mercredi 11 août 2021

Saint Laurent de Brindes, homélie Marc 7,31-37

                5 septembre 2021


23e dimanche du temps ordinaire B


Évangile de Jésus Christ



Jésus quitta la région de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction du lac de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. On lui amène un sourd-muet et on le prie de poser la main sur lui.


Il a bien fait toutes choses



La Loi divine raconte les oeuvres que Dieu a accomplies à la création du monde, et elle ajoute: Dieu vit tout ce qu'il avait fait : c'était très bon, Gn 1,31.  L'Évangile rapporte l'oeuvre de la Rédemption et de la nouvelle création, et il dit de la même manière: Il a bien fait toutes choses Mc 7,37. Car l'arbre bon donne de bons fruits, et un arbre bon ne peut pas porter de mauvais fruits, Mt 7,17-18. Assurément, par sa nature, le feu ne peut répandre que de la chaleur, et il ne peut produire du froid; le soleil ne diffuse que de la lumière, et il ne peut être cause de ténèbres. De même, Dieu ne peut faire que des choses bonnes, car il est la bonté infinie, la lumière même. Il est le soleil qui répand une lumière infinie, le feu qui donne une chaleur infinie: Il a bien fait toutes choses. <>

Il nous faut donc aujourd'hui dire sans hésiter avec cette sainte foule: Il a bien fait toutes choses: il fait entendre les sourds et parler les muets, Mc 7,37. Vraiment, cette foule a parlé sous l'inspiration de l'Esprit Saint, comme l'ânesse de Balaam. C'est l'Esprit Saint qui dit par la bouche de la foule: Il a bien fait toutes choses. Cela signifie qu'il est le vrai Dieu qui accomplit parfaitement toutes choses, car faire entendre les sourds et faire parler les muets sont des oeuvres réservées à la seule puissance divine. Et d'un cas particulier on passe à tous : il a réalisé un miracle que Dieu seul peut faire, donc il est Dieu, qui a bien accompli toutes choses.

Il a bien fait toutes choses. La Loi dit que tout ce que Dieu a fait était bon, et l'Évangile qu'il a bien fait toutes choses. Or, faire de bonnes choses n'est pas purement et simplement les faire bien. Beaucoup, à la vérité, font de bonnes choses sans les faire bien, comme les hypocrites qui font certes de bonnes choses, mais dans un mauvais esprit, avec une intention perverse et fausse. Dieu, lui, fait toutes choses bonnes et il les fait bien. Le Seigneur est juste en toutes ses voies, fidèle en tout ce qu'il fait, Ps 144,17. Tout cela, ta sagesse l'a fait, Ps 103,24, c'est-à-dire: Tu l'as fait avec la plus grande sagesse et très bien. C'est pourquoi la foule dit: Il a bien fait toutes choses.

Et si Dieu, sachant que nous trouvons notre joie dans ce qui est bon, a fait pour nous toutes ses oeuvres bonnes et les a bien faites, pourquoi, de grâce, ne nous dépensons-nous pas pour ne faire que des oeuvres bonnes et les bien faire, dès lors que nous savons que Dieu y trouve sa joie?

Vous demanderez: "Que devons-nous faire pour mériter de jouir éternellement des bénédictions divines?" Je répondrai en une phrase: "Puisque l'Église est appelée l'Épouse du Christ et de Dieu, nous devons faire ce qu'une femme mariée, une bonne épouse, fait pour son époux, et alors Dieu nous traitera comme un bon époux traite son épouse bien-aimée. Voici ce que le Seigneur dit par la bouche d'Osée: Tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la justice et le droit, l'amour et la tendresse; tu seras ma fiancée, et je t'apporterai la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur", Os 2,21-22.

Ainsi, mes frères, nous serons heureux dès cette vie même, ce monde sera pour nous un paradis terrestre. Avec les Hébreux nous nous nourrirons, dans le désert de cette vie, de la manne céleste, si, en suivant l'exemple du Christ, nous nous appliquons, autant que nous le pouvons, à bien faire toutes nos actions, de sorte que l'on puisse dire à propos de chacune de nos oeuvres : Il a bien fait toutes choses.

 Homélie de saint Laurent de Brindes (+ 1619)

11 e dimanche après la Pentecôte, Première homélie, 1.9.11-12; Opera omnia, 8, 124.134.136-138.

 http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/jzk.htm

 


Saint Laurent de Brindisi

Capucin et Docteur de l'Église (1619)

Il était originaire de Brindisi et fut un des Religieux les plus éminents de son temps. Il entra chez les Capucins de Venise en 1575 et prêcha en Italie et surtout en Allemagne où il devint l'un des adversaires les plus éloquents du Protestantisme.
Il fut chargé souvent par le Saint Siège des plus hautes missions diplomatiques tout en étant, alors, Ministre général de son Ordre.

Il a laissé des ouvrages de controverses et d'exégèse ainsi que plusieurs autres écrits qui font de lui un maître de la Vie spirituelle.

Le 23 Mars 2011, la catéchèse de Benoît XVI a été consacrée à tracer un portrait du docteur de l'Église Laurent de Brindisi. Ce Capucin italien (Giulio Cesare Rossi: 1559 - 1619) avait été confié orphelin aux Franciscains de sa ville natale.

Entré dans l'Ordre des Capucins et ordonné Prêtre en 1582, il apprit les langues mortes et modernes, ce qui lui permit de développer un large apostolat.

Saint Laurent de Brindisi fut aussi un prédicateur efficace grâce à ses grandes connaissances bibliques, mais aussi à une culture rabbinique que les rabbins saluaient. Expert de l'Écriture et des Pères, il exposait la doctrine Catholique avec une clarté qui touchait aussi des Chrétiens ayant adhéré à la Réforme, en Allemagne notamment.
Son enseignement était clair et posé, a précisé le Pape, "et il démontrait les fondements bibliques et patristiques des articles de Foi mis en cause par Martin Luther, en particulier le primat de Pierre et de ses successeurs, l'origine Divine de l'épiscopat, la justification comme transformation de l'homme, la nécessité des bonnes actions en vue du Salut.

Le succès dont il jouissait nous permet de comprendre combien dans le processus œcuménique, conduit avec tant d'espérance, il est capital et indispensable de présenter l'Écriture lue selon la tradition de l'Église".
Les "fidèles les plus simples et les moins dotés d'une culture, tiraient bénéfice des propos de Saint Laurent de Brindisi, car il s'adressait aux humbles -a ajouté le Saint-Père- en rappelant l'ensemble à la cohérence entre vie professée et vie vécue.

Ce fut d'ailleurs le grand mérite des Capucins et d'autres Ordres Religieux qui contribuèrent au XVI et XVII siècles au renouveau de la Vie Chrétienne...

Aujourd'hui encore, la nouvelle évangélisation a besoin d'apôtres bien préparés, zélés et courageux, afin que la lumière et la beauté de l'Évangile prévalent sur la mode culturelle du relativisme éthique et de l'indifférence Religieuse, pour transformer la pensée et l'action dans un véritable humanisme Chrétien".

Professeur de théologie et maître de novices, Ministre provincial puis Ministre général de son Ordre, Saint Laurent conduisait une Vie spirituelle exceptionnellement fervente".

Benoît XVI a alors rappelé que tout Prêtre se "doit d'éviter le danger de l'activisme, d'agir en oubliant les motivations profondes de son Ministère. Pour cela il doit soigner sa Vie intérieure".

Puis le Pape a présenté un autre aspect de la vie de Saint Laurent de Brindisi, son action en faveur de la Paix.
"Les Papes comme les princes Catholiques lui confièrent souvent des missions diplomatiques délicates en vue de dénouer des controverses et de favoriser la concorde entres les états européens que menaçait alors l'empire ottoman.

Sa rigueur morale en faisait un conseiller précieux. Comme à son époque, le monde a besoin de Paix, d'hommes et de femmes de Paix, de pacificateurs.
Qui croit en Dieu doit toujours offrir et chercher la Paix".

Saint Laurent de Brindisi fut Canonisé en 1881 et nommé par Saint Jean XXIII Docteur de l'Église en 1959, en reconnaissance de son œuvre exégétique, bibliste et mariologique, dans laquelle l'action de L'Esprit dans la vie des croyants est mise en relief.
Ce Saint, a conclu le Pape, nous "aide à aimer l'Écriture, à grandir dans sa familiarité, à cultiver notre amitié avec Le Seigneur dans la Prière comme dans toute démarche qui trouve en lui origine et accomplissement". (source:VIS 20110323-570).

Mémoire de Saint Laurent de Brindisi, Prêtre et Docteur de l’Église. Entré chez les Capucins, il exerça inlassablement dans les régions d’Europe le Ministère de la prédication dont on l’avait chargé, tant pour la défense de l’Église contre les infidèles, que pour la réconciliation entre les princes et pour le gouvernement de son Ordre.
Il accomplit toutes ces charges avec simplicité et humilité jusqu’à sa mort à Lisbonne, le 22 Juillet 1619.

Martyrologe romain.

 

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