Philoxène de Mabboug est un évêque syrien « orthodoxe oriental » né vers le milieu du Vᵉ siècle à Tahal, ville épiscopale du Beit Garmaï, mort sans doute le 10 décembre 523 à Gangres en Paphlagonie
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 19,1-10
Jésus traversait la ville de Jéricho. Or il y
avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs
d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus,
mais il n’y arrivait pas à cause de la foule, car il était de petite taille.
Tous ceux qui ont été
appelés par le Seigneur ont obéi aussitôt à sa voix dès lors que l’amour des
choses terrestres n’alourdissait pas leur âme. Car les liens du monde
asservissent le cœur et ses pensées, et celui qui en est entravé entend
difficilement résonner la voix de Dieu. Mais il n’en alla pas ainsi des
Apôtres, ni des justes, ni des Patriarches qui vécurent avant eux : ils
obéirent comme des vivants et prirent la route, légers, parce qu’aucune lourde
chaîne ne les attachait au monde. Rien ne peut lier ni entraver l’âme qui
aperçoit Dieu: elle est ouverte et prête, si bien que la lumière de la loi
divine, chaque fois qu’elle s’approche de cette âme, la trouve disposée à la
recevoir.
Notre Seigneur a aussi
appelé Zachée du sycomore sur lequel il était monté, et aussitôt Zachée
s’empressa de descendre et le reçut dans sa maison, car, avant même d’être
appelé, il avait l’espoir de le voir et de devenir son disciple. L’admirable
est que, sans que le Seigneur lui eût parlé et sans l’avoir vu avec les yeux du
corps, Zachée ait cru en lui, simplement sur la parole des autres, car la foi
qui était en lui avait été préservée dans sa vie et sa santé naturelles. Le
fait qu’il ait cru en notre Seigneur au moment même où il apprit son arrivée, a
rendu sa foi manifeste. Et la simplicité de sa foi est apparue lorsqu’il promit
de donner la moitié de ses biens aux pauvres et de rendre au quadruple ce qu’il
avait pris d’une manière malhonnête.
En effet, si la
simplicité qui convient à la foi n’avait pas rempli à ce moment l’âme de
Zachée, il n’aurait pas fait cette promesse à Jésus, et il n’aurait pas dépensé
et distribué en peu de temps ce qu’il avait amassé en tant d’années de travail.
La simplicité a répandu de tous côtés ce que l’astuce avait amassé, la pureté
de l’âme a dispersé ce que la tromperie avait acquis, la foi a renoncé à ce que
l’injustice avait obtenu et possédé, et elle a proclamé que cela ne lui
appartenait pas.
Car Dieu est le seul
bien de la foi et celle-ci refuse de posséder d’autres biens avec lui. La foi
ne fait aucun cas des biens, quels qu’ils soient, en dehors de Dieu, son seul
bien durable. Nous avons reçu en nous la foi pour parvenir à Dieu, ne posséder
que lui et regarder comme un désavantage tout ce qui n’est pas lui.
Homélie 4, 79-80, version
remaniée de SC 44, 96-97
Clerus.org homélie 30ème dimanche année C
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