dimanche 29 septembre 2024

Père Picard, Instruction aux Oblates de l'Assomption, 23 novembre 1896



Le père François Picard est né le 4 octobre 1831 à Saint Gervasy dans le Gard. 





Nous nous souvenons spécialement de lui en ce jour de sa naissance.





Je prépare une petite fondation Vous voyez s’élever à Passy (rue Berton) une nouvelle bicoque. Dans ce nid, nous mettrons des personnes exclusivement consacrées à la prière et à l’étude : priez pour que cette entreprise réussisse. On dira que le Père Picard n’a pas le sens commun. 

Après avoir eu des religieuses qui s’occupent de l’instruction des riches, d’autres qui soignent les pauvres, d’autres qui s’occupent des missions, il est bien juste que l’Assomption en ait qui se consacrent à la prière et à l’étude. C’est ainsi qu’on se soutient les uns les autres. Vous allez donc vous mettre à prier pour cette petite œuvre qui sera difficile et que l’on critiquera certainement. 

Je vous en parle parce qu’il faut que les enfants sachent les secrets de leur Père, du moins quelques uns. Il y a quatorze ans que je mûris ce secret, car j’ai besoin de réfléchir longtemps. C’est un nouvel acte d’initiative. La presse en a été un : le Père d’Alzon l’a vue naître, mais il n’a pas tout vu.

Je ne demande pas que cette œuvre grandisse vite, mais qu’elle se fonde fortement, et que l’Assomption ait toujours des personnes qui prient et qui étudient. Aimons à étendre le règne de Dieu, allons au-devant des bons plaisirs de Dieu, et estimons nous heureux toutes les fois que Notre Seigneur permet que nous puissions le faire aimer d’une façon spéciale et nouvelle.

Les chemins de la grâce, Textes pour l'office des lectures, Monique-Anne Giroux T 2, 271.




Jacqueline Decoux, François Picard, "Faire en toute chose la volonté de Dieu", Signe, 92.
Soeur Anne Huyghebaert, or.a.  a collaboré à la parution de ce livre, p. 128.

Isabelle de Clermont Tonnerre, comtesse d'Ursel est fondatrice avec le père François Picard, p. 91-95.

Jacques de Saroug (+ 521) sur le voile de Moïse

 


 27e dimanche du temps ordinaire B   6 octobre 202'


Évangile de

27ème dimanche année B               6 octobre 2024

Jésus Christ selon saint Marc 10,2-16

Un jour, des pharisiens abordèrent Jésus et, pour le mettre à l'épreuve, ils lui demandaient: "Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme?"



Le mystère de l'Epoux et de l'Epouse
Homélie de Jacques de Saroug (+ 521) sur le voile de Moïse
Version remaniée de la traduction publiée dans P. Guéranger, 
L'année liturgique, t. 3, 1950, 1023-1025.
Clerus.homéliaires



Dans ses desseins mystérieux, le Père avait préparé une Épouse pour son Fils unique et il la lui avait présentée sous les figures de la prophétie. Moïse parut. Il traça d'une main experte une image de l'Époux et de l'Épouse et la recouvrit aussitôt d'un voile. Il écrivit dans son livre que l'homme quitterait son père et sa mère pour s'attacher à sa femme de sorte que les deux ne fassent réellement plus qu'un. Le prophète Moïse nous a parlé en ces termes de l'homme et de la femme pour annoncer le Christ et son Église. Avec l'oeil perçant du prophète, il contempla le Christ devenant un avec l'Église grâce au mystère de l'eau. Il vit le Christ attirer à lui l'Église dès le sein virginal, et l'Église attirer à elle le Christ dans l'eau du baptême. L'Époux et l'Épouse furent ainsi totalement unis d'une manière mystique: voilà pourquoi Moïse écrivit que les deux ne feraient plus qu'un. Moïse, le visage voilé, contempla le Christ et l'Église; il appela l'un "Homme" et l'autre "Femme", pour éviter de mont
rer aux Hébreux la réalité dans toute sa clarté. 


Après la célébration de leurs noces, Paul vint. Il vit le voile étendu sur leur splendeur, et l'ôta pour révéler le Christ et son Épouse au monde entier. Il montra que c'était bien eux que Moïse avait décrits dans sa vision prophétique. Exultant d'une joie divine, l'Apôtre pro clama: Ce mystère est grand, Ep 5,32. Il fit connaître ceux que le prophète avait désignés d'une manière voilée sous les figures de l'Homme et de la Femme. "Je le sais, dit-il, c'est le Christ et son Église qui ne sont plus deux mais un seul" Ep 5,31

Les femmes ne sont pas aussi étroitement unies à leurs maris que l'Église au Fils de Dieu. Quel autre époux que notre Seigneur mourut jamais pour son épouse, et quelle épouse a jamais choisi comme époux un crucifié? Qui a jamais donné son sang en présent à son épouse, sinon celui qui mourut sur la croix et scella son union nuptiale par ses blessures? Qui a-t-on jamais vu mort, gisant au banquet de ses noces, avec, à son côté, son épouse qui l'étreint pour être consolée? A quelle autre fête, à quel autre banquet, a-t-on distribué aux convives, sous la forme du pain, le corps de l'époux?

La mort sépare les épouses de leurs maris, mais ici elle unit l'Épouse à son Bien-aimé. Il mourut sur la croix, laissa son corps à sa glorieuse Épouse, et maintenant, à sa table, chaque jour, elle le prend en nourriture. Elle s'en nourrit sous la forme du pain qu'elle mange et sous la forme du vin qu'elle boit, afin que le monde reconnaisse qu'ils ne sont plus deux, mais un seul.