mercredi 30 mai 2012

31 mai - Annonciation



1843
En ce jour de l’Annonciation, je renouvelle, Ô mon Dieu, tous les vœux que j’ai faits, et selon l’espérance et le très ardent désir que vous avez imprimés dans mon cœur, je m’offre à vous pour être à jamais une dépendance et une appartenance à votre Incarnation. Autant qu’il me soit possible et permis de le faire moi-même, je me voue, me donne, me consacre à Jésus-Christ mon Seigneur, pour que tout ce qui est en moi serve d’hommage à ses états divins.

dimanche 20 mai 2012

27 mai - Pentecôte


Isaac de l’Étoile, moine théologien du 12ème  siècle

Sermon 3 pour la Pentecôte, 1-14



La charité de Dieu a été répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné  
Il ne suffisait pas que le Fils de Dieu nous fût donné, il fallait encore qu’on nous fasse don de l’Esprit Saint. Et le Père lui-même ne nous sera-t-il pas donné un jour, pour que nous qui ne sommes rien, nous recevions le Tout, et que nous soyons enrichis de toute la divinité ?
La lumière est née dans les ténèbres,
et la naissance du Christ pour nous, de nous, chez nous, Dieu nous l’a aussi proposée.
Ce fut le baptême du Christ pour nous,
comme une autre naissance qui nous fît naître en Lui, Lui qui était né en nous.

Le Fils de l’homme est venu pour nous servir et se livrer en rançon pour la multitude. Notre Seigneur est en tout notre serviteur. C’est pour nous qu’Il naît, pour nous qu’Il vit, pour nous qu’Il meurt, pour nous qu’Il ressuscite, pour nous qu’Il s’élève, comme Il l’a dit : “Je vais vous préparer une place”.



Que pourra faire de plus l’Esprit Consolateur ? Voici que l’homme “tombe sept fois le jour” ? S’il tombe, qui le relèvera ? Sans l’Esprit, il est seul.
Il vous est bon, dit-il, que je m’en aille ; autrement, le Paraclet ne viendra pas”.

L’esclave qui avait été libéré par le Fils, devient ami par l’Esprit. L’amour couvre tout, il ne compte pas, il supporte tout, il excuse tout, il pardonne tout.

Celui qui a été justifié par le Christ tombe sept fois le jour par sa faute, et sept fois le jour, il est relevé par l’Esprit.
Par le Christ, Dieu pardonne tout ; par l’Esprit, Dieu ne demande compte de rien.
Le Christ est médiateur pour la vérité, l’Esprit est médiateur pour la charité.
Le Christ est médiateur pour remettre les péchés ; l’Esprit est médiateur pour conserver la grâce.
Le Christ est médiateur pour pardonner ; l’Esprit est médiateur pour persévérer.
Le Christ est médiateur pour délier ; l’Esprit est médiateur pour unir.

Le Christ et l’Esprit opèrent tout indivisiblement.
Car le Père, le Fils et l’Esprit Saint opèrent tout ensemble et pareillement, eux qui sont un sans confusion et trois sans division.

mercredi 16 mai 2012

17 mai - Ascension

Le progrès spirituel chez Grégoire de Nysse  (4èmesiècle)

La grâce de l’Esprit et l’œuvre bonne, concourant à la même fin, comblent de cette vie bienheureuse l’âme dans laquelle elles se réunissent. Séparées au contraire, elles ne procureraient à l’âme aucun profit. Car la grâce de Dieu est de telle nature qu’elle ne peut visiter les âmes qui refusent le salut ; et le pouvoir de la vertu humaine ne suffit pas à lui seul pour élever jusqu’à la forme de la vie [céleste] les âmes qui ne participent pas à la grâce. "Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain ; si le Seigneur ne garde la ville, c’est en vain que veillent les gardes", Ps 126, 1.

Il faut à la fois mettre tout son entrain, toute sa charité, toute son espérance, dans les labeurs de la prière, du jeûne et des autres exercices, et rester cependant persuadé que les fleurs et les fruits de ce travail sont l’œuvre de l’Esprit. Si quelqu’un en effet, met le succès à son compte et attribue tout à ses efforts, la jactance et l’orgueil pousseront chez lui, au lieu des bons fruits. […] Que doit donc faire celui qui vit pour Dieu et pour son espérance ? Soutenir allègrement les combats de la vertu, mais fonder sur Dieu seul la liberté de l’âme […] et son ascension vers la cime des vertus.

La vie parfaite est celle dont aucune borne ne limite le progrès dans la perfection et que la croissance continuelle de la vie vers le meilleur est la voie pour l’âme vers la perfection.

Nulle limite ne saurait interrompre le progrès de la montée vers Dieu, puisque d’un côté le Beau n’a pas de borne et que de l’autre la croissance du désir tendu vers Lui ne saurait être arrêtée par aucune satiété.

samedi 12 mai 2012

Temps de Pâques - Où donc est Dieu ?




Bruno chenu, (1942 – 2003), religieux Assomptionniste et théologien

Quels rendez-vous Dieu nous fixe-t-il, lui qui nous a faits pour lui, tellement désirants de sa présence et de son salut ?
Une seule attitude est possible pour le chrétien : se mettre à l’école et à l’écoute de Jésus. Sa vie et sa mort attestent plus sûrement l’identité de Dieu que les créations de notre imagination. Au-delà du tombeau, Jésus nous désigne une communauté d’abord, un livre ensuite et surtout un mouvement comme trois rendez-vous pour vivre l’alliance de Dieu avec notre humanité.
Une communauté
Le chemin de Dieu passe par le peuple de Dieu ? L’Église, bien sûr, avec la diversité de ses visages et son sommet eucharistique, mais aussi la nuée des témoins de l’homme, des chercheurs de l’Absolu qui se trouvent dans toutes les religions et idéologies. La Jérusalem nouvelle est faite de la multitude des peuples, selon l’Apocalypse. C’est dans la fréquentation et la constitution d’une communauté de frères et de sœurs que Dieu se dit aujourd’hui. Il est le tiers présent à tous nos gestes de partage, de solidarité, de communion.
Un livre
Le corps du Christ a fait place au corps des Écritures. L’Évangile demeure à travers l’histoire le point d’encrage de notre relation à Dieu, le lieu privilégié de la critique des idoles que nous ressuscitons comme à plaisir. Et sans cesse, Jésus nous raconte les comportements de son Père dans des paraboles qui parlent à toutes les cultures. Dieu se rencontre à livre ouvert.
Un mouvement
Ce mouvement fait passer de la mort à la vie, de l’esclavage à la liberté, de la religion à la foi, de la détresse à l’espérance, du repli sur soi au don de soi, du mépris à l’amour. C’est un geste qui n’est pas d’abord œuvre humaine, mais grâce divine. C’est la Pâque, et Dieu se tient dans ce passage.

Quand la Parole met un peuple en mouvement de libération, de conversion, de résurrection, nul doute, Dieu est là. L’histoire chrétienne ne se termine pas au tombeau vide, mais prend le chemin d’Emmaüs et le chemin de la Galilée des nations. Jésus est le chemin.



vendredi 4 mai 2012

« Si quelqu'un m'aime, nous irons demeurer auprès de lui".


Jude demanda : « Seigneur, pour quelle raison vas-tu te manifester à nous, et non pas au monde ? »
Jésus lui répondit : « Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui.», Jn 14, 22-23

Homélie de Saint Macaire le grand, 4ème siècle

Dieu se donne à ceux qui croient en Lui.
Dieu a créé le corps et l’âme de l’homme pour qu’ils soient sa demeure. Ni les sages, ni les prudents, n’ont pu comprendre la subtilité de l’âme, ni dire ce qu’elle est. Seuls ont pu le faire ceux à qui la compréhension a été révélée par l’Esprit Saint, ceux à qui la connaissance de l’âme a été donnée.
Dans son amour et sa compassion infinis, il a plu à Dieu d’habiter dans l’ouvrage de ses mains, « pour faire de nous les premiers appelés de toutes ses créatures », Jacques 1, 18, pour que nous soyons sa sagesse et sa communion, sa demeure et son épouse précieuse et pure.
Alors que de tels biens nous sont proposés, que de telles promesses nous sont faites, que tant de bienveillance nous est témoignée par le Seigneur, ne soyons pas négligents, ne tardons pas à nous élancer vers la vie éternelle et à nous livrer complètement à la volonté de Dieu.
Supplions le Seigneur pour que, dans son amour tout puissant, il nous délivre de la prison de nos passions.
Supplions-Le de prendre la défense de sa propre image et de son œuvre, pour qu’il la rende resplendissante et fasse devenir notre âme sainte et pure, et qu’ainsi nous soyons dignes de la communion de l’Esprit, glorifiant le Père, et le Fils, et le Saint Esprit, dans les siècles des siècles. Amen.