Théophylacte naquit vers 1054 sur l’île grecque d’Euripe, en Eubée. Doué d’une immense culture, diacre et professeur de rhétorique dans une école du patriarcat, Théophylacte fut nommé par l’empereur de Byzance archevêque d’Ochrid, centre politique et culturel de l’empire de Bulgarie-Macédoine. Sur le coup, il accueillit de mauvais gré ce qu’il prenait pour une sorte d’exil au milieu d’hommes beaucoup moins cultivés que les byzantins. Pourtant, Théophylacte se soumit librement et avec un esprit créatif à la charge qui lui était confiée ; il fit preuve, en pasteur très avisé, d’une étonnante capacité à mettre à profit sa culture, en en faisant un foyer de sagesse et de communion pour tout le peuple remis entre ses mains d’évêque. Grand prédicateur et commentateur de l’Écriture – il fit une exégèse complète du Nouveau Testament -, Théophylacte étudia l’histoire de l’Église d’Okhrida et la fit aimer ; il avait, en effet, l’intime conviction que connaître l’histoire était l’unique voie pour arriver à minimiser les divisions entre les hommes et pour apprendre à pratiquer cette magnanimité à laquelle invitent déjà les écrits apostoliques. Théophylacte mourut à une date peu précise, entre 1120 et 1126 ; jusqu’à son dernier souffle, il avait employé sa science et son cœur à guérir les conflits qui opposaient de part et d’autre Rome et Byzance, en rappelant les deux parties à l’Évangile.
Homélie Comment ressembler au Christ
Jésus instruisait ses disciples en disant: "Le Fils de l'homme est livré
aux mains des hommes; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il
ressuscitera", Mc 9,30-31.
Généralement
Jésus fait alterner les miracles avec les discours qui concernent sa passion,
pour ne pas laisser croire que celle-ci serait due à sa faiblesse. Il annonce
donc la triste nouvelle de son exécution et la fait suivre de la joyeuse
annonce de sa résurrection le troisième jour. Il veut nous apprendre que la
joie succède toujours à la tristesse, afin que nous ne laissions pas
inutilement les chagrins nous submerger, mais que nous espérions des réalités
meilleures.
Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda: De
quoi discutiez-vous en chemin Mc 9,33
? Les disciples, qui entretenaient encore en
eux-mêmes des pensées très humaines, avaient discuté ensemble pour savoir
lequel d'entre eux était le plus grand et était tenu en plus haute estime par
le Christ.
Le Seigneur ne contrarie pas leur désir de jouir de sa plus haute estime. Il
veut, en effet, que nous désirions parvenir au rang le plus élevé. Il n'entend
pourtant pas que nous nous emparions de la première place, mais plutôt que nous
atteignions les hauteurs par l'humilité. De fait, il a placé un petit enfant au
milieu d'eux, et il veut que nous lui devenions semblables, nous aussi. Car le
petit enfant ne recherche pas la gloire, il n'est ni envieux ni rancunier.
"Non seulement, dit-il, vous obtiendrez une grande récompense en lui
ressemblant, mais si, à cause de moi, vous honorez également ceux qui lui
ressemblent, vous recevrez en échange le Royaume des cieux. Aussi bien est-ce
moi que vous accueillez et, en m'accueillant, vous accueillez Celui qui m'a
envoyé."
Tu vois donc quel immense pouvoir a l'humilité, jointe à la simplicité de vie
et à la sincérité: elle a le pouvoir de faire habiter en nous le Fils et le
Père, et aussi, de toute évidence, le Saint-Esprit.
Prière
Seigneur, tu as voulu que toute la loi consiste à t'aimer et à aimer son
prochain; donne-nous de garder tes commandements, et de parvenir ainsi à la vie
éternelle. Par Jésus Christ.
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