18ème dimanche du temps ordinaire
Jn 6,24-35
La foule s'était aperçue que Jésus n'était pas au bord du lac, ni ses disciples non plus. Alors les gens prirent les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus.
Homélie
Jésus, le pain de vie
Au désert, nos pères ont mangé la manne. Comme dit l'Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel, Jn 6,31.
Ainsi les Juifs veulent-ils pousser Jésus à accomplir lui-même un prodige semblable qui aurait pour effet de leur procurer une nourriture corporelle et, en raison de leur extraordinaire gloutonnerie, ils lui rappellent la manne.
Que leur répond donc l'infinie Sagesse de Dieu, Jésus notre Seigneur ? Voici : ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain, Jn 6,32, ce qui revient à dire : "Moïse ne vous a pas donné le vrai pain, mais tout ce qui s'est passé alors était la figure de ce qui arrive aujourd'hui. Moïse était la figure de Dieu, le vrai chef des Israélites spirituels. Ce pain était ma propre image. Étant descendu du ciel, je suis la vraie nourriture et le pain véritable." Il se déclare "pain véritable", non que la manne eût été une chose trompeuse, mais parce que cette figure était aussi une ombre, non la réalité même.
Assurément, ce pain qui est Vie par nature, du fait qu'il est le Fils du Père vivant, accomplit l'oeuvre qui lui est propre, car il vivifie tout. Comme le pain qui vient de la terre conserve la fragile substance de notre chair et prévient sa destruction, de même le Christ, lui aussi, vivifie l'âme par l'action de l'Esprit, et en outre il préserve le corps même en vue de son incorruptibilité. Car le Christ a fait don à l'humanité de la résurrection d'entre les morts et de l'immortalité des corps.
Et Jésus leur dit : Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim; celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif, Jn 6,35. Il n'a pas dit : "Le pain qui vous alimente", mais "le pain de la vie". En effet, après que la mort eût mené tous les êtres à leur perte, le Christ, qui est le pain, nous a vivifiés par lui-même. Nous croyons en effet que le levain de la pâte humaine a été cuit au feu de sa divinité. Il est le pain, non de cette vie ordinaire, mais de la vie transformée à laquelle la mort ne met pas de fin.
Si quelqu'un croit en ce pain, il ne connaîtra pas la faim, cette faim qui torture celui qui n'écoute pas la parole de Dieu, et il ne connaîtra pas la soif spirituelle de celui qui n'a pas reçu l'eau du baptême ni la sanctification de l'Esprit. L'un n'a pas été baptisé: manquant du rafraîchissement de l'eau sainte, il éprouve la soif et une grande sécheresse. L'autre a été baptisé : il possède l'Esprit et jouit sans cesse de son réconfort.
Commentaire sur l'évangile de Jean, PG 123, 1297-1301.
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/fr/jcb.htm
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