3ème dimanche de l'avent année C
Il tient la
pelle à vanner
Le baptême par lequel
Jésus baptise est dans l'Esprit Saint et dans le feu, Lc 3,17. Si tu es saint, tu seras baptisé dans l'Esprit Saint ; si tu es
pécheur, tu seras plongé dans le feu. Le même baptême deviendra condamnation et
feu pour les pécheurs indignes ; mais les saints, ceux qui se convertissent au
Seigneur avec une foi entière, recevront la grâce du Saint-Esprit et le salut.
Donc, celui qui est dit baptiser dans l'Esprit Saint et dans le feu tient la
pelle à vanner et va nettoyer son aire à battre le blé ; il amassera
le grain dans son grenier; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne
s'éteint pas, Lc 3,17-18. Je voudrais découvrir pour quel motif notre
Seigneur tient la pelle à vanner, et par quel souffle la paille légère est
emportée ça et là, tandis que le blé, plus lourd, s'accumule en un seul lieu,
car, si le vent ne souffle pas, on ne peut séparer le blé de la paille.
Je crois que le vent doit s'entendre des tentations qui, dans la masse mélangée
des croyants, révèlent que les uns sont de la paille, les autres, du froment.
Car, lorsque votre âme a été dominée par une tentation, ce n'est pas la
tentation qui l'a changée en paille, mais c'est parce que vous étiez de la
paille, c'est-à-dire des hommes légers et sans foi, que la tentation a dévoilé
votre nature cachée. En revanche, quand vous affrontez courageusement les
tentations, ce n'est pas la tentation qui vous rend fidèles et constants ; elle
révèle seulement les vertus de constance et de courage qui étaient en vous,
mais de façon cachée. Penses-tu, dit le Seigneur, que j'avais un
autre but, en parlant ainsi, que de faire apparaître ta justice, Jb 40,3 LXX ? Et il dit ailleurs : Je t'ai affligé et je
t'ai fait sentir la faim pour manifester ce que tu avais dans le cœur, Dt 8,3-5.
De la même manière, la tempête ne rend pas solide l'édifice bâti sur le
sable, Mt, 7,24-25. Mais, si tu veux bâtir, que ce soit sur la pierre. Alors,
quand la tempête se lèvera, elle ne renversera pas ce qui est fondé sur la
pierre ; mais pour ce qui vacille sur le sable, elle montre aussitôt
que ses fondations ne valent rien. Aussi, avant que s'élève la tempête, que se
déchaînent les rafales de vent, que débordent les torrents, tandis que tout
demeure encore en silence, tournons toute notre attention sur le fondement de
l'édifice, construisons notre demeure avec les pierres variées et solides des
commandements de Dieu ; quand la persécution se déchaînera et qu'une cruelle
tourmente s'élèvera contre les chrétiens, nous pourrons montrer que notre
édifice est fondé sur la pierre, le Christ Jésus.
Mais si quelqu'un le renie - que ce malheur nous soit épargné! - qu'il le sache
bien : ce n'est pas au moment où son reniement est devenu visible qu'il a renié
le Christ ; i l portait en lui des semences et des racines de reniement déjà
anciennes ; mais c'est plus tard qu'on a découvert ce qu'il portait et qui,
alors, devenait public.
Aussi, prions le Seigneur pour que nous soyons un édifice solide, qu'aucune
tempête ne peut renverser, parce que fondé sur la pierre, sur notre Seigneur
Jésus Christ, à qui appartiennent la gloire et la puissance pour les siècles
des siècles.
SC 87, 340-342, Homéliaire patristique 139 (clerus.org)
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