samedi 16 novembre 2024

Origène sur la prière, fête du Christ-roi

24 novembre 2024  

saint Jean 18, 33b-37
 Jésus répondit :
« C’est toi-même qui dis que je suis roi.
Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci :
rendre témoignage à la vérité.
Quiconque appartient à la vérité
écoute ma voix. »

 

TRAITE D'ORIGÉNE SUR LA PRIÈRE

« Que ton règne vienne »

Comme l'a dit notre Seigneur et Sauveur, le règne de Dieu vient sans qu'on puisse le remarquer. On ne dira pas : Le voilà, il est ici, ou bien : Il est là. Car voilà que le règne de Dieu est au-dedans de vous. Et en effet, elle est tout près de nous, cette Parole, elle est dans notre bouche et dans notre cœur. En ce cas, il est évident que celui qui prie pour que vienne le règne de Dieu a raison de prier pour que ce règne de Dieu germe, porte du fruit et s'accomplisse en lui. Chez tous les saints en lesquels Dieu règne et qui obéissent à ses lois spirituelles, il habite comme dans une cité bien organisée. Le Père est présent en lui et le Christ règne avec le Père dans cette âme parfaite, selon sa parole : Nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. ~

Le règne de Dieu qui est en nous, alors que nous progressons toujours, parviendra à sa perfection lorsque la parole de l'Apôtre s'accomplira : le Christ, après avoir soumis ses ennemis, remettra son pouvoir royal à Dieu le Père afin que Dieu soit tout en tous. C'est pourquoi, priant sans cesse et avec des dispositions divinisées par le Verbe, nous disons : Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton Règne vienne. 

À propos du règne de Dieu, il faut encore remarquer ceci : comme il n'y a pas d'union entre la justice et l'impiété, entre la lumière et les ténèbres, entre le Christ et Bélial, le règne du péché est inconciliable avec le règne de Dieu. Si donc nous voulons que Dieu règne sur nous, que jamais le péché ne règne dans notre corps mortel. Mais faisons mourir nos membres qui appartiennent à la terre, et portons les fruits de l'Esprit. Ainsi, comme dans un paradis spirituel, le Seigneur se promènera en nous, régnant seul sur nous, avec son Christ. Celui-ci trônera en nous, à la droite de la puissance spirituelle, que nous désirons recevoir, jusqu'à ce que tous ses ennemis qui sont en nous deviennent l'escabeau de ses pieds, et que soit chassée loin de nous toute principauté, puissance et souveraineté.

Tout cela peut arriver en chacun de nous jusqu'à ce que soit détruit le dernier ennemi, la mort, et que le Christ dise en nous : Mort, où est ton dard venimeux ? Enfer, où est ta victoire ? Dès maintenant donc, que ce qui est périssable en nous devienne saint et impérissable ; que ce qui est mortel après la destruction, revête l'immortalité du Père. Ainsi Dieu régnera sur nous et nous serons déjà dans le bonheur de la nouvelle naissance et de la résurrection.

AELF

Sainte Elisabeth de Hongrie, patronne de Mère Isabelle, 17 novembre 2023

 Isabelle est l'équivalent espagnol d'Elisabeth, un prénom qui signifie "Dieu est ma plénitude" ou "temple de Dieu", lire cette hostoire : Orantes de l'Assomption, Mémoires et fêtes, liturgie, p, 71.





En 1913-1914, Mère Isabelle lit
le journal dans le jardin
de la communauté
Rue Desbordes-Valmore, N° 11,
75016 PARIS









Notre âme a une histoire et cette histoire est faite de toutes les fluctuations de notre vie intérieure. L’effort nous est souvent recommandé ; néanmoins, sachez que la vie intérieure n’est pas une vie d’effort, mais une vie de simplicité (...). Parler à Dieu, penser à Dieu devrait être la respiration de notre âme, et nous devrions aller tout simplement à Dieu. En premier lieu, la vie intérieure est donc une vie de simplicité.

Ensuite, c’est une vie de fidélité parce que nous devons obéir aux moindres touches de la grâce. Dès que Dieu donne une lumière, il faut la suivre aussitôt ; si nous ne la suivons pas, il nous arrive ordinairement un grand détriment ; la lumière passe, elle est longtemps parfois avant de revenir, et quelque fois, elle ne revient pas. C’est une grâce perdue, un progrès que nous n’avons pas accompli, que nous n’accomplirons jamais (...).

Il faut avoir l’ouïe fine pour écouter le Saint Esprit. La condition pour le bien écouter, c’est de songer à cette purification de l’âme que Dieu poursuit par tous les moyens. Les sacrements sont des moyens, les sacramentaux aussi, comme l’eau bénite, le signe de la croix, etc, qui peuvent effacer nos fautes, nos infidélités. Ayons toujours cette pensée de nous purifier, sans y mettre de scrupule, mais en ôtant de nous tout ce qui serait un obstacle au passage de la lumière.

(...) Trois choses sont nécessaires à la vie intérieure : simplicité, fidélité, purification qui permettront à la lumière de Dieu de pénétrer en nous sans obstacle.

Instruction de Mère Isabelle aux Orantes de l'Assomption, extrait, De la vie intérieure, 7 mars 1914.

dimanche 10 novembre 2024

Grégoire de Palamas, + 1359, Le rassemblement des élus à la fin des temps

 

 

33e dimanche saint Marc 13,24-32            17 novembre 2024


Ceux qui professent la foi droite en notre Seigneur Jésus Christ et en témoignent dans leurs actions, ceux qui restent vigilants ou, s'ils ont péché, se purifient de leurs souillures par la confession et le repentir, ceux qui combattent les vices en exerçant les vertus de tempérance, de chasteté, de charité, de miséricorde, de justice et de sincérité, tous ceux-là entendront à la résurrection le Roi des cieux en personne leur dire: Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde (Mt 25,34). Héritiers d'un royaume céleste, inébranlable, ils régneront ainsi avec le Christ. Ils vivront pour toujours dans la lumière ineffable et sans déclin qu'aucune nuit jamais n'interrompt. Ils demeureront avec les saints d es temps anciens dans des délices inexprimables, auprès d'Abraham, là où il n'y a plus aucune douleur, aucune peine ni aucun gémissement.

Il existe une moisson pour les épis de blé matériels et une autre pour les épis doués de raison, c'est-à-dire le genre humain. Celle-ci, avons-nous dit, s'effectue chez les infidèles et rassemble dans la foi ceux qui accueillent l'annonce de l'évangile. Les ouvriers de cette moisson sont les Apôtres du Christ, puis leurs successeurs, puis, au cours du temps, les docteurs de l'Église. Le Christ a dit à leur sujet ces paroles, que nous avons déjà citées: Le moissonneur reçoit son salaire: il récolte du fruit pour la vie éternelle (Jn 4,36). En effet, les docteurs de la foi obtiendront aussi de Dieu une pareille récompense, parce qu'ils rassemblent pour la vie éternelle ceux qui obéissent.

Et il y a encore une autre moisson : c'est le passage de cette vie à la vie future qui, pour chacun de nous, s'opère par la mort. Les ouvriers de cette moisson là ne sont pas les Apôtres, mais les anges. Ils ont une plus grande responsabilité que les Apôtres, car ils font le tri qui suit la moisson et ils séparent les méchants des bons, comme on le fait avec l'ivraie et le grain. Ils envoient d'abord les bons dans le Royaume des cieux, puis précipitent Les méchants dans la géhenne de feu.

Nous sommes aujourd'hui le peuple choisi de Dieu, la race sainte, l'Église du Dieu vivant, mise à part de tous les impies et infidèles. Puissions-nous être séparés de l'ivraie de la même manière dans le siècle futur, et agrégés à la foule de ceux qui sont sauvés dans le Christ, notre Seigneur, qui est béni dans les siècles. Amen.

Homélie 26 ; PG 151, 340-341

samedi 9 novembre 2024

Sainte Thérèse d'Avila, Voilà l'amour


2ème dimanche année B         10 novembre 2024

Saint Marc 12,38-44 




Sainte Thérèse d’Avila. 16ème siècle. Carmélite espagnole, mystique. Docteur de l’Église. Autobiographie 




 Voilà l’amour 

 Si tu ne recherches point les louanges, 

 Si, quand on te fait des éloges, tu les rapportes tout confus à ton Bien-aimé, 

Voilà l’amour. 


Si, au milieu des adversités, 

 Le cœur persévère dans la sérénité, la joie, et la paix, 

 Voilà l’amour. 


 Si tu contredis ta volonté en tout avec énergie, 

 Pour préférer une volonté étrangère par obéissance, 

Voilà l’amour. 


Si quand tu médites, tu n’attaches point ton cœur 

Aux consolations qui découlent de la prière, 

Voilà l’amour.  

Si tu reconnais ta bassesse et la grandeur de Dieu, 

 Si, te méprisant toi-même, tu exaltes Dieu, 

Voilà l’amour. 


Si tu désires efficacement que toutes les âmes 

Créées par la Toute-puissance divine se sauvent, 

Voilà l’amour. 


Enfin, si toutes tes pensées, tes œuvres et tes paroles, 

tu les offres en hommage à ton Bien-aimé, 

Voilà l’amour.


Orantes de l'Assomption,Les chemins de la grâce, Textes pour l'office des lectures présentés par soeur Monique Giroux, Or.A?, T 2, 121.

samedi 2 novembre 2024

Saint Basile Le Grand, + 379, Porter du fruit

 32ème dimanche année B         10 novembre 2024

Saint Marc 12,38-44

Jésus se mit à leur parler en paraboles : 

« Un homme planta une vigne, il l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage.


Il te suffit de regarder la vigne avec intelligence pour te souvenir de ta nature. 

Tu te rappelles évidemment la comparaison faite par le Seigneur quand il dit qu'il est lui-même la vigne et son Père, le vigneron. Chacun de nous avons été greffés par la foi sur l'Église, et le Seigneur nous appelle des sarments, il nous exhorte à porter beaucoup de fruits, de peur que notre stérilité ne nous fasse condamner et livrer au feu. Il ne cesse, en toutes occasions, de comparer les âmes humaines à des vignes. Mon bien-aimé avait une vigne, dit-il, sur un coteau, en un lieu fertile, Is 5,1, et: J'ai planté une vigne, je l'ai entourée d'une haie, Mt 21,33. Ce sont évidemment les âmes humaines que Jésus appelle sa vigne, elles qu'il a entourées comme d'une clôture, de la sécurité que donnent ses commandements et de la garde de ses anges, car l'ange du Seigneur campera autour de ceux qui le craignent, Ps 33,8. Ensuite il a planté autour de nous une sorte de palissade en établissant dans l'Église premièrement des Apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des docteurs.

En outre, par les exemples des saints hommes d'autrefois, il élève nos pensées sans les laisser tomber à terre où elles mériteraient d'être foulées aux pieds. Il veut que les embrassements de la charité, comme les vrilles d'une vigne, nous attachent à notre prochain et nous fassent reposer sur lui afin qu'en gardant constamment notre élan vers le ciel, nous nous élevions comme des vignes grimpantes jusqu'aux plus hautes cimes.

Il nous demande encore de consentir à être sarclés. Or une âme est sarclée quand elle écarte d'elle les soucis du monde qui sont un fardeau pour nos coeurs. Ainsi celui qui écarte de soi l'amour charnel et l'attachement aux richesses, ou qui tient pour détestable et méprisable la passion pour cette misérable gloriole, a, pour ainsi dire, été sarclé, et il respire de nouveau, débarrassé du fardeau inutile des pensées terrestres.

Mais, pour rester dans la ligne de la parabole, il ne nous faut pas produire que du bois, c'est-à-dire vivre avec ostentation, ni rechercher la louange de ceux du dehors: il nous faut porter du fruit en réservant nos oeuvres pour les montrer au vrai vigneron.

Homélies sur l'Hexaéméron, 5, 6; version remaniée de SC 27, 304-307

https://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/jzd.htm#cu

Augustin d'Hippone : recevoir l'amour et devenir amour

 31e dimanche temps ordinaire B, saint Marc 12,28b-31

Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de

toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. 

Et voici le second : 

Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 

Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »



Soeur Douceline, Or. A., (†)

La prière s’est tue, l’heure précieuse entre toutes où Dieu a parlé à ton cœur, où tu t’es senti plus vrai, meilleur, réconcilié avec toi-même et les autres. La vie t’a ressaisi, avec le poids du quotidien. Ne laisse pas ton cœur se taire, te dit Augustin, ne laisse pas ta vie se taire. Le désir prie toujours, même quand la langue se tait. Ne cesse de désirer, ne cesse d’aimer.

Que l’amour naisse en toi, s’il n’est pas encore né … Il est ta vie avec Dieu, Évangile de Jean Tr. 65.

Tu es invité à rejoindre tes frères dans le mystère contemplé où tu as senti ton cœur s’ouvrir à l’image de ton Créateur. Il veut te faire partager son bonheur d’aimer, sa joie de donner. N’est-ce pas la meilleure façon de louer Dieu que de l’imiter ?

 
L’amour est une grâce toujours offerte. Pose un regard contemplatif sur les êtres et les événements.

Cependant que de choses peuvent prendre le visage de l’amour et ne le sont pas ! dit Augustin. Ne va pas faire l’important ! Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout, Commentaire 1 Jean 6, 3.

Te voilà devant Dieu ; interroge ton cœur, vois ce que tu as fait et ce que, ce faisant, tu as désiré… (Ibid.). Ne regarde pas ce qui fleurit au-dehors, mais la racine qui est en terre… Commentaire 1 Jean 8, 9.

L’amour est-il à la racine ?

L’amour est la voie royale qui met notre cœur au large, Psaume 118, et nous achemine vers la Joie promise.

Ton amour change, tes joies changent… Rien ne t’est enlevé, mais tout a changé, Commentaire Ps 74,1.

samedi 26 octobre 2024

Guerric d’Igny, Heureux les pauvres de cœur, Toussaint

Né à Tournai vers 1070, Guerric passe à Clairvaux pour rencontrer Bernard dont il a entendu parler. Ce dernier le presse de rester. Il entre donc à Clairvaux et se fait son disciple jusqu'en 1138, année où il est envoyé à Igny, près de Reims, dont il devient l'abbé. Il fut un abbé exemplaire, dispensant son enseignement dans l'humilité et la simplicité, malgré une santé déficiente. Il s'éteignit le 19 août 1157, après 19 années d'abbatiat. Il est vénéré comme bienheureux et, dans le diocèse de Reims, comme saint.



Sermon pour la fête de la Toussaint (Extraits)

    « Bienheureux les pauvres de cœur (Mt 5,3). » Je reconnais ici ce signe noble et éclatant que le Fils de Dieu, avant de naître dans la chair, donnait à l'avance, en se rendant témoignage, afin de se faire reconnaître.

    Plus tard, lorsqu'il fut né, mais non encore connu, il enseigna que c'était là la marque qui lui convenait : « L'Esprit du Seigneur est sur moi, il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, Lc 4,18. » Voici que les pauvres entendent la bonne nouvelle, voici qu'on annonce aux pauvres l'évangile du royaume : « Heureux les pauvres de cœur s'écrie Jésus, parce que le royaume des cieux est à eux, Mt 5,3 » … Heureux début de l'alliance nouvelle, du Nouveau Testament, il engage l'homme à écouter, quelque infidèle et quelque paresseux qu'il soit, mais surtout il le provoque à l'action, puisque la béatitude est promise aux malheureux, et le royaume des cieux à ceux qui sont pauvres et exilés…

      En effet, la première vertu de ceux qui commencent, c'est le « renoncement » au monde, qui nous rend pauvres de cœur…

     Quelle gloire, quelle récompense abondante atteindra dans le ciel le comble de cette perfection  ! Nous pouvons l'estimer d'une certaine manière, parce que le Seigneur attache au premier degré un si grand bonheur à ceux qui renoncent au siècle, en disant : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des cieux est à eux. » Oui, ils sont bienheureux, ceux qui rejettent les fardeaux sans valeurs mais bien pesants de ce monde, ne voulant devenir riches que du seul Créateur du monde, et être comme n'ayant rien à cause de lui, tout en possédant toutes choses par lui. Ne possèdent-ils pas toutes choses, ceux qui ont en leur possession celui qui contient tout et dispose de tout…

   Plus l'avare possède, plus il éprouve de besoins. Il ne possède pas le moins du monde ce qu'il croit avoir, il est possédé par l'or, il ne le possède pas, esclave de l'argent qu'il a, serviteur de l'avarice, passionnément attaché à sa bourse, idolâtré exécrable qui tient pour Dieu ses pièces de monnaie. Dès maintenant, la justice exerce admirablement sa vengeance sur ces pécheurs, en faisant que les choses qu'ils aiment leur servent de tourments, et que leurs vices soient leurs supplices. En effet, cet argent qui, répandu ou donné d'un coup, accroît la justice du juste et l'enrichit plus véritablement, fait souffrir si on le garde, et souille celui qui en a été prodigue, si on le dépense follement. Oui, bienheureux les pauvres du Christ, leur foi a si bien trompé la sagesse du monde, que seule elle a découvert quel est le meilleur usage des richesses, seule elle a appris, que si on les aime, elles rendent pauvre et malheureux, et que si on les méprise pour le Christ, elles rendent riche et heureux. « Je te bénis Père du ciel et de la terre, d’avoir caché ces vérités aux sages et aux prudents et les avez révélées aux petits, c'est-à-dire aux humbles, Mt 11,25 », qui ne sont autres que les pauvres de cœur dont on proclame la béatitude…

   Bien que vous le sachiez, je veux vous rappeler néanmoins, mes frères, que la véritable et heureuse pauvreté de cœur consiste plus dans l'humilité du cœur, que dans la modicité du patrimoine que l'on possède, plus dans l'absence de tout orgueil, que dans le mépris de toute richesse. Parfois il y a utilité à avoir du bien mais il est toujours dommageable de garder de l’orgueil. Le démon n'a rien ou ne désire rien avoir en ce monde, et ce qui le damne uniquement ou principalement c'est l'orgueil…

   Il sert donc peu de renoncer aux possessions du monde, si on n'y renonce pas aussi par ses mœurs. Bien plus, il est ridicule et sot d'être dépourvu de richesses et d'être rempli des vices, de se rendre pauvre de biens sans s'enrichir de vertus, de quitter tout, sans suivre le Christ, ou ce qui est pire encore, dans le camp du Christ, de favoriser le parti de l'Antéchrist. Il sert le parti de l'Antéchrist, celui qui combat pour l'orgueil, et attaque par ses mœurs le nom sacré qu'il professe par ses paroles et son habit. L'étendard du Christ, c'est l'humilité, celui de l'Antéchrist, c'est l'orgueil.

 https://www.arccis.fr/au-fil-du-temps/heureux-les-pauvres-de-coeur

    

dimanche 20 octobre 2024

Yves PRIGENT, il est la lumière

 


Bartimée nous invite à désirer

la lumière spirituelle, 

le Christ est la lumière qui éclaire tout homme

Saint Marc 10,46-52

 

 

 

Il est la lumière !
Qui brille dans le noir
Le règne de l’hiver
A perdu son pouvoir.

Il est la lumière !
Accompagnant nos soirs
Aujourd’hui, comme hier
Mais c’est à nous de croire.

Jésus est la lumière !
Et la coupe il dut boire
En mourant au calvaire
Illuminant l’espoir.

Jésus est la lumière !
Qui me permet de voir
Car sa Parole éclaire
Le chemin de victoire.

Jésus est ma lumière !
C’est une belle histoire
Et mon âme héritière
De sa vie, de sa gloire !

Et je deviens lumière !
Comme un simple bougeoir
Par Christ, montre le Père
Il est là mon devoir !

mercredi 9 octobre 2024

Saint Jean Chrysostome, Le maître devient serviteur

 


 

 20 octobre 2021

29e dimanche du temps ordinaire année B

Saint Mc 10,35-45


Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s'approchent de Jésus et lui disent : "Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande."

 



Voyant que Jacques et Jean s'étaient écartés de leur groupe et intriguaient pour obtenir les honneurs les plus élevés, les dix autres disciples donnèrent libre cours à leur colère. C'est alors que Jésus entreprit de corriger les passions déréglées des uns et des autres. Il les appela donc et leur dit : Les chefs des nations païennes commandent en maîtres. Les grands font sentir leur pouvoir. Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut être le premier sera le dernier de tous, Mc 10,42-44.

Manifestement, en convoitant ainsi les premières places, les plus hautes charges et les honneurs les plus élevés, les deux frères voulaient, à mon avis, avoir autorité sur les autres. Aussi Jésus s'oppose-t-il à leur prétention. Il met à nu leurs pensées secrètes en leur disant: Celui qui veut être le premier sera le serviteur de tous, Mc 10,44. Autrement dit : "Si vous ambitionnez le premier rang et les plus grands honneurs, recherchez le dernier rang, appliquez-vous à devenir les plus simples, les plus humbles et les plus petits de tous. Mettez-vous après les autres. Telle est la vertu qui vous procurera l'honneur auquel vous aspirez. Vous en avez près de vous un exemple éclatant, puisque le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude, Mc 10,45. Voilà comment vous obtiendrez gloire et célébrité. Voyez ce qui m'arrive : je ne recherche ni honneur ni gloire, et pourtant le bien que je réalise ainsi est infini."

Nous le savons : avant l'Incarnation du Christ et son abaissement, tout était perdu, tout était corrompu ; mais, après qu'il se fût humilié, il a tout relevé. Il a aboli la malédiction, détruit la mort, ouvert le paradis, mis à mort le péché, déverrouillé les portes du ciel pour y ramener les prémices de notre humanité. Il a propagé la foi partout dans le monde. Il a chassé l'erreur et rétabli la vérité. Il a fait monter sur un trône royal les prémices de notre nature.

Le Christ est l'auteur de biens infiniment nombreux, que ni ma parole, ni aucune parole humaine ne saurait décrire. Avant son abaissement, il n'était connu que des anges, mais, depuis qu'il s'est humilié, la race humaine tout entière l'a reconnu.

Homélie contre les Anoméens, 8, 6; PG 48, 116-111.

Saint Jean Chrysostome, le débiteur de dix mille talents


13 octobre 2024, 28ème dimanche année B

Saint Marc, 10,17-30


Jésus se mettait en route quand un homme accourut vers lui, se mit à genoux et lui demanda: "Bon Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ?

 

En réponse à la question que lui posait un homme riche, Jésus avait révélé comment on peut parvenir à la vie éternelle. Mais l'idée d'avoir à abandonner ses richesses rendit cet homme tout triste, et il s'éloigna. Alors Jésus déclara :

Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu. 

Mais alors, qui peut être sauvé Remarque la réserve et le zèle du disciple. Il n'a pas dit : "Tu ordonnes l'impossible, ce commandement est trop difficile, cette loi est trop exigeante." Il n'est pas non plus resté silencieux. Mais, sans manquer au respect qu'un disciple doit à son Maître, il a dit : Mais alors, qui peut être sauvé ? montrant par là combien il était attentif aux autres. C'est qu'avant même d'être le pasteur, il en avait l'âme. Avant d'être investi de l'autorité, il possédait le zèle qui convient à un chef, puisqu'il se préoccupait de la terre entière. Un homme riche, propriétaire d'une fortune considérable, aurait probablement demandé cela par intérêt, par souci de sa situation personnelle et sans penser aux autres. Mais Pierre, qui était pauvre, ne peut être soupçonné d'avoir posé sa question pour de pareils motifs. C'est le signe qu'il se préoccupait du salut des autres, et qu'il désirait apprendre de son Maître comment on y parvient. D'où la réponse encourageante du Christ : Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu. Il veut dire : "Ne pensez pas que je vous laisse à l'abandon. Moi-même, je vous assisterai dans une affaire aussi importante, et je rendrai facile et aisé ce qui est difficile."

" Perdre pour gagner", saint Jean Chrysostome Homélie sur le débiteur de dix mille talents, 3; PG 51, 21.   http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/jzl.htm

dimanche 29 septembre 2024

Père Picard, Instruction aux Oblates de l'Assomption, 23 novembre 1896



Le père François Picard est né le 4 octobre 1831 à Saint Gervasy dans le Gard. 





Nous nous souvenons spécialement de lui en ce jour de sa naissance.





Je prépare une petite fondation Vous voyez s’élever à Passy (rue Berton) une nouvelle bicoque. Dans ce nid, nous mettrons des personnes exclusivement consacrées à la prière et à l’étude : priez pour que cette entreprise réussisse. On dira que le Père Picard n’a pas le sens commun. 

Après avoir eu des religieuses qui s’occupent de l’instruction des riches, d’autres qui soignent les pauvres, d’autres qui s’occupent des missions, il est bien juste que l’Assomption en ait qui se consacrent à la prière et à l’étude. C’est ainsi qu’on se soutient les uns les autres. Vous allez donc vous mettre à prier pour cette petite œuvre qui sera difficile et que l’on critiquera certainement. 

Je vous en parle parce qu’il faut que les enfants sachent les secrets de leur Père, du moins quelques uns. Il y a quatorze ans que je mûris ce secret, car j’ai besoin de réfléchir longtemps. C’est un nouvel acte d’initiative. La presse en a été un : le Père d’Alzon l’a vue naître, mais il n’a pas tout vu.

Je ne demande pas que cette œuvre grandisse vite, mais qu’elle se fonde fortement, et que l’Assomption ait toujours des personnes qui prient et qui étudient. Aimons à étendre le règne de Dieu, allons au-devant des bons plaisirs de Dieu, et estimons nous heureux toutes les fois que Notre Seigneur permet que nous puissions le faire aimer d’une façon spéciale et nouvelle.

Les chemins de la grâce, Textes pour l'office des lectures, Monique-Anne Giroux T 2, 271.




Jacqueline Decoux, François Picard, "Faire en toute chose la volonté de Dieu", Signe, 92.
Soeur Anne Huyghebaert, or.a.  a collaboré à la parution de ce livre, p. 128.

Isabelle de Clermont Tonnerre, comtesse d'Ursel est fondatrice avec le père François Picard, p. 91-95.

Jacques de Saroug (+ 521) sur le voile de Moïse

 


 27e dimanche du temps ordinaire B   6 octobre 202'


Évangile de

27ème dimanche année B               6 octobre 2024

Jésus Christ selon saint Marc 10,2-16

Un jour, des pharisiens abordèrent Jésus et, pour le mettre à l'épreuve, ils lui demandaient: "Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme?"



Le mystère de l'Epoux et de l'Epouse
Homélie de Jacques de Saroug (+ 521) sur le voile de Moïse
Version remaniée de la traduction publiée dans P. Guéranger, 
L'année liturgique, t. 3, 1950, 1023-1025.
Clerus.homéliaires



Dans ses desseins mystérieux, le Père avait préparé une Épouse pour son Fils unique et il la lui avait présentée sous les figures de la prophétie. Moïse parut. Il traça d'une main experte une image de l'Époux et de l'Épouse et la recouvrit aussitôt d'un voile. Il écrivit dans son livre que l'homme quitterait son père et sa mère pour s'attacher à sa femme de sorte que les deux ne fassent réellement plus qu'un. Le prophète Moïse nous a parlé en ces termes de l'homme et de la femme pour annoncer le Christ et son Église. Avec l'oeil perçant du prophète, il contempla le Christ devenant un avec l'Église grâce au mystère de l'eau. Il vit le Christ attirer à lui l'Église dès le sein virginal, et l'Église attirer à elle le Christ dans l'eau du baptême. L'Époux et l'Épouse furent ainsi totalement unis d'une manière mystique: voilà pourquoi Moïse écrivit que les deux ne feraient plus qu'un. Moïse, le visage voilé, contempla le Christ et l'Église; il appela l'un "Homme" et l'autre "Femme", pour éviter de mont
rer aux Hébreux la réalité dans toute sa clarté. 


Après la célébration de leurs noces, Paul vint. Il vit le voile étendu sur leur splendeur, et l'ôta pour révéler le Christ et son Épouse au monde entier. Il montra que c'était bien eux que Moïse avait décrits dans sa vision prophétique. Exultant d'une joie divine, l'Apôtre pro clama: Ce mystère est grand, Ep 5,32. Il fit connaître ceux que le prophète avait désignés d'une manière voilée sous les figures de l'Homme et de la Femme. "Je le sais, dit-il, c'est le Christ et son Église qui ne sont plus deux mais un seul" Ep 5,31

Les femmes ne sont pas aussi étroitement unies à leurs maris que l'Église au Fils de Dieu. Quel autre époux que notre Seigneur mourut jamais pour son épouse, et quelle épouse a jamais choisi comme époux un crucifié? Qui a jamais donné son sang en présent à son épouse, sinon celui qui mourut sur la croix et scella son union nuptiale par ses blessures? Qui a-t-on jamais vu mort, gisant au banquet de ses noces, avec, à son côté, son épouse qui l'étreint pour être consolée? A quelle autre fête, à quel autre banquet, a-t-on distribué aux convives, sous la forme du pain, le corps de l'époux?

La mort sépare les épouses de leurs maris, mais ici elle unit l'Épouse à son Bien-aimé. Il mourut sur la croix, laissa son corps à sa glorieuse Épouse, et maintenant, à sa table, chaque jour, elle le prend en nourriture. Elle s'en nourrit sous la forme du pain qu'elle mange et sous la forme du vin qu'elle boit, afin que le monde reconnaisse qu'ils ne sont plus deux, mais un seul.

samedi 31 août 2024

Saint Bernard de Clairvaux (v.1091–1153), La croix glorieuse


 Moine cistercien. 

Réformateur de la vie religieuse.  


14 septembre 2024


La croix glorieuse 





Reviens à ton cœur, reviens, et vois comment l'Adam nouveau t'a cherché et t'a retrouvé. Il n'eut de cesse qu'il n'ait couru après toi qui fuyais, t'appelant dans sa miséricorde, à travers les coups et le fouet et les dérisions inouïes. Il t'a suivi jusqu'au supplice de la croix et là il te trouva déjà mourant et te saisit.

Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne, Lc 23,42. Je pouvais manger et goûter de tous les arbres du paradis et maintenant je suis crucifié et je meurs sur ce bois. Souviens-toi de moi ; je t'avais oublié, mais toi, dans ton emportement tu t'es souvenu de ta miséricorde. 

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché, Ps 50,3. Je la vois en toi cette miséricorde grande et qui est bien tienne, qui t'a fait condescendre à te configurer à ma misère. Tu ne pouvais me suivre plus loin. D'où viens-tu ? Tu es sorti du plus haut des cieux. Du sein de la Vierge, tu es venu, toi, le plus beau des enfants des hommes, et avec moi, tu pends sur le bois de la croix. 

Qui t'a conduit là, sinon Ta seule miséricorde ? 

Pitié pour moi, Seigneur, dans ta grande miséricorde, Ps 50,3. Je suis ta création que tu as faite à ton image et à ta ressemblance. Pitié, Seigneur, pour ton image. La croix est ta gloire. La croix est plus belle que tous les arbres du paradis. Le Christ a désiré d'un grand désir manger cette Pâque avec nous, avant de mourir. Il a mangé la Pâque en souffrant sa Passion, lorsqu'il passa de ce monde à son Père.

Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi, Jn 12,32. 

Tout, le ciel, la terre et les enfers. Le Christ a attiré à lui son Père, car son cri est monté devant sa face, à ses oreilles, et la terre a tremblé, et les pierres se sont fendues, et les tombeaux se sont ouverts, car ils avaient entendu la voix du Fils de l'homme. Médiateur de Dieu et des hommes, l'homme Jésus-Christ, entre ciel et terre mangeait la Pâque. 

Qui pourrait désormais craindre la croix ? 

 Sur la croix, celui qui est uni à son Seigneur peut lui dire : 

- Et toi, Seigneur, mon bouclier, ma gloire, tu tiens haute ma tête, Ps 3,4

Personne ne te cherche, personne ne te trouve, sinon sur la croix. 

Ô Croix de gloire, enracine-toi en moi, pour que je sois trouvé en toi

Les chemins de la grâce, T 1, recueil réalisé par soeur Monique-Anne Giroux, Or.A., collection Orante de l'Assomption, p. 281.

Saint Laurent de Brindes, homélie Marc 7,31-37

 

8 septembre 2024


23e dimanche du temps ordinaire B

Évangile de Jésus Christ Marc 7,31-37


Jésus quitta la région de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction du lac de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. On lui amène un sourd-muet et on le prie de poser la main sur lui.


Il a bien fait toutes choses

La Loi divine raconte les oeuvres que Dieu a accomplies à la création du monde, et elle ajoute: Dieu vit tout ce qu'il avait fait : c'était très bonGn 1,31.  L'Évangile rapporte l'oeuvre de la Rédemption et de la nouvelle création, et il dit de la même manière: Il a bien fait toutes choses Mc 7,37. Car l'arbre bon donne de bons fruits, et un arbre bon ne peut pas porter de mauvais fruits, Mt 7,17-18. Assurément, par sa nature, le feu ne peut répandre que de la chaleur, et il ne peut produire du froid ; le soleil ne diffuse que de la lumière, et il ne peut être cause de ténèbres. De même, Dieu ne peut faire que des choses bonnes, car il est la bonté infinie, la lumière même. Il est le soleil qui répand une lumière infinie, le feu qui donne une chaleur infinie: Il a bien fait toutes choses. 

Il nous faut donc aujourd'hui dire sans hésiter avec cette sainte foule: Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets, Mc 7,37. Vraiment, cette foule a parlé sous l'inspiration de l'Esprit Saint, comme l'ânesse de Balaam. C'est l'Esprit Saint qui dit par la bouche de la foule : Il a bien fait toutes choses. Cela signifie qu'il est le vrai Dieu qui accomplit parfaitement toutes choses, car faire entendre les sourds et faire parler les muets sont des oeuvres réservées à la seule puissance divine. Et d'un cas particulier on passe à tous : il a réalisé un miracle que Dieu seul peut faire, donc il est Dieu, qui a bien accompli toutes choses.

Il a bien fait toutes choses. La Loi dit que tout ce que Dieu a fait était bon, et l'Évangile qu'il a bien fait toutes choses. Or, faire de bonnes choses n'est pas purement et simplement les faire bien. Beaucoup, à la vérité, font de bonnes choses sans les faire bien, comme les hypocrites qui font certes de bonnes choses, mais dans un mauvais esprit, avec une intention perverse et fausse. Dieu, lui, fait toutes choses bonnes et il les fait bien. Le Seigneur est juste en toutes ses voies, fidèle en tout ce qu'il fait, Ps 144,17Tout cela, ta sagesse l'a faitPs 103,24, c'est-à-dire: Tu l'as fait avec la plus grande sagesse et très bien. C'est pourquoi la foule dit: Il a bien fait toutes choses.

Et si Dieu, sachant que nous trouvons notre joie dans ce qui est bon, a fait pour nous toutes ses oeuvres bonnes et les a bien faites, pourquoi, de grâce, ne nous dépensons-nous pas pour ne faire que des oeuvres bonnes et les bien faire, dès lors que nous savons que Dieu y trouve sa joie ?

Vous demanderez : "Que devons-nous faire pour mériter de jouir éternellement des bénédictions divines ?" Je répondrai en une phrase: "Puisque l'Église est appelée l'Épouse du Christ et de Dieu, nous devons faire ce qu'une femme mariée, une bonne épouse, fait pour son époux, et alors Dieu nous traitera comme un bon époux traite son épouse bien-aimée. Voici ce que le Seigneur dit par la bouche d'Osée: Tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la justice et le droit, l'amour et la tendresse; tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur"Os 2,21-22.

Ainsi, mes frères, nous serons heureux dès cette vie même, ce monde sera pour nous un paradis terrestre. Avec les Hébreux nous nous nourrirons, dans le désert de cette vie, de la manne céleste, si, en suivant l'exemple du Christ, nous nous appliquons, autant que nous le pouvons, à bien faire toutes nos actions, de sorte que l'on puisse dire à propos de chacune de nos oeuvres : Il a bien fait toutes choses.

 Homélie de saint Laurent de Brindes (+ 1619)

11 e dimanche après la Pentecôte, Première homélie, 1.9.11-12; Opera omnia, 8, 124.134.136-138.

 http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/jzk.htm

 


Saint Laurent de Brindisi

Capucin et Docteur de l'Église (1619)

Il était originaire de Brindisi et fut un des Religieux les plus éminents de son temps. Il entra chez les Capucins de Venise en 1575 et prêcha en Italie et surtout en Allemagne où il devint l'un des adversaires les plus éloquents du Protestantisme.
Il fut chargé souvent par le Saint Siège des plus hautes missions diplomatiques tout en étant, alors, Ministre général de son Ordre.

Il a laissé des ouvrages de controverses et d'exégèse ainsi que plusieurs autres écrits qui font de lui un maître de la Vie spirituelle.

Le 23 Mars 2011, la catéchèse de Benoît XVI a été consacrée à tracer un portrait du docteur de l'Église Laurent de Brindisi. Ce Capucin italien (Giulio Cesare Rossi: 1559 - 1619) avait été confié orphelin aux Franciscains de sa ville natale.

Entré dans l'Ordre des Capucins et ordonné Prêtre en 1582, il apprit les langues mortes et modernes, ce qui lui permit de développer un large apostolat.

Saint Laurent de Brindisi fut aussi un prédicateur efficace grâce à ses grandes connaissances bibliques, mais aussi à une culture rabbinique que les rabbins saluaient. Expert de l'Écriture et des Pères, il exposait la doctrine Catholique avec une clarté qui touchait aussi des Chrétiens ayant adhéré à la Réforme, en Allemagne notamment.
Son enseignement était clair et posé, a précisé le Pape, "et il démontrait les fondements bibliques et patristiques des articles de Foi mis en cause par Martin Luther, en particulier le primat de Pierre et de ses successeurs, l'origine Divine de l'épiscopat, la justification comme transformation de l'homme, la nécessité des bonnes actions en vue du Salut.

Le succès dont il jouissait nous permet de comprendre combien dans le processus œcuménique, conduit avec tant d'espérance, il est capital et indispensable de présenter l'Écriture lue selon la tradition de l'Église".
Les "fidèles les plus simples et les moins dotés d'une culture, tiraient bénéfice des propos de Saint Laurent de Brindisi, car il s'adressait aux humbles -a ajouté le Saint-Père- en rappelant l'ensemble à la cohérence entre vie professée et vie vécue.

Ce fut d'ailleurs le grand mérite des Capucins et d'autres Ordres Religieux qui contribuèrent au XVI et XVII siècles au renouveau de la Vie Chrétienne.

Aujourd'hui encore, la nouvelle évangélisation a besoin d'apôtres bien préparés, zélés et courageux, afin que la lumière et la beauté de l'Évangile prévalent sur la mode culturelle du relativisme éthique et de l'indifférence Religieuse, pour transformer la pensée et l'action dans un véritable humanisme Chrétien".

Professeur de théologie et maître de novices, Ministre provincial puis Ministre général de son Ordre, Saint Laurent conduisait une Vie spirituelle exceptionnellement fervente".

Benoît XVI a alors rappelé que tout Prêtre se "doit d'éviter le danger de l'activisme, d'agir en oubliant les motivations profondes de son Ministère. Pour cela il doit soigner sa Vie intérieure".

Puis le Pape a présenté un autre aspect de la vie de Saint Laurent de Brindisi, son action en faveur de la Paix.
"Les Papes comme les princes Catholiques lui confièrent souvent des missions diplomatiques délicates en vue de dénouer des controverses et de favoriser la concorde entres les états européens que menaçait alors l'empire ottoman.

Sa rigueur morale en faisait un conseiller précieux. Comme à son époque, le monde a besoin de Paix, d'hommes et de femmes de Paix, de pacificateurs.
Qui croit en Dieu doit toujours offrir et chercher la Paix".

Saint Laurent de Brindisi fut Canonisé en 1881 et nommé par Saint Jean XXIII Docteur de l'Église en 1959, en reconnaissance de son œuvre exégétique, bibliste et mariologique, dans laquelle l'action de L'Esprit dans la vie des croyants est mise en relief.
Ce Saint, a conclu le Pape, nous "aide à aimer l'Écriture, à grandir dans sa familiarité, à cultiver notre amitié avec Le Seigneur dans la Prière comme dans toute démarche qui trouve en lui origine et accomplissement". (source:VIS 20110323-570).

Mémoire de Saint Laurent de Brindisi, Prêtre et Docteur de l’Église. Entré chez les Capucins, il exerça inlassablement dans les régions d’Europe le Ministère de la prédication dont on l’avait chargé, tant pour la défense de l’Église contre les infidèles, que pour la réconciliation entre les princes et pour le gouvernement de son Ordre.
Il accomplit toutes ces charges avec simplicité et humilité jusqu’à sa mort à Lisbonne, le 22 Juillet 1619.

Martyrologe romain.

 

vendredi 23 août 2024

Saint Augustin, 5 ème siècle. Sermon 58,10.

 Fête de Saint Augustin 


 
Fais tout ce que tu peux

Fais-le bien avec un cœur joyeux. 

Alors seulement tu pourras adresser ta prière à Dieu avec confiance. 

Ta prière prendra son essor sur deux ailes, deux aumônes : 

     - Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste 

       vous pardonnera aussi, Mt 6,14.

    - Demandez, on vous donnera, Mt 7,7.

Tu fais une aumône dans l’intime de ton cœur

lorsque tu pardonnes à ton frère. 

Tu prends l’autre aumône sur ton avoir 

lorsque tu partages avec ton frère ce que tu es et ce que tu as.

Orantes de l'Assomption, Les chemins de la grâce, Textes pour l'office des lectures présentés par soeur Monique-Anne Giroux, Or.A, p. 191.

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Saint Augustin est fêté par les catholiques le 28 août , jour de sa mort. Augustin est considéré comme le saint patron des brasseurs, des imprimeurs et des théologiens. 

L'Église orthodoxe le considère également comme un saint et le célèbre le 15 juin.

Augustin d'Hippone ou saint Augustin, dont le nom romain est en latin : Aurelius Augustinus, né le 13 novembre 354 à Thagaste, municipe de la province romaine d'Afrique, et mort le 28 août 430 à Hippone, est un philosophe et théologien chrétien romain qui a occupé le siège épiscopal d'Hippone en Numidie (actuelle Annaba, en Algérie);