La fête de l’Épiphanie est le prolongement de la fête de Noël. Le mot « Épiphanie » signifie « manifestation » : c’est la « manifestation » de Dieu aux hommes. De tous temps, en effet, les hommes ont aspiré à voir Dieu, mais « nul n’a jamais vu Dieu », Saint Jean 1, 18. Pour nous Le faire connaître, Jésus, Dieu le Fils, est descendu sur la terre.
Sa naissance à Bethléem, le jour de Noël, est la manifestation de Dieu au peuple Juif. Mais le salut promis aux hommes ne se limite pas au seul peuple d’Israël : Dieu, en effet, veut que TOUS les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, 1 Timothée 2, 4.
Les Mages à Bethléem
Trois mages venus d’Orient,
conduits par une étoile, arrivent à Bethléem pour adorer l’Enfant Jésus et Lui
offrent en hommage de l’or, de l’encens et de la myrrhe, Saint Matthieu 2, 1-12. En la personne des mages, c’est maintenant
à tous les hommes que Dieu se manifeste, qu’Il se fait connaître. C’est l’objet
de la fête de l’Épiphanie :
« Aujourd’ hui, Seigneur,
Tu as révélé ton Fils unique aux Nations grâce à l’étoile qui les
guidait ; daigne nous accorder, à nous qui Te connaissons déjà par la foi,
d’être conduits jusqu’ à la claire vision de ta splendeur »., Prière d’ouverture de la messe.
Les « Nations », ou
« Gentils », c’est l’ensemble des peuples païens qui ne connaissent
pas le vrai Dieu.
La fête de l’Épiphanie, c’est
l’espérance du salut ouverte à tous les hommes. Le sens de cette fête est
clairement exprimé dans l’encyclique Mediator Dei de
Pie XII sur la Liturgie en 1947 :
« Par la solennité de
l’Épiphanie, l’Église rappelle la vocation des « Gentils » à la foi
chrétienne. Son intention par là est de nous inviter à rendre grâces tous les
jours à l’Éternel de ce grand bienfait et, à l’exemple des rois mages,
rechercher avec une foi agissante le Dieu Vivant et Vrai, nous appliquer à
acquérir une intelligence pieuse et profonde des réalités surnaturelles, et
nous plaire au silence et à la méditation qui permettent de contempler plus
facilement et de recevoir les dons du ciel. »
Présenter à Dieu des offrandes dignes de Lui…
« Les mages offrent de
l’or, de l’encens et de la myrrhe. L’or convient à un roi, tandis que l’encens
sert pour le service divin ; mais avec la myrrhe, on embaume les corps des
morts. Par leurs présents mystiques, les mages proclament donc Celui qu’ils
adorent : l’or indique un Roi, l’encens un Dieu, la myrrhe, un homme
mortel. » Saint Grégoire.
L’offrande des Mages est
l’expression concrète de leur adoration, de leur reconnaissance et dépendance
du Souverain Roi. Leur exemple est pour nous une leçon : que pourront être
pour nous ces hommages dignes de Dieu ? Quels dons allons-nous offrir à
Jésus ? Concrètement, allons-nous Lui apporter, comme nous y invite Saint Grégoire Le Grand, de l’or, de
l’encens, de la myrrhe ?
Ces offrandes, nous le
comprenons, ont une valeur mystique, symbolique :
« Celui que les Mages
ont adoré petit enfant dans une crèche, adorons-Le tout-puissant dans les
cieux. Et, comme les Rois firent de leurs trésors des offrandes mystiques au
Seigneur, à notre tour, tirons de nos cœurs des dons qui méritent d’être
offerts à Dieu », Saint Léon.
L’or, l’encens, la myrrhe
L’or offert au Roi est le signe de :
1. Notre soumission à Dieu, une
soumission faite d’amour et de confiance. Les âmes des justes sont dans la main
de Dieu… « Dieu
les a éprouvés comme l’or dans la fournaise, et les a acceptées comme une
offrande parfaite », Sagesse 3, 1. 5-6.
2. La perfection (comme l’or purifié
par le feu) : on ne peut offrir au Roi que ce qu’on a de plus beau.
« Montre-toi
patient, car l’or est éprouvé au feu… Mets en Dieu ta confiance, et Il te
viendra en aide », Si
5,6. « Que
la patience s’accompagne d’œuvres parfaites, afin que vous soyez parfaits,
irréprochables, ne laissant rien à désire,
Jc 1, 2-4.
3. Le détachement :
faire toutes choses pour le Roi Jésus, et non pour notre propre satisfaction,
notre intérêt ou notre gloire personnelle : c’est « l’esprit de
pauvreté ». En tout, laisser à Jésus la première place, parce qu’on
l’aime.
L’encens
L’encens du latin incensum, brûler que l’on fait brûler
devant Dieu et qui dégage un parfum agréable, signifie :
1. L’adoration :
la créature s’anéantit devant son créateur, comme l’encens se consume devant
Dieu.
« Grand
est mon Nom parmi les nations. En tout lieu on présente à mon Nom un sacrifice
d’encens et une offrande pure. Car grand est mon Nom. Parole du Seigneur »,
Mi 1,11.
2. La prière,
qui s’élève devant Dieu comme la fumée de l’encens.
« Que ma
prière, Seigneur, monte comme l’encens en ta présence… »
Ps 140, 2.
3. La grâce que
Dieu répand dans les âmes, comme la bonne odeur qu’exhale l’encens dans
l’église.
« Nous
sommes pour Dieu la bonne odeur du Christ… « , 2 Co 2, 15.
4. L’obéissance,
ou soumission de notre volonté : quand on jette l’encens dans le feu, il
se consume en une fumée odorante qui monte vers le ciel. Ce feu, c’est
l’obéissance ; l’encens, notre volonté. Notre volonté soumise à Dieu est
comme un sacrifice d’agréable odeur que nous offrons à Dieu.
La myrrhe
La myrrhe est une résine
aromatique produite par le balsamier (arbuste des pays chauds) : on s’en
servait en Orient pour embaumer les morts. Mêlée à du vin, elle constituait un
breuvage narcotique (anesthésique) qu’on offrait aux condamnés pour amortir le
sentiment de la douleur. Parfum au goût amer, elle a la propriété de préserver
les corps des morts de la corruption (ou pourrissement), c’est pourquoi elle
est signe de pureté.
La myrrhe est donc le symbole de la souffrance et de la mort.
Offerte à l’humanité de Jésus en prévision de sa mort pour nos péchés, la
myrrhe nous rappelle la nécessité de la mortification* : notre nature
humaine, déviée par le péché, a toujours besoin, pour combattre ses mauvaises
tendances, d’être corrigée, redressée, « mortifiée » par des efforts
de maîtrise de soi.
* Mortification :
Privation ou souffrance que l’on s’impose, dans une intention spirituelle ou
morale, en vue d’une plus grande maîtrise de soi. La mortification doit
toujours tendre à l’humiliation de l’amour-propre.
https://toulouse.catholique.fr/L-Epiphanie-la-manifestation-de-Dieu
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