Pour
le pape Grégoire, Marie de Magdala, Marie, sœur de Marthe, et la pécheresse
dont parle Luc, ce sont un même personnage.
Que
cherche Marie ?
Marie
de Magdala était une pécheresse de la ville. Mais en aimant la vérité, elle
effaça dans ses larmes les fautes qui la salissaient, et la Parole de vérité
s’accomplit, qui disait : « Ses
nombreux péchés lui sont pardonnés, car elle a beaucoup aimé ». Le
péché l’avait transie ; l’amour l’embrasa du feu soudain.
Lorsqu’elle arrive au tombeau et qu’elle ne voit pas le
corps du Seigneur, elle pense qu’on l’a enlevé et porte cette nouvelle aux
disciples. Ceux-ci se rendent au tombeau, ils ne doutent pas de la parole de Marie.
Après quoi, les disciples s'en retournèrent chez
eux.
Marie était restée dehors, près du tombeau, et elle pleurait.
Alors même que les disciples en partaient, cette femme ne
voulait pas quitter le tombeau du Seigneur ! Elle ne l’avait pas
trouvé ; elle le cherchait encore ; elle le cherchait et pleurait.
Elle ne pouvait s’arracher à sa quête, quoi qu’elle pensât le Seigneur enlevé.
Et il advint qu’elle seule le vit, elle qui était restée
pour le chercher. Rien de grand ne se fait sans persévérance.
« Celui qui tiendra jusqu’au bout, celui-là sera sauvé », Mt 10,22
« Marie était restée dehors, près du
tombeau, et elle pleurait.
Tout
en pleurant elle se penche vers le tombeau ».
Elle
avait pourtant déjà vu qu’il était vide et elle avait annoncé la disparition du
Seigneur. Pourquoi se penche-t-elle encore, pourquoi désire-t-elle encore
voir ? Parce que l’amour ne se contente pas d’un seul regard, l’amour est
une quête toujours plus ardente. Elle l’a déjà cherché mais en vain. Elle
s’obstine et finit par le découvrir.
Ct
3, 1-4 Dans
le Cantique des Cantiques, l’Église disait du même Époux :
« Au long de la nuit, j’ai cherché celui
que mon cœur aime.
Je l‘ai cherché mais ne l’ai pas trouvé.
Il
faut que je me lève et que je fasse le tour de la ville ;
Dans
les rues et les places, avez-vous vu celui que mon cœur aime ?
Je
l‘ai cherché mais ne l’ai pas trouvé.
Les
gardes m’ont rencontrée, ceux qui font le tour de la ville:
« Avez-vous
vu celui que mon cœur aime ? »
A
peine les avais-je dépassés, j’ai trouvé celui que mon cœur aime.
Quand
cherchons-nous l’Aimé ? Nous le cherchons la nuit, car si notre esprit veille déjà
sur Lui, nos yeux ne voient encore que l’ombre. Cherchons les pas de l’Aimé.
Pourquoi se joue-t-il de nos recherches et vient-il si tard ? Pour qu’à sa
vue, nous l’étreignions avec plus d’ardeur encore.
Ce désir d’amour faisait dire à David cette prière.
Ainsi aime Marie
Elle se penche encore sur la tombe où elle a déjà porté ses
regards.
« Et elle voit
deux anges vêtus de blanc, assis à l'endroit même où le corps de Jésus avait
été déposé, l'un à la tête et l'autre aux pieds ».
Ange veut dire messager. Il fallait bien, après la passion,
annoncer celui qui est Dieu avant les temps et homme à la fin des temps.
Un
ange se tient à sa tête car « Au
commencement était le Verbe et le Verbe était auprès de Dieu et le Verbe était
Dieu » nous dit l’apôtre Jean.
Un
ange est assis à ses pieds car le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous.
Ces deux anges sont réunis à la place même où git le Seigneur ; tels les
deux testaments qui annoncent de la même voix, la naissance, la mort et la
résurrection du Seigneur.
Les
anges demandent à Marie : "Femme, pourquoi pleures-tu?"
Elle
leur répond: "On a enlevé mon
Seigneur, et je ne sais où on l'a mis."
Dans le tombeau où seul gisait le corps du Seigneur, Marie
cherchait le Seigneur, non son corps.
Tout
en parlant, elle se retourne et elle voit Jésus qui se tenait là, mais elle ne
savait pas que c'était lui.
Marie qui ignore encore la résurrection du Seigneur, se retourne pour voir Jésus. Le doute lui avait fait tourner le dos au Seigneur, elle ne pensait pas qu’il était ressuscité. Elle restait partagée entre l’amour et le doute. L’amour le lui montrait ; le doute le lui cachait.
Son ignorance paraît encore : « Elle ne savait pas que c'était Jésus. Femme, lui dit Jésus, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu ? "
Mais
elle, croyant qu'elle avait affaire
au gardien du jardin, lui dit: "Seigneur, si c'est toi qui l'as enlevé,
dis-moi où tu l'as mis, et j'irai le prendre."
Jésus lui
dit: "Marie."
Il l’appelait tout à l’heure d’un nom commun à beaucoup de
personnes :
- « Femme »
et ne se laissait pas encore reconnaître.
Il l’appelle à présent pas son nom : - « Marie ! » l’invitant à
reconnaître celui qui la connaît par son nom personnel.
Ainsi appelée par son nom, Marie reconnaît son Créateur, et
aussitôt lui répond : "Rabbouni"
– c’est-à-dire « Maître ».
Car c’était lui qu’elle cherchait au-dehors, et c’était lui qui lui demandait de le chercher au-dedans.
Elle se retourna et lui dit en hébreu: "Rabbouni" - ce qui signifie maître.
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