3ème dimanche de carême saint Luc 13,1-9
Saint
Augustin exprime dans une phrase admirable :
« Ô arbre
stérile, ne te moque donc pas si tu es épargné ;
la hache a été éloignée de toi
pour un moment,
mais il ne faut pas que pour cela tu t’estimes à l’abri de tout
danger ;
elle reviendra et tu seras coupé. »
« L’Évangile selon saint Luc 13, 1-9 nous parle de la miséricorde de Dieu et de notre conversion. Jésus raconte la parabole du figuier stérile. Un homme a planté un figuier dans sa vigne, et chaque été, avec beaucoup de confiance, il va chercher ses fruits mais n’en trouve pas, parce que cet arbre est stérile. Poussé par cette déception qui s’est répétée trois années de suite, il pense donc couper le figuier, pour en planter un autre. Il appelle alors le paysan qui se trouve dans cette vigne et lui exprime son insatisfaction, en lui enjoignant de couper l’arbre, afin qu’il n’épuise pas inutilement le sol. Mais le vigneron demande au maître d’être patient et de lui donner un délai d’un an, durant lequel il donnera lui-même des soins plus attentifs et délicats au figuier, pour stimuler sa productivité. C’est la parabole. Que représente cette parabole ? Que représentent les personnages de cette parabole ?
Le maître représente Dieu le Père et le vigneron est l’image de Jésus, tandis que le figuier est le symbole de l’humanité indifférente et desséchée. Jésus intercède auprès du Père en faveur de l’humanité — et Il le fait toujours - et Il le prie d’attendre et de lui accorder encore du temps, pour que puissent germer en elle les fruits de l’amour et de la justice.
Le figuier que le maître de la parabole veut arracher représente une existence stérile, incapable de donner, incapable de faire le bien. Il est le symbole de celui qui vit pour lui-même, rassasié et tranquille, bercé par son confort, incapable de tourner le regard et le cœur vers tous ceux qui sont à côté de lui et se trouvent dans des conditions de souffrance, de pauvreté, de malaise.
A cette attitude d’égoïsme et de stérilité spirituelle, s’oppose le grand Amour du Vigneron pour le figuier: Il fait attendre le maître, Il est patient, Il sait attendre, Il lui consacre son temps et son travail. Il promet au maître de prendre particulièrement soin de cet arbre malheureux. Et cette similitude avec le Vigneron manifeste la miséricorde de Dieu, qui nous laisse un temps pour la conversion.
Nous avons tous besoin de nous convertir, de faire un pas en avant, et la patience de Dieu, la miséricorde, nous accompagne. Malgré la stérilité, qui marque parfois notre existence, Dieu est patient et nous offre la possibilité de changer et de faire des progrès sur la route du bien.
Mais le délai imploré et accordé dans l’attente que l’arbre fructifie finalement, indique aussi l’urgence de la conversion. Le vigneron dit au maître : « Laisse-le encore cette année » .
Nous pouvons penser : qu’est-ce que je dois faire pour m’approcher davantage du Seigneur, pour me convertir, pour « couper » ces choses qui ne vont pas ? « Non, non, j’attendrai le prochain carême ». Mais seras-tu vivant au prochain carême ?
Réfléchissons aujourd’hui, chacun de nous ; que dois-je faire face à cette miséricorde de Dieu qui m’attend et qui pardonne toujours ? Que dois-je faire ? Nous pouvons avoir une grande confiance dans la miséricorde de Dieu, mais sans en abuser. Nous ne devons pas justifier la paresse spirituelle, mais augmenter notre engagement à répondre promptement à cette miséricorde avec un cœur sincère. (...)
Le Seigneur nous invite à la conversion.
Chacun de nous doit se sentir interpellé par cet appel, en corrigeant quelque chose dans sa vie, dans sa façon de penser, d’agir et de vivre ses relations avec son prochain. En même temps, nous devons imiter la patience de Dieu qui a confiance dans la capacité, pour tous, de pouvoir se « relever » et reprendre le chemin.
Dieu est Père et Il n’éteint pas la faible flamme, mais accompagne et prend soin de celui qui est faible afin qu’il se fortifie et qu’il apporte sa contribution d’amour à la communauté.
(Pape François
Angelus, Dimanche 24 mars 2019)
Évangile du jour « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même » Lc 13, 1-9
23octobre2021 Lectures duj our Évangile messe Pape François
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