lundi 24 décembre 2012

Gloire à Dieu dans les hauteurs !


Raban Maur (776-856), moine bénédictin, théologien et archevêque de Mayence en Allemagne.
 
Jésus, Rédempteur de tous les hommes,
Avant que naisse la lumière,
Le Père souverain t'avait engendré
Dans une splendeur semblable à la sienne.

Ô lumière et Splendeur du Père,
Espoir éternel de tous les cœurs,
Écoute les prières qu'à travers l'univers
Répandent tes humbles serviteurs.

Ô Créateur du monde, souviens-toi qu'en naissant de la Vierge Sainte,
Tu as pris autrefois un corps semblable au nôtre.

Ce jour que chaque année ramène en son cycle, en est encore une fois le témoin :
Tu as quitté l'intimité de ton Père pour venir te faire l'unique salut du monde.

Astres, continents, océans,
Et tout ce qui se trouve sous le ciel,
Saluez d'un chant nouveau
Celui qui de nouveau vient nous sauver.

Jésus, qui es né de la Vierge,
Que la gloire te soit rendue,
Ainsi qu'au Père et à l'Esprit divin,
À travers tous les siècles. Amen!

jeudi 6 décembre 2012

8 décembre


Citations extraites de l’article de Marcel Neusch, a.a., La Vierge Marie, mère du Seigneur, ITINÉRAIRES AUGUSTINIENS, n°39, 2008, 5.

 

         Marie, mère de Dieu 

Le Christ « a été conçu par une vierge, puisqu’elle l’a conçu par la foi et reçu par la foi. Ne vous laissez donc pas séduire par l’opinion de certains esprits qui ont perdu de vue la règle de la foi et les oracles des divines Écritures », Sermon 186,2
 
« Marie était vierge lorsqu’elle l’a conçu, vierge lorsqu’elle l’a enfanté, vierge lorsqu’elle le portait dans ses entrailles devenues fécondes, vierge toujours (virgo perpetua) », Sermon 186,6. 
« Marie a cru, et ce qu’elle a cru s’est accompli en elle », Sermon 215,4.
Marie « fut  saintement fécondée par la foi, non par l’union charnelle », c’est-à-dire « non par la chair, par la foi, non par le désir des sens », De Trinitate 13, 18, 23.
“Marie est pour nous un modèle non par sa virginité physique, mais par sa foi. C’est d’abord par la foi qu’elle a conçu le Christ, nous l’avons vu. C’est aussi par la foi que nos vies cessent d’être stériles et deviennent fécondes comme celle de Marie“.
« Sa mère l’a porté dans son sein, portons-la dans nos âmes.
Une vierge a été rendue féconde par l’incarnation du Christ,
que nos cœurs soient aussi fécondés par la foi dans le Christ.
Une vierge a enfanté le Sauveur, que notre âme enfante le salut.
Ne soyons point stériles, mais que nos âmes soient fécondes par Dieu », Sermon 189, 3

dimanche 2 décembre 2012

Restez éveillés et priez en tout temps


Dom Louis Leloir, O.S.B., moine de Clervaux, DÉSERT ET COMMUNION, 1978, spiritualité orientale n°26, 343- 347

 



Restez éveillés
et priez en tout temps,
pour paraître debout
devant le Fils de l'homme, Lc 21, 36
 

Ce que le moine a en plus du nécessaire, estimaient les solitaires d’Égypte, ne vient pas de Dieu, mais du diable. Ils ne gardaient donc pour eux que ce qui était indispensable à leur subsistance. Conserver plus que le nécessaire, disaient-ils encore,  c’est voler les orphelins et les veuves. Ainsi, au lieu d’accumuler, nos Pères partageaient. Tantôt c’était avec les visiteurs et les hôtes de passage ; ils avaient, en effet, l’habitude de dresser aussitôt la table devant eux et de mettre à leur disposition tout ce qu’ils possédaient. Tantôt c’était avec les plus pauvres de leurs frères. Tantôt, c’était avec les pauvres de l’extérieur. Il est du reste souvent rappelé que le pauvre, c’est le Christ.
Tout naturellement donc, les économies réalisées par le jeûne tournaient au bénéfice des pauvres. Pourtant il n’est jamais parlé d’un jeûne en vue de faire l’aumône. On ne parle pas non plus de jeûner davantage en vue de donner davantage.  Le jeûne des Pères du désert paraît avoir été l’occasion de l’aumône plutôt que son but. D’autres soucis sont souvent évoqués : le souci de maîtriser son corps, d’expier les péchés, d’imiter le Christ. La première charité que les moines doivent au monde, c’est celle de leur sainteté, mieux assurée si –par le jeûne – ils veillent à la discipline d’eux-mêmes, cherchent à ressembler au Christ et à vivre avec Lui.
Si la préoccupation des épreuves et de la misère matérielle de beaucoup d’hommes doit habiter le cœur des moines, celle de leur misère spirituelle doit les obséder bien davantage. La question des veilles est à résoudre avec la même souplesse. Il n’est guère indiqué de peu dormir durant la nuit, pour dormir ensuite pendant les Vigiles. Pourtant le don de la veille existe. Dieu l’accorde parfois, plus souvent de manière intermittente, parfois habituellement. Les pénitences les plus indiquées pour notre temps sont probablement le souci de la politesse et de la propreté, une bonne hygiène et une juste mesure, pauvre, mais suffisante de sommeil et de nourriture, l’effort fourni pour dominer la fièvre dans le travail et se réserver des temps de silence et de prière, la préoccupation du bonheur d’autrui et le zèle à lui rendre des services, minimes et grands.
Pour conclure, quelques lignes de la constitution apostolique de Paul VI, “Repentez-vous“ : À aucune époque la vraie pénitence ne peut faire abstraction d’une ascèse également physique. Tout notre être, en effet, corps et âme, doit participer activement à l’acte religieux  par lequel la créature reconnaît la sainteté et la majesté de Dieu. L’Église invite chacun à accompagner la conversion intérieure de l’Esprit avec la pratique volontaire des actes extérieurs de pénitence. L’Église insiste avant tout pour que la vertu de pénitence soit pratiquée dans la fidélité persévérante à nos devoirs d’état, dans l’acceptation des difficultés inhérentes  à notre travail et à nos rapports sociaux, dans le support patient des épreuves de la vie terrestre, avec son angoissante insécurité. L’Église invite sans distinction tous les chrétiens à obéir au précepte divin de la pénitence par des actes volontaires, en dehors des sacrifices inhérents à la vie quotidienne.