Saint Marc 1,29-39 - 5ème dimanche du temps ordinaire
« En quittant la synagogue de Capharnaüm, Jésus, accompagné de
Jacques et de Jean, alla chez Simon et André. Or, la belle-mère de Simon était
au lit avec de la fièvre.
Il étendit
la main et la fièvre la quitta».
Ceux qui ont écouté attentivement l'évangile de ce jour savent pour
quelle raison le Seigneur du ciel est entré dans d'humbles demeures terrestres.
Puisqu'il est venu par bonté secourir tous les hommes, il n'est pas étonnant
qu'il ait bien voulu porter ses pas en tous lieux.
Etant venu dans la maison de Pierre, Jésus vit sa belle-mère alitée, avec de la
fièvre, Mt 8,14.
Voyez quel motif a conduit le Christ chez Pierre: nullement le désir de se
mettre à table, mais la faiblesse de la malade; non le besoin de prendre un
repas, mais l'occasion d'opérer une guérison. Il voulait exercer sa divine
puissance, et non prendre part à un banquet avec des hommes. Ce n'était pas du
vin qu'on versait chez Pierre, mais des larmes.
Aussi le Christ n'est-il pas entré dans cette maison pour prendre sa
nourriture, mais pour restaurer la vie. Dieu est à la recherche des hommes, non
des choses humaines. Il veut leur donner les biens célestes, il ne désire pas
trouver les biens terrestres. Le Christ est donc venu ici-bas pour nous prendre
avec lui, il n'est pas venu chercher ce que nous possédons.
Etant venu dans la maison de Pierre, Jésus vit sa belle-mère alitée, avec de la
fièvre. Dès qu'il fut entré chez Pierre, le Christ vit ce pour quoi il
était venu. L'aspect de la maison ne retint pas ses regards, ni la multitude
venue à sa rencontre, ni l'hommage de ceux qui le saluaient, ni la famille qui
le pressait. Il ne jeta même pas un coup d'oeil sur les dispositions prises
pour le recevoir, mais il écouta les gémissements de la malade et porta son
attention à la fièvre qui la consumait. Il vit qu'elle était dans un état
désespéré, et aussitôt il étendit les mains pour qu'elles accomplissent leur
oeuvre divine. Et le Christ ne prit pas place à la table des hommes avant que
la femme ne se lève de sa couche pour louer Dieu.
Il lui prit la main, dit l'évangile, et la fièvre la quitta, Mt 8,15.
Voyez comment la fièvre quitte celle que le Christ tient par la main. La
maladie ne résiste pas devant l'auteur du salut. Il n'y a pas de place pour la
mort, là où est entré le Prince de la vie.
Sermon 18,
1-3; CCL 24, 107-108.
Clerus, Homéliaires.
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