Commencement de l'Évangile de Jésus Christ selon saint Jean , Jn 1,1-18
Au
commencement était le Verbe,
la Parole de Dieu,
et le Verbe était auprès de
Dieu, et le Verbe était Dieu.
Vous vous
êtes réunis, mes frères, pour entendre la parole de Dieu. Mais Dieu nous a
préparé quelque chose de meilleur : il nous est donné aujourd'hui non seulement
d'entendre, mais aussi de voir le Verbe de Dieu, pourvu seulement que nous
allions jusqu'à Bethléem pour voir cette parole que Dieu a réalisée et qu'il
nous a montrée , cf. Lc 2,15.
Dieu savait bien que les sens de l'homme sont incapables de saisir l'invisible, rebelles aux enseignements célestes et réfractaires à la foi, à moins que la réalité même exposée par la foi ne soit elle-même présentée visiblement à nos sens pour les convaincre. Car s'il est vrai que la foi naît de ce qu'on entend, Rm 10,17, elle naît bien plus facilement et plus vite de ce qu'on voit, comme nous l'apprend l'exemple de celui qui s'entend dire : Parce que tu m'as vu, tu crois, Jn 20,29, toi qui étais incrédule à l'égard de ce que tu avais entendu.
Cependant Dieu, voulant condescendre à notre lourdeur, a aujourd'hui rendu
visible pour nous son Verbe, qu'il avait d'abord rendu audible. Il l'a même
rendu palpable, au point que certains d'entre nous ont pu dire: Ce qui était depuis le commencement, ce que
nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons
vu et que nos mains ont touché, c'est le Verbe, la Parole de vie, 1 Jn 1,1.
Ce fut depuis le commencement de cette éternité qui n'a pas de
commencement. Nous l'avons entendu quand il fut promis au
commencement du temps, nous l'avons vu et touché quand il s'est
montré à la fin des temps.
Cette parole qui vient de Dieu, j'ai parfois remarqué,
mes frères, qu'on l'écoute avec ennui. Pourtant, la Parole qui vient de Dieu,
peut-on la voir sans éprouver de la joie ? Je serai le premier à me condamner,
parce que le Verbe qui est Dieu, lorsqu'il se présente à moi aujourd'hui tel
que je suis, s'il ne me réjouit pas, je suis un impie ; s'il ne m'édifie pas,
je suis un réprouvé.
S'il se
trouve donc parmi nous un frère qui souffre de langueur spirituelle, je ne veux
pas que ses oreilles se fatiguent plus longtemps à écouter ma parole
méprisable. Qu'il se rende jusqu'à Bethléem, et que là il contemple celui
que les anges désirent contempler,cf. 1P 1,12, qu'il contemple le
Verbe que le Seigneur nous a montré, cf. Lc 2,15. Qu'il se représente en esprit en quel état la Parole de Dieu,
vivante et énergique, He 4,12, est couchée là, dans une mangeoire.
Parole sûre et qui mérite d'être accueillie sans réserve, 1Tm 1,15 : ta Parole toute-puissante, Seigneur, qui dans une telle
profondeur de silence, venant
de ton trône royal bondit, Sg 18,14-15
jusque dans les crèches des animaux, elle nous parle mieux, pour l'instant,
par son silence. Celui qui a des
oreilles, qu'il entende, Mt 11,15 ce que nous dit ce saint et mystérieux silence du
Verbe éternel ; parce que, si mon oreille ne me trompe, entre autres choses
qu'il dit, il parle de paix au peuple des saints et des
fidèles, Ps 84,9, à qui le respect et l'exemple qu'il donne ont imposé un silence religieux.
Sermons pour Noël, 5, 1-2 ; SC 166, 223-226
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/jzn.h
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