Contempler, vie contemplative, soeur Monique-Anne Giroux

 

Contempler, c’est entrer dans une plus grande conscience, Père Pierre Teilhard de Chardin (1881-1947).

-          Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. Je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître, pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi aussi, je sois en eux, Jn 17,21-24.26. 

-          Vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes, car vous avez été achetés à grand prix. Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps, 1 Co 6,19-20.  

Le Père Picard commente le Psaume 23. La vie contemplative est une vie de perpétuelle ascension. La perfection, l’union à Dieu, c’est une montagne très élevée, sur laquelle le Seigneur se complaît à rester avec les âmes privilégiées. Les âmes contemplatives doivent s’élever vers la montagne du Seigneur, et s’y établir, 1896.  

Celle qui arrivera à approfondir l’A.R.T. deviendra par là même une âme contemplative. Que le règne de Dieu s’établisse en vous d’abord, 10 décembre 1896.

Restez dans le repos, dans le calme de la présence de Dieu, et tous vos actes ne seront qu’unité, 15 déc. 1896.

Les âmes contemplatives cherchent à pénétrer le mystère de la Très Sainte Trinité. Nous trouvons en notre divin Sauveur cette plénitude de perfection, car Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude, Col 1,19.

Quand Notre Seigneur qu’on cherche vous laisse dans ce vide, alors nous n’avons point cette plénitude que, seul, Il peut apporter à un cœur avide d’aimer. Jésus veut être conquis par ceux à qui il veut se prodiguer. Il veut être augmenté par les efforts de votre esprit, de votre cœur, et que vous tendiez à la perfection. Posséder Notre Seigneur, sentir sa présence et accomplir toutes choses pour Lui, c’est être parfait. Tendre à la perfection, c’est tendre à l’amour de Notre Seigneur ; y atteindre, c’est le posséder. Ceux qui ne veulent pas faire tous les sacrifices nécessaires pour atteindre à cette perfection complète, ceux-là sont imparfaits. 18 décembre 1896.

Dans la vie contemplative, nous savons que nous contemplerons toujours cette perfection qui est Dieu. Dieu est bonté. La beauté de Notre Seigneur est toujours resplendissante, et dès lors qu’il se présente pour être l’objet de notre contemplation, il veut que nous restions toujours dans la lumière. Gardez la présence de Dieu. Comptez sur ses grâces. Cette perfection de Notre Seigneur, vous avez pour devoir et pour mission de la contempler, de l’aimer et de la laisser s’établir en vous, et il y a beaucoup de degrés dans la perfection. Toutes les fois que Notre Seigneur se communique un peu à vous et vous conserve ce rayon de bonté qu’Il vous a donné, rien n’est difficile. Mais Notre Seigneur est venu pour vous associer à ses actes de bonté, 22 décembre 1896.

Le Père Picard. Qu’est-ce qu’une vie religieuse qui n’est pas pénétrée de la vraie connaissance, de la diffusion [du rayonnement] de Notre Seigneur ? Ce n’est pas la vie religieuse, c’est la vie de l’ignorance, de la paresse spirituelle. Il faut que votre esprit soit actif, 1896. 

Dans la vie contemplative, vous avez pour devoir de pénétrer davantage dans la connaissance de Dieu. Vous êtes appelées à voir Dieu, à fixer sur Lui votre regard, à vous laisser envahir par son esprit de sagesse et d’intelligence, 2 mai 1898.

Le Père Picard revenait sans cesse au même sujet : Jésus est bon, infiniment bon. Soyons bons. La bonté, c’est le don de soi. Se donner, c’est s’oublier, c’est aimer les autres jusqu’à souffrir pour eux. Soyez bonnes, mes enfants, exercez-vous chaque jour à la bonté, 13 décembre 1902.

Mère Isabelle - La multiplicité de nos occupations corrige notre tendance à nous occuper de nous-mêmes. Si nous voulons conserver à cette fondation sa physionomie primitive, il faut que nous nous efforcions de concilier notre travail avec un doux et habituel recueillement. Ce qui est indispensable, c'est d'établir dans la communauté une atmosphère de paix, de douceur, de charité, condition nécessaire pour le développement de l'esprit de prière qui est notre vocation avant tout, 1909.

Le Père Emmanuel Bailly. Tout en étant contemplatives, vous avez au premier chapitre de vos Constitutions l’obligation d’étudier. Dans notre Directoire [du Père d’Alzon], il est rappelé que nous devons ramener toutes nos études et notre apostolat à Jésus-Christ. Pour mieux adorer Jésus-Christ, il faut que vous le connaissez le plus possibles dans les sources de l’Écriture Sainte, dans les Pères du Concile de Trente, dans les saints, pour éviter les idées vagues et la contemplation égarée.

Il faut que vous puissiez suivre la messe [en latin], dire l’office d’une manière intelligente, que votre prière ne soit pas mécanique. Il faut aussi que vous sachiez dans quel esprit vous devez vous livrer à l’étude. Quand une Orante étudie pour satisfaire une certaine curiosité, ou pour acquérir une situation plus brillante dans la communauté, ce n’est pas Jésus-Christ qu’elle cherche, mais elle-même. Vous étudiez le latin pour mieux comprendre vos prières liturgiques, pour mieux vous servir des [écrits des] Père de l’Église quand vous méditez, pour avoir une compréhension plus surnaturelle de la manière dont les saints ont manifesté Jésus-Christ. Ayez à la base de votre piété quelque chose de plus solide que ces imaginations qui égarent tant d’âmes. Que ce soit Notre Seigneur que vous cherchiez dans vos quelques études, et que vous n’en fassiez jamais un trésor caché. Que vous ne cherchiez que Notre Seigneur dans les quelques livres que vous étudierez, 1914.

Le Père André Jaujou - Toute la vie contemplative doit tendre à avoir la paix. Nous l’avons avec les autres par la charité. La vie contemplative est une vie de transfiguration. Par rapport aux choses extérieures, l’imagination même doit disparaître pour que vos âmes aient la claire vision. Que la Lumière de Notre Seigneur resplendisse dans tout ce que vous êtes et tout ce que vous faites. C’est au nom de Notre Seigneur qu’il faut faire toutes choses, 1918.

Le Père André Jaujou - Le Père Picard désirait que dans toute votre vie contemplative vous vous rendiez compte que tout ce qui vient de la liturgie au jour le jour est le meilleur et doit être préféré à toute autre chose. C’est le genre de dévotion, de contemplation, d’union à Notre Seigneur, que vous devez avoir. Suivre l’Église est d’une grande simplicité, 1918.

Le Père André Jaujou - Ceux qui vous ont fondées ont cru que la vie contemplative pouvait cadrer avec certains devoirs matériels, et qu’on pouvait faire des nécessités du temps, un escalier pour s’élever aux choses de l’éternité.

Celui qui vous a fondées a voulu une contemplation basée sur la foi, avec des grâces ordinaires non sensibles, qui viennent avec les contradictions. C’est à vous de faire servir les choses matérielles à votre contemplation, à faire que toute votre volonté soit à Dieu. Soyez contemplatives dans votre manière d’opérer les choses actives.

Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun, Ac 2,44. Aimez votre vie de communauté. Vous avez été formées sur le modèle de l’Église. Ainsi vous prendrez chaque chose qui forme la texture de votre vie pour arriver à une perfection plus grande », 1er août 1918.

Le Père André Jaujou - Contempler, c’est vouloir voir Dieu. Le dépouillement des sens si souvent demandé par les auteurs ascétiques, nous devons le vouloir, nous devons accomplir le bien dans sa perfection. Nous sommes les temples consacrés du Saint Esprit. Âme, esprit, volonté, cœur, sentiments, corps, que tout en nous appartienne au Bon Dieu dans la perfection. Nous devons vaincre les difficultés par une certaine bonté. Dans nos rapports mutuels, il faut nous supporter. Dans cette vie essentiellement paisible, il ne faut apporter que des éléments de paix. On ne se plaint de rien, 2 août 1918.

Sœur Monique-Anne Giroux, réalisé pour notre partage communautaire du 6 juin 2021.

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