3ème dimanche du temps de l'avent
Evangile de Jésus Christ selon
saint Luc
3,10-18
Les foules qui venaient se faire baptiser par
Jean lui demandaient : "Que devons-nous faire ?" Jean leur
répondait : "Celui qui a deux vêtements, qu'il partage avec
celui qui n'en a pas; et celui qui a de quoi manger, qu'il fasse de
même ! "
Le baptême par lequel Jésus baptise est dans
l'Esprit Saint et dans le feu, Lc
3,17. Si tu es saint, tu seras baptisé dans l'Esprit Saint;
si tu es pécheur, tu seras plongé dans le feu. Le même baptême
deviendra condamnation et feu pour les pécheurs indignes; mais les
saints, ceux qui se convertissent au Seigneur avec une foi entière,
recevront la grâce du Saint-Esprit et le salut.
Donc, celui
qui est dit baptiser dans l'Esprit Saint et dans le feu tient
la pelle à vanner et va nettoyer son aire à battre le blé
; il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la
brûlera au feu qui ne s'éteint pas, Lc
3,17-18. Je voudrais découvrir pour quel motif notre
Seigneur tient la pelle à vanner, et par q uel souffle la paille
légère est emportée ça et là, tandis que le blé, plus lourd,
s'accumule en un seul lieu, car, si le vent ne souffle pas, on ne
peut séparer le blé de la paille.
Je crois que le vent doit
s'entendre des tentations qui, dans la masse mélangée des croyants,
révèlent que les uns sont de la paille, les autres, du froment.
Car, lorsque votre âme a été dominée par une tentation, ce n'est
pas la tentation qui l'a changée en paille, mais c'est parce que
vous étiez de la paille, c'est-à-dire des hommes légers et sans
foi, que la tentation a dévoilé votre nature cachée. En revanche,
quand vous affrontez courageusement les tentations, ce n'est pas la
tentation qui vous rend fidèles et constants; elle révèle
seulement les vertus de constance et de courage qui étaient en vous,
mais de façon cachée. Penses-tu, dit le Seigneur, que
j'avais un autre but, en parlant ainsi, que de faire apparaître ta
justice, Jb
40,3 LXX)? Et il dit ailleurs : Je t'ai affligé et je
t'ai fait sentir la faim pour manifester ce que tu avais dans le
cœur, Dt
8,3-5.
De la même manière, la tempête ne rend pas
solide l'édifice bâti sur le sable, Mt, 7,24-25. Mais, si tu
veux bâtir, que ce soit sur la pierre. Alors, quand la
tempête se lèvera, elle ne renversera pas ce qui est fondé sur la
pierre ; mais pour ce qui vacille sur le sable, elle montre
aussitôt que ses fondations ne valent rien. Aussi, avant que s'élève
la tempête, que se déchaînent les rafales de vent, que débordent
les torrents, tandis que tout demeure encore en silence, tournons
toute notre attention sur le fondement de l'édifice, construisons
notre demeure avec les pierres variées et solides des commandements
de Dieu; quand la persécution se déchaînera et qu'une cruelle
tourmente s'élèvera contre les chrétiens, nous pourrons montrer
que notre édifice est fondé sur la pierre, le Christ Jésus.
Mais
si quelqu'un le renie - que ce malheur nous soit épargné ! - qu'il
le sache bien: ce n'est pas au moment où son reniement est devenu
visible qu'il a renié le Christ ; il portait en lui des semences et
des racines de reniement déjà anciennes; mais c'est plus tard qu'on
a découvert ce qu'il portait et qui, alors, devenait public.
Aussi,
prions le Seigneur pour que nous soyons un édifice solide, qu'aucune
tempête ne peut renverser, parce que fondé sur la pierre, sur notre
Seigneur Jésus Christ, à qui appartiennent la gloire et la
puissance pour les siècles des siècles. Amen.
Homélies sur saint Luc, 26, 3-5; SC 87, 340-342.
Clerus, homéliaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire