samedi 31 août 2024

Saint Bernard de Clairvaux (v.1091–1153), La croix glorieuse


 Moine cistercien. 

Réformateur de la vie religieuse.  


14 septembre 2024


La croix glorieuse 





Reviens à ton cœur, reviens, et vois comment l'Adam nouveau t'a cherché et t'a retrouvé. Il n'eut de cesse qu'il n'ait couru après toi qui fuyais, t'appelant dans sa miséricorde, à travers les coups et le fouet et les dérisions inouïes. Il t'a suivi jusqu'au supplice de la croix et là il te trouva déjà mourant et te saisit.

Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne, Lc 23,42. Je pouvais manger et goûter de tous les arbres du paradis et maintenant je suis crucifié et je meurs sur ce bois. Souviens-toi de moi ; je t'avais oublié, mais toi, dans ton emportement tu t'es souvenu de ta miséricorde. 

Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché, Ps 50,3. Je la vois en toi cette miséricorde grande et qui est bien tienne, qui t'a fait condescendre à te configurer à ma misère. Tu ne pouvais me suivre plus loin. D'où viens-tu ? Tu es sorti du plus haut des cieux. Du sein de la Vierge, tu es venu, toi, le plus beau des enfants des hommes, et avec moi, tu pends sur le bois de la croix. 

Qui t'a conduit là, sinon Ta seule miséricorde ? 

Pitié pour moi, Seigneur, dans ta grande miséricorde, Ps 50,3. Je suis ta création que tu as faite à ton image et à ta ressemblance. Pitié, Seigneur, pour ton image. La croix est ta gloire. La croix est plus belle que tous les arbres du paradis. Le Christ a désiré d'un grand désir manger cette Pâque avec nous, avant de mourir. Il a mangé la Pâque en souffrant sa Passion, lorsqu'il passa de ce monde à son Père.

Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi, Jn 12,32. 

Tout, le ciel, la terre et les enfers. Le Christ a attiré à lui son Père, car son cri est monté devant sa face, à ses oreilles, et la terre a tremblé, et les pierres se sont fendues, et les tombeaux se sont ouverts, car ils avaient entendu la voix du Fils de l'homme. Médiateur de Dieu et des hommes, l'homme Jésus-Christ, entre ciel et terre mangeait la Pâque. 

Qui pourrait désormais craindre la croix ? 

 Sur la croix, celui qui est uni à son Seigneur peut lui dire : 

- Et toi, Seigneur, mon bouclier, ma gloire, tu tiens haute ma tête, Ps 3,4

Personne ne te cherche, personne ne te trouve, sinon sur la croix. 

Ô Croix de gloire, enracine-toi en moi, pour que je sois trouvé en toi

Les chemins de la grâce, T 1, recueil réalisé par soeur Monique-Anne Giroux, Or.A., collection Orante de l'Assomption, p. 281.

Saint Laurent de Brindes, homélie Marc 7,31-37

 

8 septembre 2024


23e dimanche du temps ordinaire B

Évangile de Jésus Christ Marc 7,31-37


Jésus quitta la région de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction du lac de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. On lui amène un sourd-muet et on le prie de poser la main sur lui.


Il a bien fait toutes choses

La Loi divine raconte les oeuvres que Dieu a accomplies à la création du monde, et elle ajoute: Dieu vit tout ce qu'il avait fait : c'était très bonGn 1,31.  L'Évangile rapporte l'oeuvre de la Rédemption et de la nouvelle création, et il dit de la même manière: Il a bien fait toutes choses Mc 7,37. Car l'arbre bon donne de bons fruits, et un arbre bon ne peut pas porter de mauvais fruits, Mt 7,17-18. Assurément, par sa nature, le feu ne peut répandre que de la chaleur, et il ne peut produire du froid ; le soleil ne diffuse que de la lumière, et il ne peut être cause de ténèbres. De même, Dieu ne peut faire que des choses bonnes, car il est la bonté infinie, la lumière même. Il est le soleil qui répand une lumière infinie, le feu qui donne une chaleur infinie: Il a bien fait toutes choses. 

Il nous faut donc aujourd'hui dire sans hésiter avec cette sainte foule: Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets, Mc 7,37. Vraiment, cette foule a parlé sous l'inspiration de l'Esprit Saint, comme l'ânesse de Balaam. C'est l'Esprit Saint qui dit par la bouche de la foule : Il a bien fait toutes choses. Cela signifie qu'il est le vrai Dieu qui accomplit parfaitement toutes choses, car faire entendre les sourds et faire parler les muets sont des oeuvres réservées à la seule puissance divine. Et d'un cas particulier on passe à tous : il a réalisé un miracle que Dieu seul peut faire, donc il est Dieu, qui a bien accompli toutes choses.

Il a bien fait toutes choses. La Loi dit que tout ce que Dieu a fait était bon, et l'Évangile qu'il a bien fait toutes choses. Or, faire de bonnes choses n'est pas purement et simplement les faire bien. Beaucoup, à la vérité, font de bonnes choses sans les faire bien, comme les hypocrites qui font certes de bonnes choses, mais dans un mauvais esprit, avec une intention perverse et fausse. Dieu, lui, fait toutes choses bonnes et il les fait bien. Le Seigneur est juste en toutes ses voies, fidèle en tout ce qu'il fait, Ps 144,17Tout cela, ta sagesse l'a faitPs 103,24, c'est-à-dire: Tu l'as fait avec la plus grande sagesse et très bien. C'est pourquoi la foule dit: Il a bien fait toutes choses.

Et si Dieu, sachant que nous trouvons notre joie dans ce qui est bon, a fait pour nous toutes ses oeuvres bonnes et les a bien faites, pourquoi, de grâce, ne nous dépensons-nous pas pour ne faire que des oeuvres bonnes et les bien faire, dès lors que nous savons que Dieu y trouve sa joie ?

Vous demanderez : "Que devons-nous faire pour mériter de jouir éternellement des bénédictions divines ?" Je répondrai en une phrase: "Puisque l'Église est appelée l'Épouse du Christ et de Dieu, nous devons faire ce qu'une femme mariée, une bonne épouse, fait pour son époux, et alors Dieu nous traitera comme un bon époux traite son épouse bien-aimée. Voici ce que le Seigneur dit par la bouche d'Osée: Tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la justice et le droit, l'amour et la tendresse; tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur"Os 2,21-22.

Ainsi, mes frères, nous serons heureux dès cette vie même, ce monde sera pour nous un paradis terrestre. Avec les Hébreux nous nous nourrirons, dans le désert de cette vie, de la manne céleste, si, en suivant l'exemple du Christ, nous nous appliquons, autant que nous le pouvons, à bien faire toutes nos actions, de sorte que l'on puisse dire à propos de chacune de nos oeuvres : Il a bien fait toutes choses.

 Homélie de saint Laurent de Brindes (+ 1619)

11 e dimanche après la Pentecôte, Première homélie, 1.9.11-12; Opera omnia, 8, 124.134.136-138.

 http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/jzk.htm

 


Saint Laurent de Brindisi

Capucin et Docteur de l'Église (1619)

Il était originaire de Brindisi et fut un des Religieux les plus éminents de son temps. Il entra chez les Capucins de Venise en 1575 et prêcha en Italie et surtout en Allemagne où il devint l'un des adversaires les plus éloquents du Protestantisme.
Il fut chargé souvent par le Saint Siège des plus hautes missions diplomatiques tout en étant, alors, Ministre général de son Ordre.

Il a laissé des ouvrages de controverses et d'exégèse ainsi que plusieurs autres écrits qui font de lui un maître de la Vie spirituelle.

Le 23 Mars 2011, la catéchèse de Benoît XVI a été consacrée à tracer un portrait du docteur de l'Église Laurent de Brindisi. Ce Capucin italien (Giulio Cesare Rossi: 1559 - 1619) avait été confié orphelin aux Franciscains de sa ville natale.

Entré dans l'Ordre des Capucins et ordonné Prêtre en 1582, il apprit les langues mortes et modernes, ce qui lui permit de développer un large apostolat.

Saint Laurent de Brindisi fut aussi un prédicateur efficace grâce à ses grandes connaissances bibliques, mais aussi à une culture rabbinique que les rabbins saluaient. Expert de l'Écriture et des Pères, il exposait la doctrine Catholique avec une clarté qui touchait aussi des Chrétiens ayant adhéré à la Réforme, en Allemagne notamment.
Son enseignement était clair et posé, a précisé le Pape, "et il démontrait les fondements bibliques et patristiques des articles de Foi mis en cause par Martin Luther, en particulier le primat de Pierre et de ses successeurs, l'origine Divine de l'épiscopat, la justification comme transformation de l'homme, la nécessité des bonnes actions en vue du Salut.

Le succès dont il jouissait nous permet de comprendre combien dans le processus œcuménique, conduit avec tant d'espérance, il est capital et indispensable de présenter l'Écriture lue selon la tradition de l'Église".
Les "fidèles les plus simples et les moins dotés d'une culture, tiraient bénéfice des propos de Saint Laurent de Brindisi, car il s'adressait aux humbles -a ajouté le Saint-Père- en rappelant l'ensemble à la cohérence entre vie professée et vie vécue.

Ce fut d'ailleurs le grand mérite des Capucins et d'autres Ordres Religieux qui contribuèrent au XVI et XVII siècles au renouveau de la Vie Chrétienne.

Aujourd'hui encore, la nouvelle évangélisation a besoin d'apôtres bien préparés, zélés et courageux, afin que la lumière et la beauté de l'Évangile prévalent sur la mode culturelle du relativisme éthique et de l'indifférence Religieuse, pour transformer la pensée et l'action dans un véritable humanisme Chrétien".

Professeur de théologie et maître de novices, Ministre provincial puis Ministre général de son Ordre, Saint Laurent conduisait une Vie spirituelle exceptionnellement fervente".

Benoît XVI a alors rappelé que tout Prêtre se "doit d'éviter le danger de l'activisme, d'agir en oubliant les motivations profondes de son Ministère. Pour cela il doit soigner sa Vie intérieure".

Puis le Pape a présenté un autre aspect de la vie de Saint Laurent de Brindisi, son action en faveur de la Paix.
"Les Papes comme les princes Catholiques lui confièrent souvent des missions diplomatiques délicates en vue de dénouer des controverses et de favoriser la concorde entres les états européens que menaçait alors l'empire ottoman.

Sa rigueur morale en faisait un conseiller précieux. Comme à son époque, le monde a besoin de Paix, d'hommes et de femmes de Paix, de pacificateurs.
Qui croit en Dieu doit toujours offrir et chercher la Paix".

Saint Laurent de Brindisi fut Canonisé en 1881 et nommé par Saint Jean XXIII Docteur de l'Église en 1959, en reconnaissance de son œuvre exégétique, bibliste et mariologique, dans laquelle l'action de L'Esprit dans la vie des croyants est mise en relief.
Ce Saint, a conclu le Pape, nous "aide à aimer l'Écriture, à grandir dans sa familiarité, à cultiver notre amitié avec Le Seigneur dans la Prière comme dans toute démarche qui trouve en lui origine et accomplissement". (source:VIS 20110323-570).

Mémoire de Saint Laurent de Brindisi, Prêtre et Docteur de l’Église. Entré chez les Capucins, il exerça inlassablement dans les régions d’Europe le Ministère de la prédication dont on l’avait chargé, tant pour la défense de l’Église contre les infidèles, que pour la réconciliation entre les princes et pour le gouvernement de son Ordre.
Il accomplit toutes ces charges avec simplicité et humilité jusqu’à sa mort à Lisbonne, le 22 Juillet 1619.

Martyrologe romain.

 

vendredi 23 août 2024

Saint Augustin, 5 ème siècle. Sermon 58,10.

 Fête de Saint Augustin 


 
Fais tout ce que tu peux

Fais-le bien avec un cœur joyeux. 

Alors seulement tu pourras adresser ta prière à Dieu avec confiance. 

Ta prière prendra son essor sur deux ailes, deux aumônes : 

     - Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste 

       vous pardonnera aussi, Mt 6,14.

    - Demandez, on vous donnera, Mt 7,7.

Tu fais une aumône dans l’intime de ton cœur

lorsque tu pardonnes à ton frère. 

Tu prends l’autre aumône sur ton avoir 

lorsque tu partages avec ton frère ce que tu es et ce que tu as.

Orantes de l'Assomption, Les chemins de la grâce, Textes pour l'office des lectures présentés par soeur Monique-Anne Giroux, Or.A, p. 191.

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Saint Augustin est fêté par les catholiques le 28 août , jour de sa mort. Augustin est considéré comme le saint patron des brasseurs, des imprimeurs et des théologiens. 

L'Église orthodoxe le considère également comme un saint et le célèbre le 15 juin.

Augustin d'Hippone ou saint Augustin, dont le nom romain est en latin : Aurelius Augustinus, né le 13 novembre 354 à Thagaste, municipe de la province romaine d'Afrique, et mort le 28 août 430 à Hippone, est un philosophe et théologien chrétien romain qui a occupé le siège épiscopal d'Hippone en Numidie (actuelle Annaba, en Algérie);


jeudi 22 août 2024

Homélie de saint Cyrille d’Alexandrie († 444), suivre le Christ fidèlement

21è du temps ordinaire 25 août 2025

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6,60-69

 




Jésus avait dit dans la synagogue de Capharnaüm : 

"Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle." Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, s’écrièrent :

"Ce qu’il dit là est intolérable, on ne peut pas continuer à l’écouter !"


A qui donc irions-nous ? demande Pierre. Il veut dire : "Qui nous instruira comme toi des divins mystères ?" ou encore : "Auprès de qui trouverions-nous quelque chose de meilleur ? Tu as les paroles de la vie éternelle", Jn 6,68. Elles ne sont pas dures, comme le disent ces autres disciples. Au contraire, elles conduisent à la réalité la plus extraordinaire de toutes, la vie éternelle qui est sans fin, vie exempte de toute corruption.

Ces paroles nous montrent bien que nous devons nous asseoir aux pieds du Christ, le prenant pour notre seul et unique maître, et nous tenir constamment près de lui sans nous laisser distraire. Il doit devenir pour nous le guide parfaitement capable de nous conduire à la vie qui n’aura pas de fin. De cette manière, en effet, nous monterons jusqu’à la divine demeure du ciel et nous entrerons dans l’Église des premiers-nés, pour faire nos délices des biens que l’esprit humain ne peut comprendre.

De soi, il est évident que la volonté de suivre le Christ seul et de lui être toujours uni, est chose bonne et salutaire. Néanmoins, l’Ancien Testament va aussi nous l’apprendre. De fait, au temps où les Israélites, affranchis de l’oppression égyptienne, se hâtaient vers la terre promise, Dieu ne les laissait pas faire route en désordre, et le législateur ne leur permettait pas d’aller n’importe où, à leur gré ; sans guide, en effet, ils se seraient à coup sûr complètement égarés.

Remarque comment ils reçoivent l’ordre de suivre, de se mettre en marche au moment où la nuée prend son départ, de faire encore halte avec elle, puis de prendre du repos avec elle. Vraiment, en ce temps-là, les Israélites trouvaient leur salut en restant avec leur guide. Aujourd’hui, nous faisons également le nôtre en refusant de nous séparer du Christ. Car c’est lui qui s’est manifesté aux anciens sous les apparences de la tente, de la nuée et du feu.

Les Israélites devaient exécuter les ordres : il leur était défendu de se mettre en route de leur propre initiative. Ils devaient s’arrêter avec la nuée, par égard pour elle. Cela devait encore servir d’exemple, afin que vous compreniez cette parole du Christ : Si quelqu’un me sert, qu’il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur, Jn 12,26. C’est en marchant toujours avec lui que le disciple donne la preuve qu’il est fidèle à le suivre et assidu à se tenir près de lui.

Or, la marche en compagnie et à la suite du Christ Sauveur ne s’entend nullement dans un sens matériel, mais s’effectue plutôt par le moyen des œuvres qu’engendré la vertu. Les disciples les plus sages s’y sont fermement engagés de tout leur cœur. Ils ont refusé de se retirer avec ceux qui manquaient de foi et couraient à leur perte.

Ils s’écrient à bon droit : Où irions-nous ? En d’autres termes : "Nous serons toujours avec toi, nous nous attacherons à tes commandements, nous accueillerons tes paroles, sans jamais récriminer. Nous ne croirons pas, avec les ignorants, que ton enseignement est dur à entendre. Nous ferons plutôt nôtre cette pensée : Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse : le miel a moins de saveur dans ma bouche !", Ps 118,103.

 Commentaire sur l’évangile de Jean, 4, 4, PG 73, 613 617

http://www.clerus.org/clerus/dati/2001-10/17-13/anneeb.html#_Toc525188043



vendredi 9 août 2024

Saint Bernard de Clairvaux, Homélie pour la fête de l’Assomption.

15 août: Fête de l'Assomption de la Vierge

L’Assomption, fêtée le 15 août, célèbre la mort, la résurrection, l’entrée au ciel et le couronnement de la Vierge Marie. Les Eglises orthodoxes en font également une de leurs grandes fêtes sous le vocable de Dormition de la Vierge.


 

      

Marie étoile de la mer 

Lorsque vous assaillent les vents des tentations, 

Lorsque vous voyez paraître les écueils du malheur, 

Regardez l’étoile, 

Invoquez Marie. 

 

Si vous êtes ballottés sur les vagues de l’orgueil, 

De l’ambition, de la calomnie, de la jalousie, 

Regardez l’étoile, 

Invoquez Marie. 

 

Si la colère, l’avarice, les séductions charnelles, 

Viennent secouer la légère embarcation de votre âme, 

Levez les yeux vers Marie. 

Dans le péril, l’angoisse, le doute, Pensez à Marie, 

Invoquez Marie. 

 

Que son nom ne quitte ni vos lèvres ni vos cœurs !

Et pour obtenir son intercession, 

Ne vous détournez pas de son exemple. 

En la suivant, vous ne vous égarerez pas. 

En la suppliant, vous ne connaîtrez pas le désespoir. 

En pensant à elle, vous éviterez toute erreur. 

Si elle vous soutient, vous ne sombrerez pas. 

Si elle vous protège, vous n’aurez rien à craindre. 

Sous sa conduite, vous ignorerez la fatigue. 

Grâce à sa faveur, vous atteindrez le but. 

Ainsi soit-il.

Guigues II le Chartreux, 12ème siècle, Qui mange mon corps


19e dimanche ordinaire, 11 août 2023

 

Saint Jean 6,41-51

 

 

 

Qui mange mon corps 

Le pain de l’âme, c’est le Christ, « le pain vivant qui est descendu du ciel »  

et qui nourrit les siens maintenant par la foi, 

et dans le monde futur par le vision. 

Par la foi, le Christ habite en toi, 

car la foi au Christ c’est le Christ dans ton cœur. 

 

Tu possèdes le Christ dans la mesure où tu crois en lui.

Dans l’amour se trouve toute la force de l’âme. 

C’est là qu’afflue toute sa nourriture vitale. 

Et la vie se diffuse dans tous les membres que sont les vertus. 

« En toute vigilance, dit le Seigneur, garde ton cœur, car c’est de lui que 

jaillit la vie », Pr 4,23. L’amour, comme le cœur, est placé au centre. 

Vers lui progressent en se consolidant les trois choses qui le précèdent : la 

foi, la méditation et l’intelligence. De lui partent en bonne direction celles qui en découlent. 

 

Manger spirituellement le corps du Christ, c’est donc avoir en lui une foi

pure, chercher le contenu de cette foi par une méditation fervente et 

assidue, trouver par l’intelligence ce que nous cherchons, aimer  

ardemment ce que nous avons découvert, imiter dans la mesure du 

possible celui que nous aimons, adhérer sans cesse à lui en l’imitant et, par

cette adhésion, parvenir à l’union éternelle

 

 Guigues II le Chartreux, 12ème siècle, Qui mange mon corps. 9 ème prieur de la grande chartreuse. Méditations, Sources chrétiennes n° 163, Le Cerf, Paris, 1970, 180. Jeudi Saint.