Jean Cassien, 5ème siècle, moine
Institutions de Cassien, Mame, Tours 1872, p. 248-250.
Tous les anciens Pères ont pensé qu’on ne peut se purifier des vices grossiers de nos sens, si on n’est pas bien convaincu que tous nos efforts pour atteindre la perfection seront inutiles sans la miséricorde et le secours de Dieu. Et il faut en être bien persuadé par sa propre expérience. Tous les efforts de l’homme ne compensent pas la grâce de Dieu que sa bonté infinie veut bien accorder à nos désirs.
Je ne dis pas cela pour décourager les efforts de l’homme et l’arrêter dans ses généreuses intentions. Je ne fais que répéter ce qu’ont dit nos Pères. L’homme ne peut acquérir la perfection sans efforts ; mais sans la grâce de Dieu, ses efforts seraient inutiles. Oui, l’homme ne peut rien, sans le secours de Dieu, mais sa miséricorde et sa grâce ne s’accordent qu’à ceux qui travaillent avec ardeur ; et comme le dit l’Apôtre, à ceux qui manifestent de la bonne volonté et qui courent, Notre Seigneur a dit lui-même qu’il était donné à ceux qui demandaient, qu’il était ouvert à ceux qui frappaient, et que ceux qui cherchaient, trouveraient. Mais cette demande, cette recherche, ces instances, seraient insuffisantes, si la miséricorde de Dieu ne donnait pas ce que nous demandons, n’ouvrait pas quand nous frappons, et ne nous faisait pas trouver ce que nous cherchons. Dieu est prêt à tout nous accorder, dès qu’il voit le concours de notre bonne volonté ; car il désire notre salut et notre perfection plus que nous-mêmes.
Si nous voulons réellement parvenir à la vraie perfection, nous devons suivre ces grands disciples qui ne s’endorment pas en de vains discours, mais qui ont acquis la science de l’expérience, et peuvent ainsi nous montrer la voie la plus sûre pour l’atteindre.
Tous nous assurent que c’est plus par la foi que par leurs efforts, qu’ils ont pu grandir à la vraie Vie.
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