lundi 28 octobre 2013

Homélie de St Bernard pour la fête de la Toussaint

Homélie de St Bernard pour la fête de la Toussaint
1er novembre

“Pourquoi notre louange à l’égard des saints, pourquoi notre chant à leur gloire, pourquoi cette fête même que nous célébrons ? Que leur font ces honneurs terrestres, alors que le Père du ciel, en réalisant la promesse du Fils, les honore lui-même ?
De nos honneurs les saints n’ont pas besoin, et rien dans notre culte ne peut leur être utile. De fait, si nous vénérons leur mémoire, c’est pour nous que cela importe, non pour eux. Pour ma part, je l’avoue, je sens que leur souvenir allume en moi un violent désir.

Le premier désir, en effet, que la mémoire des saints éveille, ou plus encore stimule en nous, le voici: nous réjouir dans leur communion tellement désirable et obtenir d’être concitoyens et compagnons des esprits bienheureux, d’être mêlés à l’assemblée des patriarches, à la troupe des prophètes, au groupe des Apôtres, à la foule immense des martyrs, à la communauté des confesseurs; au chœur des vierges, bref d’être associés à la joie et à la communion de tous les saints. Cette Église des premiers-nés nous attend, et nous n’en aurions cure !
Les saints nous désirent et nous n’en ferions aucun cas ! Les justes nous espèrent et nous nous déroberions ! Réveillons-nous enfin, frères ; ressuscitons avec le Christ, cherchons les réalités d’en haut ; ces réalités, savourons-les. Désirons ceux qui nous désirent, courons vers ceux qui nous attendent, et puisqu’ils comptent sur nous, accourons avec nos désirs spirituels. Ce qu’il nous faut souhaiter, ce n’est pas seulement la compagnie des saints, mais leur bonheur, si bien qu’en désirant leur présence, nous ayons l’ambition aussi de partager leur gloire, avec toute l’ardeur et les efforts que cela suppose. Car cette ambition-là n’a rien de mauvais : nul danger à se passionner pour une telle gloire.

Et voici le second désir dont la commémoration des saints nous embrase : voir, comme eux, le Christ nous apparaître, lui qui est notre vie, et paraître, nous aussi, avec lui dans la gloire. Jusque là, il ne se présente pas à nous comme il est en lui-même, mais tel qu’il s’est fait pour nous : notre Tête, non pas couronnée de gloire, mais ceinte par les épines de nos péchés. Il serait honteux que, sous cette tête couronnée d’épines, un membre choisisse une vie facile, car toute la pourpre qui le couvre doit être encore non pas tant celle de l’honneur que celle de la dérision. Viendra le jour de l’avènement du Christ : alors on n’annoncera plus sa mort de manière à nous faire savoir que nous aussi sommes morts et que notre vie est cachée avec lui. La Tête apparaîtra dans la gloire, et avec elle les membres resplendiront de gloire, lorsque le Christ restaurera notre corps d’humilité pour le configurer à la gloire de la Tête, puisque c’est lui la Tête.Cette gloire, il nous faut la convoiter d’une absolue et ferme ambition. Et vraiment, pour qu’il nous soit permis de l’espérer, et d’aspirer à un tel bonheur, il nous faut rechercher aussi, avec le plus grand soin, l’aide et la prière des saints, afin que leur intercession nous obtienne ce qui demeure hors de nos propres possibilités.”

samedi 19 octobre 2013

                          
LA VIE ET LA MORT
 

 

                                 SELON  SAINT  ISAAC  LE  SYRIEN
 



 
         


                            "Tant que tu as des pieds, cours derrière l'oeuvre bonne, avant d'être lié de ce lien indissoluble de la mort, qui, lorsqu'il est noué, ne peut plus être délié.
 
Tant que tu as des mains, tends-les vers le ciel, pour prier, avant que tes bras ne se démettent de leurs jointures ; car alors, quand même tu voudras prier, tu ne le pourras plus.

Tant que tu as des doigts, signe-toi du signe de la croix, avant que la mort ne vienne à jamais dissoudre la force harmonieuse de leurs muscles.

Tant que tu as des yeux, emplis-les de larmes, avant que la poussière ne recouvre tes noirs habits, et que tes pupilles, en un regard aveugle, ne se fixent, immobiles, dans une direction que tu ignoreras. En vérité, oui, emplis de larmes tes paupières, tant que la puissance du discernement peut gouverner ton coeur,avant que ton âme ne lui soit arrachée, laissant à l'abandon ce coeur, telle une demeure désertée par celui qui naguère l'habitait.

Ô toi, l'homme avisé, ne te laisse pas abuser par l'espérance d'une longue vie. Car, tout comme la rose expire sous le vent, ainsi, qu'un souffle passe sur un seul de ces éléments qui composent ton corps, et tes genoux tout-à-coup faibliront, sans que tu l'aies escompté. Et, tandis que tu songeras que tout cela n'est rien, et que tu te préoccuperas de soigner un mal léger, l'austère figure de la mort, soudain, s'approchera, elle qui tourne en dérision les sages, et tout aussitôt tu Mourras. Ô Misère de notre nature! Comme nous sommes solidement attachés, par l'amour de cette matière, que Dieu ne veut pas nous laisser!

Imprime en ton coeur la pensée du départ, ô toi qui es homme, et sans cesse redis-toi : « Prends garde, ô mon âme! Voici, l'ange est à la porte, et c'est pour toi qu'il vient. Que suis-je donc indolent? Mon départ est Eternel, et il n'y aura point de retour ».

Saint Isaac le Syrien.
Soixante-Quatrième Homélie ascétique, Traduction de Presbytéra Anna.

Isaac de Ninive (Qatar, en syriaque Beth Qatrayé, ~640 ; monastère de Rabban Sabor, dans le Khuzestan, ~700) ou Abba Isaac Syrien est un ascète, écrivain, évêque, mystique et théologien nestorien syrien. Il est un des grands spirituels de l'Orient chrétien, où son influence reste remarquable.
C'est un saint des Églises chrétiennes célébré le 28 janvier

lundi 14 octobre 2013

Ste Thérèse d'Avila : les sentiments de dévotion

Dieu a fait la grâce à Sainte Thérèse d'Avila d'écrire son expérience spirituelle afin de guider de nombreux chrétiens. Ses écrits nous conduisent avec discernement à l'union avec Dieu.

Extrait des 4ème demeures -

Ces sentiments de dévotion sont pour l’ordinaire le partage des âmes dans les trois premières demeures. Elles ne s’occupent presque sans cesse qu’à agir par l’entendement et à méditer ; et comme elles n’ont pas encore reçu de plus grandes grâces, elles sont en bon chemin. Cependant elles ferment très bien d’employer aussi quelque temps à produire et à offrir. à Dieu divers actes intérieurs de louanges, d’admiration de sa bonté, de joie de ce qu’il est ; Dieu , de désir de le voir honoré et glorifié comme il le mérite. Qu’elles s’acquittent de cet exercice le mieux qu’il leur sera possible, parce qu’il sert beaucoup à enflammer la volonté ; et lorsqu’il plaira à Notre Seigneur de les faire entrer dans ces sentiments, qu’elles se donnent bien de garde de les quitter pour achever leur méditation ordinaire. Mais comme j’ai amplement parlé de ceci en d’autres endroits, je n’en dirai pas davantage. Je vous avertirai seulement que pour avancer dans ce chemin, et arriver à ces demeures après lesquelles nous soupirons, l’essentiel n’est pas de penser beaucoup, mais d’aimer beaucoup. Ainsi, mes filles, appliquez-vous à ce qui peut davantage vous exciter à aimer Dieu. Voulez-vous maintenant savoir ce que c’est qu’aimer, et quelle est l’âme qui aime d’un plus grand amour ? Eh bien ! ce n’est point celle qui a le plus de goûts et de consolations, mais celle qui est le plus fermement résolue de. contenter Dieu en tout ; qui a le plus ardent désir de lui plaire, qui fait le plus d’efforts pour éviter de l’offenser, qui le prie avec le plus d’ardeur pour que Jésus-Christ son Fils soit de plus en plus aimé et glorifié, et que l’Église catholique s’étende de plus en plus sur la terre. Voilà les marques du véritable amour.

jeudi 3 octobre 2013

4 octobre, date anniversaire de la naissance du Père Picard,
fondateur des soeurs Orantes de l'Assomption avec Mère Isabelle

Extraits d’une lettres du Père Picard

à la Baronne de Bastard

 

Le Vigan, 10 octobre 1872.

La meilleure de toutes vos prières, c'est l'adhésion d'esprit et de cœur au bon vouloir du bon Dieu. Ayez confiance. Comment pourriez-vous douter après les grâces sans nombre que vous avez reçues ? Un Dieu qui se confie absolument à sa créature ne peut rien faire de plus pour attirer sa confiance et son amour. Aimez donc notre divin Maître, et apprenez à aimer avec lui et par lui. Nous vivons trop avec notre faiblesse, et pas assez avec notre force. Notre faiblesse, c'est notre fond de misère et de péché, oublions-le. Notre force, c'est l'Eucharistie, c'est la grâce, c'est Notre-Seigneur, devenant notre bien, notre nourriture, notre confiance et notre vie.

Le Père Picard dirigeait la Baronne de Bastard, une bienfaitrice pour la rue François 1er et l’alumnat de N.D. des Châteaux (N.D. des Vocations). Elle avait une fille R.A.