lundi 11 octobre 2010

Thérèse d'Avila, Distractions

Fête de Thérèse d'Avila le 15 octobre.

- Elle est née en Espagne, à Avila le 28 mars 1515
- En1531, elle prend l’habit religieux au monastère de l’Incarnation des Carmélites d’Avila en Espagne.
- Le père Garcia de Tolédo, dominicain  lui demande de décrire ces "phénomènes spirituels" dans un livre qui  relatera aussi sa vie quotidienne,et la façon dont elle pratique l’oraison. Ce  livre a été écrit en 1562 et s’intitule :« Thérèse d’Avila ,vie écrite par elle même », traduit de l’espagnol par le père Grégoire de Saint Joseph, Editions du Seuil,1949,1995.)
- Elle est béatifiée en 1614 et proclamée docteur  de l’Eglise par l’Eglise catholique

1. Distractions


Il ne s’agit pas de beaucoup penser (à l’oraison), mais de beaucoup aimer. Donc, tout ce qui vous incitera à aimer davantage, faites-le. Nous ne savons peut-être pas ce que c’est qu’aimer, je n’en serais pas très étonnée. Or il ne s’agit pas de goûter le plus grand plaisir, mais d’avoir la plus forte détermination de désirer toujours contenter Dieu, de chercher, autant que possible, à ne pas l’offenser, de le prier de faire toujours progresser l’honneur et la gloire de son Fils, et grandir l’Église Catholique. Telles sont les marques de l’amour, mais ne croyez pas qu’il s’agisse de ne pas penser à autre chose, et que si vous êtes un peu distrait, tout est perdu. Ces tumultes de la pensée m’ont parfois bien oppressée. Depuis un peu plus de quatre ans, j’ai enfin compris, par expérience, que la pensée, ou, pour mieux me faire comprendre, l’imagination, n’est pas l’entendement. Je l’ai demandé à un homme docte. Il m’a dit qu’il en était ainsi, pour ma plus grande satisfaction. Comme l’entendement est l’une des facultés de l’âme, il m’était dur de le voir parfois si papillonnant. Il est habituel que la pensée s’envole soudain, Dieu seul peut la lier. /…/ De même que nous ne pouvons pas retenir le mouvement du ciel qui va vite, à toute vélocité, nous ne pouvons pas davantage retenir notre pensée. L’associant aux autres facultés de notre âme, nous croyons que nous sommes perdues et que nous faisons mauvais usage du temps que nous passons devant Dieu. Mais l’âme, d’aventure, est tout unie à lui dans les Demeures les plus intérieures tandis que la pensée (l’imagination), encore aux alentours du château, en proie à mille bêtes féroces et venimeuses, acquiert des mérites par ses souffrances. Cela ne doit donc pas nous troubler, ni nous inciter à abandonner.

Le château intérieur, quatrièmes Demeures, chapitre I,7-9

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