Saint Césaire d'Arles (470-543)
Moine à Lérins, archevêque d’Arles, prédicateur renommé.
Pour le carême
Tu peux me dire : Je n'ai rien à donner à l'indigent,
je ne peux pas jeûner fréquemment et m'abstenir de vin ou de viandes.
Mais peux-tu me dire que tu ne peux avoir la charité ?
Elle qu'on possède d'autant plus pleinement qu'on la dispense totalement.
De meilleur marché qu'un verre d'eau froide,
il n'y a que la bonne volonté...
Mais peut-être ai-je tort de dire
que la bonne volonté est ce qu'il y a de meilleur marché ?
Oui, car elle est plus chère que tout et il a tout,
celui qui a la bonne volonté.
La bonne volonté, en effet, s'appelle charité.
Remarquez, frères, que l'aumône de la charité,
sans être accompagnée de dons matériels,
peut se suffire à elle-même,
tandis qu'un don matériel qui n'émane pas d'un coeur bienveillant n'a pas
de valeur.
Ainsi, comme vous le voyez vous-mêmes,
frères très aimés,
pour la rémission de tous nos péchés,
si l'on ne possède pas de biens terrestres,
la charité et l'amour
des ennemis sont plus que suffisants
et à cet égard, nous n'aurons aucune excuse,
au jour du jugement : personne ne pourra dire qu'il n'a pas eu de quoi
racheter ses péchés.
Sermon 37, 1. 38,5 182, 3. in Verbum Caro, 90, les presses de Taizé, 1969, p. 74-75., in Les chemins de la grâce, textes pour l'office des lectures, présentés par soeur Monique-Anne Giroux, Or.A.
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