jeudi 28 mars 2024

Saint Jean Chrysostome, 5ème siècle. Homélie pour le matin de Pâques

 

Au matin de Pâques

Que tout homme pieux et aimant Dieu jouisse de cette belle et lumineuse solennité. Que tout serviteur fidèle entre joyeux dans la joie de son maître.
Que celui sui s’est donné la peine de jeûner reçoive maintenant le dernier qui lui revient. Que celui qui a travaillé dès la première heure reçoive à présent son juste salaire.

 

Si quelqu’un est venu après la troisième heure qu’il célèbre cette fête dans la reconnaissance. Si quelqu’un a tardé jusqu’à près la sixième qu’il n’ait aucune hésitation, car il ne perdra rien. S’il en est un qui a remis jusqu’à la neuvième heure, qu’il approche sans hésitation et sans crainte. Et s’il en est un qui a traîné jusqu’à la onzième heure, qu’il ne craigne pas son retard.
Le Seigneur est généreux et il reçoit le dernier comme le premier, il admet au repos celui qui vient à la onzième heure comme le travailleur de la première.

Du dernier il a pitié et il prend soin comme du premier. À celui-ci il donne, à l’autre il fait grâce. Il reçoit l’œuvre et il accueille avec amour la bonne volonté. Il honore l’action et il loue la bonne disposition. Ainsi donc, entrez tous dans la joie de votre Maître, et les premiers et les seconds, vous recevrez la récompense.

Riches et pauvres ensemble, soyez en fête. Abstinents et paresseux, honorez ce jour. Vous qui avez jeûné et vous qui ne l’avez pas fait, réjouissez-vous aujourd’hui. La table est chargée, goûtez-en tous. Le veau gras ne manque pas. Que personne ne s’en retourne avec sa faim. Tous goûtez au banquet de la foi !  

Tous recueillez les richesses de la miséricorde. Que personne ne se lamente sur sa pauvreté, car le Royaume commun est apparu. Que personne ne se plaigne de ses péchés, car le pardon a jailli du tombeau. Que personne ne craigne la mort, car la mort du Sauveur nous a délivrés. Il l’a éteinte, après avoir été retenu par elle.

Celui qui est descendu aux enfers a dépouillé l’Enfer.

Il l’a rendu amer pour avoir goûté à sa chair.

Et cela Isaïe l’avait prédit.

L’Enfer, dit-il, a été rendu amer parce qu’il a été anéanti.

Il est devenu amer parce qu’il a été mis à mort.

Il est devenu amer parce qu’ il a été terrassé.

Il est devenu amer parce qu’il a été enchaîné.

Il avait pris un corps et il s’est trouvé devant un Dieu.

Il avait pris de la terre et il a rencontré le ciel.

Il avait pris ce qu’il avait vu et il est tombé à cause de ce qu’il n’avait pas vu.
Ô Mort, où est ton aiguillon ?

Enfer où est ta victoire ?

Le Christ est ressuscité et tu as été précipité !

Le Christ est ressuscité et les démons sont tombés !

Le Christ est ressuscité et les anges sont la dans joie !

Le Christ est ressuscité et la vie règne !

Le Christ est ressuscité et il n’y a plus un mort au tombeau.

Car le Christ ressuscité des morts est devenu prémices des défunts.

À Lui gloire et puissance, dans les siècles des siècles. Amen.

Sélection Monique-Anne Giroux, Orantes de l'Assomption, Les chemins de la grâce, T 2, 243.

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