mercredi 30 octobre 2019

Fête de la toussaint 1er novembre



La fête de tous les Saints

 

Liturgie

« Le premier dimanche après la Pentecôte est dédié à la commémoration de tous les saints. L’Église latine célèbre la même fête le 1er novembre. La fête du premier dimanche après la Pentecôte a commencé à être célébrée à Antioche, au 4ème siècle. Elle était originairement une fête de tous les martyrs. Les autres saints ont été ajoutés peu-à-peu. Nous avons des sermons de saint Ephrem le Syrien, datant de 373, et un sermon de saint Jean Chrysostome, datant de 407, en l’honneur de cette fête.

La sainteté

La sainteté est l’œuvre de l’Esprit ; toute la sainteté chrétienne est un fruit de Pentecôte. Il y a donc une sorte de lien logique entre la fête de ce jour et celle du dimanche précédent. Il ne faut pas penser à la sainteté comme à un état extraordinaire, ni l’identifier à des exploits ascétiques exceptionnels ou à des grâces mystiques rares. Il y a sans doute des degrés supérieurs, héroïques, de sainteté. Mais la sainteté, au sens du Nouveau Testament, est simplement l’état d’une âme unie à Dieu par l’opération du saint Esprit. Cet état d’union existe chez tous les chrétiens que le péché ne sépare pas de Dieu. La sainteté est donc l’état normal du chrétien. L’appel à la sainteté est adressé à tous.

Prendre sa croix

L’évangile de la liturgie (Matthieu 10, 32-33, 37-38 ; 19, 27-35) est une sélection de paroles de notre Seigneur relatives aux conditions mêmes de la sainteté : « Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi… Qui ne prend pas sa croix et ne vient pas à ma suite, n’est pas digne de moi… Quiconque aura quitté maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs à cause de mon Nom recevra le centuple et aura en partage la vie éternelle ». Une fois de plus, notre Seigneur nous met en présence de sa croix et des renonciations personnelles qu’elle implique.

La Croix et l’Esprit

Il y a cependant une grande différence entre la lecture que nous faisons aujourd’hui de ces paroles et celle que nous en faisons (ou que nous faisions de textes similaires) pendant les mois précédents : lue après la Pentecôte, cette invitation au sacrifice est désormais revêtue du feu, de la lumière et de la force du saint Esprit. Les apôtres n’ont vraiment suivi leur Maître sur sa voie douloureuse (et glorieuse) qu’après la venue du Paraclet ; les saints, dont nous célébrons aujourd’hui la fête collective, n’ont porté la croix que sous l’inspiration de l’Esprit. La croix que Jésus place devant nos yeux, en ce premier dimanche après la Pentecôte, est une croix de feu, – le feu de l’Esprit descendu sur les disciples

Un moine de l’Église d’orient, L’An de grâce du Seigneur, Paris, 1988, p. 250.

https://www.sagesse-orthodoxe.fr/jaimerais-savoir/foi-et-tradition-orthodoxe/liturgie-et-sacrements/la-fete-de-tous-les-saints

samedi 19 octobre 2019

Saint Jean Chrysostome, le pharisien et le pécheur, Luc 18,9-14

Commentaire du jour dimanche 27 octobre 2019

Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l’Église Homélies sur la conversion, n° 2 (trad. coll. Pères dans la foi, 8, DDB 1978, p. 46)

« Prends pitié du pécheur que je suis » Luc 18,9-14.

Un pharisien et un publicain montaient au Temple pour y prier. Le pharisien a commencé par énumérer toutes ses qualités, en proclamant : « O Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes et adultères, ou bien encore comme ce publicain ! » Misérable sois-tu, toi qui oses porter un jugement sur la terre tout entière ! Pourquoi accabler ton prochain ? As-tu encore besoin de condamner ce publicain, la terre ne t’a-t-elle pas suffi ? Tu as accusé tous les hommes, sans exception : « Je ne suis pas comme le reste des hommes…ou bien encore comme ce publicain ; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que je possède. » Que de suffisance dans ces paroles ! Malheureux !…

Le publicain, quant à lui, avait fort bien entendu ces paroles. Il aurait pu rétorquer en ces termes : « Qui donc es-tu, qui oses proférer de telles médisances à mon sujet ? D’où connais-tu ma vie ? Tu n’as jamais vécu dans mon entourage, tu n’es pas un de mes intimes. Pourquoi manifester un tel orgueil ? D’ailleurs, qui peut attester la réalité de tes bonnes actions ? Pourquoi fais-tu ainsi ton propre éloge, qu’est-ce qui t’incite à te glorifier de la sorte ? » Mais il n’en fit rien –- bien au contraire -– il s’est prosterné, en disant : « O Dieu, prends en pitié le pécheur que je suis ! » Et, pour avoir fait preuve d’humilité, il a été justifié.

Le pharisien a quitté le Temple, privé de toute absolution, tandis que le publicain s’en allait, le cœur renouvelé d’une justice retrouvée… Pourtant, il n’y avait là guère d’humilité, dans la mesure où l’on utilise ce terme lorsque quelqu’un de noble s’abaisse ; or, dans le cas du publicain, il ne s’agissait pas d’humilité, mais de simple vérité, car il disait vrai.

 http://www.eglisecatholique-gabon.org/oct-2010-evangile-luc-18-9-14-qprends-pitie-du-pecheur-que-je-suisq-saint-jean-chrysostome.html#

dimanche 13 octobre 2019

29e Dimanche T.O. ; Luc 18,1-8

La pauvreté de cœur pour persévérer dans la prière.
En ce dimanche, Jésus nous propose une parabole « pour montrer à ses disciples qu’il faut toujours prier sans se décourager ». Le Seigneur veut souligner l’importance de la prière, et spécialement l’importance de la persévérance dans la prière de demande. Si la veuve de cet évangile sait venir importuner le juge inique au point de le faire fléchir et d’obtenir satisfaction, combien plus notre prière d’intercession trouvera dans le cœur de Dieu notre Père un accueil juste et favorable. Jésus nous promet que la prière tenace trouvera toujours satisfaction. Cette constance est la qualité essentielle pour celui qui s’engage sur le chemin de la prière. On pourrait presque dire qu’il n’est pas difficile de commencer à prier, mais que la difficulté commence lorsqu’il faut persévérer dans la prière.

Pour surmonter cette difficulté, Jésus nous fournit de manière discrète la condition essentielle. En effet, la figure qui nous est donnée pour illustrer la persévérance dans la prière est celle d’une veuve. Or dans la société antique, les veuves font partie des personnes les plus vulnérables socialement, car elles ne bénéficient pas de protection masculine. Cette veuve poursuit le juge de ses réclamations jusqu’à ce qu’elle obtienne ce qu’elle attend ; et pourtant elle aurait toutes les raisons de se décourager : sa cause semble bien perdue d’avance, puisqu’elle a eu la malchance de tomber sur un juge qui se moque éperdument de la justice.
Mais elle s’obstine d’abord parce qu’elle ne peut pas faire autrement. Si elle importune le juge, c’est parce qu’elle est dans le besoin, on retrouve là la béatitude : Heureux, vous les pauvres, le Royaume de Dieu est à vous. La première condition pour participer au Royaume de Dieu, c’est de reconnaître notre pauvreté. Ainsi le Seigneur souligne que la persévérance dans la prière naît de la faiblesse et de la pauvreté. Pour durer dans la prière, il est plus utile et efficace de s’appuyer sur notre faiblesse et notre pauvreté que sur nos capacités et richesses, humaines ou spirituelles. En effet, notre persévérance naîtra de la reconnaissance de notre dépendance envers Dieu notre Père, nous avons besoin de sa grâce.
La pauvreté de cœur nous fait reconnaître nos manques et nos besoins, et la capacité du Seigneur à combler ces manques et ces besoins. La veuve sait que le juge, même inique, est le seul qui peut lui rendre justice. De même, nous devons reconnaître que nous dépendons fondamentalement de Dieu dans notre vie, il en est l’origine et le terme. Face à nos besoins et à ceux de nos frères, nous sommes impuissants, incapables de les satisfaire. Prier comme aimer est une ouverture de soi et un don de soi pour recevoir de l’autre. Ce qui dépend de nous, c’est l’ouverture de nous-mêmes et le don de nous-mêmes, mais non de forcer l’autre à la rencontre, au don.

De là, l’attitude du priant est celle de l’attente et de la veille persévérante avant d’être l’exaltation de la rencontre, de l’exhaussement. Du côté de l’homme, l’attitude de prière, c’est l’attente elle-même. Notre attente et notre persévérance ne sont pas des cris jetés dans le vide, ce n’est pas une bouteille jetée à la mer dont la probabilité d’être recueillis par Dieu est bien mince. Non. Le roc de notre attente, ce sont les promesses du Christ, et la présence de l’Esprit Saint. Le Seigneur est déjà là, il s’agit de nous tourner vers lui et de demeurer le cœur et les mains ouvertes. Seule cette attitude de pauvreté dépend de nous, car prier comme aimer ce n’est pas un exercice de gymnastique où il suffit de faire tel ou tel geste pour réaliser l’objectif. Prier comme aimer, c’est un don et une expérience de relations. On peut au mieux se disposer à la prière, faire ce qui dépend de nous, mais nous ne pouvons réaliser la prière, forcer l’exhaussement. On se dispose à une rencontre, on veille sans se lasser, mais seul on ne réalise pas la rencontre, la relation.

Ainsi on ne peut pas se défaire de l’impression de ne pas savoir prier comme il faut, d’être comme impuissant face à nos demandes. Si nous pensons savoir prier, peut-être est-ce le signe que nous nous donnons notre propre prière plus que nous la recevons de l’Esprit Saint. Il faut presque se résigner à ne pas savoir prier, et garder la pauvreté de cœur pour rester ouverts au don qui vient. Notre attente n’est pas une attente d’être satisfait à la fin du temps de prière, mais une attente de rencontre dont les conditions ne dépendent pas entièrement de nous. Nous ne savons pas prier parce que nous ne nous donnons pas la prière. Et nous nous lasserons de prier d’autant plus vite que nous penserons pouvoir obtenir de nous-mêmes un résultat tangible. Nous voyons donc que la pauvreté de cœur est à la fois la condition de la prière persévérante et le fruit spirituelle de cette persévérance.

La pauvreté de cœur est donc essentielle pour tenir dans la prière, mais elle est aussi nécessaire pour savoir reconnaître la manière dont le Seigneur nous exhausse. Car, il peut arriver que ce que nous demandons ne puisse pas se réaliser pour de multiples raisons. Celui qui sait garder la pauvreté et l’humilité de cœur saura accueillir ce que le Seigneur souhaite lui donner, et de la manière dont le Seigneur souhaite le lui donner. Le pauvre de cœur sait que, s’il peut formuler quelques demandes, son Père qui est au Ciel a sur lui et sur tous les hommes un regard et un dessein d’Amour beaucoup plus beau, beaucoup plus grand que lui. Le pauvre de cœur présente donc inlassablement ses demandes, mais il reconnaît que mieux que lui le Seigneur désire le bien de tous ses frères les hommes. Ainsi, le priant, après avoir présenté ses demandes, fait totalement confiance à notre Père du ciel. Il dit de tout son cœur la prière que nous avons proclamée au début de cette Eucharistie : « Fais-nous toujours vouloir ce que tu veux et servir ta gloire d’un cœur sans partage. »
Que le Seigneur nous fasse cette grâce de la pauvreté du cœur pour tenir fidèlement dans une prière confiante en son Amour qui peut et veut le bien pour chacun de nous. Amen !

Fr. Antoine-Marie Leduc, o.c.d.
 https://www.carmel.asso.fr/29eme-Dimanche-T-O-Luc-18-1-8.html

vendredi 4 octobre 2019


4 octobre fête de Notre fondateur père François Picard

Fondateur avec Isabelle Clermont-Tonnerre, Comtesse d'Ursel

des Orantes de l'Assomption le 8 décembre 1896.




PREMIERE INSTRUCTIONS DU PERE PICARD
Le jour de la Fondation, le Père, pour rassurer Mère Marie de la Compassion (O.A), luí avait promis de se faire lui-même le maitre des novices du petit Couvent. II tint parole dans toute la mesure du possible.


Les deux premiers jours, le Père montre a ses filles le but apostolique de leur vie contemplative, en commentant pour elles les deux devises chères à leur famille religieuse: 
"Adveniat regnum tuum", que ton règne vienne et 
"Propter amorem Domini nostri Jesu Christi", l'amour envers notre Seigneur Jésus Christ.
....
"Pour cela,dit-il, il faut unifier toutes vos actions vers ce seul point; l'oraison". II faut tout ramener la pour conserver vos âmes dans la vie d'union avec Notre-Seigneur.Tout doit vous garder dans ce recueillement intérieur de l'âme qui parle a Dieu...Le temps des emplois, des repas, de l'étude, de la récréation, tout doit être unifié avec votre oraison...
L'esprit de l'Assomption que vous voulez et que vous devez avoir est un esprit d'apostolat et de prière, mais chez vous il doit être plus unifié, plus vif, plus ardent, puisque vous devez être des âmes contemplatives dans l'Assomption. ...
Extrait : Histoire de notre famille religieuse, les dix premières années 1896-1906, T 1, collection archive N° 2, première instruction du père Picard aux Orantes de l'Assomption, p. 11.