Saint Augustin Luc 11,5-9
Quels sont ces trois pains, sinon l'aliment céleste que nous
offrent les divins mystères? Or, il peut se faire qu'on ne puisse satisfaire à
la demande d'un ami, et on reconnaît alors qu'on n'a pas ce qu'on devrait lui
donner. Ainsi, un ami vous arrive de voyage, c'est-à-dire, de la vie du monde,
où tous les hommes passent comme des voyageurs, où ils n'ont ni véritable
propriété ni demeure permanente, mais où tout homme s'entend dire : Passez,
faites place à celui qui doit vous succéder. Ou encore, cet ami vous arrive
fatigué d'un mauvais voyage, c'est-à-dire, d'une vie coupable, il n'a pas
trouvé la vérité qu'il eût été si heureux d'entendre et de recevoir; il vient
donc à vous, qui êtes chrétien, et il vous dit: Veuillez m'instruire. Or,
peut-être vous demande-t-il ce que vous ignorez dans la simplicité de votre
foi, vous ne pouvez donc apaiser la faim qui le tourmente, et vous êtes obligé
de recourir aux livres du Seigneur, car, peut-être, ce qu'il vous demande se
trouve dans les saints Livres, mais enveloppé d'obscurité. Vous ne pouvez
interroger Paul, ni Pierre, ni aucun prophète, car toute cette famille repose
avec son maître. Cependant l'ignorance du monde est profonde, c'est le milieu
de la nuit; votre ami, pressé par la faim, insiste auprès de vous, la foi dans
sa simplicité ne lui suffit pas, faudra-t-il l'abandonner ? Allez donc trouver
le Seigneur lui-même, avec lequel toute sa famille se repose, et frappez à la
porte par vos prières: « De l'intérieur de la maison il vous répondra: Ne
m'importunez pas ». Mais s'il tarde à vous donner, c'est pour vous faire
désirer plus vivement ce qu'il diffère de vous accorder, et vous rendre ses
dons plus précieux.
Saint Jean Chrysostome Luc 11,10-13
En nous disant: «Demandez», c'est la prière qu'il nous
recommande: «Cherchez», c'est le zèle et la sollicitude dans la prière. En
effet, ce qui est l'objet de nos recherches, exige de grands soins, surtout
dans les choses de Dieu, où notre intelligence rencontre tant d'obstacles.
Cherchons donc Dieu avec la même sollicitude que nous cherchons l'or que nous
avons perdu. Le Sauveur nous apprend encore à persévérer dans la prière, bien
qu'il n'ouvre pas aussitôt la porte : «Frappez, et l'on vous ouvrira»; si vous
ne vous lassez pas de chercher, vous trouverez infailliblement, la porte n'est
fermée que pour vous obliger de frapper, et s'il tarde à se rendre à vos
désirs, c'est pour que vous demandiez avec plus d'instances.
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