12ème dimanche du temps ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
4,35-41
Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule en paraboles. Le soir venu, il
dit à ses disciples : "Passons sur l'autre rive". Survient une
violente tempête.
Monique-Anne et Jeanine, Orantes de l'Assomption à 94000 VITRY SUR SEINE lisent la Parole de Dieu, les Pères de l'Eglise chaque jour et désirent partager spiritualité et découvertes avec tous. Venez prier et adorer à notre oratoire. Venez vivre un temps de lectio pendant l'Avent et le Carême. Nous désirons partager avec tous nos lecteurs la richesse des commentaires de Pères de l'Eglise. Ils nous enseignent des chemins d'intériorité.
12ème dimanche du temps ordinaire
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
4,35-41
Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule en paraboles. Le soir venu, il
dit à ses disciples : "Passons sur l'autre rive". Survient une
violente tempête.
La graine devient un grand arbre
Mes frères, vous avez appris aujourd'hui comment le
Royaume des cieux, dans toute sa grandeur, est comparé à une graine de
moutarde. Le Royaume des cieux, dit le Seigneur, est
comparable à une graine de moutarde, Mt 13,31.
Est-ce là tout ce que les croyants espèrent ?
Est-ce là tout ce que les fidèles attendent ?
Est-ce là le bonheur auquel les vierges parviennent après une longue pratique de la virginité ?
Est-ce là la gloire à laquelle aspirent les martyrs, lorsqu'ils versent jusqu'à la dernière goutte de leur sang ?
Est-ce là ce que l'oeil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au coeur de l'homme, 1 Co 2,9
Est-ce là ce que promet l'Apôtre et qui est tenu en
réserve dans l'ineffable mystère du salut, pour ceux qui aiment ?
Mes frères, ne nous laissons pas facilement
déconcerter par les paroles du Seigneur. Si, en effet, la faiblesse de Dieu est plus forte que
l'homme, et si la folie de Dieu est plus sage que l'homme, 1Co 1,25,
cette toute petite chose, qui est le bien de Dieu, est plus splendide que toute
l'immensité du monde.
Puissions-nous seulement semer dans notre coeur cette
graine de moutarde, de sorte qu'elle devienne le grand arbre de la
connaissance, s'élevant de toute sa hauteur pour élever notre pensée jusqu'au
ciel, et déployant toutes les branches de la science. Son fruit brûlant
réchaufferait notre bouche de son goût vivifiant, son grain allumerait en nous
un feu qui enflammerait notre coeur et, en savourant le fruit de cet arbre,
nous cesserions de dédaigner ce qui nous était inconnu.
Comme le dit le Christ, le Royaume de Dieu est semblable
à la graine de moutarde. Le Christ est le
Royaume. A la manière d'une graine de moutarde, il a été jeté dans un jardin,
le corps de la Vierge. Il a grandi et il est devenu l'arbre de la croix qui
couvre la terre entière.
Après qu'il eut été broyé par la Passion, son fruit a
produit assez de saveur pour donner du bon goût et de l'arôme, d'une manière
égale, à tous les êtres vivants qui le touchent. Car, tant que la graine de
moutarde demeure intacte, ses vertus restent cachées, mais elles déploient
toute leur puissance quand la graine est broyée. De même le Christ a-t-il voulu
que son corps fût broyé pour que sa force ne reste pas cachée.
Mes frères, il nous faut broyer cette graine de
moutarde pour éprouver toute la force, figurée dans cette parabole. Le Christ
est roi, car il est le principe de toute autorité. Le Christ est le Royaume,
car en lui réside toute la gloire de son royaume. Le Christ est homme, car
l'homme tout entier est renouvelé en lui. Le Christ est la graine de moutarde,
l'instrument dont Dieu se sert pour faire descendre toute sa grandeur dans
toute la petitesse de l'homme.
Que dirai-je encore? Lui-même est devenu toute chose
pour renouveler tous les hommes en lui. Le Christ homme a reçu la graine de
moutarde qui est le Royaume de Dieu. Le Christ homme l'a reçue, alors que le Christ
Dieu la possédait depuis toujours. Il a jeté la semence dans son jardin.
Le jardin est la terre cultivée qui s'est étendue au
monde entier, labouré par la charrue de la Bonne Nouvelle. Il est clôturé par
les bornes de la sagesse. Les Apôtres ont peiné pour en arracher toutes les
mauvaises herbes. On prend plaisir à y contempler les jeunes pousses des
croyants, les lis des vierges et les rosés des martyrs. Des fleurs y donnent
toujours leur parfum.
Le Christ a donc semé la graine de moutarde dans son
jardin. Elle a pris racine quand il a promis son Royaume aux patriarches, elle
est née avec les prophètes, elle a grandi avec les Apôtres, et elle est devenue
l'arbre immense qui étend ses innombrables rameaux sur l'Église, en lui
prodiguant ses dons.
Prends les ailes d'argent de la colombe évangélique
dont parle le prophète (cf. ps 67,14). Prends ses plumes brillantes sous
l'éclat du soleil divin. Envole-toi dans ton vêtement d'or pour jouir d'un
repos sans fin, désormais hors de l'atteinte des filets, parmi tant de
magnifiques frondaisons. Sois assez fort pour prendre ainsi ton vol, et va
habiter en sécurité dans cette vaste demeure !
Sermon 98,
1-2 4-7, CCL 24 A, 602-606.
Clerus.org
10e dimanche du temps ordinaire B
Jésus entre dans une maison, où de nouveau la foule se rassemble, si bien qu'il n'était pas possible de manger. Sa famille, l'apprenant, vint pour se saisir de lui, car ils affirmaient: "Il a perdu la tête."
Les signes de la résurrection du Seigneur sont clairs :
la ruse a cessé, la jalousie a été bannie,
la querelle a été foulée aux pieds,
la paix est en honneur et la guerre a pris fin.
Nous ne pleurons plus sur Adam, lui qui fut formé le premier (1Tm 2,13), mais nous glorifions le second Adam (1Co 15,47).
Nous ne blâmons plus Ève, la désobéissante (Gn 3,6), mais nous disons bienheureuse Marie, la mère de Dieu.
Nous ne nous détournons plus de l'arbre, mais nous portons la croix (Lc 14,27) du Seigneur.
Nous ne redoutons plus le serpent (Gn 3,1), mais nous révérons l'Esprit Saint.
Nous ne descendons plus en terre, mais nous remontons aux cieux.
Nous ne sommes plus exilés du Paradis (Gn 3,23-24), mais nous vivons auprès d'Abraham (Lc 16,22).
Nous n'entendons plus dire comme les Juifs : J'ai rendu ton jour semblable à la nuit (Os 4,5), mais nous chantons, dans un sens spirituel : Voici le jour que fit le Seigneur, qu'il soit pour nous jour de fête et de joie (Ps 117,24) !
Pourquoi ce chant ?
Parce que le soleil n'est plus obscurci (Mt 27,45), mais que tout s'illumine.
Parce que le voile du Temple n'est plus déchiré (Mt 27,51), mais que l'Église est reconnue.
Parce que nous ne tenons plus des rameaux de palmier (Jn 12,13), mais que nous portons les "nouveaux illuminés." Voici le jour que fit le Seigneur, qu'il soit pour nous jour de fête et de joie.
Voici le jour, celui-ci et non un autre, car il n'y a qu'une reine et une multitude de princesses.
Voici le jour, le jour du Seigneur, jour triomphal, consacré par la coutume à la résurrection. C'est le jour où nous sommes parés de grâce et partageons l'agneau (Ex 12,8-11) spirituel, où l'on donne du lait (1 Co 3,2 1P 2,2) à ceux qui viennent de renaître, où le plan divin s'accomplit pour les pauvres.
Qu'il soit pour nous jour de fête et de joie, sans que nous courions dans les tavernes, mais en nous hâtant vers les sanctuaires, sans que nous honorions l'ivresse, mais en aimant la tempérance, sans que nous nous amusions sur les places, mais en chantant des psaumes dans nos maisons.
Ce jour est celui de la résurrection, non des excès. Personne ne monte au ciel en dansant. Personne en état d'ivresse ne se tient auprès d'un roi. Que personne donc parmi nous ne déshonore ce jour! Voici le jour où Adam a été libéré, où Ève a été délivrée de son affliction (Gn 3,16).
Voici le jour où la mort féroce a frémi, où la résistance des blocs de pierre (Mt 27,51) a été brisée et anéantie, les verrous des tombeaux (Mt 27,52) mis en pièces et enlevés. Voici le jour où les corps (Mt 27,53) de ceux qui étaient morts depuis longtemps ont été rendus à leur vie antérieure, où les lois sévères des puissances souterraines, jusqu'alors immuables, ont été abolies, où les cieux se sont ouverts (Mt 3,16) quand le Christ notre Seigneur est ressuscité.
Voici le jour où l'arbre verdoyant et fertile de la résurrection a étendu ses branches sur le monde entier pour le bien de la race humaine, comme dans un jardin où les lis des nouveaux illuminés ont grandi, où les ruisseaux des pécheurs se sont desséchés. Voici le jour où la force du diable a été paralysée, où les armées des démons ont été balayées.
Voici donc ce jour que fit le Seigneur, qu'il soit pour nous jour de fête et de joie, avec la grâce du Christ illuminant par sa résurrection le monde entier qui habitait les ténèbres et l'ombre de la mort (Lc 1,79). A lui, au Père et au Saint-Esprit, gloire et adoration pour les siècles des siècles. Amen.
Homélie pascale attribuée à saint Jean Chrysostome (+ 407)
Homélies pascales, 51, 1-3, SC 187, 318-322