7e dimanche
du temps ordinaire A
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5,38-48
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la
montagne, il leur disait :
"Vous avez appris qu'il a été dit :
Oeil pour oeil,
dent pour dent."
Revêtir le nom du Christ sans suivre la voie du Christ, n'est-ce point trahir
le nom divin et abandonner le chemin du salut ? Car le Seigneur lui-même
enseigne et déclare que l'homme qui garde ses commandements entrera dans la
vie, que celui qui écoute ses paroles et les met en pratique est un sage et que
celui qui les enseigne et y conforme ses actes sera appelé "maître le plus
grand" dans le Royaume des cieux. Toute prédication bonne et salutaire,
affirme-t-il, ne profitera au prédicateur que si la parole qui sort de sa
bouche se traduit ensuite en actes.
Or, y a-t-il un commandement que le Seigneur ait enseigné plus souvent à ses
disciples que celui de nous aimer les uns les autres du même amour dont il a
lui-même aimé ses disciples ? Trouvera-t-on, parmi ses conseils salutaires et
ses divins préceptes, un commandement plus important à garder et à observer ?
Mais comment celui que la jalousie a rendu incapable d'agir en homme de paix et
de coeur pourra-t-il garder la paix ou la charité du Seigneur ?
Voilà pourquoi l'Apôtre Paul a publié aussi les mérites de la paix et de la
charité. Il a affirmé avec force et enseigné que ni la foi ni les aumônes, ni
même les souffrances du confesseur de la foi et du martyr ne lui serviraient de
rien, s'il ne respectait pas intégralement et scrupuleusement les liens de la
charité. Et il a ajouté : La charité est magnanime, la charité est
serviable, la charité ne jalouse pas, 1 Co 13,4. Il nous apprend et nous fait voir
ainsi que seul l'homme magnanime et bienveillant, sur qui la jalousie et
l'envie, n'ont pas de prise, peut garder la charité.
De même, à un autre endroit, l'Apôtre a exhorté quiconque est déjà rempli du
Saint-Esprit et devenu fils de Dieu par la naissance d'en-haut, à ne rechercher
que les réalités spirituelles et divines. Puis il déclare : Pour moi,
frères, je n'ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des
êtres de chair, comme à de petits enfants dans le Christ. C'est du lait que je
vous ai donné à boire, non une nourriture solide ; vous ne pouviez encore la
supporter. Mais vous ne le pouvez pas davantage maintenant, car vous êtes
encore charnels. Du moment qu'il y a parmi vous jalousie, querelle et discorde,
n'êtes-vous pas charnels et votre conduite n'est-elle pas tout humaine, 1 Co 3,1-3 ?
Nous ne pouvons, en effet, revêtir l'image de l'homme céleste que si nous
manifestons notre ressemblance au Christ à travers l'existence dans laquelle
nous venons d'entrer maintenant. Ce qui équivaut, en vérité, à devenir
différents de ce que nous étions, et à commencer d'être ce que nous n'étions
pas. Ainsi notre divine naissance brillera en nous, notre conduite divine de
Dieu nous rendra semblables à Dieu le Père, notre vie entourée d'honneur et de
louange fera resplendir Dieu en l'homme. Dieu même nous y exhorte et nous y
engage en promettant à ceux qui lui rendent gloire qu'ils seront glorifiés en retour. Car
j'honorerai, dit-il, ceux qui m'honorent, et ceux qui me
dédaignent tomberont dans le mépris, 1 S 2,30.
Pour nous éduquer à lui rendre cette gloire et nous y préparer, le Seigneur et
Fils de Dieu a enseigné dans son Évangile ce qu'est la ressemblance avec Dieu
le Père en ces termes : Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras
ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien moi, je vous dis : Aimez vos
ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin que vous soyez semblables
à votre Père qui est dans les cieux, Mt 5,43-45.
Traité sur la jalousie et l'envie, 12-15 ;
CSEL 3, 427-430.
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/jza.htm#ca
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