mardi 28 mai 2019

Eléments de discernement, Thérèse d'Avila, soeur Jeanine Gindrey


Soeur Jeanine Gindrey, Orante de l’Assomption 
a relevé des repères de discernement en fonction de sa lecture de Sainte Thérèse d'Avila, Œuvres Complètes, Éditions du Seuil, 1949.

L'oeuvre de l'Esprit

Sainte Thérèse d’Avila nous invite au discernement :  

«C’est par les effets et les œuvres qui suivent que l’on reconnaît la vérité de ce qui se passe dans l’oraison… Il n’y a pas de meilleur creuset pour en faire l’épreuve», 877.

Devant certains dons de Dieu, la durée courte confirme que c’est de Dieu. Mais la longueur ou la syncope ne peuvent venir que de notre nature faible, 194, 961, 962, 864,1116, 1118.

Des effets positifs sont souvent les fruits de l’action de Dieu :

- La paix, la joie, la lumière, la douceur, l’amour immense, 148, 687, 875
- Le cœur est dilaté, 150, 876,
- L’action de grâce et l’humilité devant les bienfaits de Dieu, la confusion, 98, 167, 953, 954- Après le trouble, la crainte du début, il s’établit une certitude, l’entendement n’agit pas, c’est Dieu, comme il veut, qui donne par miséricorde et dévoile les secrets des demeures, ce que notre imagination serait incapable d’approcher, ni l’intelligence,  119,288, 322, , 804, 864, , 913, 963, 1039- Le désir d’avancer et de ne pas abandonner l’oraison, 887, 880.


 Certains signes sont négatifs :

La solitude, la sécheresse, la peine, les pensées peuvent venir de Dieu, qui veut nous faire connaître l’abîme de notre misère, 110, et ceci pour notre progrès.

Il s’agit donc d’agir avec prudence. Que la vie soit dans la joie ou dans la peine, le critère majeur, c’est que l’expérience vécue conduise à une soumission en tout à l’Église. Rien ne peut être opposé à la foi catholique ou à la loi de Dieu, 510, 511, 812.

Ce critère peut nous préserver de notre aveuglement, de nos goûts, des plaisirs, des promesses trompeuses suscitées par l’esprit du mal, 1472, 944.


 Sainte Thérèse évoque des expériences :

- En lisant, subitement, on a le sentiment de la présence de Dieu, 95. 

- Dieu donne à l’entendement (l’intelligence) de quoi admirer, 
il lui donne une compréhension subite, 119,322. 

- L’âme reconnaît que le Maître Divin l’enseigne sans faire entendre aucun bruit de paroles, 708,709. 

Toutes ces faveurs que nous recevons servent à fortifier notre faiblesse pour acquérir peu à peu une vie semblable à celle du Fils, 1052.

lundi 6 mai 2019

SAINT GRÉGOIRE LE GRAND, mes brebis écoutent ma voix, Jn 10



Jean 10, 1-10 
Jésus est le Bon Pasteur et la porte des brebis

Jean 10, 11-18 
 Le Bon Pasteur donne Sa Vie pour ses brebis 

Jean 10, 27-30 
  Le Bon Pasteur donne la Vie à ses brebis







 «Mes brebis écoutent ma voix, et moi je leur donne la vie éternelle »

»Moi, je suis le bon Pasteur. Et je connais mes brebis (c’est-à-dire je les-aime),
Et mes brebis me connaissent. C'est comme s'il disait clairement : Ceux qui m'aiment
m'obéissent. Car celui qui n'aime pas la vérité, maintenant même ne la connaît pas du tout.

Puisque vous avez entendu, frères très chers, le péril qui nous menace, nous les
pasteurs, évaluez, grâce aux paroles du Seigneur, le péril qui est le vôtre. Voyez si vous
êtes ses brebis, voyez si vous le connaissez, voyez si vous percevez la lumière de la
vérité. Je parle de percevoir, non par la foi, mais par l’amour. Je parle de percevoir non
par la croyance, mais par l'action, Car saint Jean, qui parle dans notre évangile, atteste
cela lorsqu'il dit ailleurs: Celui qui prétend connaître Dieu, et qui ne garde pas ses
commandements, est un menteur.

C'est pourquoi, dans notre passage, le Seigneur ajoute aussitôt : 
Comme le Père me connaît, moi je connais le Père, et je donne ma vie pour mes brebis. 
C'est comme s'il disait clairement : 
Ce qui prouve que je connais le Père et que je suis connu de lui, c'est que je donne ma vie pour mes brebis ; c'est-à-dire : 
je montre combien j'aime le Père par l'amour qui me fait mourir pour mes brebis. 

~ Au sujet des brebis, il dit encore :   
Mes brebis entendent ma voix, et moi je les connais, elles me suivent, et je leur donne la vie éternelle. 
Et un peu plus haut il avait dit à leur sujet : 
Si quelqu'un entre en passant par moi, il sera sauvé; il pourra entrer et sortir, et il trouvera un pâturage. 
Il entrera pour avoir la foi; il sortira en passant de la foi à la vision, de la croyance à la contemplation, 
et il trouvera un pâturage en arrivant au festin éternel.
Les brebis du bon Pasteur trouvent donc un pâturage parce que tout homme qui le
suit avec un cœur simple est nourri dans la pâture des prairies intérieures. 
Et quel est  le pâturage de ces brebis-là, sinon les joies éternelles d'un paradis toujours vert ? 
Car le pâturage des élus, c'est le visage de Dieu, toujours présent: puisqu'on le regarde sans
interruption, l'âme se rassasie sans fin de l'aliment de vie. ~

Recherchons donc, frères très chers, ce pâturage où nous trouverons notre joie au cœur de la fête célébrée par tant de nos concitoyens. Que leur allégresse nous y invite. 

~ Réchauffons nos cœurs, mes frères, que notre foi se ranime envers ce qu'elle croit, que
nos désirs s'enflamment pour les biens célestes : c'est déjà partir à leur rencontre que de
les aimer.

Aucun obstacle ne doit enlever la joie de la solennité intérieure, car si l’on désire se rendre à un endroit qu'on s'est fixé, aucune difficulté ne peut changer ce désir. Aucune prospérité flatteuse ne doit nous en détourner; il est fou, le voyageur qui, apercevant sur sa route de gracieuses prairies, oubli le but de son voyage.