Le chemin du Seigneur, frères, qu'il nous est demandé de préparer se prépare en marchant. On y marche dans la mesure où on le prépare. Même si vous vous êtes beaucoup avancés sur ce chemin, il vous reste toujours à le préparer, afin que, où vous êes parvenus, vous soyez toujours tendus au-delà.
Voilà comment, à chaque pas que vous faites, le Seigneur à qui vous préparez les voies vient au-devant de vous, toujours nouveau, toujours plus grand.
Aussi est-ce avec raison que le juste prie ainsi : Enseigne-moi le chemin de tes volontés et je le chercherai toujours. On donne à ce chemin le nom de vie éternelle, peut-être parce que bien que la providence ait examiné le chemin de chacun et lui ait fixé un terme jusqu'où il puisse aller, cependant la bonté de Celui vers lequel vous vous avancez n'a pas de terme.
C’est pour vous faire miséricorde que le Seigneur attend ; bienheureux tous ceux qui l’attendent, Is 30,18. Il ne faut pas que le délai imposé à l’espérance attiédisse notre foi ou bien rende inquiète notre patience, et que nous devenions alors semblables à ceux qui croient pour un temps et qui se retirent au moment de la tentation.
Que celui qui croira ne soit pas pressé, Is 28,16, de contempler l’objet de sa foi. Oui, attendre vraiment le Seigneur, c’est Lui conserver notre foi et, quoique privés de la consolation de sa présence, ne pas suivre le séducteur, mais demeurer suspendu à son retour, Os 11,7. Cela signifie qu’étant comme entre ciel et terre, on ne peut encore atteindre les biens célestes, sans pour autant vouloir toucher les choses de la terre.
Guerric d'Igny, Abbé cistercien. Sermon V pour l'Avent, Lectionnaire, éditions du Cerf, 1994, p. 36-37.
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