jeudi 27 décembre 2018

Les fontaines du Sauveur, Saint Bernard de Clairvaux






Extrait du premier sermon pour le jour de noël, 

Les fontaines du Sauveur, 

Saint Bernard de Clairvaux.




En troisième lieu, l'eau sert à l'arrosage, or ce dont les nouvelles plantations ont le plus besoin, c'est précisément d'être arrosées, car faute d'eau, où elles languissent, ou même elles périssent tout à fait de sécheresse. Que ceux donc qui ont semé la semence des bonnes oeuvres puisent de l'eau de la dévotion, s'ils veulent que leur jardin de la bonne vie, arrosé des eaux de la grâce, se fasse remarquer par sa verdure continuelle, au lieu d'être brûlé par la sécheresse. C'est pour eux que le Prophète fait cette prière : « Que votre holocauste soit gras», Psal. XIX, 4. De même, c'est à la louange d'Aaron que nous voyons écrit dans les saintes Lettres, que le feu dévorait tous les jours son sacrifice. Or, toutes ces expressions ne signifient pas autre chose, sinon que toutes nos bonnes oeuvres doivent être assaisonnées d'une dévotion pleine de ferveur, et de la douceur de la grâce spirituelle. Pourrons-nous trouver la quatrième fontaine qui nous rendra ce paradis charmant que quatre sources arrosaient? Car, si nous avons perdu tout espoir de recouvrer le paradis de la terre, comment pourrions-nous conserver l'espérance de posséder celui du ciel? «En effet, si vous ne me croyez pas, est-il dit, lorsque je vous parle des choses de la terre, comment me croirez-vous quand je vous parlerai de celles du ciel», Joan. III,12.  Or, puisque la vue des choses présentes vous fait espérer plus fermement les choses futures, nous avons un paradis bien meilleur et bien plus agréable que celui de nos premiers parents ; car notre paradis à nous, c'est notre Seigneur Jésus-Christ. 

Nous avons déjà trouvé trois fontaines en lui; cherchons quelle est la quatrième Nous avons la fontaine de la miséricorde, dont les eaux de pardon lavent nos souillures; nous avons celle de la sagesse, dont les eaux de discrétion servent à étancher notre soif ; nous avons enfin celle de la grâce, dont les eaux de dévotion arrosent les plantes de nos bonnes oeuvres : cherchons maintenant de l'eau bouillante, les eaux du zèle, pour faire cuire nos aliments. Ce sont, en effet, les eaux bouillantes de la charité qui font cuire et assaisonnent nos affections. Voilà pourquoi le Prophète disait : « Mon coeur s'est échauffé au dedans de moi, et tandis que j'étais en méditation, il était embrasé par le feu», Psal. XXXVIII, 4. Et encore : « Le zèle de votre demeure me consume», Psal. LX, 10. En effet, quiconque est amené par la douceur de la dévotion à l'amour de la justice, est conduit par la ferveur de la charité à la haine de l'iniquité. Ne pensez-vous point que c'est de ces fontaines que parlait le Prophète quand il disait : « Vous puiserez de l'eau avec joie aux fontaines du Sauveur», Isa. XII,3 ? Si vous voulez vous convaincre qu'en cet endroit ses promesses ont rapport à la vie présente, non point à la vie future, veuillez remarquer la suite de son discours : « Et pleins de joie, dit-il, vous vous écrierez alors, chantez les louanges du Seigneur, et invoquez son nom», Isa. XII,4. En effet, l'invocation n'a rapport qu'au temps présent, selon ce qui est écrit : « Invoquez-moi au jour de la tribulation», Psal. XLIX, 15. 

… Quant à nous, ce qui nous importe le plus, c'est de faire toutes nos actions en esprit de joie : «Car Dieu aime celui qui donne avec joie », II Cor. IX, 7. Or, la terre où nous vivons est loin d'être fertile en cette sorte de moisson qu'on appelle une bonne vie ; aussi se dessèche-t-elle bien vite, si on ne l'arrose souvent. Voilà pourquoi, dans l'oraison dominicale, nous demandons cette grâce, sous le nom de notre pain quotidien. Et nous avons bien raison de le faire, si nous voulons échapper à cette terrible imprécation du Prophète «Qu'ils deviennent semblables à l'herbe qui pousse sur les toits et qui se sèche avant qu'on l'arrache», Psal. CXXVIII,6. Mais la fontaine du zèle convient plus particulièrement à Noë, parce que c'est aux prélats surtout qu'il appartient d'avoir du zèle.
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/bernard

samedi 15 décembre 2018

Réjouissez-vous dans le Seigneur, St Ambroise. 4ème s.



Sophonie 3,14-18a, Philippiens 4,4-7, St Luc 3,10-18.


Le rose est la couleur de l’aurore. 
Cette couleur liturgique revient deux fois dans l’année. 
Le troisième dimanche de l'Avent et 
le 4e dimanche de Carême, celui de Laetare. 
L’église fait entrevoir la joie qui se prépare : 
la Nativité, et la Résurrection du Christ. 

Le rose est la couleur de l'aurore :
dans le désert à cet instant, 
la nuit noire enveloppe encore tout mais 
à l’horizon une couleur rosée se répand,
elle annonce la venue d’une lumière éblouissante !



Réjouissez-vous dans le Seigneur

Les joies du monde tendent à la tristesse.
Les joies conformes à la volonté de Dieu attirent aux biens durables et
éternels ceux qui y persévèrent.
Saint Paul ajoute : Je le répète, réjouissez-vous. Que votre sérénité soit
connue de tous les hommes. Votre conduite sainte ne doit pas
seulement apparaître devant Dieu, mais aussi devant les hommes,
pour donner un exemple de sérénité et de réserve
devant tous ceux qui demeurent avec vous sur la terre,
pour laisser un bon souvenir devant Dieu et les hommes.

Le Seigneur est proche : ne soyez inquiets de rien.
Le Seigneur est toujours proche de ceux qui l’invoquent en vérité,
avec une foi droite, une espérance ferme, une parfaite charité.
Il sait de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez.
Il est toujours près à secourir, dans n’importe lequel de leurs besoins, ceux qui
Le servent fidèlement. Aussi, lorsque nous voyons que le malheur est imminent,
nous n’avons pas à nous faire de grand souci,
puisque nous devons savoir que Dieu est pour nous un défenseur tout proche,
selon cette parole du psalmiste :
Le Seigneur est proche de ceux dont le coeur est angoissé, et il sauvera ceux dont l’esprit est abattu. 
Les angoisses sont nombreuses pour les justes mais de toutes leurs angoisses, 
le Seigneur les délivre, Ps 34.
Si nous nous efforçons d’accomplir et de garder ce qu’Il prescrit, le Seigneur ne tarde pas à venir.

Mais, en toute circonstance, dans l’action de grâce priez et suppliez pour
faire connaître à Dieu vos demandes. Nous ne devons pas, si nous
sommes accablés d’épreuves, les supporter avec récriminations et
tristesse, mais avec patience et bonne humeur, en rendant grâce à Dieu
en tout temps et à propos de tout.

Saint Ambroise (340-397)
Évêque de Milan [Italie] et docteur de l’Église.
Ph 4,4-5.

dimanche 9 décembre 2018

En toi Dieu vient, Pseudo-Macaire

Cinquième siècle, auteur des homélies transmises sous le nom de Macaire, moine en Asie Mineure (Turquie actuelle) ou en Syrie-Mésopotamie.





En toi Dieu vient,

Attends le Seigneur sans cesse dans ton coeur,
cherche-le par tes pensées,
use de violence et incite ta volonté et tes sentiments à tendre à tout instant vers lui.
Vois alors comme il vient à toi et comme il fait en toi sa demeure.



Oui, dès qu'il aura vu ta ferveur à le chercher à l'espérance inlassable que tu lui portes,
il t'instruire, t'apprendre la prière véritable,
te donnera le véritable amour qu'il est lui-même.
Il deviendra alors tout pour toi : paradis,
arbre de vie, perle de prix, couronne, architecte, laboureur, un être soumis à la souffrance, mais la dominant.
En toi, il devient homme, Dieu, vin, eau vive, brebis, époux, guerrier, arme - bref :
le Christ tout en tous, 1 Co 15,28.
Que chacun s'examine donc lui-même pour savoir de quoi il se nourrit, où il vit, ce qu'il fréquente. Le sachant et ayant opéré un sage discernement, il pourra se livrer parfaitement à ses élans vers le bien,Homélie, 31. 

mercredi 5 décembre 2018

« Attente des nations, Seigneur Jésus, venez ! », St Bernard

réalisé par San Diago Reader

 

Voici une Prière pour le Temps de l’Avent  de Saint Bernard de Clairvaux (1090-1153), Père Abbé de l’Abbaye de Clairvaux en Champagne et Fondateur de l'Ordre des Cisterciens.


La Prière de St Bernard de Clairvaux
« Attente des nations, Seigneur Jésus, venez ! » :


« Attente des nations, Seigneur Jésus, venez ; que Votre divine Présence nous réjouisse. 
Nous avons besoin de conseils, de secours, de protection. 
Si nous voulons discerner entre le bien et le mal, nous sommes trop facilement trompés ou séduits. 
Si nous essayons de faire le bien, nous manquons de courage ; 
si nous nous efforçons de résister au mal, nous ne faisons que trop la triste expérience de notre fragilité. 
Nous sommes vaincus, nous succombons. 
Venez donc remédier à notre aveuglement, aider notre faiblesse, protéger notre fragilité. 
Venez, ô Splendeur de la Gloire de Dieu, ô Sagesse de Dieu, ô Force de Dieu. 
Changez nos ténèbres en lumière, préservez nous des périls qui nous menacent, 
soulagez-nous dans les difficultés que nous traversons, 
affermissez notre courage dans les combats qui nous sont livrés, 
afin qu'après nous avoir tenus comme par la main et conduits, 
selon votre Volonté, dans cette carrière que nous avons à parcourir ici-bas, 
Vous nous receviez un jour dans la Cité permanente dont Vous êtes le Fondateur et l’Architecte. »

Ainsi soit-il.

 http://site-catholique.fr/index.php?post/Priere-de-St-Bernard-de-Clairvaux-pour-le-Temps-de-l-Avent

mardi 27 novembre 2018

Tente donc, toi aussi d'avoir ton propre puits et ta propre fontaine, Origène




Tente donc, toi aussi, d’avoir ton propre puits et ta propre fontaine, pour que toi aussi, lorsque tu prendras le livre des Ecritures, tu te mettes à tirer de ton propre fonds quelque intelligence ; et, selon la doctrine que tu as reçues dans l’Eglise, tente de boire, toi aussi, à la fontaine de ton esprit. Il y a en toi une eau vive, des veines intarissables et des courants d’irrigation ; emploie-toi à creuser la terre et à secouer la torpeur de ton cœur. Purifie ton esprit, pour qu’un jours vienne où tu boiras de tes propres fontaines et où tu puiseras de l’eau vive dans tes puits. Si tu reçois la Parole de Dieu en toi, si tu reçois de Jésus l’eau vive avec fidélité, en toi s’ouvrira une fontaine d’eau jaillissante pour la vie éternelle, Origène, Homélie sur la Genèse, XII,5

dimanche 25 novembre 2018

Applique-toi à le lecture des Divines Ecritures, Origène



Vous trouverez ici un passage de la lettre d’Origène à son élève Grégoire le Thaumaturge. Il lui rappelle que la parole de Dieu n’est pas lettre morte. Elle agit aujourd’hui encore dans la vie des croyants. Elle engendre le Christ dans le cœur de ceux qui l’écoute. Il convient en conséquence d’en avoir une connaissance exacte et approfondie. Celui qui lit les Écritures doit donc, non seulement opérer avec beaucoup de soin, mais encore se mettre en état de prière.



Or, mon Seigneur et fils, applique-toi principalement à la lecture des divines Écritures : applique-toi bien à cela.

 Nous avons besoin de beaucoup d’application lorsque nous lisons les livres divins, de peur de prononcer quelque parole ou d’avoir quelque pensée trop téméraire à leur sujet.


En t’appliquant à les lire avec l’intention de croire et de plaire à Dieu, frappe, dans ta lecture, à la porte de ce qui est fermé, et il t’ouvrira, le portier dont Jésus a dit : À celui-là le portier ouvre. En t’appliquant à cette divine lecture, cherche avec droiture et avec une confiance inébranlable en Dieu le sens des divins écrits, caché au grand nombre.

Ne te contente pas de frapper et de chercher, car il est absolument nécessaire de prier pour comprendre les choses divines. C’est pour nous y exhorter que le Sauveur a dit non seulement : Frappez et l’on vous ouvrira et Cherchez et vous trouverez, mais aussi Demandez et l’on vous donnera.

Source :
Sources chrétiennes 148, Paris 1969, p. 187-195. Éditions du Cerf
http://www.patristique.org/Origene-Applique-toi.html