samedi 9 mai 2020

6ème dimanche de Pâques, saint Jean 14-15-21 Esprit saint


Saint Jean 14,15-21





«Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur» venons-nous d'entendre. Ce «Défenseur» est appelé couramment dans l'évangile de saint Jean le «Paraclet». Ce mot «Paraclet» vient d'un mot grec qui veut dire «celui qui aide».









Dans la méditation de l'évangile de saint Jean qui nous est présentée ici, Jésus, avant de passer de ce monde au Père en mourant sur la croix, rassure ses disciples. Lorsqu'il ne sera plus visible pour eux, ils auront son aide continuellement, celle du Paraclet, que la tradition a identifié à l'Esprit Saint, l'Esprit du Père et du Fils. «Il demeurera en vous et il sera en vous…Je ne vous laisserai pas orphelins» promet Jésus à ses disciples.

Dans les quelques versets que nous avons lu, Jésus précise trois fonctions du Paraclet, de l'Esprit Saint, auprès de ses disciples que nous sommes et auprès de l'Église : enseigner, témoigner de lui et habiter le cœur des disciples.

I - Enseigner

Le Paraclet, dit Jésus, est l'Esprit de vérité. Il enseigne à suivre Jésus, à garder ses commandements. Il rappelle ce qu'a dit Jésus. Il est une mémoire vivante des paroles reçues de Jésus. Il est lui-même inspiré par le Père et par le Fils et il redit à notre cœur tout ce qu'a dit Jésus. Il rend notre intelligence attentive aux enseignements de Jésus. Il nous les fait aimer et chérir.

Ces enseignements ne sont pas seulement des préceptes à mettre en pratique. Ils sont un chemin de vie, le chemin de la vraie vie, un chemin d'éternité, Psaume 138, 24.

Le Paraclet, l’Esprit Saint, ne parle pas de lui-même. Il fait approfondir la foi en Jésus, Seigneur de nos vies.

«Je vous ai dit ces choses pendant que je demeure avec vous, dit Jésus un peu plus loin dans ce chapitre 14 de l’évangile de saint Jean, mais le Paraclet, l'Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.», Jean 14, 25-26.

II – Témoigner

Le Paraclet, l’Esprit Saint, joue le rôle aussi d’un avocat et d’un défenseur envoyé par Jésus. Il témoigne ainsi de la vérité des enseignements de Jésus. Il les confirme. Il demeure auprès des disciples et il est en eux.

Il ne s’agit pas de mémoriser des enseignements, mais de les vivre. Le Paraclet fait entrer dans le mouvement de l’amour de Dieu qui se donne gratuitement et en abondance. Il témoigne que le combat de Jésus contre le mal a été gagné, que Jésus est vainqueur du Malin, que les ténèbres ont fait place à la lumière, que toute personne peut désormais devenir le fils ou la fille du Père en union avec le Fils bien-aimé, Jésus mort et ressuscité, toujours vivant.

Alors que le monde ne le voit pas, les disciples de Jésus, eux, le verront vivant et ainsi ils vivront comme Lui de la vie même de Dieu. «Le monde ne me verra plus, mais vous vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi» dit Jésus dans l'évangile qui vient d'être proclamé.

III - Habiter

Cette merveilleuse présence du Paraclet, de l’Esprit Saint, nous dirige tout droit vers le Père dont Jésus a fait la volonté et qu’il nous a révélé comme un « Papa » proche de ses enfants (c'est le sens du mot Abba qu'employait Jésus pour désigner son Père et notre Père, Marc 14, 36. C’est pourquoi Jésus déclare ici : «En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous».

Nous sommes ainsi amenés à entrer de plus en plus dans le mouvement d’amour de Dieu le Père qui a donné son Fils pour nous sauver. Malgré notre pauvreté et nos péchés qui nous éloignent de Dieu, nous ouvrons la porte à la rencontre personnelle de Jésus en gardant ses commandements qui se résument dans le «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés», Jean 13, 34.

Ce faisant, Jésus lui-même viendra habiter en nous. «Celui qui m’aime sera aimé de mon Père : moi aussi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui» dit Jésus. Quelle belle promesse! Quelle merveille! Quelle grâce à nulle autre pareille!

Conclusion

Nous sommes encore dans la fête de Pâques qui se prolonge dans la joie de la présence vivante de Jésus ressuscité que nous fêtons pendant 40 jours. Cela est bien indiqué par la liturgie qui ne parle pas de 2e, 3e , 4e, 5e dimanches après Pâques mais de 2e, 3e, 4e, 5e dimanches de Pâques. C’est toujours le temps de chanter ou de dire : « Ce jour que fit le Seigneur est un jour de joie alléluia! alléluia! alléluia!  »

Le Paraclet, l’Esprit Saint, qui se manifestera de façon éclatante à la Pentecôte que nous célébrerons dans quelques semaines est toujours à l’œuvre dans nos vies et dans l’Église. C’est lui cet autre Défenseur dont parle Jésus qui sera pour toujours avec nous. 

«Je ne vous laisserai pas orphelins».

Amen!

Mgr Hermann Giguère P.H.
Faculté de théologie et de sciences religieuses
de l'Université Laval
Séminaire de Québec


16 mai 2017

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