vendredi 22 mars 2024

Aelred de Rievaulx, sermon pour le dimanche des rameaux, extraits

 



Sermon pour le dimanche des rameaux (extraits)

 

 

 

 

Beaucoup de personnes ont parlé avant nous de cette entrée de Jésus à Jérusalem. Le sentiment commun c'est que cette entrée à Jérusalem, c'est l'arrivée de Jésus dans l'Eglise : les deux disciples qui détachent l'ânesse et l'ânon et les conduisent au Seigneur, sont les deux sortes de prédicateurs envoyés les uns vers les Juifs, les autres vers les Gentils, déliant ces deux peuples des chaînes de leurs péchés, et les amenant à la connaissance de la véritable foi. Les vêtements placés sur la monture, sont les mystères de la foi confiés au peuple chrétien. Jésus s'y assied, parce que, par la foi, Jésus-Christ habite dans le cœur des fidèles. Cette foule nombreuse qui étendait ses habits sur le passage, c'est la multitude des saints martyrs, exposant leurs corps aux supplices, à l'imitation du Seigneur. Ceux qui coupent les branches des arbres sont les docteurs, tirant des livres saints les formules catholiques. Ceux qui marchaient devant et ceux qui venaient ensuite criaient Hosanna parce que le peuple Juif qui précédait et le peuple gentil qui a suivi professaient la même foi chrétienne. Et cette interprétation doit être approuvée en tous points, parce que son sens est saint et catholique. Tout en l'approuvant, cherchons-en une autre qui ne soit point étrangère dans ce même endroit de l'Evangile, et creusant dans la mœlle du sens moral tournons notre prédication à l’édification des mœurs….

Il faut donc rechercher quelle est son arrivée mystique à Jérusalem, et comment, ce qui se passa en ce jour, aux approches de sa passion sacrée, à son arrivée dans cette ville, il daigne le réaliser encore aujourd'hui en nos âmes. « Il s'approcha de Jérusalem  » ainsi que l'Evangéliste le dit. S'approcher de Jérusalem, pour lui, c'est s'approcher de l'âme. Non seulement cela, mais se rapprocher de nous, pour lui c'est faire que nous nous rapprochions de lui. Car, par la piété, étant très éloignés de lui, comment, par une vie sainte nous rapprocherions nous de lui, si d'abord il ne s'approchait de nous ? De même que saint Jean dit que la charité ne consiste pas en ce que nous ayons aimé Dieu, mais en ce que Dieu nous a aimés le premier (1 Jn 4,10), de même nous pouvons et nous devons dire, que par  la grâce, ce n'est pas que nous nous approchions de Dieu, mais que Dieu s'est approché de nous.   

Jérusalem, comme vous le savez, s'appelle vision de paix. Nous nous acheminons vers elle, par la voie droite et royale, quand nous marchons dans la pureté de la confession, dans l'humilité de  l'obéissance et dans la grandeur de  la miséricorde.

site Abbaye cistercienne Arcis

Aucun commentaire: