jeudi 27 novembre 2008

1er dimanche de l’Avent, 30 novembre 2008

1 Co 1,3-9 ; Mc 13,33-37

L’avent est une attente. Et tandis qu’il approche, je m’interroge sur ce que j’attends aujourd’hui. Avec la même vigilance que le veilleur sur le rempart guettant l’arrivée du messager, j’attends de voir se lever le blé, même s’il doit pousser dans l’ivraie…

L’incarnation est à la fois aboutissement et commencement d’une histoire d’amour. Dieu a tant aimé et aime le monde qu’il envoie son Fils pour nous montrer le chemin. Notre part est de l’aimer lui le Père, de nous laisser sauver au point de nous laisser entraîner à aimer ce qui demeure invisible. C’est tout le mystère de notre vie, du don fait de nous-même. Modestement, au cœur de notre faiblesse, nous nous laissons entraîner vers ces biens invisibles. « Mais ce trésor, nous le portons en des vases d’argile, pour que cette puissance incomparable soit de Dieu et non de nous » 2 Co 4,7. Tel est le mystère de la puissance de Dieu et celui de notre pauvreté, à accueillir comme le lieu où le Seigneur vient avec puissance. « Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » nous dit encore St Paul 2 Co 12,10. Puisque tout est reçu de Dieu, vivons tout en Dieu qui se manifeste puissance d’amour à travers la faiblesse d’un enfant. Déposons lui tout à la crèche, forces et faiblesses, amour, souffrances et prière.


L’avent un temps d’attente actif. Je vous invite à créer un groupe de partage de la Parole de Dieu
Il suffit de commencer à 2 ou 3 pour pouvoir partager

Prions pour que le Seigneur nous aide à entrer réellement dans la "largeur" de sa Parole et nous ouvre ainsi à l'horizon universel de l'humanité qui nous unit avec toutes nos différences ».



Bon avent - Sr Jeanine

lundi 24 novembre 2008

A CŒUR OUVERT

Pour que la lectio divina soit vraiment un acte, pour qu’elle s’épanouisse comme telle, il faut, au principe de tout le processus, une disposition non d’inertie, de farniente intellectuel et spirituel mais de réceptivité, d’éveil, d’ouverture.

Ouverture : Pour faire ta lectio divina, il faut certes que le livre soit ouvert devant toi ; mais il faut aussi qu’au même instant ton cœur soit ouvert en toi… Il faut que tout ton être soit ouvert.

L’homme biblique est un homme éminemment ouvert. Nous avons là une constance de l’anthropologie spirituelle qui se dégage de la Bible, et partant, un modèle de ce que nous devons devenir. Tout dans l’homme biblique est ouvert.

L’oreille : Tu m’as ouvert l’oreille, Ps 40,7.

« Il éveille chaque matin, il éveille mon oreille
pour que j’écoute comme un disciple »,
Is 50,4-5.

Les yeux :

« Ouvre mes yeux : je regarderai
aux merveilles de ta Loi,
Ps 119,18.

Le cœur :

« Aujourd’hui si vous écoutiez ma voix !
N’endurcissez pas votre cœur…,
Ps 95,7-8.

« Nous étant assis, nous adressâmes la parole aux femmes qui s’étaient réunies. L’une d’elles, nommée Lydie, nous écoutait ; c’était une négociante en pourpre de la ville de Thyatire ; elle adorait Dieu. Le Seigneur lui ouvrit le cœur, de sorte qu’elle s’attacha aux paroles de Paul, Ac 16,13-14.


L’intelligence :

« Alors il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Ecritures, Luc 24,45.

Ainsi, quand tu lis, tout doit être ouvert en toi ; tu dois être tout yeux, tout oreilles, un peu comme un curieux Vivant d’Ezéchiel et de l’Apocalypse, « constellés d’yeux par-devant et par derrière », Ap 4,6 ; Ez 1,5-21. Tous les pores de ton être spirituel doivent alors s’ouvrir, comme ceux d’une éponge, pour recevoir la plénitude de l’océan. Epanouis-toi dans les profondeurs sous-marines de l’Ecriture comme dans ton élément vital, et là, regarde ces « merveilles de Dieu dans les profondeurs », Ps 105,24 Vulg.

Et la bouche ! Nous l’avions oubliée… Il faut l’ouvrir largement elle aussi, pour la manducation et la louange :

« Ouvre large ta bouche, et je l’emplirai, Ps 81,11.

« J’ouvre large ma bouche et j’aspire,
avide de tes commandements »,
Ps 119, 131.

« Seigneur, ouvre mes lèvres,
et ma bouche publiera ta louange
, Ps 51, 17.

Ephphata ! Ouvre-toi !, Mc 7,34. Ouvre donc tous tes sens spirituels. Ouvre les yeux : l’Ecriture est lumière ; ouvre les oreilles : l’Ecriture est musique ; l’Ecriture est eau vive.


François Cassingena-Trévedy, Moine de Ligugé, Quand la Parole prend feu, Vie monastique N° 36, abbaye de Bellefontaine, 23-25.

mercredi 19 novembre 2008

La Parole de Dieu est une énergie vivante


La Parole de Dieu est une énergie vivante. Elle communique la vie parce que Dieu est la source perpétuelle d'une énergie rayonnante qui émane de Lui. La Parole divine accomplit sa mission créatrice de vie sans cesse et à jamais :


« Car la Parole de Dieu est vivante et efficace, plus pénétrante qu'une épée à deux tranchants ; elle atteint jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moëlles ; elle est le juge des intentions et des pensées du cœur. », Heb. 4,12.


La Parole divine emprunte dans les Saintes Ecritures les formes de la vie des hommes sur la terre afin d'être comprise par eux.

Les Ecritures ont, dans toutes les langues du monde, la même énergie et déploient la même puissance. La Parole de Dieu n’est pas expression littérale ; c'est une énergie divine qui assume les formes. La Parole divine est une nourriture réelle.

L'homme possède une âme créée par le souffle de Dieu et distincte du corps mortel. Alors que la vie terrestre de l'humanité est entretenue par la nourriture matérielle, l'air pur, l'activité au sein d'une communauté humaine, la vie spirituelle, conformément à la diginité de l'homme, est nourrie par le Saint-Esprit, la prière et maints autres éléments.

"L'homme ne vivra pas seulement de pain"...
La Parole de Dieu est cependant un aliment spirituel et intellectuel.
« L'homme ne vivra pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
», Mt, 4,4.

Les liturgies de l'Eglise orthodoxe copte font une large place à d'innombrables passages de la Bible dans tous les services. Soulignons, à titre d'exemple, «une Divine Liturgie comprend deux lectures ou citations des Psaumes, deux lectures des Évangiles, un extrait d'une épître paulienne, un passage d'une épître « catholique » et des Actes. Des extraits des Psaumes et des Evangiles sont intégrés aux prières personnelles de chaque jour". On incite les fidèles à mémoriser d'importants passages de l'Ancien et du Nouveau Testament. La mémorisation joue toujours un rôle primordial dans la pratique de la foi chrétienne.

Bien que l'Eglise croit en Jésus-Christ, la Parole Incarnée et son Rédempteur éternel, elle est souvent détournée du chemin de la foi en Jésus et s'engage dans d'autres voies opposées au salut.

L'Eglise est parfois considérée comme trop timide pour affronter le monde avec la puissance du salut. Aujourd'hui les chrétiens et les Eglises doivent plus que jamais, dans l'histoire, faire face à un grand défi : affronter le monde courageusement avec la vertu salvatrice du Messie et la puissance agissante des Ecritures.


« En effet, vous êtes nés de nouveau, non des pères mortels, mais grâce à une semence immortelle, grâce à la Parole vivante et éternelle de Dieu... La parole de Dieu demeure pour toujours. », 1 P. 1, 23-25.


Conférence européenne des Sociétés bibliques, avril 1991, Eisenach, Allemagne. En mémoire de Son Eminence Abba ATHANASIOS, Métropolite de BENI-SOUEF, 1923 -2001. Texte tiré de LES ECRITURES - Patriarcat copte d’Alexandrie- Le Lien - La voix de Saint Marc Février-mars 2002.

mardi 18 novembre 2008

La Lectio divina Lecture priante de la Parole de Dieu

Le coeur et l’intelligence cherchent le Seigneur

La Lectio divina nous met à l’écoute de l’Esprit

Dieu nous parle dans l’Ecriture. C’est pourquoi chacun peut lire assidûment les Saintes Ecritures jusqu’à ce qu’elles deviennent une partie de son être. Par la Lectio divina ou lecture priante de la Parole de Dieu consignée dans la Bible, chaque croyant communie au Christ et le Christ lui fait connaître le Père.

Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera et nous viendrons à lui et nous ferons chez lui notre demeure”;" Jn 14,23.

En lisant l’Ecriture, nous nous mettons à l’écoute de ce que l’Esprit veut nous dire, ici et maintenant.

La Lectio divina nous fait entrer en contact avec le Mystère du Christ

En lisant, le message de la Parole pénètre le coeur et le coeur pénètre le mystère. L’Esprit présent en nous s’unit à la Parole de Dieu, qui est remplie d’Esprit Saint, de sorte que la Lectio stimule en nous la vie de la grâce.
A mesure qu’elle nous éveille, la Lectio développe et approfondit notre être spirituel dans la Parole de Dieu, et nous donne une conscience de plus en plus profonde du Mystère du Christ.

Lectio divina transforme notre coeur

Considérant la vie chrétienne comme l'évangélisation de notre conscience et de notre être profond, la place de la Lectio divina a toute son importance.

Vivre une retraite de Lectio demande de quitter notre quotidien pour mieux le retrouver ensuite.Cela demande de donner du temps, tout notre temps à la Parole de Dieu pour nous laisser transformer par elle. Il faut oser s'exposer simplement face à la Parole qui se révèle agissante et créatrice.

Origène, 3ème siècle

"Lire l’Ecriture est une façon pour Dieu et pour l’homme de se rencontrer. La vraie conversion, c’est de garder ce qu’on a compris dans son coeur et d’y conformer sa vie".

L’oreille du coeur s’affine progressivement et la Parole ne se déchiffre plus seulement dans l’Ecriture, mais aussi dans les rencontres et les événements. Dieu s’annonce dans la Bible et tout au long du jour. Dans cette annonciation, il nous revient d'écouter, en disponibilité et lucidité.En conclusion :La Lectio divina s’adresse à tous. Elle est accessible à tout lecteur humble et bienveillant. C'est une forme de rencontre entre Dieu et l’homme. En lisant l’Ecriture, nous devenons pleinement l'homme ou la femme à qui Dieu parle et dont Il attend une réponse.

Origène

“Il existe dans les Saintes Ecritures une sorte de force qui suffit, même sans explication, à celui qui la lit”, Homélie sur Josué XX 2.

vendredi 14 novembre 2008

LECTURE GRATUITE ET PRIANTE, ECOUTE DE DIEU ET DOCILITE

Saint Cyprien de Carthage a formulé une des lois fondamentales de la lecture biblique, lorsqu’il a dit : «Ou prie assidûment, ou lis ; tantôt parle avec Dieu, tantôt écoute-le». Origène serait pourtant le premier avec lequel serait apparue «avec netteté la pratique d’une lectio divina». Nous savons qu’il avait été formé par des maîtres israélites ; or la lecture de la Bible en synagogue se faisait dans une ambiance de louange et un environnement de chants, et les Juifs connaissaient déjà la lecture savourée et priante de la Bible. Origène était fidèle à ce principe de lecture gratuite, faite dans un climat de recueillement, de passivité, d’écoute de Dieu et de docilité, car, dans sa vie et celle de ses compagnons, selon St Jérôme, «la lecture succédait à la prière et celle-ci à la lecture».
Ce qui est, par contre, spécifiquement chrétien – cela va de soi -, c’est le parallélisme établi entre les deux alliances. Nous trouvons déjà cela dans les évangiles. Ainsi, lorsque Jésus, à Nazareth, s’applique à lui-même les paroles d’Isaïe 61,1-2 : «L’Esprit du Seigneur est sur moi…», Luc 4,16-30 et lorsque, cheminant avec les disciples d’Emmaüs, «commençant par Moïse et tous les Prophètes, il leur interpréta dans toutes les Ecritures ce qui les concernait», Luc 24,27. Dès les lendemains de la Résurrection, les Apôtres reprendront cette méthode, car Saint Pierre, dans le discours de la Pentecôte, dit voir dans le miracle des langues la réalisation de la prophétie de Joël 3,1-5, Actes 2,16-21, et dans la Résurrection de Jésus, celle du psaume 16, Actes 2 ,25-32 ; Ps 16,8-11 et du Psaume 110,1, Actes 2,34-35, Etienne, dans son discours devant le Sanhédrin Actes 7,1-53, et Paul, dans celui d’Antioche de Pisidie, Actes 13,16-41, ainsi qu’à travers ses épîtres, procéderont de même. Les Pères du Désert ont continué cette méthode.

Dom Louis Leloir, O.S.B., Désert et communion, témoignages des Pères du Désert recueillis à partir des Paterica arméniens, spiritualité orientale, N° 26, 241-242.