jeudi 27 octobre 2011

Curé d'Ars (1786-1859), le Saint Esprit


"Sans le Saint-Esprit nous sommes comme une pierre du chemin. Prenez dans une main une éponge imbibée d'eau, et dans l'autre un petit caillou; pressez-les également. Il ne sortira rien du caillou, et de l'éponge vous ferez sortir de l'eau en abondance. L'éponge, c'est l'âme remplie du Saint-Esprit, et le caillou, c'est le coeur froid et dur où le Saint-Esprit n'habite pas.

C'est le Saint-Esprit qui forme les pensées dans le coeur des justes et qui engendre les paroles dans leur bouche. Ceux qui ont le Saint-Esprit ne produisent rien de mauvais; tous les fruits du Saint-Esprit sont bons."
(Catéchisme)

mercredi 19 octobre 2011

Saint Augustin - Commentaire du Ps 32 (33)

Saint Augustin (354-430)
fut évêque d’Hippone,
en Afrique du Nord.
Aujourd’hui, ce serait un algérien.


« Chantez-lui le cantique nouveau, de tout votre art soutenez l’ovation ».



Criez de joie pour le Seigneur !

Il est bon de crier de joie pour le Seigneur. En effet, nous chantons les louanges de celui qui seul ne peut nous déplaire. Cela peut se dire en un mot : tu plais à Dieu quand Dieu Te plaît. Parfois, Dieu s’oppose à la volonté des êtres humains, car il ne tient pas compte de nos désirs mais de notre bien. Il arrive que des gens préfèrent leur volonté à celle de Dieu. Ils voudraient que Dieu se plient à leur volonté et ils ne cherchent pas du tout à se corriger devant Dieu. Je regrette de dire à ces gens qu’un comédien a plus de chances de leur plaire que Dieu.

Ceux qui ont le cœur droit font la volonté de Dieu, ils laissent leur cœur suivre la volonté de Dieu. Pourtant, quelquefois, quand un besoin se présente, la faiblesse les pousse à désirer quelque chose pour eux. Mais quand ils comprennent et reconnaissent que Dieu veut autre chose, alors, ils préfèrent la volonté de Dieu à leur volonté faible et humaine.

La volonté de Dieu est loin de la volonté humaine. C’est pourquoi le Christ montre en lui l’homme et nous propose un modèle. Il nous apprend à vivre en nous montrant comment il vit. Il laisse voir en lui une volonté personnelle qui est aussi en nous. "Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi! Pourtant, non pas comme je veux, mais comme tu veux!", Mt 26, 39. Ces paroles manifestent la volonté humaine du Seigneur, il veut d’une façon personnelle. Mais il veut aussi que l’homme ait un cœur droit. Ainsi, tout ce qui n’est pas droit dans le cœur humain, il veut le diriger vers Celui qui est toujours droit. C’est pourquoi le Seigneur ajoute : " Pourtant, mon Père, ne fais pas ce que je veux, mais ce que tu veux!", Mt 26, 39. Mais le Christ peut-il vouloir autre chose que la volonté de son Père ? Tous deux ne sont qu’un seul Dieu, leur volonté ne peut pas les séparer.

Le Seigneur veut dans sa personne se mettre à la place des siens. Le Seigneur te dit que tu peux ressentir des désirs différents de ceux que Dieu veut. Et Dieu comprend cette faiblesse humaine, il sait combien ton être est blessé par le péché. Corrige-toi, fais sa volonté et dis : " Ne fais pas ce que je veux, mais ce que tu veux!". Tu ne peux pas être séparé de Dieu quand enfin tu veux ce que Dieu veut. Oui, pour ceux qui ont le cœur pur, il est bon de chanter ses louanges.

Chantez pour lui un chant nouveau. Débarrassez-vous de vos anciennes façons de vivre. Pour savoir chanter, soyez des êtres renouvelés par le don de Dieu, débarrassés des anciennes façons de vivre, devenez des êtres du Royaume des Cieux. Quand tout notre amour se tourne vers Dieu, nous chantons le chant nouveau, non seulement avec notre bouche, mais par toute notre vie.

mardi 11 octobre 2011

Grégoire de Nazianze, c'est en toi que nous reposons, Verbe de Dieu




St Grégoire de Naziance (329-390).

Né dans la Turquie actuelle,
Grégoire (le théologien) devint Evêque comme son père qui auparavant l'ordonna prêtre. Docteur de l'église (titre conféré au regard de la qualité doctrinale enseignée), Grégoire définit le dogme trinitaire (Dieu Un en trois personnes) contre la pensée arianiste (Dieu-Père supérieur au Dieu-Fils Jésus-Christ). Auteur de très nombreux discours et poèmes.







"C'est en toi que nous reposons, Verbe de Dieu,
quand nous restons chez nous : à toi nous attachons notre loisir.
Assis, nous sommes à toi ; à toi en nous levant et en nous arrêtant ;
à toi encore quand nous partons ; et maintenant, c'est sur tes indications
que nous marchons droit devant nous. Mais puisses-tu m'envoyer
l'un de tes anges pour me guider, un accompagnateur favorable
qui me conduirait au moyen d'une colonne de feu et de nuée,
qui d'un mot fendrait la mer et arrêterait les cours d'eau,
qui dispenserait avec largesse une nourriture venue d'en haut comme d'en bas.
La croix, tracée par mes mains, réfrénerait l'audace des ennemis..."

Extrait des Oeuvres poétiques : "Vers du même. Sur la route", "Les Belles Lettres", 2004, p.46

mercredi 5 octobre 2011

Sainte Thérèse d'Avila, méditer et contempler


Fête de Thérèse d'Avila le 15 octobre.


- Elle est née en Espagne, à Avila le 28 mars 1515

- En1531, elle prend l’habit religieux au monastère de l’Incarnation des Carmélites d’Avila en Espagne.

- Le père Garcia de Tolédo, dominicain lui demande de décrire ces "phénomènes spirituels" dans un livre qui relatera aussi sa vie quotidienne,et la façon dont elle pratique l’oraison. Ce livre a été écrit en 1562 et s’intitule :« Thérèse d’Avila ,vie écrite par elle même », traduit de l’espagnol par le père Grégoire de Saint Joseph, Editions du Seuil,1949,1995.)

- Elle est béatifiée en 1614 et proclamée docteur de l’Eglise par l’Eglise catholique





La méditation nous l’avons vu est un moyen pratique pour recueillir ses sens, les unifier, les orienter d’une façon consciente vers Dieu. Notre volonté, notre mémoire, notre intelligence sont sollicitées par cette pratique. En soit, il n’y a rien encore de proprement spirituel à ce niveau. La vie spirituelle apparaît lorsque ces facultés sont orientées vers Dieu. Lorsque je médite le Notre Père, peu à peu mes pensées s’ordonnent, s’apaisent, mais ce n’est à ce niveau encore qu’une simple thérapie mentale. Lorsque peu à peu j’oriente les pensées vers celui à qui je m’adresse et que je prends du temps à considérer qui il est, il y a une élévation du cœur à partir des mots sur lesquels j’appliquais la pensée à la présence de Dieu expérimentée dans la foi. L’intelligence s’ouvre et laisse place à Dieu perçu par la foi. C’est ce passage là en fait qui est important et qui est visé par Thérèse, comme par Jean de la Croix. Et c’est à ce niveau que se place la vie contemplative, où l’on passe de la méditation à la contemplation. On entend par contemplation une oraison caractérisée par la prédominance du simple regard, de la vue simple et affectueuse. Par rapport à la méditation, la pensée se simplifie à l’extrême pour admirer et entrer dans le mystère de Dieu. Il n’est plus alors nécessaire de discourir, de réciter tout le Notre-Père, un seul mot peut suffire, une seule image et l’âme se trouve recueillie, absorbée parfois par Dieu. Il peut ainsi arriver de rester une heure sur l’un des articles du Notre Père, le cœur étant saisi par ce Dieu qui peu à peu se fait jour, présent. Car il est vivant ! L’oraison vise à cette expérimentation. C’est alors le démarrage de la vie spirituelle, de l’action de Dieu dans le cœur de la personne.

C 25,1 : « il est fort possible que tandis que vous récitez le Notre Père, le Seigneur vous élève à la contemplation parfaite. Sa Majesté montre ainsi qu’elle entend qui lui parle, et sa Grandeur lui parle à son tour en suspendant son entendement et en arrêtant sa pensée… L’âme comprend que ce Maître Divin l’instruit sans bruit de paroles, suspendant ses puissances, qui feraient plus de mal que de bien si elles agissaient. Elle jouit sans savoir comment elle jouit, embrasée d’amour, l’âme ne sait comment elle aime… »


Dans les quatre manières qu’à l’âme d’arroser le jardin, la première correspond à la méditation et les autres sont une ouverture progressive vers la contemplation. Dans la méditation, l’âme tire du fruit de son propre trésor, de ses propres richesses. Mémoire, intelligence et volonté sont à l’œuvre. Dans cette phase, l’âme peut être embarrassée par ses propres richesses intellectuelles et ne pas comprendre qu’il y a une autre profondeur à son être. Elle peut faire quantité de constructions mentales et en tirer de la joie. Mais où est Dieu là dedans ? Car il est encore peu, bien peu présent, même s’il est à l’œuvre, même si l’âme se tourne vers lui. C’est l’âme qui prend encore, pour ainsi dire, toute la place. Selon le langage imagé de Thérèse, elle prend le seau, le jette à l’eau puis le tire à bout de bras. Le résultat est plutôt moyen et la fatigue est grande. Dieu est discret et respectueux. Si l’on parle, il se tait. Mais, s’il nous arrive de nous taire, alors sans bruit de mots, il apporte sa fraîcheur en nos cœurs. Le but de l’oraison, c’est de faire une place à Dieu dans notre cœur pour qu’il puisse y déposer son amour. Puisque l’âme en ne méditant plus, laisse la place vide en quelque sorte, elle a l’impression pendant quelques instants de ne plus rien faire, de se trouver dans une sorte de vide des pensées, et elle se sent comme perdue et elle a envie de retourner en arrière. Relisons cette phrase.
« …L’âme comprend que ce Maître Divin l’instruit sans bruit de paroles, suspendant ses puissances, qui feraient plus de mal que de bien si elles agissaient. »

Or l’âme ne comprend pas toujours. Et c’est là le point délicat, puisque justement Dieu agit délicatement et que l’âme peut se sentir, dans les débuts un peu décontenancée par cette nouveauté. Qu’elle n’ait donc pas peur, mais garde confiance, car c’est Dieu qui maintenant agit. Il est clair que l’âme perd maintenant toutes ses sécurités, puisque ce n’est plus elle qui agit directement, et il lui faut avancer dans la foi, dans la confiance, sans violence. Cela impose un lâcher prise de l’intelligence, de la mémoire, de la volonté pour avancer dans la foi, l’espérance, l’amour. Et ce passage peut être vécue douloureusement. C’est dans cette lumière qu’on comprend ce que Thérèse écrit en V 11,15 :
« Ils vivent dans l’affliction, persuadés de ne rien faire. Ils ne peuvent souffrir que l’entendement cesse d’agir ; alors que d’aventure la volonté s’amplifie et se renforce, ils ne s’en rendent pas compte… »

Vous comprenez pourquoi il ne faut pas se fixer aux différentes façons d’arroser le jardin, comme autant de repères qui viendraient confirmer notre progression. On peut très bien passer de la première étape à la quatrième et réciproquement. Dieu est le maître et c’est lui qui a l’initiative, à l’âme de se laisser faire, d’être attentive à son action.

http://www.carmel.asso.fr/Sainte-Therese-d-Avila-Chemin-d-oraison.html#sommaire_34