bonne volonté et qui courent, Notre Seigneur a dit lui-même qu’il était donné à ceux qui demandaient, qu’il était ouvert à ceux qui frappaient, et que ceux qui cherchaient, trouveraient. Mais cette demande, cette recherche, ces instances, seraient insuffisantes, si la miséricorde de Dieu ne donnait pas ce que nous demandons, n’ouvrait pas quand nous frappons, et ne nous faisait pas trouver ce que nous cherchons. Dieu est prêt à tout nous accorder, dès qu’il voit le concours de notre bonne volonté ; car il désire notre salut et notre perfection plus que nous-mêmes.

Si nous voulons réellement parvenir à la vraie perfection, nous devons suivre ces grands disciples qui ne s’endorment pas en de vains discours, mais qui ont acquis la science de l’expérience, et peuvent ainsi nous montrer la voie la plus sûre pour l’atteindre.

Tous nous assurent que c’est plus par la foi que par leurs efforts, qu’ils ont pu grandir à la vraie Vie.

mercredi 19 septembre 2012

Saint Matthieu - 21 septembre



Il y avait à Capharnaüm un poste de douane tenu par Lévi ou Matthieu, fils d'Alphée. Un matin, Jésus l'appelle. Matthieu laisse ses registres de douanier et suit Jésus, il l'invite à dîner, il invite ses amis. Le fonctionnaire devient missionnaire et il sera aussi le premier évangéliste.

 

 
 
 
Bède le vénérable, (672-735), moine lettré anglo-saxon, traducteur d’œuvres grecques et latines des premiers Pères de l'Église, Docteur de l'Église.


L’appel
Jésus vit Matthieu le publicain, Il l’aima et Il lui dit : « Suis-moi », c’est-à-dire imite-moi. Jésus l’invite à se conduire comme Lui. Comme Jésus était à table chez Matthieu, des publicains et des pécheurs vinrent prendre place avec Jésus et ses disciples, Mt 9, 10. Lors de sa conversion, Matthieu  entraîne à sa suite les pécheurs sur le chemin du salut. Matthieu n’offre pas seulement un repas corporel dans sa demeure terrestre, mais il offre au Seigneur un festin dans la demeure de son cœur par sa foi et son amour, comme en témoigne Celui qui a dit : Voici que Je me tiens à la porte, et Je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, J'entrerai chez lui ; Je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi, Ap 3, 20.

Oui, le Seigneur se tient à la porte et Il frappe lorsqu’Il rend notre cœur attentif à sa volonté, soit par la bouche de l’homme qui enseigne, soit par une inspiration intérieure. Nous ouvrons notre porte à l’appel de Sa voix quand nous donnons notre libre assentiment à ses avertissements intérieurs ou extérieurs, et quand nous mettons en œuvre ce que nous avons compris que nous devons faire.

Et Il entre pour manger, Lui avec nous et nous avec Lui, parce qu’Il habite dans le cœur de ses élus par la grâce de son amour, Il entre pour les nourrir sans cesse par la lumière de sa Présence, afin qu’ils élèvent progressivement leurs désirs, et que Lui-même se nourrisse de leur zèle pour Sa Vie.

jeudi 13 septembre 2012

14 septembre


Saint Bernard de Clairveaux, Extraits

 

La Croix glorieuse

Reviens à ton cœur, reviens, et vois comment l'Adam nouveau t'a cherché et t'a retrouvé. Il n'eut de cesse qu'il n'ait couru après toi qui fuyais, t'appelant dans sa miséricorde, à travers les coups et le fouet et les dérisions inouïes. Il t'a suivi jusqu'au supplice de la croix et là il te trouva déjà mourant et te saisit.

Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne, Lc 23, 42. Je pouvais manger et goûter de tous les arbres du paradis et maintenant je suis crucifié et je meurs sur ce bois. Souviens-toi de moi ; je t'avais oublié, mais toi, dans ton emportement tu t'es souvenu de ta miséricorde.

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché, Ps 50, 3. Je la vois en toi cette miséricorde grande et qui est bien tienne, qui t'a fait condescendre à te configurer à ma misère. Tu ne pouvais me suivre plus loin. D'où viens-tu ? Tu es sorti du plus haut des cieux. Du sein de la Vierge, tu es venu, toi, le plus beau des enfants des hommes, et avec moi, tu pends sur le bois de la croix. Qui t'a conduit là, sinon Ta seule miséricorde ?  

Pitié pour moi, Seigneur, dans ta grande miséricorde. Je suis ta création que tu as faite à ton image et à ta ressemblance. Pitié, Seigneur, pour ton image.

La croix est ta gloire. La croix est plus belle que tous les arbres du paradis. Le Christ a désiré d'un grand désir manger cette Pâque avec nous, avant de mourir. Il a mangé la Pâque en souffrant sa Passion, lorsqu'il passa de ce monde à son Père.

Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi, Jn 12, 32, tout : le ciel, la terre et les enfers.

Le Christ a attiré à lui son Père, car son cri est monté devant sa face, à ses oreilles, et la terre a tremblé et les pierres se sont fendues et les tombeaux se sont ouverts car ils avaient entendu la voix du Fils de l'homme. Médiateur de Dieu et des hommes, l'homme Jésus-Christ, entre ciel et terre mangeait la Pâque.

Qui pourrait désormais craindre la croix ? Sur la croix, celui qui est uni à son Seigneur peut lui dire : Et toi, Seigneur, mon bouclier, ma gloire, tu tiens haute ma tête, Ps 3, 4.

 

Personne ne te cherche, personne ne te trouve, sinon sur la croix.

Ô Croix de gloire, enracine-toi en moi, pour que je sois trouvé en toi.

dimanche 2 septembre 2012

Thérèse d'Avila, l'oraison 4/4


4.  La pluie abondante

Cette eau du ciel tombe souvent lorsque le jardinier y pense le moins. Dans les débuts, il est vrai ce n'est généralement qu'après une longue oraison mentale. Car le Seigneur, après avoir conduit de degré en degré ce petit oiseau, le place enfin dans le nid pour qu'il y repose. Il l'a vu voltiger pendant longtemps et s'aider de son intelligence, de sa volonté, de toutes ses forces enfin, pour chercher son Dieu et lui plaire ; Il veut lui donner une récompense même en cette vie ; et quelle récompense magnifique ! En un instant, l'âme est dédommagée de tous les travaux d'ici-bas, Vie 18,9.

L'âme sort de cette oraison et de cette union toute remplie d'une extrême tendresse pour Dieu. L'âme se sent animée d'un très grand courage. Elle donne déjà des signes qu'elle possède des trésors célestes ; elle brûle du désir de les distribuer ; et elle supplie le Seigneur de ne pas la laisser seule dans une telle abondance. Elle procure le bien spirituel du prochain, presque à son insu et sans rien faire par elle-même dans ce but ; mais les autres le comprennent, car les fleurs de son jardin répandent un tel parfum qu'ils désirent s'en approcher. Ils comprennent qu'elle est enrichie de vertus et comme elle, ils voudraient s'en nourrir, Vie 19,1-2.

Prière

 

Je suis vôtre, pour vous je suis née.
Que voulez-vous faire de moi ?
Si Vousle voulez, donnez-moi l'oraison,
Sinon, donnez moi les sécheresses ;
Si Vous le voulez, donnez-moi l'abondance de vos biens.
Sinon la disette.
Que demandez-Vous de moi ?

Que je me taise ou que je parle,
Que je fasse du bien ou que je n'en fasse pas,
Que la Loi ancienne me découvre mes plaies,
Ou que je goûte les douceurs de l'Évangile,
Que je sois dans la peine ou dans la joie,
Pourvu seulement que Vous viviez en moi
.