jeudi 3 juin 2021

Saint Jean Chrysostome, un seul corps

                  Dimanche 6 juin 2021                                                                                                                      

Un seul Corps

La coupe de bénédiction que nous bénissons n'est-elle pas communion au Sang du Christ ? Le pain que nous rompons n'est-il pas communion au Corps du Christ ? Puisqu'il y a un seul pain, nous sommes, nous tous, un seul Corps, car tous nous participons à un Pain unique.
1 Co 10, 17-17


L'apôtre a voulu par ce mot Communion exprimer quelque chose de plus fort que les liaisons ordinaires et marquer une union intime des fidèles avec Jésus-Christ. En nous unissant parfaitement à Lui dans l'Eucharistie, nous devons aussi nous unir entre nous, parce que nous puisons tous la vie dans le même corps qui est celui de Jésus-Christ.
Saint Jean Chrysostome, v.344-407.


«Nous ne sommes tous ensemble qu’un seul pain, un seul Corps», 1 Co 10,17. Qu'est-ce que le pain que nous mangeons ? Le Corps du Christ. Que deviennent les communiants ? Le Corps du Christ, non une multitude, mais un Corps unique. De même que le pain, composé de tant de grains de blé, n'est qu'un pain unique où les grains disparaissent, de même que les grains y subsistent mais qu'il est impossible d’y voir ce qui les distingue dans la masse si bien unie, ainsi nous tous, ensemble et avec le Christ, nous ne faisons qu'un tout. En effet, ce n'est pas d'un corps que se nourrit tel membre et tel autre d’un autre corps ; c'est le même Corps qui les nourrit tous. C’est pourquoi l’apôtre Paul a ajouté : «Nous participons à un même pain».

Eh bien maintenant, si nous participons tous au même pain, si tous nous devenons ce même Christ, pourquoi ne montrons-nous pas la même charité ?… C'est ce que l'on voyait du temps de nos pères : 
«Toute la multitude de ceux qui croyaient n'avait qu'un coeur et qu’une âme», Ac 4,32. Il n'en est pas de même à présent ; c'est tout le contraire. Et pourtant, homme, c'est le Christ qui est venu te chercher, toi qui étais si loin de lui, pour s’unir à toi. Et toi, tu ne veux pas t’unir à ton frère ?…

En effet, il n'a pas seulement donné son corps ; mais comme la première chair, tirée de la terre, était morte par le péché, il y a introduit, pour ainsi dire, un autre ferment, sa chair à lui, de même nature que la nôtre mais exempte de tout péché, pleine de vie. Le Seigneur nous l'a partagée à tous afin que, nourris de cette chair nouvelle, tous en communion les uns avec les autres, nous puissions entrer dans la vie immortelle.
Saint Jean Chrysostome , v.344-407), Homélies sur la 1ère lettre aux Corinthiens, 24.

Si je vous dis d’imiter l’apôtre Paul, ce n’est pas vous dire : Ressuscitez les morts, guérissez les lépreux. Faites mieux : ayez la charité. Ayez l’amour qui animait saint Paul, car cette vertu est bien supérieure au pouvoir de faire des miracles. Là où il y a la charité, Dieu le Fils règne avec son Père et le Saint Esprit. Il l’a dit : «Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux». Aimer se trouver ensemble, c’est le caractère d’une amitié aussi forte que réelle.

Est-ce qu’il y a des gens assez misérables, direz-vous, pour ne pas désirer avoir le Christ au milieu d’eux ? Oui, nous-mêmes, mes enfants ; nous le chassons d’entre nous quand nous sommes en lutte les uns contre les autres. Vous me direz : Que dis-tu là ? Ne vois-tu pas que nous sommes rassemblés en son nom, tous dans les mêmes murs, dans l’enceinte de la même église, attentifs à la voix de notre pasteur ? Pas la moindre dissension, dans l’unité des cantiques et des prières, écoutant ensemble notre pasteur. Où est la discorde ?

Je sais que nous sommes dans le même bercail et sous le même pasteur. Je n’en pleure que plus amèrement… Car si vous êtes calmes et tranquilles en ce moment, au sortir de l’église, celui-ci critique celui-là ; l’un injurie publiquement l’autre ; tel est dévoré par l’envie, la jalousie ou l'avarice ; tel autre médite la vengeance, tel autre la sensualité, la duplicité ou la fraude… Respectez donc, respectez cette table sainte à laquelle nous communions tous ; respectez le Christ immolé pour nous ; respectez le sacrifice qui est offert sur cet autel au milieu de nous.
Saint Jean Chrysostome (v.344-407), Homélie 8 sur l’épître aux Romains, 8. PG 60, 464-466.

Extrait, in http://www.spiritualite-chretienne.com/eucharistie/eucharistie-05.html

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