Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 1,29-34
Comme Jean Baptiste voyait Jésus venir vers lui,
il dit :
"Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde."
Jean voit Jésus venir vers lui et il dit: Voici l'Agneau de
Dieu qui enlève le péché du monde, Jn 1,29.
Ce n'est plus le temps de dire : Préparez...Mt 3,3,
puisque Celui dont la venue a été préparée se laisse voir, il s'offre désormais
aux regards. La nature de l'événement demande un autre discours. Il faut faire
connaître Celui qui est là, expliquer pourquoi il est descendu du ciel et venu
jusqu'à nous. C'est pourquoi Jean déclare : Voici l'Agneau de Dieu.
Le prophète Isaïe nous l'a annoncé en disant qu'il est traîné à l'abattoir
comme une brebis, comme un agneau muet devant ceux qui le tondent, Is 53,7.
La loi de Moïse l'a préfiguré, mais, étant figure et ombre, elle ne procurait
qu'un salut incomplet et sa miséricorde ne s'étendait pas à tous les hommes.
Or, aujourd'hui, l'Agneau véritable, représenté jadis par des symboles, la
victime sans reproche est menée à l'abattoir.
C'est pour chasser le péché du monde, renverser l'Exterminateur de la terre,
détruire la mort en mourant pour tous, briser la malédiction qui nous frappe et
mettre désormais fin à ceci : Tu es poussière et à la poussière tu
retourneras, Gn 3,19.
Devenu ainsi le second Adam, d'origine céleste et non terrestre, il
est la source de tout bien pour l'humanité, le destructeur de la corruption qui
était étrangère à notre nature, le médiateur de la vie éternelle, le garant du
retour à Dieu, le principe de la piété et de la justice, la voie qui mène au
Royaume des cieux. Car un seul Agneau est mort pour tous, recouvrant pour Dieu
le Père tout le troupeau de ceux qui habitent la terre ; un seul est mort pour
tous, afin de les soumettre tous à Dieu ; un seul est mort pour tous afin de
les gagner tous, afin que tous désormais n'aient plus leur vie centrée sur
eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux, 2 Co 5,15.
Nous vivions, en effet, dans nos nombreux péchés, et, de ce fait, nous avions à
acquitter une dette de mort et de corruption. Aussi le Père a-t-il livré son
Fils en rançon pour nous, un seul pour tous, car toutes choses sont en lui et
il est au-dessus de tout. Un seul est mort pour tous afin que nous vivions tous
en lui, car la mort, qui avait englouti l'Agneau sacrifié pour tous, les a tous
restitués en lui et avec lui. En effet, nous étions tous dans le Christ qui est
mort pour nous et à notre place, et qui est ressuscité.
Une fois le péché détruit, comment la mort qui a en lui son principe et sa
cause, échapperait-elle à la destruction complète ? Une fois la racine morte,
comment le germe qui en sort pourrait-il encore se conserver ? Une fois le
péché effacé, pour quelle faute encore devrions-nous mourir ? Célébrons donc
dans la joie l'immolation de l'Agneau, en disant : O mort, où est ta
victoire ? O enfer, où est ton dard venimeux 1Co 15,55
?
Comme le chantait le Psalmiste, toute injustice, en effet, fermera sa
bouche, Ps 106,42,
incapable qu'elle est désormais d'accuser ceux qui pèchent par
faiblesse. Car c'est Dieu qui justifie, Rm 8,33. Le
Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi, en devenant pour nous objet
de malédiction, Ga 3,13,
afin que nous échappions à la malédiction du péché.
Commentaire sur l'évangile de Jean, 2, Prol, PG 73, 192-193
Clerus
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