dimanche 26 décembre 2021

Allons voir la Parole de Dieu, sermon du bienheureux, Guerric d'Igny (+1157)

 2e dimanche après Noël  C    



Commencement de l'Évangile de Jésus Christ selon saint Jean ,  Jn 1,1-18

Au commencement était le Verbe, 

la Parole de Dieu, 

et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.






Vous vous êtes réunis, mes frères, pour entendre la parole de Dieu. Mais Dieu nous a préparé quelque chose de meilleur : il nous est donné aujourd'hui non seulement d'entendre, mais aussi de voir le Verbe de Dieu, pourvu seulement que nous allions jusqu'à Bethléem pour voir cette parole que Dieu a réalisée et qu'il nous a montrée ,
cf. Lc 2,15.

 

Dieu savait bien que les sens de l'homme sont incapables de saisir l'invisible, rebelles aux enseignements célestes et réfractaires à la foi, à moins que la réalité même exposée par la foi ne soit elle-même présentée visiblement à nos sens pour les convaincre. Car s'il est vrai que la foi naît de ce qu'on entend, Rm 10,17, elle naît bien plus facilement et plus vite de ce qu'on voit, comme nous l'apprend l'exemple de celui qui s'entend dire : Parce que tu m'as vu, tu crois, Jn 20,29, toi qui étais incrédule à l'égard de ce que tu avais entendu.



Cependant Dieu, voulant condescendre à notre lourdeur, a aujourd'hui rendu visible pour nous son Verbe, qu'il avait d'abord rendu audible. Il l'a même rendu palpable, au point que certains d'entre nous ont pu dire: 
Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons vu et que nos mains ont touché, c'est le Verbe, la Parole de vie, 1 Jn 1,1.

Ce fut depuis le commencement de cette éternité qui n'a pas de commencement. Nous l'avons entendu quand il fut promis au commencement du temps, nous l'avons vu et touché quand il s'est montré à la fin des temps.


Cette parole qui vient de Dieu, j'ai parfois remarqué, mes frères, qu'on l'écoute avec ennui. Pourtant, la Parole qui vient de Dieu, peut-on la voir sans éprouver de la joie ? Je serai le premier à me condamner, parce que le Verbe qui est Dieu, lorsqu'il se présente à moi aujourd'hui tel que je suis, s'il ne me réjouit pas, je suis un impie ; s'il ne m'édifie pas, je suis un réprouvé.

S'il se trouve donc parmi nous un frère qui souffre de langueur spirituelle, je ne veux pas que ses oreilles se fatiguent plus longtemps à écouter ma parole méprisable. Qu'il se rende jusqu'à Bethléem, et que là il contemple celui que les anges désirent contempler,
cf. 1P 1,12, qu'il contemple le Verbe que le Seigneur nous a montré, cf. Lc 2,15. Qu'il se représente en esprit en quel état la Parole de Dieu, vivante et énergique, He 4,12, est couchée là, dans une mangeoire.


Parole sûre et qui mérite d'être accueillie sans réserve,
1Tm 1,15 ta Parole toute-puissante, Seigneur, qui dans une telle profondeur de silence, venant de ton trône royal bondit, Sg 18,14-15 jusque dans les crèches des animaux, elle nous parle mieux, pour l'instant, par son silence. Celui qui a des oreilles, qu'il entende, Mt 11,15 ce que nous dit ce saint et mystérieux silence du Verbe éternel ; parce que, si mon oreille ne me trompe, entre autres choses qu'il dit, il parle de paix au peuple des saints et des fidèles, Ps 84,9, à qui le respect et l'exemple qu'il donne ont imposé un silence religieux.

Sermons pour Noël, 5, 1-2 ; SC 166, 223-226
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/jzn.h

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