dimanche 29 décembre 2013

Augustin Guillerand, Le Verbe

 
Augustin Guillerand, Ordre Cartusien (+1945)                                                           



                                                                                                                                                           Jn 1, 1…14
   

 Le Verbe

est la Lumière vraie qui illumine tout homme venant en ce monde, parce qu’à tout homme Le Verbe dit ce qui est.

C’est le Verbe qui éclaire la raison humaine et la dispose en rapport juste avec l’Être. Le Verbe montre dans les êtres créés des images de l’Être incréé, mais seulement des images. Une image fait connaître ce qu’elle représente, mais on ne doit pas s’arrêter à l’image. Il faut la dépasser et rejoindre par elle, en elle, la réalité dont elle est l’image. Sinon, on reste dans la vanité et le mensonge.

Au fond secret d’un homme qui vient au monde, une voix crie :
Le monde est tout ce qu’il contient, ce n’est pas l’Être qui est ;

il est son oeuvre ; il est une image plus ou moins lointaine de lui ; c’est la voix du Verbe en nous ;

c’est la Lumière vraie qui brille en tout homme.

Lumière de sa raison en tous ;

Lumière de la grâce dans ceux que la foi éclaire ;

Lumière enfermée dans les créatures inférieures elles-mêmes, pour que l’homme pût percevoir ce rapport qui les unit à Celui qui est.

vendredi 20 décembre 2013

Julien de Vézelay, Et le Verbe s'est fait chair

Tympan basilique de Vézelay


 Julien de Vézelay (v. 1805-1160)
             
   Moine à Vézelay [France].
   Sermons sur Noël 1. SC 192,45.52.60.

Et le Verbe s'est fait chair 
 
Un silence paisible enveloppait toute chose, et la nuit était au milieu de son cours rapide, alors, ta Parole toute-puissante, Seigneur, est venue de ton trône royal, Sg 18,14-15. Ce texte de l'Écriture désigne le temps très saint où la toute-puissante Parole de Dieu est venue jusqu'à nous pour nous parler de notre salut ; partant du secret le plus intime du Père, elle descendait dans le sein d'une mère. Dieu qui avait parlé à nos pères par les prophètes sous des formes fragmentaires et variées dans les derniers temps, dans les jours où nous sommes, Il nous a parlé par ce Fils, He 1,1-12, dont il dit :
- Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis tout mon amour ; écoutez-le, Mt 3,17 ; 17,5. La Parole de Dieu vient donc à nous de son trône royal ; elle s'abaisse pour nous élever ; elle s'appauvrit pour nous enrichir ; elle se fait chair pour nous diviniser.

Mais, pour que le peuple qui doit être racheté mette toute sa confiance et son espérance dans l'avènement et l'efficacité de cette parole, elle est appelée Parole toute-puissante.Car, si elle n'était pas la Parole toute-puissante, l'homme, damné et voué à toutes les misères, n'espérerait que de façon bien tiède et bien timide, qu'elle le délivrerait du péché. Donc, pour que l'homme perdu ait la certitude de son salut, la Parole qui le sauve est appelée toute-puissante.

Et voyez quelle toute-puissance : le ciel n'existait pas encore ni ce qui est contenu dans son enceinte, Est 16,10 ; il parla, et ce qu'il dit exista, Ps 32,9. Ce fut fait de rien, 2 M 7,28, car la toute-puissance de cette Parole créait, tout ensemble et instantanément, la matière et la forme. La Parole a dit : Que le monde soit, et le monde a été fait. Elle a dit : Que l'homme soit, et l'homme a été fait.
Mais, ce qu'elle avait créé, la Parole ne l'a pas recréé aussi facilement. Elle a créé par son commandement, mais elle a recréé par sa mort ; elle a créé en commandant, mais elle a recréé en souffrant. Vous m'avez donné bien de la peine, Ml 2,17, avec vos péchés. Le monde ne m'a donné aucune peine pour l'organiser et le gouverner, car je déploie ma vigueur d'un bout du monde à l'autre et je gouverne l'univers avec douceur, Sg 8, 1.

Seul l'homme, violateur obstiné de la loi fixée et promulguée par moi, m'a donné de la peine, avec ses péchés. C'est pourquoi, venant du trône céleste, je n'ai pas refusé de me renfermer dans le sein d'une vierge et de m'unir en une seule personne avec l'humanité déchue. Dès ma naissance on m'enveloppe de langes, on me couche dans une mangeoire parce qu'il n'y a pas de place à l'auberge pour le Créateur du monde.
Toutes choses étaient plongées au milieu du silence, c'est-à-dire entre les Prophètes qui ne parlaient plus, et les Apôtres qui parleront plus tard. Ce silence formait donc un espace entre la parole de ceux-ci et la parole de ceux-là. Tandis que toutes choses étaient plongées au milieu du silence, la Parole toute-puissante, c'est-à-dire le Verbe du Père, est venue de son trône royal, Sg 18,14-15. Il est beau que ce soit au milieu du silence que vienne le Médiateur entre Dieu et les hommes, 1 Tm 2,5, homme vers les hommes, mortel pour sauver les mortels, Lui qui, par sa mort, sauvera les morts.

Qu'elle vienne encore maintenant, je l'en prie, la Parole de Dieu, vers ceux qui font silence. Écoutons ce que le Seigneur nous dit au fond de nous-mêmes. Qu'ils se taisent, les mouvements et les cris malencontreux de notre chair ; qu'elles fassent silence, les images désordonnées de notre cœur, pour que nos oreilles attentives écoutent librement ce que dit l'Esprit. L'Esprit de vie parle toujours à notre âme, et une voix se fait entendre du firmament, Ez 1,26. Mais nous, en portant notre attention ailleurs, nous n'entendons pas l'Esprit qui nous parle.

vendredi 13 décembre 2013

Saint Ambroise de Milan, Réjouissez-vous dans le Seigneur, Ph 4,4-5

Saint Ambroise (340-397)
Évêque de Milan [Italie] et docteur de l’Église.

Ph 4,4-5.  

 Réjouissez-vous dans le Seigneur

Les joies du monde tendent à la tristesse.

Les joies conformes à la volonté de Dieu attirent aux biens durables et éternels ceux qui y persévèrent.

Saint Paul ajoute : Je le répète, réjouissez-vous. Que votre sérénité soit connue de tous les hommes. Votre conduite sainte ne doit pas seulement apparaître devant Dieu, mais aussi devant les hommes, pour donner un exemple de sérénité et de réserve devant tous ceux qui demeurent avec vous sur la terre, pour laisser un bon souvenir devant Dieu et les hommes.
Le Seigneur est proche : ne soyez inquiets de rien.

Le Seigneur est toujours proche de ceux qui l’invoquent en vérité, avec une foi droite, une espérance ferme, une parfaite charité.

Il sait de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez.

Il est toujours près à secourir, dans n’importe lequel de leurs besoins, ceux qui Le servent fidèlement. Aussi, lorsque nous voyons que le malheur est imminent, nous n’avons pas à nous faire de grand souci, puisque nous devons savoir que Dieu est pour nous un défenseur tout proche, selon cette parole du psalmiste : Le Seigneur est proche de ceux dont le cœur est angoissé, et il sauvera ceux dont l’esprit est abattu. Les angoisses sont nombreuses pour les justes mais de toutes leurs angoisses, le Seigneur les délivre, Ps 34. Si nous nous efforçons d’accomplir et de garder ce qu’Il prescrit, le Seigneur ne tarde pas à venir.
Mais, en toute circonstance, dans l’action de grâce priez et suppliez pour faire connaître à Dieu vos demandes. Nous ne devons pas, si nous sommes accablés d’épreuves, les supporter avec récriminations et tristesse, mais avec patience et bonne humeur, en rendant grâce à Dieu en tout temps et à propos de tout.

samedi 7 décembre 2013

Mère Isabelle, appel à fonder relecture

              117ème anniversaire de la fondation de soeurs Orantes de l'Assomption
                                         8.12.1896 - 8.12.2013

 
 
7 juin 1919, veille de Pentecôte

Rectification écrite par Mère Isabelle après la lecture des chroniques du monastère


Appel à fonder 

Quand, par suite des circonstances, j’eus renoncé à entrer, dans quelques années, chez les dames de l’Assomption, je restai dans un état fort pénible d’ignorance de la volonté de Dieu sur moi et mes oraisons étaient pleines d’angoisse quand, tout à coup, dans la prière, jaillit une parole, une lumière : Notre Seigneur me faisait comprendre qu’il me destinait à une œuvre nouvelle… C’était si étonnant, si incompréhensible que j’en fus abasourdie, mais c’était si clair, si net que la raison jointe à la crainte de l’illusion, pouvaient seules me faire douter. La si brève parole du divin Maître s’était imprégnée dans mon âme comme un cachet sur la cire et cette empreinte ne devait plus jamais s’en effacer. Quelque fussent dans l’avenir mes doutes et mes craintes, je ne pus jamais chercher sérieusement une voie qui ne fut pas une voie nouvelle, inexistante encore. Je l’aurais cependant bien voulu ayant horreur de l’inconnu et des voies un tant soit peu extraordinaires. Mais j’avais alors bien du temps devant moi avant de réaliser un projet quelconque de vie religieuse et, toute remplie d’étonnement, je fis la seule chose à faire : j’écrivis au Père Picard en lui soumettant la parole qui semblait venir d’en-haut et être la manifestation de mon avenir.

 J’aurais peut-être été fort soulagée si le Père m’eut répondu que je n’étais qu’une sotte et que je n’avais plus à penser à cette billevesée [pensée fantaisiste].  Mais, tout au contraire, le Père m’écrivit de mettre par écrit, au courant de la plume, tout ce que je pensais. Cela devenait sérieux. J’écrivis un grand nombre de pages et je les envoyai au Père, pensant que j’aurais une réponse. Mais le Père garda un complet silence qui ne me tourmentait d’ailleurs pas, puisque je lui avais tout dit, que rien ne pressait et que j’étais en sécurité sous l’obéissance.

 Un an après, j’allai faire ma retraite et, grand fut mon étonnement quand le Père me dit que, dans cette retraite, nous causerions de tout, même de mon grand cahier : - Alors vous l’avez pris au sérieux ? – Oui, et je vous le dis pour votre consolation, je m’attendais, je savais d’avance ce que vous m’écririez.

 J’étais à l’eau… Mes idées n’étaient pas traitées d’illusions et il faudrait, tôt ou tard marcher à une lumière qui, plus j’avançais, devait me sembler ténèbres.

 J’en causais quelquefois, mais plutôt rarement, avec le Père. Par principe, le Père Picard ne concevait pas une œuvre toute faite dans son esprit. Il pensait, il agissait sous le souffle du Saint Esprit, il étudiait les circonstances, cherchant à y découvrir les intentions de Dieu, écoutait patiemment tout ce qu’on lui disait, le pour comme le contre et, par-dessus tout veillait à ce que l’âme fût fidèle et ne déviât pas des vues de Dieu sur elle ; et là était le secret de son extraordinaire ascendant sur les âmes. On voyait en lui l’intermédiaire de Dieu.

 Il disait d’ailleurs qu’une œuvre ne se faisait jamais complètement telle qu’on l’avait d’abord supposée. Et cela se comprend parce qu’après l’appel réel mais très rapide de Dieu, la créature y mêle nécessairement son propre travail d’intelligence et d’imagination. Il est impossible à l’esprit humain de ne pas chercher aux alentours de la Parole de Dieu ce qu’elle peut bien signifier au juste et cela n’est pas défendu, au contraire mais ce qu’on pense n’est pas toujours ce que Dieu veut et c’est souvent très petit à petit qu’il montre sa volonté par les circonstances humaines, les réflexions, la sagesse de la direction, la fidélité des âmes, la nature des vocations.

dimanche 1 décembre 2013

Jean Tauler, "lève-toi !" dit Isaïe


Jean Tauler (1300 – 1361), mystique Rhénan. L’appel divin : 2 manières d’y répondre, Sermon 5.  Nous laisser façonner par Dieu jusqu'au fond de notre âme : telle était la spiritualité qu'enseignait Jean Tauler aux « amis de Dieu ».

 

Lève-toi !

Dieu ne désire qu'une seule chose, la seule dont il ait besoin, et il la désire d'une façon si forte qu'il lui donne tous ses soins. Cette seule chose, c'est de trouver vide et accueillant le fond qu'il a mis dans l'esprit de l'homme afin de pouvoir y accomplir son œuvre d'Amour.

Mais que doit faire l'homme pour que Dieu puisse donner sa lumière et agir au fond de l'âme ? Il doit se lever.
 
« Lève-toi ! », dit Isaïe.

Si l'homme a quelque chose à faire, c'est de s'élever au-dessus de tout ce qui n'est pas Dieu, au-dessus de lui-même et au-dessus de toute créature. Cette élévation fait naître un ardent désir de se détacher et de se dépouiller de toute dissimilitude. Plus on se défait de toute dissimilitude et plus le désir grandit de s'en défaire.

 Il y a 2 catégories d'âmes qui répondent à cette touche intérieure et la suivent de 2 manières différentes.

Les premières se présentent avec leur subtilité naturelle et leur conception rationnelle avec lesquelles elles troublent le fond. Elles étouffent le désir de s'élever au-dessus de tout ce qui n'est pas Dieu en voulant écouter et comprendre par les chemins de leur conception rationnelle. Elles s'imaginent qu'elles ont ainsi la paix.

D'autres  veulent trouver leur satisfaction dans les observances et les pratiques de leur choix, dans la prière, les méditations...

C'est par ces exercices qu'elles veulent préparer le fond de leur âme. Elles trouvent une grande paix dans ces pratiques de piété, mais seulement dans celles qu'elles ont réglées elles-mêmes et pas ailleurs.

 Ceux qui se lèvent vraiment et qui ainsi sont illuminés, sont ceux qui  se livrent complètement à Dieu. Ils sortent d'eux-mêmes en toutes choses et ne gardent rien pour eux, ni dans les œuvres, ni dans les pratiques de piété, ni dans ce qu'ils font, ni dans ce qu'ils ne font pas, ni dans la joie, ni dans la peine. Mais ils acceptent tout de Dieu et lui rapportent absolument tout, dans un complet dépouillement d'eux-mêmes. Ils sont toujours contents de la volonté de Dieu, dans la paix et dans l'inquiétude, car ils aiment et désirent uniquement la volonté de Dieu.

 Ces personnes se lèvent en vérité et ils ont la paix dans le trouble, et la joie dans la souffrance. En tout, la volonté de Dieu leur agrée, et c'est pourquoi le monde entier ne saurait leur ravir leur paix.  Ces âmes ne goûtent que Dieu seul et rien d'autre. Ils sont en vérité illuminés, car Dieu répand sur eux sa lumière claire et pure en toutes circonstances, même aux heures de l'obscurité la plus sombre. Ce sont des gens surnaturels qui ne font rien sans Dieu. C'est Dieu qui est en eux. 

Ces personnes portent le monde entier.

Puissions-nous nous lever ainsi dans ce temps de l'attente, pour permettre à Dieu de faire en nous son œuvre.

vendredi 22 novembre 2013

Père Matta El-Maskîne, quelques directives concernant la prière continuelle

Quelques directives concernant la prière continuelle

- Raviver le sentiment d'être en la présence de Dieu qui voit tout ce que nous faisons et entend tout ce que nous disons .

- Essayer de lui parler de temps en temps, avec des phrases courtes qui traduisent nos états du moment.

- Associer Dieu à nos travaux en lui demandant d'être présent à nos activités, lui en rendre compte après les avoir terminées, l'en remercier en cas de réussite, lui dire nos regrets en cas d'échec tout en recherchant les raisons : peut-être nous sommes-nous éloignés de lui, ou avons-nous omis de demander son aide

- Essayer de percevoir la voix de Dieu à travers nos travaux. Bien souvent il nous parle intérieurement mais, ne lui étant pas attentifs, nous perdons l'essentiel de ses orientations Dans les moments critiques, quand nous recevons des nouvelles alarmantes, ou quand nous sommes agressés, demandons-lui aussitôt conseil ; il est dans l'épreuve l'ami le plus cher et le conseiller le plus sûr.

- Dès que le coeur commence à s'agiter, tournons-nous vers Lui pour calmer cette agitation néfaste avant qu'envahisse notre coeur; envie, colère, jugement, vengeance, tout cela nous ferait perdre la grâce de vivre en sa présence, car Dieu ne peut cohabiter avec le mal. Essayer autant que possible de ne pas l'oublier en revenant aussitôt à lui, dès que nos pensées sont prises en flagrant délit de vagabondage, oublier en revenant aussitôt à lui.

- Ne pas entreprendre un travail ou donner une réponse avant de recevoir une incitation de Dieu. Celle-ci devient de plus en plus discernable à la mesure de la fidélité de notre marche en sa présence et de notre détermination à vivre avec lui Crois-tu en Dieu ? Alors, que Dieu soit à la base de tous tes comportements ; avec lui, accueille tout ce que tu rencontres dans la vie, bonheur ou tristesse.

- Que ta foi ne change pas chaque jour au gré des circonstances. Ne laisse ni le succès augmenter ta foi, ni l'échec, la perte et la maladie, l'affaiblir ou l’anéantir.

- As-tu accepté de vivre avec Dieu ? Alors une fois pour toutes, mets en lui toute ta confiance, et Confie-lui toutes tes affaires matérielles et spirituelles ; il est vraiment à même de les régir toutes.

Sache que la vie avec Dieu supporte tout maladie, faim, humiliation.., et ne sois pas surpris si ces choses-là arrivent ; prends patience et tu les verras se transformer et se ranger toutes de ton côté pour ton plus grand bien.

vendredi 15 novembre 2013

Père Matta El-Maskîne, la prière continuelle




LA PRIÈRECONTINUELLE
 
Il faut prier sans cesse, sans jamais se lasser
(Lc 18,1)

 

La vie, en son sens le plus profond, se résume en deux actes permanents d'une extrême simplicité, le
premier est lamour dont la source est Dieu, et le deuxième, ladoration qui est le propre de la création : "Dieu est amour" (I Jn 4,16). "Je ne suis que prière" (Ps 109,4).
Ces deux actes sont dune permanence qui ne souffre aucune interruption ; ainsi, Dieu ne cesse d'aimer la création, et la création ne cesse dadorer Dieu "Je vous le dis : "si eux se taisent, les pierres crieront" (Lc 19,40).


Tous les actes et les multiples occupations de cette vie passeront et disparaîtront, après nous avoir valu condamnation ou récompense, et il n'en restera que ces deux actes extraordinaires ; l'amour de

Dieu pour nous, et notre adoration de Dieu. Ces deux-là ne passeront jamais et demeureront éternellement, car Dieu est heureux de nous aimer : "Je mis mes délices, dit-il, à fréquenter les enfants des hommes" (Pr 8,31), et nous trouvons tout notre bonheur dans ladoration de Dieu


Cette adoration est une intuition divine déposée par Dieu au coeur de la nature de l'homme, afin qu'il
soit heureux dadorer la source du vrai bonheur. Cela, nous lavons touché du doigt, expérimenté et vérifié maintes et maintes fois; nous avons acquis la certitude que la prière et ladoration sont sources de bonheur permanent. Y a-t-il donc moyen de mener une vie dadoration et de prière ininterrompues, de mettre Dieu au centre de notre pensée, de faire que tous nos actes et nos comportements gravitent autour de lui, de vivre en sa présence du matin au soir et du soir au matin ?  

En vérité, cette oeuvre-là n'est pas une sinécure ; elle exige de notre part une grande détermination, de
la persévérance et beaucoup dattention. Noublions pas toutefois que, ce faisant, nous réalisons le summum de la volonté et du plan divins, et que, par conséquent, nous y serons immanquablement aidés, aimés et guidés par Dieu.
Nous résumerons l'essentiel de cet exercice de la manière suivante : 

Premièrement: les objectifs de la prière continuelle :
- Vivre en permanence en présence de Dieu.
- Associer Dieu à toutes nos activités, à toutes nos pensées, et connaître sa volonté.
- Accéder à une vie de joie, en nous approchant de la source mème du bonheur : Dieu, et jouir de son amour.
- Acquérir une haute connaissance de Dieu en son être même.
- Pratiquer un heureux détachement des choses de ce monde, sans rien y regretter.

Père Matta El-Maskîne, l’expérience de Dieu dans la vie de prière, spiritualité orientale, N° 71, Abbaye de Bellefontaine, 246-254. 

vendredi 8 novembre 2013

Saint Macaire le Grand, Nous ferons notre demeure chez lui, Jn 14,22-24




St Macaire le grand

« Nous ferons notre demeure chez lui »

Jn 14,22-24

 

O compassion ineffable de Dieu, qui se donne gratuitement lui-même à ceux qui croient que Dieu, après  un peu de temps, habitera dans le corps de l’homme et que le Seigneur aura dans l’homme une demeure splendide ! De même que Dieu a créé le ciel et la terre pour que l’homme y habite, ainsi a-t-il créé le corps et l’âme de l’homme pour qu’il soit sa propre demeure, pour qu’il y habite et repose dans le corps, comme dans sa propre maison, ayant pour épouse pleine de beauté l’âme bien aimée, faite à son image : « Je vous ai fiancés à un unique Epoux, dit l’Apôtre, pour vous présenter au Christ comme une vierge pure », 2 Co 11,2 ; et encore : « Nous sommes sa demeure », Hb 3,6.

Ni les sages avec toute leur sagesse, ni les prudents avec toute leur prudence, n’ont pu comprendre la subtilité de l’âme, ni dire ce qu’elle est ; seuls ont pu le faire ceux à qui la compréhension en a été révélée par l’Esprit Saint, et à qui l’exacte connaissance de l’âme a été donnée. Mais, considère maintenant, discerne et comprends ce qu’il en est. Ecoute : Lui est Dieu ; elle n’est pas elle, la créature ; Lui est artisan ; elle, l’ouvrage. Il n’y a rien de commun entre sa nature et la sienne. Mais, dans son amour et sa compassion infinis, ineffables et incompréhensibles, il lui a plu d’habiter dans cet ouvrage et cette créature raisonnable, précieuse et de choix, « afin, comme le dit l’Ecriture, que nous soyons comme les prémices de ses créatures », Jc 1,18, pour que nous soyons la sagesse et sa communion, sa propre demeure, sa propre épouse précieuse et pure.

                Alors que de tels biens nous sont proposés, que de telles promesses nous sont faites, que tant de bienveillance nous a été témoignée par le Seigneur, ne soyons pas négligents, mes enfants, ne tardons pas à nous élancer vers la vie éternelle et à nous livrer complètement au bon plaisir du Seigneur, il nous délivre de la prison, ténébreuse des passions d’ignominie, et pour qu’il prenne la défense de sa propre image et de son œuvre, qu’il la rende resplendissante et fasse devenir l’âme saine et pure, et qu’ainsi nous soyons jugés dignes de sa communion de l’Esprit, glorifiant le Père, et le Fils, et le Saint Esprit, dans les siècles. Amen.

In Les homélies spirituelles, Spiritualité orientale 40, Bellefontaine, 1984, p. 356 s.

lundi 28 octobre 2013

Homélie de St Bernard pour la fête de la Toussaint

Homélie de St Bernard pour la fête de la Toussaint
1er novembre

“Pourquoi notre louange à l’égard des saints, pourquoi notre chant à leur gloire, pourquoi cette fête même que nous célébrons ? Que leur font ces honneurs terrestres, alors que le Père du ciel, en réalisant la promesse du Fils, les honore lui-même ?
De nos honneurs les saints n’ont pas besoin, et rien dans notre culte ne peut leur être utile. De fait, si nous vénérons leur mémoire, c’est pour nous que cela importe, non pour eux. Pour ma part, je l’avoue, je sens que leur souvenir allume en moi un violent désir.

Le premier désir, en effet, que la mémoire des saints éveille, ou plus encore stimule en nous, le voici: nous réjouir dans leur communion tellement désirable et obtenir d’être concitoyens et compagnons des esprits bienheureux, d’être mêlés à l’assemblée des patriarches, à la troupe des prophètes, au groupe des Apôtres, à la foule immense des martyrs, à la communauté des confesseurs; au chœur des vierges, bref d’être associés à la joie et à la communion de tous les saints. Cette Église des premiers-nés nous attend, et nous n’en aurions cure !
Les saints nous désirent et nous n’en ferions aucun cas ! Les justes nous espèrent et nous nous déroberions ! Réveillons-nous enfin, frères ; ressuscitons avec le Christ, cherchons les réalités d’en haut ; ces réalités, savourons-les. Désirons ceux qui nous désirent, courons vers ceux qui nous attendent, et puisqu’ils comptent sur nous, accourons avec nos désirs spirituels. Ce qu’il nous faut souhaiter, ce n’est pas seulement la compagnie des saints, mais leur bonheur, si bien qu’en désirant leur présence, nous ayons l’ambition aussi de partager leur gloire, avec toute l’ardeur et les efforts que cela suppose. Car cette ambition-là n’a rien de mauvais : nul danger à se passionner pour une telle gloire.

Et voici le second désir dont la commémoration des saints nous embrase : voir, comme eux, le Christ nous apparaître, lui qui est notre vie, et paraître, nous aussi, avec lui dans la gloire. Jusque là, il ne se présente pas à nous comme il est en lui-même, mais tel qu’il s’est fait pour nous : notre Tête, non pas couronnée de gloire, mais ceinte par les épines de nos péchés. Il serait honteux que, sous cette tête couronnée d’épines, un membre choisisse une vie facile, car toute la pourpre qui le couvre doit être encore non pas tant celle de l’honneur que celle de la dérision. Viendra le jour de l’avènement du Christ : alors on n’annoncera plus sa mort de manière à nous faire savoir que nous aussi sommes morts et que notre vie est cachée avec lui. La Tête apparaîtra dans la gloire, et avec elle les membres resplendiront de gloire, lorsque le Christ restaurera notre corps d’humilité pour le configurer à la gloire de la Tête, puisque c’est lui la Tête.Cette gloire, il nous faut la convoiter d’une absolue et ferme ambition. Et vraiment, pour qu’il nous soit permis de l’espérer, et d’aspirer à un tel bonheur, il nous faut rechercher aussi, avec le plus grand soin, l’aide et la prière des saints, afin que leur intercession nous obtienne ce qui demeure hors de nos propres possibilités.”

samedi 19 octobre 2013

                          
LA VIE ET LA MORT
 

 

                                 SELON  SAINT  ISAAC  LE  SYRIEN
 



 
         


                            "Tant que tu as des pieds, cours derrière l'oeuvre bonne, avant d'être lié de ce lien indissoluble de la mort, qui, lorsqu'il est noué, ne peut plus être délié.
 
Tant que tu as des mains, tends-les vers le ciel, pour prier, avant que tes bras ne se démettent de leurs jointures ; car alors, quand même tu voudras prier, tu ne le pourras plus.

Tant que tu as des doigts, signe-toi du signe de la croix, avant que la mort ne vienne à jamais dissoudre la force harmonieuse de leurs muscles.

Tant que tu as des yeux, emplis-les de larmes, avant que la poussière ne recouvre tes noirs habits, et que tes pupilles, en un regard aveugle, ne se fixent, immobiles, dans une direction que tu ignoreras. En vérité, oui, emplis de larmes tes paupières, tant que la puissance du discernement peut gouverner ton coeur,avant que ton âme ne lui soit arrachée, laissant à l'abandon ce coeur, telle une demeure désertée par celui qui naguère l'habitait.

Ô toi, l'homme avisé, ne te laisse pas abuser par l'espérance d'une longue vie. Car, tout comme la rose expire sous le vent, ainsi, qu'un souffle passe sur un seul de ces éléments qui composent ton corps, et tes genoux tout-à-coup faibliront, sans que tu l'aies escompté. Et, tandis que tu songeras que tout cela n'est rien, et que tu te préoccuperas de soigner un mal léger, l'austère figure de la mort, soudain, s'approchera, elle qui tourne en dérision les sages, et tout aussitôt tu Mourras. Ô Misère de notre nature! Comme nous sommes solidement attachés, par l'amour de cette matière, que Dieu ne veut pas nous laisser!

Imprime en ton coeur la pensée du départ, ô toi qui es homme, et sans cesse redis-toi : « Prends garde, ô mon âme! Voici, l'ange est à la porte, et c'est pour toi qu'il vient. Que suis-je donc indolent? Mon départ est Eternel, et il n'y aura point de retour ».

Saint Isaac le Syrien.
Soixante-Quatrième Homélie ascétique, Traduction de Presbytéra Anna.

Isaac de Ninive (Qatar, en syriaque Beth Qatrayé, ~640 ; monastère de Rabban Sabor, dans le Khuzestan, ~700) ou Abba Isaac Syrien est un ascète, écrivain, évêque, mystique et théologien nestorien syrien. Il est un des grands spirituels de l'Orient chrétien, où son influence reste remarquable.
C'est un saint des Églises chrétiennes célébré le 28 janvier

lundi 14 octobre 2013

Ste Thérèse d'Avila : les sentiments de dévotion

Dieu a fait la grâce à Sainte Thérèse d'Avila d'écrire son expérience spirituelle afin de guider de nombreux chrétiens. Ses écrits nous conduisent avec discernement à l'union avec Dieu.

Extrait des 4ème demeures -

Ces sentiments de dévotion sont pour l’ordinaire le partage des âmes dans les trois premières demeures. Elles ne s’occupent presque sans cesse qu’à agir par l’entendement et à méditer ; et comme elles n’ont pas encore reçu de plus grandes grâces, elles sont en bon chemin. Cependant elles ferment très bien d’employer aussi quelque temps à produire et à offrir. à Dieu divers actes intérieurs de louanges, d’admiration de sa bonté, de joie de ce qu’il est ; Dieu , de désir de le voir honoré et glorifié comme il le mérite. Qu’elles s’acquittent de cet exercice le mieux qu’il leur sera possible, parce qu’il sert beaucoup à enflammer la volonté ; et lorsqu’il plaira à Notre Seigneur de les faire entrer dans ces sentiments, qu’elles se donnent bien de garde de les quitter pour achever leur méditation ordinaire. Mais comme j’ai amplement parlé de ceci en d’autres endroits, je n’en dirai pas davantage. Je vous avertirai seulement que pour avancer dans ce chemin, et arriver à ces demeures après lesquelles nous soupirons, l’essentiel n’est pas de penser beaucoup, mais d’aimer beaucoup. Ainsi, mes filles, appliquez-vous à ce qui peut davantage vous exciter à aimer Dieu. Voulez-vous maintenant savoir ce que c’est qu’aimer, et quelle est l’âme qui aime d’un plus grand amour ? Eh bien ! ce n’est point celle qui a le plus de goûts et de consolations, mais celle qui est le plus fermement résolue de. contenter Dieu en tout ; qui a le plus ardent désir de lui plaire, qui fait le plus d’efforts pour éviter de l’offenser, qui le prie avec le plus d’ardeur pour que Jésus-Christ son Fils soit de plus en plus aimé et glorifié, et que l’Église catholique s’étende de plus en plus sur la terre. Voilà les marques du véritable amour.

jeudi 3 octobre 2013

4 octobre, date anniversaire de la naissance du Père Picard,
fondateur des soeurs Orantes de l'Assomption avec Mère Isabelle

Extraits d’une lettres du Père Picard

à la Baronne de Bastard

 

Le Vigan, 10 octobre 1872.

La meilleure de toutes vos prières, c'est l'adhésion d'esprit et de cœur au bon vouloir du bon Dieu. Ayez confiance. Comment pourriez-vous douter après les grâces sans nombre que vous avez reçues ? Un Dieu qui se confie absolument à sa créature ne peut rien faire de plus pour attirer sa confiance et son amour. Aimez donc notre divin Maître, et apprenez à aimer avec lui et par lui. Nous vivons trop avec notre faiblesse, et pas assez avec notre force. Notre faiblesse, c'est notre fond de misère et de péché, oublions-le. Notre force, c'est l'Eucharistie, c'est la grâce, c'est Notre-Seigneur, devenant notre bien, notre nourriture, notre confiance et notre vie.

Le Père Picard dirigeait la Baronne de Bastard, une bienfaitrice pour la rue François 1er et l’alumnat de N.D. des Châteaux (N.D. des Vocations). Elle avait une fille R.A.

dimanche 15 septembre 2013

29 septembre: Les Saints Archanges Michel, Gabriel, Raphaël

Commentaire: Cardinal Jorge MEJÍA Archiviste et Bibliothécaire de la S.R.I. (Città del Vaticano, Saint-Sige)
 
Vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l'homme
Aujourd'hui, à la fête des Saints Archanges, Jésus proclame devant ses apôtres et devant tous la présence des anges et leur relation avec Lui. Les anges sont dans la gloire céleste où ils louent en permanence le Fils de l'Homme, le Fils de Dieu. Ils l'entourent et sont à son service.

"Monter et descendre" cela nous rappelle l'épisode du rêve de Jacob, qui endormi sur une pierre lors de son voyage de retour en Mésopotamie, la terre de sa famille, voit les anges qui "descendent et montent" un mystérieux escalier qui relie la terre et le ciel, pendant que Dieu lui-même debout à ses cotés lui transmet son message. Il faut remarquer la relation entre la communication divine et la présence active des anges.

Ainsi, Gabriel, Michel et Raphaël, sont présents dans la bible dans les vicissitudes terrestres et portent aux hommes -comme nous le dit Saint Grégoire le Grand- les messages, par leur présence et par leurs actions, qui changent notre vie de manière décisive. Ils s'appellent précisément, "archanges", c'est-à-dire, princes des anges, car ils sont envoyés pour les plus grandes missions.

Gabriel fut envoyé pour annoncer à la Sainte Vierge sa conception virginale du Fils de Dieu, ce qui fut le commencement de notre rédemption, (Lc 1). Michel mène le combat contre les anges rebelles et les expulse du ciel (Ap 12). Ils nous annonce ainsi le mystère de la justice divine, laquelle a été exercée également lors de la rébellion des anges, et nous donne l'assurance de sa victoire et la nôtre sur le mal. Raphaël accompagne Tobie "junior", le protège, le conseille et guérit Tobie le père (cf. Tob). Par cette voie, il nous annonce la présence des anges à coté de chacun de nous tous: celui qu'on appelle notre Ange Gardien.

Par cette célébration sachons que les archanges "montent et descendent" sur le Fils de l'Homme, qu'ils servent Dieu, mais le servent pour notre bénéfice. Ils rendent gloire à la Sainte Trinité, et cela aussi ils le font pour notre bénéfice. En conséquence, il faut que nous nous rendions compte de la dévotion qui leur est due et que nous rendions grâce au Père qui les envoie pour notre bien.

dimanche 25 août 2013

Curé d'Ars Saint Esprit


Curé d'Ars (1786-1859)

"Sans le Saint-Esprit nous sommes comme une pierre du chemin. Prenez dans une main une éponge imbibée d'eau, et dans l'autre un petit caillou; pressez-les également. Il ne sortira rien du caillou, et de l'éponge vous ferez sortir de l'eau en abondance. L'éponge, c'est l'âme remplie du Saint-Esprit, et le caillou, c'est le coeur froid et dur où le Saint-Esprit n'habite pas.
C'est le Saint-Esprit qui forme les pensées dans le coeur des justes et qui engendre les paroles dans leur bouche. Ceux qui ont le Saint-Esprit ne produisent rien de mauvais ; tous les fruits du Saint-Esprit sont bons."
(Catéchisme)

vendredi 26 avril 2013







Saint Macaire le Grand d'Egypte est né autour de 331 dans le village de Ptinapor en Egypte
 
 
« Nous ferons notre demeure chez lui »

Jn 14,22-24

 


O compassion ineffable de Dieu, qui se donne gratuitement lui-même à ceux qui croient que Dieu, après  un peu de temps, habitera dans le corps de l’homme et que le Seigneur aura dans l’homme une demeure splendide ! De même que Dieu a créé le ciel et la terre pour que l’homme y habite, ainsi a-t-il créé le corps et l’âme de l’homme pour qu’il soit sa propre demeure, pour qu’il y habite et repose dans le corps, comme dans sa propre maison, ayant pour épouse pleine de beauté l’âme bien aimée, faite à son image : « Je vous ai fiancés à un unique Epoux, dit l’Apôtre, pour vous présenter au Christ comme une vierge pure », 2 Co 11,2 ; et encore : « Nous sommes sa demeure », Hb 3,6.

Ni les sages avec toute leur sagesse, ni les prudents avec toute leur prudence, n’ont pu comprendre la subtilité de l’âme, ni dire ce qu’elle est ; seuls ont pu le faire ceux à qui la compréhension en a été révélée par l’Esprit Saint, et à qui l’exacte connaissance de l’âme a été donnée. Mais, considère maintenant, discerne et comprends ce qu’il en est. Ecoute : Lui est Dieu ; elle n’est pas elle, la créature ; Lui est artisan ; elle, l’ouvrage. Il n’y a rien de commun entre sa nature et la sienne. Mais, dans son amour et sa compassion infinis, ineffables et incompréhensibles, il lui a plu d’habiter dans cet ouvrage et cette créature raisonnable, précieuse et de choix, « afin, comme le dit l’Ecriture, que nous soyons comme les prémices de ses créatures », Jc 1,18, pour que nous soyons la sagesse et sa communion, sa propre demeure, sa propre épouse précieuse et pure.

                Alors que de tels biens nous sont proposés, que de telles promesses nous sont faites, que tant de bienveillance nous a été témoignée par le Seigneur, ne soyons pas négligents, mes enfants, ne tardons pas à nous élancer vers la vie éternelle et à nous livrer complètement au bon plaisir du Seigneur, il nous délivre de la prison, ténébreuse des passions d’ignominie, et pour qu’il prenne la défense de sa propre image et de son œuvre, qu’il la rende resplendissante et fasse devenir l’âme saine et pure, et qu’ainsi nous soyons jugés dignes de sa communion de l’Esprit, glorifiant le Père, et le Fils, et le Saint Esprit, dans les siècles. Amen.

In Les homélies spirituelles, Spiritualité orientale 40, Bellefontaine, 1984, p. 356 s.