samedi 27 janvier 2024

Saint Jean Chrysostome, l'autorité de Jésus, sur la lettre des Hébrexu


 4e dimanche du temps ordinaire B


Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
1,21-28

Jésus, accompagné de ses disciples, arrive à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, il se rendit à la synagogue, et là, il enseignait. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.



Considérez Jésus Christ, apôtre et grand prêtre pour notre confession de foi, lui qui est digne de confiance pour celui qui l'a institué, tout comme Moïse, sur toute sa maisonHe 3,1-2. Que signifie : Il est digne de confiance pour celui qui l'a institué ! Cela veut dire qu'il dirige par sa providence les êtres qui lui appartiennent, et ne les laisse pas périr par sa négligence.


Comme Moïse qui fut digne de confiance dans toute sa maison ; c'est-à-dire: apprenez qui est votre grand prêtre, apprenez son origine, et vous n'aurez pas besoin d'autres encouragements ni consolations. Le Christ est appelé apôtre parce qu'il a été envoyé. Il est appelé aussi grand prêtre pour notre confession, c'est-à-dire notre confession de foi. Jésus est comparé, ajuste titre, à Moïse puisqu'il a été chargé comme Moïse de gouverner un peuple, mais un peuple plus nombreux et chargé d'une mission plus importante. Moïse avait gouverné à titre de serviteur, le Christ gouverne en sa qualité de Fils. Ceux dont Moïse avait la charge n'étaient pas à lui, ceux que guide Jésus lui appartiennent.

Pour attester ce qui allait être dit, He 3,5. Que dis-tu là  ? Est-il possible que Dieu accepte un témoignage humain ? Oui, sans aucun doute, car il appelle le ciel, la terre et les collines à être ses témoins. Voici ce qu'il dit par son prophète: cieux, écoutez; terre, prête l'oreille, car le Seigneur parle, Is 1,2. Et encore: Écoutez, vous aussi, fondements inébranlables de la terre, Mi 6,2, c'est le procès du Seigneur avec son peuple. A plus forte raison prend-il des hommes à témoin.

Que signifie : Pour attester ! Pour que les hommes attestent, même quand ils agissent impudemment, que le Christ nous parle vraiment en sa qualité de Fils, car ceux dont Moïse avait la charge n'étaient pas à lui, mais ceux que guide Jésus lui appartiennent.

L'autorité de Jésus

Homélie de saint Jean Chrysostome (+ 407) sur la Lettre aux Hébreux

Homélies sur la Lettre aux Hébreux,
5,3; PG 63, 50.

jeudi 18 janvier 2024

Saint Césaire d'Arles, + 543, Le repentir, chemin de la conversion

3ème dimanche temps ordinaire année B


Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
1,14-20

 

 

Après l'arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu  il disait : 

"Les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle."





La lecture de l'évangile, frères bien-aimés, nous a fait entendre ces paroles du Seigneur : Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche, Mt 4,17. Le Royaume des cieux est le Christ qui, nous en avons la certitude, connaît les actes bons et mauvais et juge tous les motifs de nos actes.

Aussi nous faut-il devancer Dieu en confessant nos fautes et réprimer tous les dérèglements de l'âme avant le jugement. Nous nous exposons au danger si nous ne savons quel traitement suivre pour nous guérir du péché. Nous devons faire pénitence avant tout parce que nous savons que nous aurons à rendre compte des raisons de nos errements.

Voyez, frères bien-aimés, combien la bonté de notre Dieu est grande envers nous, si grande qu'il veut remettre le péché de celui qui s'en reconnaît coupable et le répare avant le jugement. Car lui, le juste juge, fait toujours précéder le jugement d'un avertissement, pour n'avoir jamais à exercer une justice sévère. Si Dieu veut tirer de nous des ruisseaux de larmes, ce n'est pas pour rien, frères bien-aimés, mais pour que nous puissions recouvrer par le repentir ce que nous avions perdu par la négligence.

Car notre Dieu sait que l'homme n'a pas toujours une volonté droite, et qu'il peut souvent pécher dans sa chair ou commettre des écarts de langage. Aussi nous a-t-il appris la voie du repentir par laquelle nous pouvons réparer les dommages que nous avons causés, et nous corriger de nos fautes. Pour être sûrs d'en obtenir le pardon, nous ne devons donc jamais cesser de regretter nos péchés.

Si affaiblie que soit la nature humaine par tant de blessures, personne ne doit désespérer. Car le Seigneur est d'une générosité si grande qu'il répand de bon coeur sur tous ceux qui sont à bout de force les dons de sa miséricorde.


Mais l'un de vous dira peut-être : "Pourquoi craindrais-je, puisque je ne fais aucun mal ?" Sur ce point, écoutez ce que dit l'apôtre Jean: Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes, et la vérité n'est pas en nous, 1 Jn 1,8. Que personne donc ne vous égare, mes bien-aimés, car la pire espèce de péché est de ne pas apercevoir ses péchés. Alors que tous ceux qui reconnaissent leurs fautes peuvent se réconcilier avec Dieu en se repentant, aucun pécheur ne mérite davantage notre pitié que celui qui croit n'avoir rien à se reprocher.

Je vous exhorte donc, mes bien-aimés, avec les paroles de l'Écriture, à vous tenir humblement sous la main toute-puissante de Dieu, 1 P 5,6. Et que personne ne refuse de réparer son péché, puisque personne n'en est exempt, car ce serait déjà une faute que de prétendre être sans péché. Il peut se faire que l'un soit moins coupable que l'autre, mais nul n'est exempt de tout péché. Les hommes sont certes pécheurs à des degrés divers; il n'y en a pourtant aucun qui soit net de toute souillure.

Voilà pourquoi, mes bien-aimés, il faut que ceux qui se sont rendus coupables d'offenses plus graves implorent leur pardon avec plus de foi. Quant à ceux qui se sont préservés des fautes les plus honteuses, qu'ils prient afin de ne pas les commettre. Par la grâce de Jésus Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec le Père et l'Esprit Saint pour les siècles des siècles. Amen.

Sermon 144, 1-4, CCL 104, 593-595

Clerus homéliaires patristiques

vendredi 5 janvier 2024

Saint Jean Chrysostome, Homélie pour l'Epiphanie

 

 

 

 

"L'adoration des mages", chapiteau, salle capitulaire, Cathédrale Saint-Lazare d'Autun, Autun, Bourgogne, FRANCE : L'adoration des mages.
 

 

 


Septième leçon. « Les Mages, entrant dans la maison, virent l’enfant avec Marie sa mère et, se prosternant, ils l’adorèrent ; puis, leurs trésors ouverts, ils lui offrirent des présents, de l’or, de l’encens et de la myrrhe ». Mais qu’est-ce qui détermina les Mages à se prosterner devant l’enfant ? Ni la Vierge ni la maison n’offraient un appareil quelconque ; pas un objet qui fut capable de les frapper ou de les attirer. Et cependant, ils ne s’en tiennent pas à une simple adoration, ils ouvrent de plus leurs trésors, ils offrent des présents, et des présents qu’on n’offre pas à l’homme mais seulement à Dieu. L’encens et la myrrhe en effet conviennent à la divinité. Quelle fut donc leur mobile ? Le même qui les avait arrachés à leur patrie et lancés dans un si long voyage ; c’est-à-dire l’étoile avec cette illumination intérieure qui leur venait de Dieu, et qui les conduisit par degrés à la pleine connaissance.

Huitième leçon. N’eut été cela, comme tout ce qui frappait leurs yeux était humble et pauvre, jamais ils n’eussent rendu de tels hommages. C’est même pour cette raison qu’on ne voyait là aucune grandeur matérielle, mais bien une crèche, une étable, une mère dénuée de tout : de cette façon vous pouvez mieux comprendre la pure philosophie des Mages, cette sublime foi qui leur montre dans cet enfant, non seulement un homme, mais encore un Dieu, le bienfaiteur par excellence. Voilà pourquoi ne s’arrêtant nullement aux choses extérieures ils offrent leurs hommages et leurs présents, qui diffèrent beaucoup des formes religieuses en rapport avec la grossièreté des Juifs. Ils n’immolent pas des brebis et des taureaux ; ils se rapprochent de la philosophie qui distingue l’Église, puisqu’ils offrent la science, l’obéissance et l’amour.

Neuvième leçon. « Avertis pendant leur sommeil de ne pas revenir vers Hérode, ils retournèrent dans leurs pays par un autre chemin ». Remarquez ici avec moi la foi de ces Mages et comment ils ne se laissent pas ébranler mais demeurent en paix et obéissent sans se troubler, sans se dire l’un à l’autre : Vraiment si cet enfant est quelque chose de grand, s’il a quelque puissance, qu’est cette nécessité de fuir, et ce départ clandestin ? Pourquoi l’Ange nous renvoie-t-il de la ville comme des fugitifs et des vagabonds, nous qui nous étions présentés ouvertement et sans crainte, devant un tel peuple, bravant la fureur de son roi ? Ils ne parlèrent point ainsi, ils ne pensèrent rien de semblable. C’est surtout une conséquence de la foi, que d’accomplir l’action prescrite sans demander la raison de l’ordre reçu.

https://www.introibo.fr/7eme-jour-dans-l-Octave-de-l