samedi 10 septembre 2022

Saint Gaudence de Brescia, Nous ne sommes pas propriétaire des biens d'ici-bas

 


25e dimanche du temps ordinaire C

18 septembre 2022



Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (
Lc 16,1-13)

Jésus disait à ses disciples: "Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé parce qu'il gaspillait ses biens."








Le Seigneur Jésus est le maître véritable qui enseigne à ses disciples les préceptes nécessaires au salut. Il a raconté à ses Apôtres d'alors la parabole de l'intendant pour les exhorter, ainsi que tous les croyants d'aujourd'hui, à se montrer fidèles à faire l'aumône. En faisant le portrait de ce personnage, il a voulu nous apprendre que rien ne nous appartient ici-bas, mais que notre Seigneur nous a remis l'administration de ses richesses pour en faire un usage convenable, en rendant grâce, ou pour les distribuer à nos compagnons de service selon les besoins de chacun. Il ne nous est pas permis de gaspiller au hasard les richesses qui nous ont été confiées, ni de les employer à des dépenses superflues, car nous devrons rendre compte de leur usage au Seigneur, lors de sa venue.

A la fin, le Seigneur a ajouté cette conclusion à la parabole : Eh bien, moi, je vous dis : Faites-vous des amis avec l'argent trompeur afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles,
Lc 16,9.  Ces amis, qui obtiendront notre salut, sont évidemment les pauvres, car, selon la parole du Christ, c'est lui-même, l'auteur de la récompense éternelle, qui recueillera en eux les services que notre charité leur aura procurés. Dès lors, les pauvres nous feront bon accueil, non point en leur propre nom, mais au nom de celui qui, en eux, goûte le fruit rafraîchissant de notre obéissance et de notre foi.

Ceux qui accomplissent ce service de l'amour seront reçus dans les demeures éternelles du Royaume des cieux, puisqu'aussi bien le Christ dira : Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis le commencement du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire,
Mt 25,34.

Il a dit également : Si vous n'avez pas été fidèles avec l'argent trompeur, qui vous confiera le bien véritable,
Lc 16,11 ? Si quelqu'un, en effet, ne se montre pas fidèle dans l'administration des richesses terrestres, qui procurent les moyens de commettre beaucoup d'actions malhonnêtes, qui pensera à lui confier les vraies richesses célestes, dont jouissent avec raison et équitablement ceux qui se sont montrés justes, et fidèles à faire des dons aux pauvres ?

Aussitôt après avoir dit cela, le Seigneur ajoute, finalement : Et si vous n'avez pas été dignes de confiance pour des biens étrangers, le vôtre, qui vous le donnera,
Lc 16,12 ? En effet, rien de ce qui est dans ce monde ne nous appartient vraiment. Car nous qui attendons la récompense future, nous sommes invités à nous conduire ici-bas comme des hôtes et des pèlerins, de façon que nous puissions tous dire au Seigneur avec assurance: Je suis un étranger, un passant comme tous mes pères, Ps 38,13.

Mais les biens éternels appartiennent en propre aux croyants. Ils se trouvent au ciel, là où, nous le savons, sont notre coeur et notre trésor,
Mt 6,21, et où - c'est notre intime conviction - nous habitons dès maintenant par la foi. Car, selon l'enseignement de saint Paul : Nous sommes citoyens des cieux, Ph 3,20.

Homélie de saint Gaudence de Brescia (+ 410), Sermon 18; PL 20, 973-975, in clerus.org.

Aucun commentaire: