mercredi 24 février 2010

Silouane, La voie la plus courte pour arriver au salut



Staretz Silouane du Mont Athos
http://www.mariedenazareth.com/

1866-1932, mystique russe orthodoxe


Starets Silouane écrit :

Voici la voie la plus courte et la plus facile pour arriver au salut :

Sois obéissant, sobre, ne juge personne, garde ton esprit des mauvaises pensées ; pense que tous les hommes sont bons et que le Seigneur les aime. Pour ces pensées humbles, la grâce du Saint Esprit vivra en toi, et tu diras : « Le Seigneur est bon ».

Mais si tu juges les autres, si tu murmures et que tu aimes accomplir ta propre volonté, alors, quand bien même tu prierais beaucoup, ton âme s’appauvrira et tu diras « le Seigneur m’a oublié ». Mais ce n’est pas le Seigneur qui t’a oublié.

Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du Mont Athos, Vie – Doctrine – Ecrits – Edition Présence, Belley, 1982, 304.


mardi 16 février 2010

St Léon le Grand, mercredi des cendres

Le mercredi des Cendres : Mt 6,1-6 - Mt 6,16-18

Commentaire du jour de

Saint Léon le Grand (?-v. 461)
 pape et docteur de l'Église


« C'est maintenant le jour favorable, c'est maintenant le jour du salut » , 2Co 6, 2

« Voici maintenant le jour du salut ! » Certes, il n'est pas de saison qui ne soit pleine des dons divins ; la grâce de Dieu nous ménage en tout temps l'accès à sa miséricorde. Pourtant, c'est maintenant que tous les coeurs doivent être stimulés avec plus d'ardeur à leur avancement spirituel et animés de plus de confiance, car le jour où nous avons été rachetés nous invite, par son retour, à toutes les oeuvres spirituelles. Ainsi célébrerons-nous, le corps et l'âme purifiés, le mystère qui l'emporte sur tous les autres : le sacrement de la Pâque du Seigneur.

De tels mystères exigeraient un effort spirituel sans défaillance..., en sorte que nous demeurions toujours sous le regard de Dieu, tels que devrait nous trouver la fête de Pâques. Mais cette force spirituelle n'est le fait que d'un petit nombre d'hommes ; pour nous au milieu des activités de cette vie, par la faiblesse de la chair, le zèle se détend... Pour rendre la pureté à nos âmes, le Seigneur a donc prévu le remède d'un entraînement de quarante jours, au cours desquels les fautes des autres temps puissent être rachetées par les bonnes oeuvres et consumées par les saints jeûnes... Prenons donc soin d'obéir au commandement de l'apôtre Paul : « Purifiez-vous de toute souillure de la chair et de l'esprit », 2 Co 7,1.

Mais que notre manière de vivre soit en accord avec notre abstinence. Le tout du jeûne n'est pas dans la seule abstention de nourriture ; il n'y a aucun profit à soustraire les aliments au corps si le coeur ne se détourne pas de l'injustice, si la langue ne s'abstient pas de la calomnie... Ce temps, c'est celui de la douceur, de la patience, de la paix...; aujourd'hui, que l'âme forte s'habitue à pardonner les injustices, à compter pour rien les affronts, à oublier les injures... Mais que la retenue spirituelle ne soit pas triste ; qu'elle soit sainte. Qu'on n'entende pas le murmure des plaintes, car à ceux qui vivent ainsi la consolation des joies saintes ne manqueront jamais.

Quatrième sermon pour le Carême, 1-2 , trad. SC 49 bis, p. 101 rev.



http://www.levangileauquotidien.org/main

mardi 9 février 2010

St Benoît de Nursie, L'appel à la conversion


L'enfant prodique ou le père miséricordieux.


Bartolomé Esteban Murillo.
Le Retour du fils prodigue. 1670-74.
The National Gallery
of Art Washington, USA.



Extrait du Prologue de la Règle de saint Benoît de Nursie (vs. 8-18, 35-38).

Levons-nous donc enfin, l'Écriture nous y invite : "L'heure est venue, dit-elle, de sortir de notre sommeil", Rm 13,11. Les yeux ouverts à la Lumière déifiante, les oreilles frappées du tonnerre, écoutons la voix puissante de Dieu qui chaque jour nous presse : "Aujourd'hui, écoutez Sa voix, n'endurcissez pas votre coeur", Ps 95,8. Et encore "Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises", Ap. 2,7. Et que dit-Il? "Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur", Ps 34,12. "Courez tant que la vie vous éclaire, pour que les ténèbres de la mort ne vous enveloppent pas", Jn 12,35. Et le Seigneur, se cherchant un ouvrier dans la multitude, dit encore : "Quel est l'homme qui veut la vie?" , Ps 33,13. Si tu L'entends et réponds "me voici," Dieu te dit "Veux-tu la vraie vie, l'éternelle?" Alors "garde ta langue du mal et tes lèvres des paroles trompeuses. Détourne-toi du mal et fais le bien, cherche la paix avec ardeur et persévérance" , Ps 33,14-15. Et quand vous agirez de la sorte, Je poserai les yeux sur vous, Je prêterai l'oreille à vos prières, "et avant même que vous ne M'invoquiez, Je vous dirai: Me voici", Ps 33,16.


[..]

Ceci dit, le Seigneur attend de nous que, chaque jour, nous répondions à ses saints conseils par des actes. Car les jours de cette vie nous sont concédés comme un sursis en vue de l’amendement de notre mauvaise conduite, selon le mot de l'Apôtre : "Ne sais-tu pas que la patience de Dieu t’est donnée pour t’amener à changer de vie?", Rom. 2,4. Car le Seigneur dit dans Sa tendresse : "Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive", Éz. 18, 23; 33, 11.

lundi 1 février 2010

L'appel de la basse-cour, réflexion pour ce carême


Une volée de canards sauvages se déplaçait en formation, gagnant le sud à l’occasion de l’hiver. Les canards sauvages formaient un superbe V dans le ciel. Ils étaient admirés par tous ceux qui les voyaient en levant le regard.

Un jour, Daffy, l’un des canards sauvages en formation, aperçut quelque chose au sol, qui l’intrigua. C’était une basse-cour avec toute une quantité de canards apprivoisés qui vivaient dans une ferme. Ils marchaient en se dandinant, émettaient leur coin-coin joyeusement et se nourrissaient du grain qui leur était distribué sur le sol chaque jour. Daffy fut séduit par ce qu’il voyait. « Ce serait agréable d’avoir ainsi des grains à sa disposition chaque jour, au lieu de se fatiguer comme nous le faisons. Et si j’allais me dandiner avec eux pendant un moment ».

Après avoir réfléchi, le canard sauvage finit par quitter la formation en V de ses congénères, fit un grand tour vers la gauche, et se dirigea vers la basse-cour. Comme les canards domestiques, il se dandina, couina, et mangea les grains sur le sol. Les canards sauvages continuaient leur course vers le sud ; mais Daffy ne s’en souciait pas, trop content d’avoir ainsi de la nourriture facile. « Je les rejoindrai quand ils repasseront en sens inverse pour aller vers le nord », se dit-il.

Plusieurs mois plus tard, c’est ce qui arriva. Les canards sauvages en formation, en V, passaient au-dessus de la basse-cour pour regagner le nord. Ils étaient toujours aussi beaux à voir. Daffy les vit ; il était d’ailleurs fatigué de la vie en basse-cour. « C’est le moment de partir », se dit-il.

Daffy secoua ses ailes de toutes ses forces pour rejoindre les canards sauvages. Mais il avait pris du poids à force de manger des grains sur le sol ; et il n’avait pas exercé ses ailes depuis des lustres. Ayant avec peine rejoint le groupe en formation, il n’arriva pas à les suivre. Le rythme était trop soutenu. Il abandonna et regagna la basse-cour, en se disant : « Je réessayerai dans quelques mois lorsqu’ils redescendront à nouveau vers le sud ».

Mais quelques mois plus tard, il fut encore moins capable de rejoindre ses congénères lorsqu’ils passèrent au-dessus de la basse-cour. Il n’avait simplement plus la force.

Tous les six mois, il vit alors passer au-dessus de sa tête ses anciens amis, sans se soucier vraiment de les rejoindre. Il ne les remarquait qu’à peine. Après tout, il était devenu un canard domestique.

Nous sommes parfois fatigués d’être des canards sauvages et il n’est pas toujours facile de nous discipliner pour voler dans les hauteurs. De la même manière, c’est quelque fois fatiguant et ce n’est pas toujours très simple de désirer suivre le Christ. Le malin  nous tente, et nous attire avec les « avantages » supposés de la basse-cour.


Regardez ce qui est arrivé à Daffy. Il croyait n’expérimenter la basse-cour que pendant un laps de temps limité. Mais il a été piégé de manière durable. Le péché est ainsi. C’est un piège, dont il n’est pas toujours facile de s’échapper…


Mais nous pouvons compter sur le Christ, sur sa victoire et sur son pardon !

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