1er dimanche de l'Avent 29 novembre 2020
Abbé cistercien.
Sermon V pour l'Avent,
Lectionnaire, éditions du Cerf, 1994, p. 36-37.
Préparez le chemin du Seigneur
Le chemin du Seigneur, frères, qu'il
nous est demandé de préparer se prépare en marchant. On y marche dans la mesure
où on le prépare. Même si vous vous êtes beaucoup
avancés sur ce chemin, il vous reste toujours à le préparer, afin que, du
point où vous êtes parvenus, vous soyez toujours tendus
au-delà.
Voilà comment, à
chaque pas que vous faites, le
Seigneur à qui vous préparez les voies vient au-devant
de vous, toujours nouveau, toujours plus grand.
Aussi est-ce avec raison que le
juste prie ainsi : Enseigne-moi le chemin de tes volontés et je le chercherai
toujours. On donne à ce chemin le nom de vie
éternelle, peut-être parce que bien que
la providence ait examiné le chemin de chacun et lui
ait fixé un terme jusqu'où il puisse aller, cependant la bonté de Celui
vers lequel vous vous avancez n'a pas de terme.
C’est pour vous faire miséricorde
que le Seigneur attend ; bienheureux tous ceux qui l’attendent, Is
30,18. Il ne faut pas que le délai imposé à l’espérance attiédisse notre foi ou
bien rende inquiète notre patience, et que nous
devenions alors semblables à ceux qui
croient pour un temps et qui se retirent au moment
de la tentation.
Que celui qui croira ne soit pas
pressé, Is 28,16, de contempler l’objet de sa foi. Oui, attendre vraiment le
Seigneur, c’est Lui conserver notre foi et, quoique privés
de la consolation de sa présence, ne
pas suivre le séducteur, mais demeurer
suspendu à son retour, Os 11,7. Cela signifie qu’étant comme
entre ciel et terre, on ne peut
encore atteindre les biens célestes, sans pour autant
vouloir toucher les choses de la terre.
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