mercredi 28 décembre 2011

Dieu sur terre, Dieu parmi les hommes !

Saint Basile (330-379)


Dieu sur terre, Dieu parmi les hommes !

Ce n’est plus celui qui donne sa loi au milieu des éclairs, au son de la trompette sur la montagne fumante, au sein de l’obscurité d’un orage terrifiant, mais celui qui s’entretient avec douceur et bonté dans un corps humain avec ses frères de race. Dieu dans la chair !

Ce n’est plus celui qui n’agit que par moments, comme chez les prophètes, mais celui qui assume pleinement la nature humaine et, par sa chair qui est celle de notre race, élève à lui toute l’humanité.

Dieu, le Verbe, qui a demeuré parmi nous, Jn 1,14, n’est pas sorti hors de lui-même. Le Verbe qui s’est fait chair ne fut pas soumis au changement ; le ciel ne fut pas privé de celui qui le contenait et la terre accueillit en son propre sein celui qui est dans les cieux.

De même en effet que l’obscurité qui règne dans une maison est dissipée par l’entrée de la lumière, ainsi la mort qui tenait en son pouvoir la nature humaine fut anéantie par l’avènement de la divinité. Ainsi la mort a régné jusqu’à l’avènement du Christ, 1 Co 15,54.

O profondeur de la bonté de Dieu et de son amour pour les hommes, Rm 11,33 ; Tite 3,4. Un sauveur est né aujourd’hui, qui est le Christ Seigneur, Lc 2,11.

Il est le Seigneur qui nous est apparu, non dans sa condition divine, afin de ne pas épouvanter notre faiblesse, mais dans la condition d’un esclave, Ph 2,6-7, afin de libérer ce qui était réduit en servitude.

mercredi 21 décembre 2011

Augustin d'Hippone : recevoir l'Amour et devenir Amour

Soeur Douceline, Or. A., (†)

La prière s’est tue, l’heure précieuse entre toutes où Dieu a parlé à ton cœur, où tu t’es senti plus vrai, meilleur, réconcilié avec toi-même et les autres. La vie t’a ressaisi, avec le poids du quotidien. Ne laisse pas ton cœur se taire, te dit Augustin, ne laisse pas ta vie se taire. Le désir prie toujours, même quand la langue se tait. Ne cesse de désirer, ne cesse d’aimer.

Que l’amour naisse en toi, s’il n’est pas encore né … Il est ta vie avec Dieu, Évangile de Jean Tr. 65.

Tu es invité à rejoindre tes frères dans le mystère contemplé où tu as senti ton cœur s’ouvrir à l’image de ton Créateur. Il veut te faire partager son bonheur d’aimer, sa joie de donner. N’est-ce pas la meilleure façon de louer Dieu que de l’imiter ?

L’amour est une grâce toujours offerte. Pose un regard contemplatif sur les êtres et les événements.

Cependant que de choses peuvent prendre le visage de l’amour et ne le sont pas ! dit Augustin. Ne va pas faire l’important ! Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout, Commentaire 1 Jean 6, 3.

Te voilà devant Dieu ; interroge ton cœur, vois ce que tu as fait et ce que, ce faisant, tu as désiré… (Ibid.). Ne regarde pas ce qui fleurit au-dehors, mais la racine qui est en terre… Commentaire 1 Jean 8, 9.

L’amour est-il à la racine ?

L’amour est la voie royale qui met notre cœur au large, Psaume 118, et nous achemine vers la Joie promise.

Ton amour change, tes joies changent… Rien ne t’est enlevé, mais tout a changé, Commentaire Ps 74,1.



mercredi 14 décembre 2011

Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur

Saint Bède le Vénérable, docteur, (672, 735).


Marie dit : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur».

Elle dit : le Seigneur m’a honorée d’une faveur si grande, si inouïe, qu’on ne peut l’expliquer dans aucun langage, mais c’est à peine, si, même au plus profond du cœur, l’amour peut le saisir. Aussi je mets toutes les forces de mon âme à rendre grâce dans la louange. Pour contempler l’infinie grandeur de cette faveur, je consacre avec reconnaissance tout ce que je vis, tout ce que je sens, tout ce que je découvre, car dans ce Jésus, « mon Sauveur », mon esprit est comblé de joie par sa divinité éternelle, ma chair fécondée par la conception temporelle.

« Le puissant fit pour moi des merveilles. Saint est son nom ».

mercredi 7 décembre 2011

La prière est la respiration de l'âme

Instruction de chapitre de Mère Isabelle, le 6 novembre 1915      [Photo des portes de la maison des Oblates de l'Assomption, rue Berton à Passy : nos soeurs Oblates accueillirent notre Fondation le 8 décembre 1896, il y a 115 ans]


Nous savons que la prière est pour nous un devoir d'état,  tout en nous doit prier, nos pensées, nos actions, jusqu'à notre sommeil. La prière doit nous pénétrer comme l'eau pénètre l'éponge. La prière est la respiration de l'âme, elle doit se surnaturaliser tous les jours. Au couvent, ici, on a toute une organisation pour pouvoir prier ; mais il y a une chose qui ne dépend pas des règles, ni des supérieures, c'est la façon dont nous prions.

Notre prière ne s'arrête pas aux biens temporels. Nous prions pour les grandes intentions qui nous sont confiées ; nous y sommes fidèles, au moins dans l'intention virtuelle, parce que Dieu ne nous laisse pas toujours exprimer toutes nos intentions, le Saint-Esprit amène quelquefois la prière à être différente ; mais virtuellement, actuellement, habituellement, nous prions pour toutes ces grandes causes.

Surnaturalisez votre prière. Ne demandez pas au Bon Dieu des choses trop matérielles, trop humaines. Dites-lui: "Mon Dieu, vous voulez notre bien à tous ; vous cherchez ce qu'il y a de meilleur ; je vous demande avant tout votre volonté. Sanctifiez les âmes pour lesquelles je vous prie. Mais avant tout je veux ce que vous voulez pour ces âmes, là où vous voyez leur perfection, votre gloire, là où elles pourraient s'unir à l' "Adveniat regnum tuum" : c'est cela que je désire. Il faut ainsi que la prière soit l'adoration de la volonté de Dieu, la confiance dans le bien que Dieu veut nous donner.

jeudi 1 décembre 2011

"Lève-toi", dit Isaïe

Jean Tauler est un mystique Rhénan du 14° siècle


Nous laisser façonner par Dieu jusqu'au fond de notre âme : telle était la spiritualité qu'enseignait Jean Tauler aux « amis de Dieu ».

Dieu ne désire dans le monde entier qu'une seule chose, la seule dont il ait besoin, et il la désire d'une façon si forte qu'il lui donne tous ses soins. Cette seule chose, c'est de trouver vide et accueillant le fond qu'il a mis dans l'esprit de l'homme afin de pouvoir y accomplir son œuvre d'Amour.

Mais que doit faire l'homme pour que Dieu puisse donner sa lumière et agir au fond de l'âme ? Il doit se lever.

« Lève-toi », dit Isaïe.





Si l'homme a quelque chose à faire, c'est de s'élever au-dessus de tout ce qui n'est pas Dieu, au-dessus de lui-même et au-dessus de toute créature. Cette élévation fait naître un ardent désir de se détacher et de se dépouiller de toute dissimilitude. Plus on se défait de toute dissimilitude et plus le désir grandit de s'en défaire.