mercredi 28 mars 2012

Aujourd’hui s’avance la croix et les enfers sont ébranlés.

Saint Éphrem le Syrien (en syriaque : ܐܦܪܝܡ ܣܘܪܝܝܐ  ; en grec : φραιμ Συρος ; en latin : Ephraem Syrus) naquit à Nisibe vers 306 emourut en 373.


                Rameaux


Aujourd’hui s’avance la croix, la création exulte, la croix, chemin des égarés, espoir des chrétiens, prédication des Apôtres, sécurité de l’univers, fondement de l’Église, fontaine pour ceux qui ont soif.

Aujourd’hui s’avance la croix et les enfers sont ébranlés.
Jésus est conduit à la Passion : il est conduit au jugement de Pilate qui siège au prétoire ;
à la sixième heure, on le raille ;
jusqu’à la neuvième heure, il supporte la douleur des clous, puis sa mort met fin à sa Passion.
À la douzième heure, il est déposé de la croix : on dirait un lion qui dort.

Pendant le jugement, la Sagesse se tait et la Parole ne dit rien.
Ses ennemis le méprisent et le mettent en croix.
Aussitôt, l’univers est ébranlé, le jour disparaît et le ciel s’obscurcit.

On le couvre d’un vêtement dérisoire, on le crucifie entre deux brigands.
Ceux à qui, hier, il avait donné son corps en nourriture, ils le regardent mourir de loin.
Pierre, le premier des apôtres, a fui le premier.
André aussi a pris la fuite.
Jean qui reposait sur son côté n’a pas empêché un soldat de percer ce côté de sa lance.
Le chœur des Douze s’est enfui. Ils n’ont pas dit un mot pour lui, eux pour qui il donne sa vie.
Lazare n’est pas là, qu’il a rappelé à la vie.
L’aveugle n’a pas pleuré celui qui a ouvert ses yeux à la lumière.
Et le boiteux qui grâce à lui pouvait marcher, n’a pas couru auprès de lui.

Seul un bandit, crucifié à son côté, le confesse et l’appelle son roi.
Ô larron, fleur précoce de l’arbre de la croix, premier fruit du bois du Golgotha !
La croix rend la lumière à l’univers entier, elle chasse les ténèbres
et rassemble les nations de l’Occident, du Nord, de la mer et de l’Orient, en une seule Église,
une seule foi, un seul baptême dans la charité.
La croix se dresse au centre du monde, fixée sur le calvaire.

dimanche 25 mars 2012

25 mars

Maurice Zundel, prêtre suisse, écrivain et théologien (1897-1975), Notre Dame de la Sagesse, éditions du Cerf, 1936, pages 35-37.



   Annonciation

Marie savait sans doute par cœur les Écritures ; elle avait compris leur mouvement secret, l’orientation christique de chaque parole, où le souffle brûlant de l’Esprit consume toutes les scories de l’humanité impure à laquelle sont confiés les gestes de Dieu.

Elle y cherche une Présence, elle y trouve une Personne où toute l’espérance humaine est contenue.

Son cœur ne bat que dans cet appel : « Que la Vierge conçoive et enfante un fils », Is 7, 14.

Elle n’a jamais pensé qu’il pût être question d’elle. Son regard n’a qu’une direction dont il ne se départit jamais. Son regard est simple : elle ne s’est jamais aperçue d’elle-même.

Quand éclate l’apparition de l’Ange et que résonne le premier Ave, elle se trouble : que signifie ce message et quel est ce message ? S’il dit vrai, s’il vient de Dieu, il faut que sa parole ne contrarie pas le propos virginal dont Dieu lui-même lui a inspiré le vouloir :

«  - Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ? »
« - L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre », Lc 1, 34-35.
Sûre que c’est Dieu qui l’appelle, elle consent par ce mot qui a suscité la création dans une admirable dignité, et qui la rétablit plus admirablement encore : Fiat.

« Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole », Lc 1, 38.

vendredi 16 mars 2012


Saint Joseph  -  19 mars
Frère Pierre, fraternité de Jérusalem, Magdala, Sologne.

Tel Fils, tel Père.
Sous la lumière de lEsprit Saint, le regard de Joseph s’était transformé. Le juste qui vit par la foi allait au-delà des apparences et voyait l’invisible. Dans le fils du charpentier, Joseph contemplait l’Artisan de l’univers, qui fait tout avec « poids et mesure ». Tout basculait. Il lui avait donné son nom, Jésus ; mais Jésus était aussi l’Emmanuel, "Dieu-avec-nous".
À l’écoute des Écritures, Joseph contemplait la réalisation des prophéties le concernant, celle d’Isaïe en particulier, où il était dit que cet enfant qui avait grandi sous son regard, s’était fortifié, était aussi  « le Conseiller-Merveilleux, le Dieu Fort » et même, qui le croirait, « Père-à-jamais », Is 9,5. Loin de se brouiller dans son esprit, cette révélation apportait un surcroît de lumière.

« Vous êtes tous fils du Très-Haut », Ps 82, 6, assurément ; mais Jésus l’était à un titre éminent : « Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut », Lc 1, 32, lui avait chuchoté Marie. C’était la parole de l’Ange.
Ainsi, regardant Jésus, Joseph avait tout pour adorer.
« Qui me voit, voit le Père », dira plus tard Jésus à Philippe, Jn 14, 9.
En Joseph, Jésus pouvait contempler un reflet, un miroir de la perfection de son propre Père du ciel, de sa sagesse, de sa sainteté, en somme la plénitude de son Père, dont il était toujours le Fils. Il n’avait pas cessé d’être Dieu en devenant homme.
En voyant Joseph travailler, beaucoup travailler, Jésus pourra dire : « Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi je travaille », Jn 5,17. Jésus était initié au travail par Joseph et l’imitait. Et Jésus dira : « Le Père me montre ce que je dois faire... Tout ce que fait le Père, le Fils le fait pareillement ». « Le Fils ne peut rien faire qu’il ne le voit faire par le Père ». « Le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait », Jn 5,19s.
Jésus voyait en Joseph la providence qui conduisait sa vie. Son père lui donnait sa nourriture, l’éloignait des dangers, de la main d’Hérode en particulier. Au-delà, Jésus s’en remettait à la Providence divine, à la main de Dieu qui le dirigeait, sans pour autant le soustraire aux événements.
Jésus voyait en Joseph le juste qui vit de la foi, soumis en tout à la volonté de Dieu, de Dieu son Père. La grâce de Joseph pour Jésus fut de ne pas arrêter à lui-même le maître-mot d’Abba, Père, mais de le laisser filtrer au-delà de lui-même, son Abba, notre Abba. Amen.

mercredi 14 mars 2012

L'amour des ennemis

Admonitions de Saint François d’Assise,
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Fdassise/admonit.html#8

Aimez vos ennemis, dit le Seigneur.
Aimer vraiment son ennemi, c'est d'abord ne pas s'affliger des torts qu'on a subis soi-même.
C'est ressentir douloureusement, mais comme une offense à l'amour de Dieu, le péché que l'autre a commis. Et c'est prouver à ce dernier, par des actes, qu'on l'aime toujours.

dimanche 4 mars 2012

Naissance de notre Fondatrice le 6 mars 1849

Instructions de chapitre de Mère Isabelle 
10 juillet 1920
Il faut avoir le recueillement extérieur qui parle aux âmes avec lesquelles on vit.
Il faut que ce recueillement soit général,
de tous les instants,
de toute la vie,
de toutes les actions.
C'est pour cela qu'il a été établi.

Il faut que l'âme se tienne unie à Dieu afin d'entendre la voix intérieure.
Il ne faut pas d'agitation, on peut troubler la paix intérieure des autres.
Notre-Seigneur ne parle pas toujours dans l'oraison, dans la communion. Il le fait quelquefois en dehors de tout exercice religieux, mais il le fait toujours dans le silence. C'est qu'il parle à l'âme, quand l'âme est attentive.