LE CHARISME DES ORANTES DE L'ASSOMPTION


Le charisme d’un institut est une grâce accordée par l’Esprit Saint à des fondateurs, pour réaliser une mission spécifique qui tient compte du contexte de l’histoire. Des accents privilégiés par notre Règle de Vie conduisent l’Église à reconnaître notre charisme comme celui d’un Institut de vie contemplative, mais cette dénomination n’est pas prévue par le droit canonique qui distingue la vie apostolique et la vie monastique.

La vie contemplative est une forme de vie organisée pour favoriser la contemplation. « La vie entière est organisée de manière à ce que tout soit une vie de prière », Instruction de Mère Isabelle, 18 mars 1916. La vie contemplative demande une régularité dans les horaires de travail, de prière et de vie en communauté. Elle « demande, pour grandir, des espaces de silence et de solitude, une ascèse vigilante et certaines ruptures » pour nous libérer de nous-mêmes. « Elle s’approfondit dans l’étude et le ressourcement spirituel », R.V. 4.

La vie contemplative est un appel. C’est un don que Dieu fait à son Église pour son peuple. Accueillons toute réalité et toute personne en l’aimant de cet amour dont le Christ nous aime, en remettant tout au Père par le Christ. Cette manière d’être déborde les lieux et les temps de la prière. « L’oraison n’est pas seulement le moment de la prière, c’est le pivot de la vie, et toute la vie doit être inspirée et transformée et vivifiée par l’état d’oraison », Lettre de Mère Isabelle au Père Picard, 25 mars 1902.

Dans la vie contemplative, tout s’oriente vers la prière. Nos travaux deviennent prière selon notre attitude intérieure et extérieure au travail, dans le désir de participer activement à l’œuvre de la création. La pratique la plus nécessaire dans la vie spirituelle, c’est de veiller à vivre toute chose en présence de Dieu, en vérité, gratuitement, jusque dans l’aridité, le dégoût ou même l’infidélité ou le péché. « La vie contemplative est en elle-même un acte de foi », Mère Isabelle. R.V. 3.



Orantes de l’Assomption, nous avons été fondées par Isabelle de CLERMONT-TONNERRE, Comtesse Henri d'URSEL et le Père François PICARD le 8 décembre 1896, rue Berton à Paris, chez les Oblates de l’Assomption. Nous sommes nées en Assomption, pour prier pour les membres et les œuvres de l’Assomption, pour les prêtres, pour l'Église et pour le monde. Nous partageons avec les autres congrégations de l’Assomption la même passion du Règne de Dieu avec cette devise : - Que ton règne vienne. R.V. 1.

« Nous sommes consacrées à Dieu dans une vie de prière, par la profession des conseils évangéliques vécus en communauté fraternelle », R.V. 8.

« Notre vie s’enracine dans l’Évangile à travers la spiritualité augustinienne. Elle est recherche de Dieu et adoration en communauté fraternelle : dans la vérité et la charité, l’humilité et la joie, la simplicité, le travail et le partage », R.V. 2.

Ora et labora

Selon la tradition de prière et de travail dans la vie contemplative, nous prions et nous travaillons pour gagner notre vie, R.V. 2, R.V. 31.

Jésus-Christ dans son Eucharistie est le centre de notre vie contemplative, R.V. 1, R.V. 3, R.V. 6. « Sous l’action de l’Esprit Saint, notre mission dans l’Église est de continuer la prière ininterrompue et unanime de la Vierge Marie et des premiers disciples », R.V. 1, avec cette devise : « Assidues à l’enseignement des Apôtres, à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières », Ac 2,42.

Nous vivons notre présence contemplative en témoins du Royaume, dans le partage de notre prière liturgique et notre permanence d’adoration, dans notre travail, et dans des services ponctuels comme la catéchèse. Nos fondateurs nous ont donné deux orientations à mettre en œuvre : susciter la prière, transmettre la foi et les chemins de la vie spirituelle, et vivre un amour concret et engagé pour les pauvres. Nous ne parlons pas d’activité apostolique. Nous parlons de notre prière apostolique et de notre présence contemplative au monde qui est diversifiée selon l’insertion des communautés dans chaque pays, R.V. 3, R.V. 5.

Sœur Jeanine GINDREY, avril 2016, juillet 2025.

Instruction du 18 mars 1916, Constitutions - Chapitre XII

De la fréquente méditation de la Règle.

Plaise à Dieu « que vous observiez ces choses avec dilection, comme amoureuses de la beauté spirituelle, et répandant par votre vie la bonne odeur du Christ », Règle de saint Augustin 8,1.

C'est bien dans la vie religieuse qu'est cette terre où coulent le lait et le miel. On a des grâces par la prière continuelle, puisque la vie entière est organisée de manière à ce que tout soit une vie de prière. Alors il n'est pas imprudent, injuste de dire que notre vie est une demeure où coulent le lait et le miel : le lait de la Parole de Dieu, le miel des vertus et surtout de la charité chrétienne, pourvu que nous la maintenions.... N'attendons pas toujours un chemin de Damas, mais que chaque instant soit consacré à Dieu, et qu'il n'y ait jamais de résistance dans nos âmes.

1895. La Comtesse d’Ursel. Questionnaire (Cahier 2). Livre bleu p. 17.

Notre époque est celle de la dévotion au Sacré Cœur. Quand Dieu développe dans une âme, ou dans plusieurs âmes, ou à une époque, une dévotion plus spéciale, cette dévotion apparaît un peu seule, un peu isolée comme une belle fleur séparée des autres dans un parterre. Cela dure un temps pour qu’on la voie. Mais cette fleur appartient au parterre de l’Église, elle doit y prendre sa place accompagnée de toutes les autres. La vie liturgique doit s’emparer de toutes les fleurs de l’Église.

Je crois que Dieu nous appelle à unir la vie intime de réparation et d’adoration, plus spéciale à notre époque de négation et de blasphèmes, de l’unir à la vie liturgique plus spéciale aux anciens ordres qu’aux nouveaux, selon cette prière du Père d’Alzon : « Je voudrais obtenir pour tous les religieux de l’Assomption l’amour le plus ardent pour l’Église et la résolution de s’offrir comme des victimes parfaites pour le bien des âmes et le règne de Notre-Seigneur ».


Aucun commentaire: