vendredi 26 juillet 2024

Saint Augustin (+ 430), Dieu nous est connu par ses oeuvres

 

 17ème dimanche du temps ordinaire année B

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6,1-15


Jésus était passé de l'autre côté du lac de Tibériade (appelé aussi mer de Galilée). Une grande foule le suivait, parce qu'elle avait vu les signes qu'il accomplissait en guérissant les malades. Jésus gagna la montagne, et là, il s'assit avec ses disciples.




Les miracles accomplis par notre Seigneur Jésus Christ sont vraiment des oeuvres divines. Ils disposent l'intelligence humaine à connaître Dieu en partant de ce qui est visible, puisque nos yeux sont incapables de le voir en raison même de sa nature. En outre, les miracles que Dieu opère pour gouverner l'univers et organiser toute sa création ont tellement perdu de leur valeur à force de se répéter, que presque personne ne prend la peine de remarquer quelle oeuvre merveilleuse et étonnante il réalise dans n'importe quelle petite graine de semence.

C'est pourquoi il s'est réservé, dans sa bienveillance, d'accomplir au moment choisi certaines actions en dehors du cours habituel des choses et de l'ordre de la nature. Ainsi, ceux qui tiennent pour négligeables les merveilles de tous les jours, restent stupéfaits à la vue d'oeuvres qui sortent de l'ordinaire et cependant ne l'emportent pas sur celles-là. Gouverner l'univers est en vérité un miracle plus grand que de rassasier cinq mille hommes avec cinq pains! Personne toutefois ne s'en étonne, alors que l'on s'extasie devant un miracle de moindre importance parce qu'il sort de l'ordinaire. Qui, en effet, nourrit aujourd'hui encore l'univers sinon celui qui, avec quelques grains, crée les moissons ?

Le Christ a donc fait ce que Dieu fait. Usant de son pouvoir de multiplier les moissons à partir de quelques grains, il a multiplié cinq pains dans ses mains. Car la puissance se trouvait entre les mains du Christ, et ces cinq pains étaient comme des semences que le Créateur de la terre multipliait sans même les confier à la terre.

Cette oeuvre a donc été placée sous les sens pour élever l'esprit, et elle s'est offerte aux regards pour exercer l'intelligence. Il nous est ainsi devenu possible d'admirer le Dieu invisible en considérant ses oeuvres visibles, Rm 1,20. Après avoir été éveillés à la foi et purifiés par elle, nous pouvons même désirer voir sans les yeux du corps l'Être invisible que nous connaissons à partir du visible.

En effet, Jésus a fait ce miracle pour qu'il soit vu de ceux qui se trouvaient là, et ils l'ont mis par écrit pour que nous en ayons connaissance. Ce que les yeux ont fait pour eux, la foi le fait pour nous. Aussi bien, nous reconnaissons en notre âme ce que nos yeux n'ont pu voir et nous avons reçu un plus bel éloge, puisque c'est de nous qu'il a été dit : Heureux ceux qui croient sans avoir vu, Jn 20,29 !

D'après l'évangile, les gens dirent, à la vue du signe qu'il venait d'opérer : Celui-ci est vraiment un prophète, Jn 6,14. Or, il était le Seigneur des prophètes, l'inspirateur des prophètes, le sanctificateur des prophètes. Mais il était aussi un prophète, comme cela avait été dit à Moïse : C'est un prophète comme toi que je leur susciterai, Dt 18,18.

Le Seigneur est prophète, il est la Parole de Dieu et, sans la Parole de Dieu, aucun prophète ne prophétise. La Parole de Dieu est avec les prophètes et la Parole de Dieu est prophète. Dans le passé, les hommes ont mérité d'avoir des prophètes inspirés et remplis de la Parole de Dieu, He 1,1 ; nous, nous avons mérité d'avoir pour prophète la Parole même de Dieu.

Commentaire sur l'évangile de Jean, 24, 1.6.7; CCL 36, 244.247.
Clerus.org

samedi 20 juillet 2024

Frère Jean-Marie, ils étaient comme des brebis sans berger


Saint Marc 6,30-34

"Il étaient comme des brebis sans berger"

En ce temps-là, après leur première mission, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné.

Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart.

Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.

La Parole de Dieu, aujourd’hui, nous centre sur la personne de Jésus.

Le contempler, c’est découvrir en lui le bon pasteur, promis par le prophète Jérémie. Le recevoir ­ comme St Paul ­ c’est accueillir sa Paix, qui nous réconcilie avec Dieu et avec nos frères.

Les apôtres reviennent vers Jésus rendant compte de leur première mission. Il les invite à partir à l’écart pour s’y reposer avec lui. Jésus les appelle, nous appelle à nous arrêter, à prendre distance, à nous reposer pour laisser respirer notre vie intérieure en sa présence. Sommes-nous prêts à déposer notre fardeau de responsabilités et de services pour accueillir sa paix dans le silence de l’amour, le fin silence de sa présence, qui recueille et donne sens à tous nos engagements ?

La foule qui presse Jésus n’est pas abandonnée : l’éloignement de Jésus oblige chacun à creuser son désir et purifier son attente, à poursuivre sa recherche du Christ : car la patience est l’approfondissement de l’amour dans le temps. Jésus se laisse rejoindre et « est remué jusqu’aux entrailles » pour tous ceux qui sont « comme des brebis sans berger » et cherchent en lui un guide pour leur vie et leur mort.

Jésus se met à les enseigner abondamment : peut-être pour leur rappeler ce que chante le psaume 22 : «  Le Seigneur est mon berger (…) passerai-je un ravin de ténèbres, je ne crains aucun mal » : Dieu est notre seul Berger et Père, et Jésus nous le manifeste par tout ce qu’il est.

St Paul nous partage cette compréhension du Christ en son mystère divin, répétant cette exclamation inouïe « En sa personne il a tué la haine ». Avec St Paul dévoilant le mystère de la Croix nous affirmons que l’eau et le sang ­ le baptême et l’eucharistie – jaillis du corps du Christ crucifié ont submergé le péché, l’hostilité de l’orgueil qui nous oppose à Dieu et entre nous, et l’ont anéantit.

En Jésus qui nous associe à sa Pâque, Dieu nous donne le Bon Pasteur et guide qui nous rassemble en un seul Corps par la communion à sa mort et à sa résurrection. L’eucharistie nous fait entrer en plénitude dans le mystère de la personne du Christ. Ouvrons grand notre cœur « à la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur de cette communication du Dieu-avec-nous. Ainsi la foi, l’espérance et l’amour déposés en nos cœurs par l’Esprit-Saint feront de nous les témoins de sa Paix, qui nous rassemble en un seul Corps.

Frère Jean-Marie
Moine du Bec

samedi 6 juillet 2024

Théophylacte (+ 1109), Homélie consignes aux missionnaires

 


15ème dimanche du temps ordinaire


Évangile de Jésus Christ selon 

saint Marc 6,7-13


Jésus appelle les Douze, et pour la première fois il les envoie deux par deux. Il leur donnait pouvoir sur les esprits mauvais.


En plus de l'enseignement qu'il a donné lui-même, le Seigneur a envoyé les Douze deux par deux, pour que leur zèle en soit augmenté, car, envoyés seuls, ils auraient pu manquer d'ardeur. Si, d'autre part, il les avait envoyés à plus de deux, il n'aurait pas eu assez d'Apôtres pour parcourir les nombreux villages.

Il les envoie donc deux par deux: Deux hommes valent mieux qu'un seul, Qo 4,9, dit l'Ecclésiaste. Il leur prescrit aussi de ne rien emporter, ni sac, ni pièces de monnaie, ni pain, leur enseignant par ces paroles à mépriser les richesses. Ainsi mériteront-ils le respect de ceux qui les verront et, en ne possédant rien en propre, ils leur apprendront la pauvreté. Qui donc, à la vue d'un Apôtre sans besace ni pain - qui est la chose la plus nécessaire - ne se laisserait pas fléchir et ne se dépouillerait pas pour vivre dans la pauvreté ?

Il leur ordonne de rester dans une maison pour ne pas s'acquérir une réputation d'hommes inconstants que la gloutonnerie fait passer d'une famille à l'autre. Il leur dit par ailleurs de quitter ceux qui ne les reçoivent pas, en secouant la poussière de leurs pieds. Ils leur montreront ainsi qu'ils ont parcouru un long chemin pour eux sans aucune utilité, ou qu'ils ne gardent rien d'eux, pas même la poussière, qu'ils secouent au contraire en témoignage contre eux, c'est-à-dire en signe de désaveu.

"Amen, je vous le dis, au jour du jugement, Sodome et Gomorrhe seront traitées moins sévèrement, Mt 10,15 que ceux qui ne vous auront pas reçus." Car, pour avoir subi une punition en ce monde, les habitants de Sodome seront frappés d'une peine moins sévère dans l'autre. A quoi il faut encore ajouter que les Apôtres ne leur ont pas été envoyés. Or ceux qui n'auront pas reçu les Apôtres subiront des peines plus lourdes.

Ils partirent et proclamèrent qu'il fallait se convertir. Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades, et les guérissaient, Mc 6,12-13. Marc est le seul à rapporter que les Apôtres faisaient des onctions d'huile. A propos de cette pratique, Jacques, le frère du Seigneur, dit dans son épître catholique: Si l'un de vous est malade, qu'il appelle ceux qui exercent dans l'Eglise la fonction d'Anciens. Ils prieront sur lui après avoir fait une onction d'huile, Jc 5,14. Ainsi l'huile sert-elle à soulager la souffrance. Elle donne la lumière et apporte l'allégresse; elle symbolise la bonté de Dieu, et la grâce de l'Esprit Saint par laquelle nous sommes délivrés de nos souffrances et nous recevons la lumière, la joie et l'allégresse spirituelles.

 

Commentaire sur l'évangile de Marc, PG 123, 548-549.

Clerus, Homéliaires.

Syméon Le Nouveau Théologien, Croire en Jésus aujourd'hui sans le voir

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 6,1-6

Jésus est parti pour son pays, et ses disciples le suivent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. Les nombreux auditeurs, frappés d'étonnement, disaient : 

"D'où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ?'



Frères et Pères, beaucoup ne cessent de dire - et leurs paroles parviennent à nos oreilles - : "Si nous avions vécu au temps des Apôtres, et si nous avions été jugés dignes de voir le Christ comme eux, nous serions aussi devenus des saints comme eux." Ils ignorent qu'il est le même, lui qui parle, maintenant comme alors, dans tout l'univers. Car s'il n'était pas le même jadis et maintenant, identiquement Dieu à tous égards, par ses opérations et par ses rites, comment le Père se montrerait-il toujours présent dans le Fils, et le Fils dans le Père, par l'Esprit, puisque le Christ dit: Mon Père est à l'oeuvre jusqu'à maintenant, et moi aussi je suis à l'œuvre, Jn 5,17 ?

Mais quelqu'un dira peut-être : "Ce n'est pas la même chose de l'avoir vu lui-même corporellement, en ce temps-là, ou d'entendre uniquement ses paroles aujourd'hui et recevoir un enseignement sur lui et sur son Royaume. Et je réponds : "La situation actuelle n'est sûrement pas la même que celle d'alors, mais c'est la situation d'aujourd'hui, de maintenant, qui est beaucoup plus heureuse. Elle nous conduit plus facilement à une foi et une conviction plus profondes que le fait de l'avoir vu et entendu alors corporellement. "

Alors, en effet, c'était un homme qui apparaissait aux Juifs sans intelligence, un homme d'humble condition ; mais maintenant c'est un Dieu véritable qui nous est prêché. Alors, il fréquentait corporellement les publicains et les pécheurs et mangeait avec eux; mais maintenant il est assis à la droite de Dieu le Père, n'ayant jamais été séparé de lui en aucune manière. Nous croyons qu'il nourrit le monde entier et nous disons, si du moins nous sommes croyants, que sans lui rien ne s'est fait. Alors, même les gens de rien le méprisaient en disant : N'est-il pas le fils de Marie, Mc 13,15  et de Joseph, Lc 4,22, le charpentier, Mt 13,55 ? Mais maintenant les rois et les princes l'adorent comme le Fils du vrai Dieu, et vrai Dieu lui-même, et il a glorifié et glorifie ceux qui l'adorent en esprit et en vérité, même s'il les corrige souvent quand ils pèchent. Eux qui étaient d'argile, il les rend de fer, les plaçant au-dessus de toutes les nations qui sont sous le ciel. Alors, il était tenu pour un homme corruptible et mortel parmi tous les autres. Dieu sans forme et invisible, il a reçu, sans subir d'altération ni de changement, une forme dans un corps humain et s'est montré totalement homme, en n'offrant aux regards rien de plus que les autres hommes. Mais il a mangé, bu, dormi, transpiré et s'est fatigué; il a fait tout ce que font les hommes, excepté le péché.

C'était une grande chose de reconnaître et de croire qu'un homme pareil était Dieu, celui qui a fait le ciel même, la terre et tout ce qu'ils contiennent. C'est pourquoi, lorsque Pierre a dit: Tu es le Fils du Dieu vivant, le Maître l'a déclaré bienheureux en ces termes : Heureux es-tu, Simon, fils de Yonas : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela - c'est-à-dire qui te l'ont fait voir et dire - mais mon Père qui est aux cieux, Mt 16,16-17.

Ainsi, celui qui actuellement écoute chaque jour Jésus proclamer et annoncer par les saints évangiles la volonté de son Père béni, sans lui obéir avec crainte et tremblement et sans garder ses commandements, n'aurait pas plus accepté alors de croire en lui, absolument pas, même s'il avait été présent, s'il l'avait vu lui-même et entendu prêcher. Il est même à craindre que, dans sa totale incrédulité, il l'aurait regardé comme un ennemi de Dieu, non comme le vrai Dieu, et l'aurait blasphémé.

Catéchèse de Syméon le Nouveau Théologien (+ 1022)
Catéchèses, 29, version remaniée de SC 113, 164-169.

Clerus, Homéliaires

samedi 22 juin 2024

Saint Augustin, Passons sur l'autre rive

 



12ème dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 4,35-41

Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule en paraboles. Le soir venu, il dit à ses disciples : "Passons sur l'autre rive". Survient une violente tempête.




Je vais, avec la grâce du Seigneur, vous entretenir de l'évangile de ce jour. Je veux aussi, avec l'aide de Dieu, vous encourager à ne pas laisser la foi dormir dans vos coeurs au milieu des tempêtes et des houles de ce monde. Le Seigneur Jésus Christ exerçait sans aucun doute son pouvoir sur le sommeil non moins que sur la mort, et quand il naviguait sur le lac, le Tout-Puissant n'a pas pu succomber au sommeil sans le vouloir. Si vous le pensez, c'est que le Christ dort en vous. Si, au contraire, le Christ est éveillé en vous, votre foi aussi est éveillée. L'Apôtre dit : Que le Christ habite en vos coeurs par la foi, Ep 3,17. Donc le sommeil du Christ est le signe d'un mystère. Les occupants de la barque représentent les âmes qui traversent la vie de ce monde sur le bois de la croix. En outre, la barque est la figure de l'Église. Oui, vraiment, tous les fidèles sont des temples où Dieu habite, et le coeur de chacun d'eux est une barque naviguant sur la mer: elle ne peut sombrer si l'esprit entretient de bonnes pensées.

On t'a fait injure : c'est le vent qui te fouette ; tu t'es mis en colère: c'est le flot qui monte. Ainsi, quand le vent souffle et que monte le flot, la barque est en péril. Ton coeur est en péril, ton coeur est secoué par les flots. L'outrage a suscité en toi le désir de la vengeance. Et voici : tu t'es vengé, cédant ainsi sous la faute d'autrui, et tu as fait naufrage. Pourquoi ? Parce que le Christ s'est endormi en toi, c'est-à-dire que tu as oublié le Christ. Réveille-donc le Christ, souviens-toi du Christ, que le Christ s'éveille en toi. Pense à lui.

Que voulais-tu ? Te venger. As-tu oublié la parole qu'il a dite sur la croix : Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu'ils font , Lc 23,34 ? Celui qui s'était endormi dans ton coeur a refusé de se venger.

Réveille-le, rappelle-toi son souvenir. Son souvenir, c'est sa parole; son souvenir, c'est son commandement. Et quand tu auras éveillé le Christ en toi, tu te diras à toi-même: "Quel homme suis-je pour vouloir me venger ? Qui suis-je pour user de menaces contre un homme ? Peut-être serai-je mort avant d'avoir pu me venger ? Et quand viendra pour moi le moment de quitter ce corps, si j'expire brûlant de haine et assoiffé de vengeance, celui qui n'a pas voulu se venger ne m'accueillera pas. Celui qui a dit : Donnez, et vous recevrez ; pardonnez, et vous serez pardonnes, Lc 6,37 ne m'accueillera pas. Je réprimerai donc ma colère, et mon coeur trouvera à nouveau le repos." Le Christ a commandé à la mer, et elle s'est calmée,  Mt 8,26.

Ce que je viens de vous dire au sujet des mouvements de colère doit devenir votre règle de conduite dans toutes vos tentations. La tentation surgit: c'est le vent qui souffle; ton âme est troublée: c'est le flot qui monte. Réveille le Christ, laisse-le te parler. Qui donc est celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent, Mt 8,27 ? Quel est celui à qui la mer obéit? A lui la mer, c'est lui qui l'a faite, Ps 94,5. Par lui, tout s'est fait, Jn 1,3. Imite plutôt les vents et la mer: obéis au Créateur. La mer entend l'ordre du Christ, vas-tu rester sourd ? La mer obéit, le vent s'apaise, vas-tu continuer à souffler ?

Que voulons-nous dire par là ? Parler, agir, ourdir des machinations, n'est-ce pas souffler, et refuser de s'apaiser au commandement du Christ ? Quand votre coeur est troublé, ne vous laissez pas submerger par les vagues. Si pourtant le vent nous renverse - car nous ne sommes que des hommes -, et qu'il excite les passions mauvaises de notre coeur, ne désespérons pas. Réveillons le Christ, afin de poursuivre notre voyage sur une mer paisible et de parvenir à la patrie.

Homélie de saint Augustin (+ 430), Sermon 63, 1-3; PL 38, 424-425.

http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/jbv.htm

jeudi 13 juin 2024

Saint Pierre Chrysologue (+ 450), la graine devient un grand arbre

11e dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 4,26-34

 

Parlant à la foule en paraboles, Jésus disait : 

"Il en est du règne de Dieu comme d'un homme qui jette le grain dans son champ: nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. "


La graine devient un grand arbre





Mes frères, vous avez appris aujourd'hui comment le Royaume des cieux, dans toute sa grandeur, est comparé à une graine de moutarde. Le Royaume des cieux, dit le Seigneur, est comparable à une graine de moutarde, Mt 13,31.

Est-ce là tout ce que les croyants espèrent ?

Est-ce là tout ce que les fidèles attendent ?

Est-ce là le bonheur auquel les vierges parviennent après une longue pratique de la virginité ?

Est-ce là la gloire à laquelle aspirent les martyrs, lorsqu'ils versent jusqu'à la dernière goutte de leur sang ?

Est-ce là ce que l'oeil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au coeur de l'homme, 1 Co 2,9

Est-ce là ce que promet l'Apôtre et qui est tenu en réserve dans l'ineffable mystère du salut, pour ceux qui aiment ?

Mes frères, ne nous laissons pas facilement déconcerter par les paroles du Seigneur. Si, en effetla faiblesse de Dieu est plus forte que l'homme, et si la folie de Dieu est plus sage que l'homme, 1Co 1,25, cette toute petite chose, qui est le bien de Dieu, est plus splendide que toute l'immensité du monde.

Puissions-nous seulement semer dans notre coeur cette graine de moutarde, de sorte qu'elle devienne le grand arbre de la connaissance, s'élevant de toute sa hauteur pour élever notre pensée jusqu'au ciel, et déployant toutes les branches de la science. Son fruit brûlant réchaufferait notre bouche de son goût vivifiant, son grain allumerait en nous un feu qui enflammerait notre coeur et, en savourant le fruit de cet arbre, nous cesserions de dédaigner ce qui nous était inconnu.

Comme le dit le Christ, le Royaume de Dieu est semblable à la graine de moutarde.  Le Christ est le Royaume. A la manière d'une graine de moutarde, il a été jeté dans un jardin, le corps de la Vierge. Il a grandi et il est devenu l'arbre de la croix qui couvre la terre entière.

Après qu'il eut été broyé par la Passion, son fruit a produit assez de saveur pour donner du bon goût et de l'arôme, d'une manière égale, à tous les êtres vivants qui le touchent. Car, tant que la graine de moutarde demeure intacte, ses vertus restent cachées, mais elles déploient toute leur puissance quand la graine est broyée. De même le Christ a-t-il voulu que son corps fût broyé pour que sa force ne reste pas cachée.

Mes frères, il nous faut broyer cette graine de moutarde pour éprouver toute la force, figurée dans cette parabole. Le Christ est roi, car il est le principe de toute autorité. Le Christ est le Royaume, car en lui réside toute la gloire de son royaume. Le Christ est homme, car l'homme tout entier est renouvelé en lui. Le Christ est la graine de moutarde, l'instrument dont Dieu se sert pour faire descendre toute sa grandeur dans toute la petitesse de l'homme.

Que dirai-je encore? Lui-même est devenu toute chose pour renouveler tous les hommes en lui. Le Christ homme a reçu la graine de moutarde qui est le Royaume de Dieu. Le Christ homme l'a reçue, alors que le Christ Dieu la possédait depuis toujours. Il a jeté la semence dans son jardin.

Le jardin est la terre cultivée qui s'est étendue au monde entier, labouré par la charrue de la Bonne Nouvelle. Il est clôturé par les bornes de la sagesse. Les Apôtres ont peiné pour en arracher toutes les mauvaises herbes. On prend plaisir à y contempler les jeunes pousses des croyants, les lis des vierges et les rosés des martyrs. Des fleurs y donnent toujours leur parfum.

Le Christ a donc semé la graine de moutarde dans son jardin. Elle a pris racine quand il a promis son Royaume aux patriarches, elle est née avec les prophètes, elle a grandi avec les Apôtres, et elle est devenue l'arbre immense qui étend ses innombrables rameaux sur l'Église, en lui prodiguant ses dons.

Prends les ailes d'argent de la colombe évangélique dont parle le prophète (cf. ps 67,14). Prends ses plumes brillantes sous l'éclat du soleil divin. Envole-toi dans ton vêtement d'or pour jouir d'un repos sans fin, désormais hors de l'atteinte des filets, parmi tant de magnifiques frondaisons. Sois assez fort pour prendre ainsi ton vol, et va habiter en sécurité dans cette vaste demeure !


Sermon 98, 1-2 4-7, CCL 24 A, 602-606.

Saint Pierre Chrysologue

Clerus.org

samedi 8 juin 2024

Saint Jean Chrysostome, Le Christ vainqueur du mal

10e dimanche du temps ordinaire B 


Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 3,20-35 

 

Jésus entre dans une maison, où de nouveau la foule se rassemble, si bien qu'il n'était pas possible de manger. Sa famille, l'apprenant, vint pour se saisir de lui, car ils affirmaient: "Il a perdu la tête." 

 

 

 

 Les signes de la résurrection du Seigneur sont clairs : 

la ruse a cessé, la jalousie a été bannie,

la querelle a été foulée aux pieds, 

la paix est en honneur et la guerre a pris fin. 

Nous ne pleurons plus sur Adam, lui qui fut formé le premier (1Tm 2,13), mais nous glorifions le second Adam (1Co 15,47). 

Nous ne blâmons plus Ève, la désobéissante (Gn 3,6), mais nous disons bienheureuse Marie, la mère de Dieu. 

Nous ne nous détournons plus de l'arbre, mais nous portons la croix (Lc 14,27) du Seigneur. 

Nous ne redoutons plus le serpent (Gn 3,1), mais nous révérons l'Esprit Saint. 

Nous ne descendons plus en terre, mais nous remontons aux cieux. 

Nous ne sommes plus exilés du Paradis (Gn 3,23-24), mais nous vivons auprès d'Abraham (Lc 16,22). 

Nous n'entendons plus dire comme les Juifs : J'ai rendu ton jour semblable à la nuit (Os 4,5), mais nous chantons, dans un sens spirituel : Voici le jour que fit le Seigneur, qu'il soit pour nous jour de fête et de joie (Ps 117,24) ! 

 Pourquoi ce chant ? 

Parce que le soleil n'est plus obscurci (Mt 27,45), mais que tout s'illumine. 

Parce que le voile du Temple n'est plus déchiré (Mt 27,51), mais que l'Église est reconnue. 

Parce que nous ne tenons plus des rameaux de palmier (Jn 12,13), mais que nous portons les "nouveaux illuminés." Voici le jour que fit le Seigneur, qu'il soit pour nous jour de fête et de joie. 

Voici le jour, celui-ci et non un autre, car il n'y a qu'une reine et une multitude de princesses. 

Voici le jour, le jour du Seigneur, jour triomphal, consacré par la coutume à la résurrection. C'est le jour où nous sommes parés de grâce et partageons l'agneau (Ex 12,8-11) spirituel, où l'on donne du lait (1 Co 3,2 1P 2,2) à ceux qui viennent de renaître, où le plan divin s'accomplit pour les pauvres. 

Qu'il soit pour nous jour de fête et de joie, sans que nous courions dans les tavernes, mais en nous hâtant vers les sanctuaires, sans que nous honorions l'ivresse, mais en aimant la tempérance, sans que nous nous amusions sur les places, mais en chantant des psaumes dans nos maisons. 

Ce jour est celui de la résurrection, non des excès. Personne ne monte au ciel en dansant. Personne en état d'ivresse ne se tient auprès d'un roi. Que personne donc parmi nous ne déshonore ce jour! Voici le jour où Adam a été libéré, où Ève a été délivrée de son affliction (Gn 3,16). 

Voici le jour où la mort féroce a frémi, où la résistance des blocs de pierre (Mt 27,51) a été brisée et anéantie, les verrous des tombeaux (Mt 27,52) mis en pièces et enlevés. Voici le jour où les corps (Mt 27,53) de ceux qui étaient morts depuis longtemps ont été rendus à leur vie antérieure, où les lois sévères des puissances souterraines, jusqu'alors immuables, ont été abolies, où les cieux se sont ouverts (Mt 3,16) quand le Christ notre Seigneur est ressuscité. 

Voici le jour où l'arbre verdoyant et fertile de la résurrection a étendu ses branches sur le monde entier pour le bien de la race humaine, comme dans un jardin où les lis des nouveaux illuminés ont grandi, où les ruisseaux des pécheurs se sont desséchés. Voici le jour où la force du diable a été paralysée, où les armées des démons ont été balayées. 

Voici donc ce jour que fit le Seigneur, qu'il soit pour nous jour de fête et de joie, avec la grâce du Christ illuminant par sa résurrection le monde entier qui habitait les ténèbres et l'ombre de la mort (Lc 1,79). A lui, au Père et au Saint-Esprit, gloire et adoration pour les siècles des siècles. Amen.

 Homélie pascale attribuée à saint Jean Chrysostome (+ 407) 

Homélies pascales, 51, 1-3, SC 187, 318-322

samedi 25 mai 2024

Saint Athanase, évêque, 296-373, lumière, splendeur et grâce de la Trinité

 

 Dimanche de la Trinité, 26 mai 2024

 

Lumière, splendeur et grâce de la Trinité Étudions la tradition antique, la doctrine et la foi de l’Église catholique. Le Seigneur l’a donnée, les Apôtres l’ont annoncée, les Pères l’ont gardée. C’est sur elle, en effet, que l’Église a été fondée et, si quelqu’un s’en écarte, il ne peut plus être chrétien ni en porter le nom. 

Il y a donc une Trinité sainte et parfaite, reconnue comme Dieu dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; 

elle ne comporte rien d’étranger, rien qui lui soit mêlé de l’extérieur ; 

elle n’est pas constituée du Créateur et du créé, mais elle est tout entière puissance créatrice et productrice. 

Elle est semblable à elle-même, indivisible par sa nature, et son activité est unique. 

En effet, le Père fait toutes choses par le Verbe dans l’Esprit Saint, et c’est ainsi que l’unité de la sainte Trinité est sauvegardée. C’est ainsi que dans l’Église est annoncé un seul Dieu, qui règne au-dessus de tous, par tous et en tous. Au-dessus de tous, comme Père, comme principe et source ; par tous, par le Verbe ; en tous, dans l’Esprit Saint. 

Saint Paul, écrivant aux Corinthiens, à propos des dons spirituels, rapporte toutes choses à un seul Dieu, le Père, comme à un seul chef, lorsqu’il dit : 

Les dons de la grâce sont variés, mais c’est toujours le même Esprit ;

les ministères dans l’Église sont variés, mais c’est toujours le même Dieu, qui fait tout en tous. Car les dons que l’Esprit distribue à chacun sont donnés de la part du Père par le Verbe. En effet, tout ce qui est au Père est au Fils ; c’est pourquoi les biens donnés par le Fils dans l’Esprit sont les dons spirituels du Père. 

Quand l’Esprit est en nous, le Verbe qui nous le donne est en nous, et dans le Verbe se trouve le Père. Et c’est ainsi que s’accomplit la parole : Nous viendrons chez lui et nous irons demeurer auprès de lui. Là où est la lumière, là aussi est son éclat ; là où est son éclat, là aussi est son activité et sa grâce resplendissante. C’est cela encore que Paul enseignait dans la seconde lettre aux Corinthiens : Que la grâce de Jésus Christ notre Seigneur, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous. En effet, la grâce et le don accordés dans la Trinité sont donnés de la part du Père, par le Fils, dans l’Esprit Saint. De même que la grâce accordée vient du Père par le Fils, ainsi la communion au don ne peut se faire en nous sinon dans l’Esprit Saint. C’est en participant à lui que nous avons l’amour du Père, la grâce du Fils et la communion de l’Esprit Saint.


LECTURE PATRISTIQUE Saint Athanase, Évêque (296 – 373) De la Lettre 1 à Sérapion, 28-30 PG 26, 594-595. 599)

LECTURE PATRISTIQUE Saint Athanase, Évêque (296 – 373) De la Lettre 1 à Sérapion, 28-30 PG 26, 594-595. 599) Lumière, splendeur et grâce de la Trinité Étudions la tradition antique, la doctrine et la foi de l’Église catholique. Le Seigneur l’a donnée, les Apôtres l’ont annoncée, les Pères l’ont gardée. C’est sur elle, en effet, que l’Église a été fondée et, si quelqu’un s’en écarte, il ne peut plus être chrétien ni en porter le nom. Il y a donc une Trinité sainte et parfaite, reconnue comme Dieu dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit; elle ne comporte rien d’étranger, rien qui lui soit mêlé de l’extérieur ; elle n’est pas constituée du Créateur et du créé, mais elle est tout entière puissance créatrice et productrice. Elle est semblable à elle-même, indivisible par sa nature, et son activité est unique. En effet, le Père fait toutes choses par le Verbe dans l’Esprit Saint, et c’est ainsi que l’unité de la sainte Trinité est sauvegardée. C’est ainsi que dans l’Église est annoncé un seul Dieu, qui règne au-dessus de tous, par tous et en tous. Au-dessus de tous, comme Père, comme principe et source ; par tous, par le Verbe ; en tous, dans l’Esprit Saint. Saint Paul, écrivant aux Corinthiens, à propos des dons spirituels, rapporte toutes choses à un seul Dieu, le Père, comme à un seul chef, lorsqu’il dit : Les dons de la grâce sont variés, mais c’est toujours le même Esprit ; les ministères dans l’Église sont variés, mais c’est toujours le même Dieu, qui fait tout en tous. Car les dons que l’Esprit distribue à chacun sont donnés de la part du Père par le Verbe. En effet, tout ce qui est au Père est au Fils ; c’est pourquoi les biens donnés par le Fils dans l’Esprit sont les dons spirituels du Père. Quand l’Esprit est en nous, le Verbe qui nous le donne est en nous, et dans le Verbe se trouve le Père. Et c’est ainsi que s’accomplit la parole : Nous viendrons chez lui et nous irons demeurer auprès de lui. Là où est la lumière, là aussi est son éclat ; là où est son éclat, là aussi est son activité et sa grâce resplendissante. C’est cela encore que Paul enseignait dans la seconde lettre aux Corinthiens : Que la grâce de Jésus Christ notre Seigneur, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous. En effet, la grâce et le don accordés dans la Trinité sont donnés de la part du Père, par le Fils, dans l’Esprit Saint. De même que la grâce accordée vient du Père par le Fils, ainsi la communion au don ne peut se faire en nous sinon dans l’Esprit Saint. C’est en participant à lui que nous avons l’amour du Père, la grâce du Fils et la communion de l’Esprit Saint.

Dimanche de la Sainte Trinité: « Le merveilleux mystère d’où nous venons et vers lequel nous allons » | ZENIT - Français
LECTURE PATRISTIQUE Saint Athanase, Évêque (296 – 373) De la Lettre 1 à Sérapion, 28-30 PG 26, 594-595. 599) Lumière, splendeur et grâce de la Trinité Étudions la tradition antique, la doctrine et la foi de l’Église catholique. Le Seigneur l’a donnée, les Apôtres l’ont annoncée, les Pères l’ont gardée. C’est sur elle, en effet, que l’Église a été fondée et, si quelqu’un s’en écarte, il ne peut plus être chrétien ni en porter le nom. Il y a donc une Trinité sainte et parfaite, reconnue comme Dieu dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit; elle ne comporte rien d’étranger, rien qui lui soit mêlé de l’extérieur ; elle n’est pas constituée du Créateur et du créé, mais elle est tout entière puissance créatrice et productrice. Elle est semblable à elle-même, indivisible par sa nature, et son activité est unique. En effet, le Père fait toutes choses par le Verbe dans l’Esprit Saint, et c’est ainsi que l’unité de la sainte Trinité est sauvegardée. C’est ainsi que dans l’Église est annoncé un seul Dieu, qui règne au-dessus de tous, par tous et en tous. Au-dessus de tous, comme Père, comme principe et source ; par tous, par le Verbe ; en tous, dans l’Esprit Saint. Saint Paul, écrivant aux Corinthiens, à propos des dons spirituels, rapporte toutes choses à un seul Dieu, le Père, comme à un seul chef, lorsqu’il dit : Les dons de la grâce sont variés, mais c’est toujours le même Esprit ; les ministères dans l’Église sont variés, mais c’est toujours le même Dieu, qui fait tout en tous. Car les dons que l’Esprit distribue à chacun sont donnés de la part du Père par le Verbe. En effet, tout ce qui est au Père est au Fils ; c’est pourquoi les biens donnés par le Fils dans l’Esprit sont les dons spirituels du Père. Quand l’Esprit est en nous, le Verbe qui nous le donne est en nous, et dans le Verbe se trouve le Père. Et c’est ainsi que s’accomplit la parole : Nous viendrons chez lui et nous irons demeurer auprès de lui. Là où est la lumière, là aussi est son éclat ; là où est son éclat, là aussi est son activité et sa grâce resplendissante. C’est cela encore que Paul enseignait dans la seconde lettre aux Corinthiens : Que la grâce de Jésus Christ notre Seigneur, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous. En effet, la grâce et le don accordés dans la Trinité sont donnés de la part du Père, par le Fils, dans l’Esprit Saint. De même que la grâce accordée vient du Père par le Fils, ainsi la communion au don ne peut se faire en nous sinon dans l’Esprit Saint. C’est en participant à lui que nous avons l’amour du Père, la grâce du Fils et la communion de l’Esprit Saint.

Dimanche de la Sainte Trinité: « Le merveilleux mystère d’où nous venons et vers lequel nous allons » | ZENIT - Français
Saint Athanase, Évêque (296 – 373) De la Lettre 1 à Sérapion, 28-30 PG 26, 594-595. 599) Lumière, splendeur et grâce de la Trinité Étudions la tradition antique, la doctrine et la foi de l’Église catholique. Le Seigneur l’a donnée, les Apôtres l’ont annoncée, les Pères l’ont gardée. C’est sur elle, en effet, que l’Église a été fondée et, si quelqu’un s’en écarte, il ne peut plus être chrétien ni en porter le nom. Il y a donc une Trinité sainte et parfaite, reconnue comme Dieu dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit; elle ne comporte rien d’étranger, rien qui lui soit mêlé de l’extérieur ; elle n’est pas constituée du Créateur et du créé, mais elle est tout entière puissance créatrice et productrice. Elle est semblable à elle-même, indivisible par sa nature, et son activité est unique. En effet, le Père fait toutes choses par le Verbe dans l’Esprit Saint, et c’est ainsi que l’unité de la sainte Trinité est sauvegardée. C’est ainsi que dans l’Église est annoncé un seul Dieu, qui règne au-dessus de tous, par tous et en tous. Au-dessus de tous, comme Père, comme principe et source ; par tous, par le Verbe ; en tous, dans l’Esprit Saint. Saint Paul, écrivant aux Corinthiens, à propos des dons spirituels, rapporte toutes choses à un seul Dieu, le Père, comme à un seul chef, lorsqu’il dit : Les dons de la grâce sont variés, mais c’est toujours le même Esprit ; les ministères dans l’Église sont variés, mais c’est toujours le même Dieu, qui fait tout en tous. Car les dons que l’Esprit distribue à chacun sont donnés de la part du Père par le Verbe. En effet, tout ce qui est au Père est au Fils ; c’est pourquoi les biens donnés par le Fils dans l’Esprit sont les dons spirituels du Père. Quand l’Esprit est en nous, le Verbe qui nous le donne est en nous, et dans le Verbe se trouve le Père. Et c’est ainsi que s’accomplit la parole : Nous viendrons chez lui et nous irons demeurer auprès de lui. Là où est la lumière, là aussi est son éclat ; là où est son éclat, là aussi est son activité et sa grâce resplendissante. C’est cela encore que Paul enseignait dans la seconde lettre aux Corinthiens : Que la grâce de Jésus Christ notre Seigneur, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous. En effet, la grâce et le don accordés dans la Trinité sont donnés de la part du Père, par le Fils, dans l’Esprit Saint. De même que la grâce accordée vient du Père par le Fils, ainsi la communion au don ne peut se faire en nous sinon dans l’Esprit Saint. C’est en participant à lui que nous avons l’amour du Père, la grâce du Fils et la communion de l’Esprit Saint.

Dimanche de la Sainte Trinité: « Le merveilleux mystère d’où nous venons et vers lequel nous allons » | ZENIT - Français
Saint Athanase, Évêque (296 – 373) De la Lettre 1 à Sérapion, 28-30 PG 26, 594-595. 599) Lumière, splendeur et grâce de la Trinité Étudions la tradition antique, la doctrine et la foi de l’Église catholique. Le Seigneur l’a donnée, les Apôtres l’ont annoncée, les Pères l’ont gardée. C’est sur elle, en effet, que l’Église a été fondée et, si quelqu’un s’en écarte, il ne peut plus être chrétien ni en porter le nom. Il y a donc une Trinité sainte et parfaite, reconnue comme Dieu dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit; elle ne comporte rien d’étranger, rien qui lui soit mêlé de l’extérieur ; elle n’est pas constituée du Créateur et du créé, mais elle est tout entière puissance créatrice et productrice. Elle est semblable à elle-même, indivisible par sa nature, et son activité est unique. En effet, le Père fait toutes choses par le Verbe dans l’Esprit Saint, et c’est ainsi que l’unité de la sainte Trinité est sauvegardée. C’est ainsi que dans l’Église est annoncé un seul Dieu, qui règne au-dessus de tous, par tous et en tous. Au-dessus de tous, comme Père, comme principe et source ; par tous, par le Verbe ; en tous, dans l’Esprit Saint. Saint Paul, écrivant aux Corinthiens, à propos des dons spirituels, rapporte toutes choses à un seul Dieu, le Père, comme à un seul chef, lorsqu’il dit : Les dons de la grâce sont variés, mais c’est toujours le même Esprit ; les ministères dans l’Église sont variés, mais c’est toujours le même Dieu, qui fait tout en tous. Car les dons que l’Esprit distribue à chacun sont donnés de la part du Père par le Verbe. En effet, tout ce qui est au Père est au Fils ; c’est pourquoi les biens donnés par le Fils dans l’Esprit sont les dons spirituels du Père. Quand l’Esprit est en nous, le Verbe qui nous le donne est en nous, et dans le Verbe se trouve le Père. Et c’est ainsi que s’accomplit la parole : Nous viendrons chez lui et nous irons demeurer auprès de lui. Là où est la lumière, là aussi est son éclat ; là où est son éclat, là aussi est son activité et sa grâce resplendissante. C’est cela encore que Paul enseignait dans la seconde lettre aux Corinthiens : Que la grâce de Jésus Christ notre Seigneur, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous. En effet, la grâce et le don accordés dans la Trinité sont donnés de la part du Père, par le Fils, dans l’Esprit Saint. De même que la grâce accordée vient du Père par le Fils, ainsi la communion au don ne peut se faire en nous sinon dans l’Esprit Saint. C’est en participant à lui que nous avons l’amour du Père, la grâce du Fils et la communion de l’Esprit Saint.

Dimanche de la Sainte Trinité: « Le merveilleux mystère d’où nous venons et vers lequel nous allons » | ZENIT - Français